mercredi 26 février 2014

Port Blair...

Le point le plus éloigné de notre port d’attache (Singapore) était Yangon dont je vous ai parlé la dernière fois.  Depuis, nous naviguons vers notre point de départ, tout en faisant quelques escales dont une en Inde (Port Blair) et deux autres en Malaisie. 

L’archipel « d’Andaman », qui est un regroupement d’îles appartenant à l’Inde, sera notre prochaine destination portuaire.  En effet, nous accosterons à « Port Blair », capitale de la principale île de l’archipel d’Andaman.  Ce n’est pas l’accostage qui fut le plus difficile et long mais, la pose du pied sur le sol Indien.  Nous avions eu des consignes provenant des autorités portuaires compétentes et transmises par notre bon capitaine.  Voici en quoi consistaient les directives gouvernementales.  Nous devions rencontrer en personne l’officier de l’immigration et avoir avec nous notre passeport et un visa pour l’Inde en règle, notre  carte du navire ainsi qu’un papier identifiant le montant d’argent que nous amenions à terre.  Le hic dans tout ça, c’est que le passeport et son contenu sont recueillis à l’embarquement par « Holland America » (procédure normale) et qu’il nous est redonné qu’à notre départ du navire.  Donc, pour nous présenter devant l’officier d’immigration, nous devions récupérer nos passeports d’abord, selon une cédule préétablie et souvenez-vous que nous sommes quand même au-dessus de mille deux cents à avoir la même idée.  Connaissant la rapidité proverbiale des autorités indiennes, nous entrevoyons un cafouillis monumental.  Deux heures avant le dit débarquement, de nouvelles consignes provenant du plafond de notre cabine, sont annoncées.  Plus besoin de voir les officiers avec notre passeport mais, nous devons avoir en main une photocopie de ce dernier et du visa indien pour obtenir notre laissez-passer.  Le problème est que les photocopies sont avec les passeports que nous avions confiés à la capitainerie et que nous comptions bien les récupérer à ce moment.  Nous ne faisons ni un ni deux et nous nous précipitons vers le « Front Office » pour prendre possession de ces fameux documents.  Mais voilà, c’est que les fameux passeports sont avec les autorités portuaires donc, impossible de récupérer quoique ce soit.  Heureusement, ma blonde toujours aussi prévoyante, avait exigé que je fasse une photocopie de tous ces documents avant notre départ de Québec.  Ouf, on pourra sortir et voir si nous avions raison d’entreprendre toutes ces démarches.


Nous devons vous dire que ce fut une des plus belles rencontres que nous avons eue dans tout le voyage.  « Port Blair » n’est pas nécessairement représentatif de ce qui peut se passer sur le continent mais nous aurons, quand même, un avant-goût de ce que nous découvrirons un peu plus l’an prochain.  Bon ça y est, j’ai trop parlé.  (Aussi bien vous le dire tout de suite nous repartons l’an prochain pour une autre croisière de 48 jours).  Notre journée commence avec un embarquement dans un autobus à « air martyrisé » qui ne possède pas plus d’espace qu’un autobus scolaire.  Notre guide qui est très intéressant, possède un fort accent indien qui parait un peu dans sa phraséologie anglophone.  Je suis un peu mauvaise langue car, nous nous habituons facilement à cette musique qui ne cesse d’augmenter car, notre interprète ne ménage pas ses efforts pour nous faire apprécier son coin de pays.  Nous nous dirigeons vers une plantation d’arbres à caoutchouc mais, un passage obligé dans un petit village avec ses rues étroites et ses voitures trop larges obligent tous et chacun à céder un peu de place.  Arrivés à destination, nous apprenons la méthode utilisée pour en extraire la blanche sève qui, un coup transformée, changera de couleur et de texture.  On enlève une bande d’écorce en diagonale pour, par la suite, faire une incision verticale afin de diriger le liquide vers le gobelet récepteur qui sera transvidé à son tour dans un plus grand contenant.  Un peu comme autrefois avec le sirop d’érable mais, sans la neige et sans le cheval….  On fera, par la suite, une transformation primaire qui donnera un produit solide imparfait qu’on expédiera pour une transformation complète.  La visite terminé et  après quelques kilomètres de soubresauts, nous nous arrêtons pour voir une école locale.  Le directeur sort, pour nous accueillir et nous parler de son école, d’un très modeste bureau.  L’enseignement fait ici s’adresse à quatre cents jeunes de 6 à 17 ans qui ont des cours du lundi au samedi inclusivement.  Nous avons été très étonnés lorsqu’en pénétrant dans la classe tous les élèves se sont levés comme dans le temps, pas des colonies mais, des inspecteurs d’école.  Même si les classes sont mixtes il reste que les filles sont d’un côté et les garçons de l’autre tout en affichant la même gêne.  Nous avons vu des classes dans leurs plus simples expressions; bureaux doubles, des murs presque nus mais ayant besoin d’un bon coup de pinceau, d’un tableau noir et d’une table en guise de bureau pour le prof.  Nous étions accueillis avec tellement de simplicité que ça remplissait tous les manques à gagner.  De plus l’enseignement est totalement à la charge du gouvernement que ce soit pour les volumes ou pour l’enseignement proprement dit.  Après cette belle rencontre nous nous sommes dirigés vers un institut de recherche en agriculture pour y voir des plantes ornementales et médicinales ainsi que des épices tel que la cardamone, cannelle, clous de girofle, muscade et bien d’autres.  Un peu plus et nous ne pouvions pas faire la visite car, ici on ferme les portes entre 11h et 12h et nous étions à l’entrée à 11h30.  Notre guide usa de toute son influence et probablement de la nôtre pour réussir à obtenir cette exception à la règle.  La visite terminée, nous retournons à l’autobus pour prendre le chemin du retour.  Les routes n’ont pas changées et nous avons même l’impression qu’elles sont moins larges avec l’accumulation de « tuk tuk » étalés de part et d’autre de la route.  Une belle journée comme on aime avec son lot d’exotisme.

mardi 25 février 2014

Birmanie ou Myanmar...

Nous débarquons aujourd’hui dans un pays qui a été fermé par le « Général Ne Win » en 1962 lorsqu’il a pris le pouvoir.  Cette interdiction dura plus de trente ans et par la suite le régime militaire n’a pas nécessairement fait d’efforts pour remédier à la situation.  Depuis quelques années les portes sont plus ouvertes mais, les vraies structures ne sont pas totalement encore en place.  Dû à ce manque et aussi parce que nous ne pouvons pas circuler à pieds dans le port, nous avons opté pour un transfert offert par Holland America qui nous a amené à « Yangon » autrefois sous le nom « Rangoon ».  Après une heure trente de transport, plus ou moins climatisé et plus ou moins rapide, nous arrivons au centre-ville.  Nous remarquons que la conduite est à droite comme chez-nous, à la différence que certains véhicules ont le volant à gauche et d’autres à droite.  Ceci provient du fait qu’il n’y a pas de règles préétablies et que tout dépendant de l’endroit où ils achètent leurs voitures, le volant peut se trouver d’un côté comme de l’autre.  Ce chaos apparent ne semble pas faire de  différences importantes pour eux, étant donnée la condition des routes relativement lamentables qui fait lieux de dos d’âne, chez-nous.

Le salaire moyen est approximativement de cent dollars US par mois et pour une classe un peu mieux nantie (qu’on pourrait considérer comme la classe moyenne) elle a droit à un salaire équivalent de cent cinquante à deux cents dollars US par mois.  Vous comprendrez qu’avec cet état de fait, les conditions sociales sont inexistantes.  Ici, pas d’assurance en quoi que ce soit et par conséquent, tout est à la charge de l’individu.  Avec ce manque à gagner, certains pourraient penser que la révolution est proche et que nous nous retrouvons devant un peuple fermé, hargneux et essayant sans cesse de nous soutirer quelques surplus monétaires; eh bien, non.  Nous nous retrouvons plutôt devant des gens souriants ne ratant pas une occasion de vous saluer et d’apprécier le retour, empressés pour ceux et celles qui parlent un peu la langue de Shakespeare de vous adresser la parole pour vous dépanner ou vous indiquer le chemin à suivre.  Même dans les marchés publics où l’espace des allées est proportionnelle à la taille des gens d’ici et où la promiscuité est nécessaire, nous ne nous sommes jamais sentis agressés ou harcelés par quiconque pour nous vendre un souvenir non désiré.  Le regard qu’ils portent sur nous, accompagné d’un magnifique sourire, vous incite à faire la pause et à regarder de plus près.  Peu importe si vous concluez, le résultat sera toujours le même.  Si vous achetez on vous offrira en prime un sourire et si, par inadvertance rien ne vous plaît et que  vous déclinez toutes les offres qu’on vous fait, vous obtiendrez quand même, ce splendide sourire comme pour accompagner une fierté du matériel présenté et le plaisir d’avoir eu un moment d’échange avec vous.

La deuxième journée, nous partons à la découverte de « Thanlyin Village » où nous pourrons y retrouver un monastère, des pagodes, un marché public et des habitudes de vie plus près de la réalité.  Après 45 minutes d’autocar (avec le volant du bon côté, je parle toujours pour nous), nous arrivons dans un autre monde mais immédiatement nous nous sentons à l’aise car, c’est comme si nous faisions partie de la communauté.  Un sourire par ci, une levée de bras en guise de salutations par là comme pour vous montrer qu’on vous accepte dans cette société.  Par contre deux différences remarquables démontrent que vous n’êtes pas d’ici : la couleur de la peau (même si nous possédons un certain « tan ») et l’habillement.  En effet tous les gens d’ici, hommes ou femmes portent un « sarong », espèce de grand drap avec plein de motifs, élégamment attaché et couvrant de la taille aux chevilles.  Cette pièce de vêtement est mieux adaptée aux températures d’ici.  Nous allons prendre deux moyens de  transport typiques à ce village soit : le « trishaw » et la « voiturette avec poney » pour nous déplacer d’un point à un autre.  Commençons d’abord avec notre expérience sur le « trishaw » qui est une variante du rickshaw dont je vous ai déjà parlé à la différence que les passagers ne sont pas côte-à-côte mais, dos à dos avec un espace n’acceptant pas nos largeurs excessives.  Je me retrouve avec un bleu sur chaque fesse, découlant des multiples rebondissements routiers retrouvés tout au long de notre parcours.  Mais Adrienne, là-dedans me direz-vous, comment a-t-elle vécu l’expérience?  Ma blonde a le gabarit parfait pour ce véhicule comme si le siège avait été construit directement sur elle, évitant ainsi la nécessité d’être retenue par une ceinture de sécurité.  Je vois maintenant toute la compassion que vous éprouvez pour moi à la suite de ce récit.  Ce transport douloureux nous amène au magnifique marché public du village.  Un plaisir de dépaysement total nous attend, où des odeurs de poissons séchés ou séchant côtoyant des piments de toutes sortes qui ont des effets seulement en les regardant, des montagnes de « bétel » aligné de telle sorte qu’elles deviennent invitantes, des tissus, des restaurants, des montres et bijoux plus ou moins faux et des fruits plus exotiques les uns que les autres. 

Après un temps passé dans ce marché populaire nous prenons un autre moyen de transport. 
Comment pourrais-je vous le décrire?  Disons que nous embarquerons dans une « calèche » version miniature.  Au lieu du cheval c’est un poney et vous comprendrez que la charrette doit être en conséquence et voilà presque tout est dit.  On a l’impression que ces voiturettes peuvent contenir 4 à 5 Birmans mais vraiment pas plus de deux XL ou un XXL.  Lorsque j’ai utilisé le marchepied pour monter dans la charrette, j’avais l’impression que le poney ne toucherait plus à terre.  J’ai dû rapidement me diriger vers le devant pour contre balancer car, Adrienne venait d’embarquer à son tour.  Maintenant ajoutez à tout ça que nous étions dans la même position que pour prendre notre café au Viet Nam.  Aussi surprenant que cela puisse paraître, nous avançons allègrement sous les claquements des sabots rassurants sur le bitume, de notre « poney power ».  Destination choisie : un monastère pour la formation des futurs moines bouddhistes.  Dès l’âge de 10 ans, un jeune (je dis « un » car seule la gente masculine peut espérer devenir moine), peut être accepté afin de suivre l’enseignement des préceptes nécessaires à sa vie future.  Une vie régulée entre méditation, enseignement et mendicité devient pour plusieurs années l’apanage des futurs moines.  Après cette visite très agréable car, nous avions l’impression de respirer un « je ne sais quoi » de différent,  nous nous déplaçons librement dans le village comme pour nous imprégner un peu plus avant notre départ.  Une belle journée qui se termine par des enfants souriants acceptant un autocollant qu’on appose sur leurs T-shirts en guise de remerciement pour le temps passé dans le village.  Les choses les plus simples font souvent les plus beaux souvenirs.

P.S.  Bonne Fête à Nathalie…

samedi 22 février 2014

Phuket...

Nous avions un deuxième rendez-vous dans un endroit où nous étions allés en 1995 et c’était « Phuket ».  Phuket, là où nous avions cru avoir trouvé les plus belles plages : un sable magnifique et une mer d’un vert si cristallin que nous ne pouvions espérer voir disparaître, ne serait-ce que l’espace d’un moment, quelques imperfections anatomiques.  Mais, souvenez-vous que le 26 décembre 2004 un tsunami est venu frapper les côtes de ce « paradis » (quel beau mot pour identifier quelque chose d’idyllique).  Par chance, Phuket est situé en terrain montagneux et par conséquent,  tout dépendant des endroits, la vague n’a pénétré que de 2 à 4 kilomètres et présentement on ne voit plus les effets.  On peut dire que les Thaïlandais ne se sont pas laissés abattre et ont relevé le défi de tout reconstruire.

Images en tête, nous sortons du navire avec la ferme intention de trouver le taxi qui aura l’honneur et le bonheur de nous transporter.  Plus nous avancions plus nous avions la sensation d’être comme un ours qui, par l’attrait du miel, se fait agresser par des abeilles revendiquant leur droit de propriété.  C’en est trop, nous accélérons le pas, afin d’échapper à l’essaim qui se fait un peu trop insistant.  Voilà  qu’un doute s’installe après quelques instants car il n’y a  plus d’activité autour de nous.  Serons-nous obligés de rebrousser chemin pour affronter à nouveau ce que nous avions si élégamment évité?  Par bonheur, au tournant du chemin, nous apercevons d’autres abeilles en faible nombre ce qui nous permettait de faire, semble-t-il, un choix plus judicieux.  Un premier interlocuteur nous intéresse.  Les endroits que nous voulions voir sont au rendez-vous, le prix nous convient et en plus notre guide parle un anglais que nous pouvons reconnaître et comprendre.  Nous avançons vers le véhicule, tout contents du résultat lorsqu’un cataclysme tomba sur nous et nous frappa de plein fouet.  Une « Toyota Corolla » bleu marine enchâssée entre deux minibus nous attendait.  Je vous ferai remarquer que nous sommes quatre, qu’à Québec, une Toyota Corolla est une voiture à 4 places et  que nous devons prendre avec nous le chauffeur, donc nous devenions 5 soi,t : trois malheureux et un chanceux (le chauffeur ne faisant pas partie de notre décompte).  Sans autre forme de discussion nous refusons catégoriquement, au grand déplaisir de notre abeille.  Une autre butinant autour de nous comme ayant flairé la bonne affaire, nous lance un « same, same » tout en nous brandissant une photo de sa voiture qui nous semble  plus convenable, c’est-à-dire un de ces minibus.  Photos des endroits à visiter, prix identique, nous nous dirigeons vers la bête.  Les portes s’ouvrent et l’espace nous fait sourire de satisfaction, « c’est trop beau pour être vrai » comme on dit si souvent chez-nous. 

Pas de problème, tout va bien jusqu’à la première question adressée à notre guide sur les effets du tsunami de 2004.  La confusion totale s’installa.  Plus nous insistions pour avoir une réponse en rapport avec notre question, soit en transformant la question ou en la simplifiant ou en la mimant, plus nous nous éloignions du sujet.  À la question « Jusqu’où le tsunami a-t-il fait ses ravages? », nous obtenons comme réponse « twenty minutes » et je ne vous dis pas avec quel accent.  La « Tour de Babel » personnifié.  Tout au long du parcours nous n’avons pu avoir une réponse précise.  Heureusement nous pouvions identifier les endroits que nous voulions voir sur une carte, très bien plastifiée, car si ça n’avait pas été le cas nous aurions sûrement remarqués quelques effacements, preuve d’insistances tactiles plus que verbales.  De plus notre guide, de temps en temps, se lançait dans un anglais avec un fort accent thaïlandais ou en thaïlandais avec un fort accent anglais, (nous ne le saurons jamais) et accompagnait la fin de sa tirade par un éclat de rire toujours grandissant.  Est-ce nous ou autre chose qui provoquait cet éclat communicateur mais, le fait est, que nous devions nous joindre à son rire qui, je crois, l’incitait à recommencer sans cesse comme pour augmenter de plus en plus une situation dans ce qu’elle a de plus cocasse.  Heureusement nous réussissons à voir tout ce que nous voulions, à marcher sur le sable, à mettre les pieds à la mer, à faire plein de visites et de photos mais, pour la documentation ce fut plus personnelle.  On comprend mieux les politiciens qui se parlent sans se comprendre et quand même aboutissent à quelque chose.  Imaginez s’ils s’écoutaient….  Sur le chemin du retour nous passons par la vieille ville et mon ami me demande s’il y avait beaucoup de changements (enfin une question que je peux comprendre)?  Je ne sais pas car, en 1995, nous étions beaucoup plus jeunes et plus frivoles et  n’avions d’yeux que pour les plages.


P.S. Bonne Fête à Madeleine…

jeudi 20 février 2014

Malaka ou Malacca

Arrivées à « Malacca » depuis 4 heures du matin, nous attendons, pour nous rendre à terre, que les excursions aient pris le tender et ainsi libérer la place pour les autres.  C’est qu’il y a une priorité pour ceux et celles qui payent un tribut supplémentaire pour des activités.  Pour notre part, nous aimons mieux essayer de négocier directement avec des gens de la place pour voir ce qu’ils ont à nous offrir et faire les parcours à notre propre rythme.  Surtout que nous apprenons que c’est une nouvelle destination pour « Holland America », ce qui fait que nous avons autant d’expérience qu’eux, ici.  Donc,  nous débarquons et nous nous faufilons à travers une haie de guides touristiques potentiels comme un militaire après une graduation quelconque.  Le fait de feindre l’indifférence nous met dans une meilleure position pour les futures transactions.  Finalement, nous ralentissons afin de permettre à certains de nous rattraper sans difficulté et commencer la discussion nécessaire sur un parcours à établir.  Heureux hasard qui s’offre à nous car, la façon dont nous voulions faire cette visite était à bord d’un « rickshaw » qui n’est ni plus ni moins qu’une bicyclette à laquelle on a greffé un espèce de carrosse pouvant accepter deux passagers de taille moyenne.  Je croyais qu’avec Adrienne qui est de petite taille et moi qui suis un peu plus enveloppé pouvait équivaloir à deux personnes de taille moyenne.  Le propriétaire du « rickshaw » aussi car il accepta le contrat. Je dois dire que rien ne débordait à un tel point, qu’une feuille de papier n’aurait pas pu être placée entre nous.  Je crois sincèrement que notre conducteur  révisera ses tarifs pour les prochains touristes.  Nous pensons que nous venons de contribuer à l’élaboration de nouveaux barèmes.  Malacca a été lors du sultanat qu’il y avait aux 15ième et 16ième siècles, un port international pour l’est et l’ouest ainsi que pour l’Asie du sud-est, la Chine, l’Inde et l’Europe.  On y parlait plus de 84 langues et dialectes différents. Pendant des siècles et des siècles on s’entretuait pour le pouvoir des épices.  Cette île a été sous l’emprise des Portugais, Hollandais et Anglais qui nous ont laissé plein de vestiges qui nous permettent aujourd’hui d’entrer dans leur histoire. Je regarde à ma droite et je vois le pauvre conducteur qui pédale sans relâche pour nous faire voir tous ces trésors et ce, toujours avec le sourire, ça  m’impressionne vraiment.  La vie est quand même bonne pour lui car, comme pour lui donner une chance, elle a placé la majorité  des attraits touristiques dans un espace assez rapproché les uns des autres.  Par contre, nous nous rendions bien compte que le sourire grandissait avec une pente descendante.  À la fin de la course, je ne sais si notre compagnon de fortune était content de terminer, mais nous, nous étions pleinement satisfaits et du parcours en rickshaw de des endroits visités.

Demain nous nous dirigerons plus vers le nord ce qui amènera des baisses de température appréciables pour nous.  Le capitaine nous annonce qu’il fera 27o C (soit 2 degré plus bas que la normale…d’ici).  Nous aurons donc une nuit de navigation pour nous rendre à Penang considéré comme la « perle de l’Orient ».  Une île, où hindouistes, bouddhistes et musulmans se côtoient sans problème.  Une île où on ne compte plus les écoles et collèges, qui sont toujours unisexes et basés sur la religion.  Nous ne sommes pas surpris avec toutes ces écoles de différentes confessions de voir autant de temples bouddhistes ou hindouistes et ou de mosquées.  C’est ici que nous avons vu le plus de temples au pied carré.  Une chance que nous visitons ces monuments en voiture climatisée car la température atteint les 30oC (c’est bien pour dire que même le capitaine peut se tromper quand il se fit à d’autres) et avec un taux d’humidité de 90%.  Nous retournons au vaisseau où on pourra mieux se préserver des rayons du soleil et se la couler douce dans la piscine en mangeant quelques fruits exotiques embarqués à bord juste pour nous.

mercredi 19 février 2014

on ne sait pas toujours...

Bon, Adrienne voulait que je vous raconte, lors du dernier épisode, notre repas pris sur l’île de « Koh Samui » et d’après le dicton « ce que femme veut, Dieu le veut » alors l’homme s’exécute afin de garder l’harmonie.  Après maintes délibérations et recherches dans un menu mi-thai, mi-anglais nous arrivons à nous entendre sur une photo prometteuse d’une délectation future.  Notre choix est fait et nous optons pour un plat de fruits de mer « sweet and sour » (le préféré de ma blonde) accompagné de deux bières locales.  Nous attendons patiemment la serveuse et lors de son arrivée, je pointe du doigt la pitance choisie que la serveuse s’empresse de nous redire en « thai » et nous, on opine du bonnet.  Elle a compris, la preuve c’est que nos deux bières arrivèrent rapidement (j’ai comme l’impression de voir des sceptiques qui  plissent les yeux).  Nous en profitons, pendant le moment d’attente pour le solide, de nous connecter sur internet et de prendre des nouvelles de nos amis.  Un magnifique bol de riz placé entre nous deux, annonce l’avènement d’un plaisir gustatif à partager.  Deux assiettes remplient de calmars, de crevettes, de pétoncles et quelques légumes rouges et verts accompagnant le plat, le tout baignant dans une sauce invitante.  Tout va bien et Adrienne se lance tout en se délectant par la pensée souhaitant ardemment un mariage heureux avec la réalité.  À voir les commissures de ses lèvres se contracter rapidement je comprends que l’effet recherché n’était pas au rendez-vous.  Je me lance à mon tour et je suis surpris par un épaississement de ma cavité buccale qui me fait soudainement réalier par où ma blonde venait de passer.  Nous examinons le contenu de nos assiettes respectives pour faire deux constats : premièrement, les deux plats sont identiques ce qui est bien en soi car, c’est ce nous avions demandé.  Deuxièmement, que les légumes verts et rouges ne sont autres que des « piments oiseaux et jalapeno » et que, contrairement à Ricardo qui prend la peine d’enlever les graines afin de diminuer l’intensité, ici tout est bien présent.  Après la troisième bouchée nous ne sentons plus rien et nous décidons de finir notre plat en prenant bien soin de finir le riz et la bière pour ainsi en diminuer le feu.  Ai-je les doigts trop gros qui auraient montré un autre plat que celui désiré ou est-ce ma connaissance de la langue thai qui causa l’erreur, on ne saura jamais; mais, la prochaine fois, nous nous assurerons de certains petits détails.


Aujourd’hui, nous avons une journée libre à Singapore car nous perdons des anciens passagers pour en gagner des nouveaux.  Nous décidons de faire un tour en ville juste pour passer le temps.  Nous prenons le métro, qui est d’une propreté exemplaire.  Il y a des gens de sécurité qui surveillent constamment et qui rappellent à l’ordre tout contrevenant.  Même boire de l’eau à l’intérieur est un méfait que nous avons appris à nos dépends.  Heureusement, ils ont une certaine indulgence pour les touristes comme nous.  Nous prenons donc, par la suite, des billets aller-retour pour nous rendre au plus gros hôtel de Singapore et ses nombreuses boutiques de luxe, juste pour le plaisir de rêver.  Notre curiosité terminée, nous décidons de revenir au bercail et d’utiliser notre droit de retour déjà payé.  Surprise, les barrières ne s’ouvrent pas et après plusieurs essais (4, chacun essayant sa carte dans l’espérance d’un résultat différent) nous accostons un contrôleur pour lui faire part de notre étonnement d’une faille dans le système.  Il nous regarde, examine nos pièces à conviction et prend un papier sur lequel il fait deux croix au stylo rouge qu’il me tend avec des indications en anglais où l’accent me semblait manquer de certaines consonnes.  Je n’y comprends rien mais je prends le papier et aux deux croix rouges je lis « nom et email » ».  Je m’exécute avec un peu d’impatience car je ne veux pas répondre à un sondage mais, résoudre notre problème de transport.  Je lui redonne le papier qu’il s’empresse d’essayer de lire, tout en me regardant avec des yeux qui demandaient une approbation.  Nous nous entendons sur une prononciation et mon interlocuteur m’annonce qu’il va nous ouvrir la porte et que lorsque nous serons arrivés à destination, de rechercher et de trouver un individu habillé comme lui, de reprendre la « prononciation convenue » pour que ce dernier nous ouvre les portes.  Donc nous prenons le chemin qui nous amène à une rame de métro mais, pour ne pas risquer de faire de transfert qui nous aurait demandé d’argumenter à nouveau avec un autre contrôleur, nous décidons de prendre la ligne qui se rend directement mais qui fait le tour de Singapore, le tout en 45 minutes.  Jamais je n’aurais cru que « paradis » et « césame » pouvait avoir le même pouvoir.  Arrivés à destination tout se passe comme prévu et nous pouvons revenir sur le navire afin de participer à l’exercice en cas de naufrage.  Maintenant nous réussissons cet exercice sans problème.

lundi 17 février 2014

bye bye Thailande...

14 février,

Avant-dernier arrêt de la première portion du voyage : en effet, le 17 février nous accosterons à Singapore où certains passagers quitteront le navire pour faire de la place à d’autres chanceux qui auront le bonheur de nous côtoyer.  Laissons ces blagues de mauvais goût, qui ne sont probablement pas partagées par les intéressés du moment et revenons à nos moutons.  Nous prenons donc une navette pour nous rendre à la ville la plus près soit « Pattaya » qui se trouve à 40 minutes du port de « Laem Chabang ».  Ce port est l’un des plus grands que j’ai connu ou même vu.  Il est immense et il y a du transbordement de marchandises jour et nuit, c’est vraiment impressionnant.  Disons que sur les 40 minutes de transport, les quinze premières sont réservées uniquement à sortir du port de mer.  Bien entendu, nous avons pris plus de temps que prévu pour nous rendre au point de chute car, la circulation est vraiment tout un phénomène ici.   Imaginez-vous, un vendredi soir à cinq heures sur Henri IV, que vous êtes pris dans  un magnifique bouchon qui ose à peine se déplacer.  Eh bien, dites-vous qu’ici c’est vendredi soir à toutes heures du jour (je préfère de plus en plus Duplessis…).  Arrivés à l’endroit prévu pour le début de la visite de la ville, nous prenons un temps de réflexion, qui devient vite, un temps de désorientation.  Une carte des environs très précise avec tous les noms des rues et des avenues mais, le hic, c’est que ces noms de rue n’apparaissent nulle part ailleurs que sur la carte.  Sur aucun coin de rue nous avons pu voir ou lire quoi que ce soit.  Le seul moyen de nous retrouver était les hôtels qui affichaient fièrement, leurs identités en hauteur, devenant par le fait même nos seuls repères.  Le bord de mer n’offrait que très peu d’intérêts si ce n’est que la plage accompagnée par de nombreux hôtels, des salons de massages à profusion, des magasins de souvenirs tout aussi semblables les uns que les autres.  Lorsque nous pénétrons à l’intérieur de la ville, par contre, nous nous rendons compte qu’il y a une toute autre vie, celle des gens de la place.  Des gens simples se dirigeant vers une pagode en y apportant quelques offrandes, d’autres venant rencontrer le moine pour une bénédiction recherchée.  Restaurants à la Thai, boutiques à la Thai et gens de la place de « petite thaille » nous font appréciés notre déplacement.  Et hop, la tête en l’air nous sommes sur le chemin du retour.

15 février,


Dernier arrêt avant Singapore, « Koh Samui », petit village de pêcheurs qui offre, à 30 minutes de voiture, un « petit paradis » pour les touristes avides de belles plages.  Ces dernières ont été épargnées par le tsunami de 2011.  Pour nous rendre à terre, nous devrons utiliser les « tenders ».  C’est la première fois que nous restons ancrés si loin du bord, due au peu de profondeur des eaux environnantes.  Heureusement, des traversiers thaïlandais sont venus à la rescousse pour amener les passagers à terre.  Sur le quai nous décidons de nous sacrifier et de rester dans le petit village à marcher sous un soleil de plomb, cherchant quelque chose d’extraordinaire à raconter, pénétrant, juste pour voir, dans un magasin où il faut se déchausser avant de pénétrer et enfin trouver un petit café qui pourra nous offrir « bières et WiFi » » juste pour vous.  Vous comprenez qu’il n’y a pas grand-chose à faire si on n’est pas de la place sinon, nous serions en train de couper de la sardine en quartier afin de préparer les appâts pour la prochaine pêche en haute mer.  Finalement on aime mieux le poisson dans notre assiette que dans une cage et on décide de revenir, au gré des ondes grandissantes, sur le Volendam.  Demain, jour en mer et voici que le capitaine nous annonce que la mer sera un peu plus turbulente avec des vents de 50 km/h, qu’il ne pourra pas réduire la vitesse afin de diminuer les effets car, horaire oblige.  Nous devons donc nous excuser de vous laisser aussi promptement mais nous devons nous ancrer dans notre cabine pour la circonstance….

vendredi 14 février 2014

Hô Chi Minh ou Saigon...


Une autre ville où nous avions rendez-vous avec le passé mais, comme à Nha Trang et Dha Nang le temps a vu des changements, plus grands que nature, se produire.  Nous aurions voulu, tels des souvenirs d’enfance, retrouver ces villes passées comme une odeur de cuisine lorsqu’elle nous ramène dans une félicité déjà impalpable.  Ici il y a des odeurs mais, au lieu des souvenirs ce sont des rappels à l’ordre que nous imposent une circulation presque chaotique, des gratte-ciel et des aménagements dépourvus d’un réel plan d’urbanisation dans un pays qui n’était pas prêt à ça; tout ça pour rivaliser avec le développement économique de la Thaïlande.  C’est bien pour dire que les « voisins gonflables » ne sont pas tous en Amérique du Nord.  Tout compte fait on n’y peut rien et on devra faire contre mauvaise fortune, bon cœur.  Au travers des supposés « guides touristiques » nous offrant un tour de ville pour pas cher, des Vietnamiens en pousse-pousse nous offrant la même chose mais, pour une  personne seulement, des mobylettes circulant dans les deux sens et des chauffeurs d’autobus daltoniens faisant fi des feux de circulation nous atteignons finalement par nos propres moyens le premier point d’intérêt : le bureau de poste.  Ce dernier est un vrai petit bijou d’architecture du temps des colonies et est resté immuable.  Très bien conservé, il attire autant les touristes que les gens de la place.  À midi pile, une sirène, du temps des bombardements, retentit pour indiquer le temps qu’il est.  Je dois dire que nos cloches sont un tantinet plus discrètes mais tout aussi efficaces.  À chacun son « Angélus ».

Nous poursuivons notre quête jusqu’à la « Maison de la Réunification » mais pas de bol c’est fermé pour l’heure du repas.  Je crois qu’ils ont entendu eux aussi la sirène, alors nous en profitons pour en faire de même et manger dans un petit resto, à l’ombre de magnifiques arbres probablement plus âgés que nous.  Nous commandons rapidement une bière, histoire de nous rafraichir agréablement et nous parcourons le menu qui, heureusement est écrit dans deux langues (vietnamien et anglais…) et accompagné de photos, comme pour nous rassurer de notre choix.  C’est parti, les choix sont faits et le retour ne se fait pas attendre.  Mais surprise, rien n’est cuit et on se regarde un peu perplexe car sur la photo le tout nous semblait déjà cuit.  Notre inquiétude se dissipe rapidement lorsqu’on voit la serveuse soulever le centre de table, allumer un brûleur sur lequel elle dispose une plaque de cuisson huilée devant nous.  Ouf, on l’a échappé belle et nous allons contrôler nous-mêmes les cuissons, c’est génial.  Deux bières, du riz et des brochettes de porc et 10 rouleaux de printemps, le tout pour 210 000 Dongs.  Après le repas, nous nous dirigeons vers le marché public, juste pour voir.  Nous n’avions pas appris de la dernière fois.  Comment font-ils pour mettre tant de choses sur si peu de place?  Chaque parcelle de terrain est occupée par de la marchandise ou des êtres humains ce qui fait que nous ne pouvions pas ressortir de cet endroit les mains vides.  Il faut le voir pour le croire.  Nos visites terminées nous retournons lentement (ai-je besoin de rappeler qu’il fait 32oC) à notre point de rencontre pour le retour au navire.

Une bonne nuit de sommeil et nous voilà au Cambodge pour la première fois.  Nous sommes un peu déçus car beaucoup trop de kilomètres nous séparent de « Phnom Penh » la capitale et nous devons nous contenter de « Sihanoukville », une petite ville près du port.  Une navette nous est offerte pour nous rendre à cette ville et y découvrir une autre culture.  Quelle ne fut pas notre surprise de voir plein de Cambodgiens accrochés aux fenêtres de l’autobus, nous offrant un tour de ville avant même que nous soyons arrivés.  La navette avance difficilement au travers de cette marée humaine et des motos auxquelles sont accrochée une espèce de charrette pour 4 personnes stationnés là où on a pu trouver de la place.  L’autobus s’arrête pour laisser ses occupants se lancer dans la mêlée.  Aussi surprenant que cela puisse paraître chaque Cambodgien accroché à une fenêtre retrouve son occupant jumelé.  Telle une truite combattant vigoureusement pour retrouver sa liberté, nous nous décrochons de cette emprise pour nous retrouver presqu’aussitôt dans une situation similaire.  Nous en prenons notre parti et commençons à négocier un parcours et le temps nécessaire pour le faire.  Nous convenons d’un montant de 30US$ pour une visite, de deux heures pour quatre personnes.  On se contorsionne un peu pour pénétrer dans notre moyen de transport.  Pas très confortable mais, ce sont les taxis de la place et ils nous permettent de tout voir au fur et à mesure que le temps avance.  Parlant un anglais avec un léger accent, notre guide nous amène aux endroits convenus et dignes d’intérêt pour les touristes que nous sommes.  N’étant pas avare de commentaires, il nous apprend la naissance de Bouddha et le passage initiatique qui l’a amené à l’état de vénération qu’on lui connaît aujourd’hui.  Près de 95% de la population est de confession bouddhiste et 5% de confession chrétienne ou musulmane.  Le tour terminé, nous nous arrêtons dans un petit café pour profiter d’un « WiFi » gratuit moyennant l’achat d’un produit de consommation.  Nous avons amplement le temps de faire tous nos transferts et communications avant qu’on n’ose s’adresser à nous pour prendre la commande.  Faut dire que notre entourage est plutôt d’un autre type physionomique que le nôtre.  C’est fou ce que l’on peut commander avec deux doigts et une photo…

Demain on se dirige vers la Thaïlande pour deux jours.