Aujourd’hui,
j’écris pour la dernière fois avant notre retour parce qu’après nos deux
dernières journées en Malaisie nous naviguerons vers Singapore pour attendre patiemment
l’avion qui nous ramènera à Québec. J’arrête
de m’apitoyer sur mon sort pour vous parler de deux magnifiques journées passées
à Kuala Lumpur.
Malheureusement le navire ne peut accoster
près de la ville. Nous devons donc
prendre un transfert qui nous conduira jusqu’à Kuala Lumpur. Il faut une heure et trente minutes de route
pour arriver à la grande ville. Depuis
1995, moment où nous avons découvert pour la première fois cette ville, nous
remarquons qu’il y a eu un vent de transformation assez considérable. Des gratte-ciels à faire pâlir des Hong Kong,
Singapore et Toronto de ce monde avec de plus en plus d’infrastructures
trahissant une force tranquille mais bien établie au niveau économique. Aujourd’hui, non seulement la « KL Tower »
(réplique de la Tour CN de Toronto) est terminée mais, d’autres attraits se
sont ajoutés comme les « Petronas Towers » qui, avec ses 88 étages
culminant à 452 mètres du sol, sont considérées parmi les plus hautes tours
jumelles au monde. Notre guide, tout au
long du trajet, nous prépare à ce que nous pourrions voir et comment utiliser
les moyens de transport, avec les coûts approximatifs, pour nous déplacer dans
la ville. Un petit cours de visite 101,
si on peut dire, sur les attraits touristiques à ne pas manquer. Tous et chacun sont attentifs à ses bons
conseils verbalisés dans un anglais différent du nôtre, mais correct. Tous s’appliquent à faire, sur une carte de
la ville donnée par notre bienveillante guide, des cercles et des marques
quelconques orientés par les aléas des routes.
Arrivés à destination, nous étions tous emballés et empressés de remplir
notre mission. À la sortie de l’autocar,
la première chose qui nous frappe ce n’est pas un cyclisme ou un automobilisme
ou même la quantité de verre utilisée pour construire tous ces édifices mais,
une bouffée de chaleur tellement forte qu’elle vous coupe les deux jambes. Pas de farce, vous savez que je n’aime pas me
plaindre par rapport à la température mais là, admettez qu’avec plus de 35oC
il y a de quoi à passer quelques remarques.
La preuve que ces remarques sont justifiées c’est, qu’elles ont sûrement
déjà été faites auparavant car, il n’est pas rare de voir des toits à trottoirs. Nous avançons péniblement cherchant
constamment la moindre parcelle d’ombre pour nous rendre aux tours jumelles. Nous ne pouvons qu’être impressionnés par ce
que nous voyons et peu importe l’endroit où nous nous plaçons, nous n’arrivons
pas à en photographier l’entière majesté.
Nous reprenons le chemin de la découverte non sans une certaine douleur
au cou qui nous laisse croire que nous avons une allure trop fière pour l’endroit. Après quelques instants et quelques efforts
nous reprenons notre rang social pour nous diriger vers la « KL Tower ».
Plus
on avance, plus la chaleur semble augmenter à un tel point, que nous devons
fréquemment faire des pauses plus ou moins longues afin de permettre aux vieux
moteurs de refroidir. À chaque fois que
nous levons la tête en guise de mise au point, nous nous rendons compte que la demi-sœur
de Toronto s’approche de plus en plus de nous.
Enfin, nous arrivons à son pied apparent car, il nous reste près d’un
kilomètre de pente ascendante pour accéder à la réalité. Heureusement et par chance, nous entendons
une voix venant de nulle part qui nous invite à prendre un « shuttle »
gratuit. Celui-ci nous fera gravir ce
qui aurait pu être un supplice assuré avant d’aboutir au pied de notre
objectif. C’est avec plaisir que nous
acceptons de pénétrer dans l’enceinte de notre congélateur ambulant. Tantôt trop chaud, tantôt trop froid, on ne
sait plus ce que l’on veut et je crois que l’on commence à s’ennuyer de
chez-nous et que c’est notre façon à nous de nous préparer au retour à la
réalité dans quelques jours. La visite
terminée nous pensons reprendre le même moyen de transport pour redescendre,
surtout que le prix demandé est très intéressant. Il faut croire que nous n’avons pas été les
seuls à penser la même chose car, nous nous sommes retrouvés plus que nous
voulions au point d’embarquement. Une
porte s’ouvre, une autre glisse et laisse sortir plein de gens avec un sourire
qui en dit long sur l’effort fourni pour se rendre jusqu’ici. À notre tour d’occuper les places libérées et
tout le monde se précipite craignant le manque de places éventuelles. Déjà dix personnes se sont entassées, un peu
pêle-mêle, dans un véhicule qui n’en contiendrait que neuf chez-nous. Puis une autre personne se faufile, encore
une, enfin Adrienne et je suis là sur le seuil, les yeux grands ouverts, constatant
que la boîte à sardines est pleine et que je dois me résigner à attendre la
prochaine. Cinq minutes d’attente ont suffi
car, mes amis ne supportant pas notre séparation obligèrent le chauffeur à retourner
sur le champ et ce qui me fait dire que j’ai des amis puissants ou un
conducteur plein d’empathie (j’opterais plus pour la deuxième option). Les objectifs de notre journée étant remplis
nous nous dirigeons vers l’autocar qui nous ramènera sur le navire.
La
deuxième journée nous négocions avec un taxi (vous comprenez que c’est avec le
chauffeur mais ils ne font souvent qu’un et…) pour une tournée dans les
alentours. Ce dernier nous amène dans un
petit village malaisien typique qui, comme au village huron, nous présente les
maisons traditionnelles d’antan et pour quelques minutes de plus vous exécute
des danses originales en costume d’époque.
Ce petit village se trouve au fond d’une immense plantation d’une espèce
de palmier qui produit des noix d’où on extrait « l’huile de palme »
qui sera exportée à travers le monde.
Pendant des kilomètres et des kilomètres nous ne voyons que cet arbre
qui est la cause de si nombreux « gras trans ». Ne craignez pas pour notre santé, car nous
sommes restés à l’intérieur de la voiture, portes et fenêtres fermées.