jeudi 2 avril 2020

Pas encore une annulation?...


Vous vous souvenez que nous devions revenir le 22 mars en partant de Honolulu pour rentrer au Québec, en passant par Vancouver, Montréal pour finalement aboutir à Québec.  Eh bien, rien de cela ne s’est réalisé.  Arrivé à Honolulu, le navire a pu accoster mais, les autorités hawaïennes avaient révisé leur position et ne permettaient plus que les voyageurs puissent descendre afin de prendre les vols qu’ils avaient si chèrement acquis.  Six heures de négociations entre les autorités gouvernementales, du navire et de la maison-mère de Holland America pour en aboutir à la plus décevante décision qu’il pouvait en ressortir.  Un refus catégorique d’y déposer les pieds sous peine de représailles en guise de conclusion finale.  Seuls les gens d’origines hawaïennes ont eu la permission de descendre et de rejoindre les leurs.  Nous pouvions voir des passagers de toutes les origines, appuyés sur la rambarde du navire, fixant obstinément ce qui se passait sur le quai en espérant un signe de conclusion plus heureuse à leur égard.  Certains Américains, désespérés de la situation, grimpent sur le garde-fou pour hurler leur appartenance sans comprendre l’indifférence des interlocuteurs sur la terre ferme.  L’attente atteint sa conclusion.  On ne permet que le ravitaillement d’un mois en nourriture pour l’équipage et le plein de carburant (il y a 200 membres d’équipage mais encore 835 passagers).  C’est avec amertume et déception que nous nous éloignons du quai en pensant à la perte de billets d’avion et au travail que nous devrons faire pour en acquérir de nouveaux.  Heureusement, des baleines à bosses, comme pour nous aider à accepter l’inévitable, nous offrent un spectacle à la sortie du port.

Le 25 mars…

L’inquiétude s’installe confortablement en nous car, l’avenir devient de plus en plus incertain.  Serons-nous capables de conclure bientôt ou devrons-nous subir les pressions électoralistes des prochaines escales?  Nous attendons des confirmations plus officielles afin de commencer de nouvelles recherches d’un futur itinéraire.  Le capitaine nous annonce que nous pourrons descendre à San Diego mais, dans un élan de prudence nécessaire, nous avise qu’il confirmera plus tard la véracité de cette annonce.  Nous patientons encore car, « chat échaudé, craint l’eau froide » dit-on.  Le 25 mars au matin, le capitaine nous interpelle pour nous confirmer qu’il a l’assurance que les passagers pourront sortir le 27 ou le 28 mais, que les personnes qui sortiront du navire ne pourront y revenir, peu importe la raison.  Nous prévoyons sortir le 28 car sachant que la majorité voulait sortir le 27 il y aurait probablement plus de places sur les vols le lendemain.  Mon ami se met sur le téléphone (il est vingt-trois heures quinze) pour parler à un préposé d’Air Canada afin d’apporter un changement d’itinéraire sur notre billet d’origine.  Un enregistrement d’attente téléphonique se déclenche.  Vous savez, ces enregistrements impersonnels qui vous affirment que votre appel est important et qui espère la bonne compréhension de son interlocuteur.  Une heure se passe avant qu’une vraie personne vienne moduler la phrase autrement.  Après les explications d’usage sur notre situation et notre demande, nous apprenons que nous aurons un vol de San Diego à Québec, avec les temps raisonnables aux escales, nous permettant, ainsi, de respecter les exigences du moment.  De plus, nous apprenons que les coûts seront nuls car, cette transaction était considérée comme le transfert d’un billet que nous avions déjà.  Nous lui offrons des fleurs virtuelles en remerciement pour ce cadeau et nous nous disons que nous sommes chanceux, malgré tout.

Le 26 mars…


« Jamais deux sans trois », dicton détestable que nous aimerions voir disparaître deux fois sur trois, va revenir à la charge plus rapidement que prévu.  Après une bonne nuit de sommeil, nous étions encore confiants pour la suite des choses et le retour.  Mais, j’ai un ami inquiet de nature et qui fouille un peu partout pour retrouver son assurance et sa tranquillité.  Le voilà parti sur le site officiel d’Air Canada vérifiant deux fois plutôt qu’une, le parcours obtenu quelques heures auparavant.  La vitesse de la liaison satellite nous oblige à plus de patience que prévu et tout d’un coup nous apparaît une image nous annonçant l’arrivée prochaine de nos espoirs.  Voilà que la tablette et le visage de mon ami se tournent vers nous pour nous afficher le professionnalisme de cette compagnie aérienne.  Sans crier gare et sans avertissement par courriel ou autre, Air Canada annule notre portion de vol entre Toronto et Québec.  J’ouvre aussitôt mon ordi, comme pour vérifier si ce serait différent sur le mien mais, peine perdue, la communication est tellement lente que nous avons le temps d’accoster avant d’avoir une réponse.  Après plusieurs tentatives infructueuses, nous abandonnons les recherches et nous nous disons que lorsque nous serions à Toronto nous nous occuperions de trouver un moyen pour rentrer à la maison.  Nous avions presqu’accepté cette situation, lorsqu’en soirée mon ami se tourne vers moi et dit : « J’ai envie d’essayé d’appeler à nouveau Air Canada ».  Nous voilà repartis, lui sur le téléphone et moi sur l’ordi, à la recherche d’une solution plus convenable.  La lenteur proverbiale des communications, que nous connaissions, nous ramène dans un état de zénitude que nous devons accepter pour ne rien perdre.  Enfin, j’entends mon ami dire : « Bonjour, j’ai appelé hier… » et le reste de l’histoire cité plus haut afin d’avoir des explications et possiblement un transfert entre Toronto et Québec.

Agent : Nous pourrions vous offrir Toronto – Montréal – Québec, départ de Toronto 8:30 arrivé à Québec à 18:30.

Denis : Vous n’auriez pas quelque chose de mieux?

-        - Nous aurions Toronto - Ottawa - Montréal - Québec avec la même heure d’arrivée à Québec.
-        - Vous n’avez pas de vol direct entre Toronto et Québec, pourtant hier vous nous l’aviez offert?
-        - Je vais voir je nous reviens.
-        - Elle m’a mis en attente et j’espère que je ne perdrai pas la communication…

Au bout de dix minutes…

-        - Bonjour, il ne reste que 5 places de libre dont 3 en classe affaire et 2 en économique.
-        - Il nous en coûterait combien de plus pour des places en classe affaire
-        - Je vais voir, je vous reviens…
-        - NE ME METTEZ PAS… trop tard elle est parti

Après un autre dix minutes…

-     - Bonjour, il faudrait séparer les billets que vous avez présentement pour pouvoir avoir de billets en classe affaire.
-        - Je ne veux pas séparer les billets, nous voulons tous revenir au Canada
-        - Il n’y aurait pas de problème, vous serez tous sur le même vol de San Diego à Toronto
-        - Combien ça coûterait de plus?
-        - Je vais voir, je vous reviens…
-        - NE ME METTEZ… trop tard (elle nous a encore mis en attente)

Un autre dix minutes…

-        - J’ai séparé les billets voici les numéros de confirmation pour ceux de la classe affaire…
-        - Mais vous m’assurez que nous sommes tous sur le même vol pour Toronto?
-        - Oui, sans problème.
-        - Combien?
-        - Il vous en coûtera 860$ par personne de plus pour la classe affaire entre Toronto et Montréal
-        - COMBIEN?
-        - 860$ par personne…
-        - Pouvons-nous y penser quelques minutes?
-        - Oui et elle repart…

Nous n’en pouvons plus et nous laissons tomber la classe affaire car nous reprendrons les démarches à notre arrivée au Canada.

-        - Bonjour, avez-vous pris une décision?
-     - Nous ne changeons rien mais, vous m’assurez que le vol entre San Diego et Toronto est inchangé pour nous quatre?
-        - Assuré, voici les numéros de confirmation….

Il est minuit quinze le 27 mars.  Nous allons dormir car il nous reste toute la journée du 27 pour trouver une solution étant donné que notre vol est prévu pour onze heures quarante le 28 mars.

Le 27 mars…

Vers sept heures trente du matin le 27 mars, le téléphone de la chambre se lance tel un coq de malheur dans un matin de béatitude.  C’est mon ami qui m’interpelle et me demande si j’avais vu mes courriels.  En vacances!  rarement avant sept heures trente lui répondis-je, tout en faisant un bon pour saisir ledit appareil.  Surprise, Air Canada annule le vol que nous venions de nous faire confirmer il y a à peine quelques heures auparavant.  Nous nous retrouvons à nouveau dans une situation des plus difficiles car nous devons quitter impérativement le navire au plus tard le 28 mars et que les autorités de San Diego n’acceptent pas que vous débarquiez du navire sans une preuve de votre départ vers votre pays d’origine.  Sans plus attendre, moi sur l’ordi et mon ami au téléphone, nous tentons d’être sur le vol (confirmé pour près de cent trente passagers canadiens) de quinze heures vers Toronto.  Cette fois, la plupart des passagers n’ayant plus besoin de WiFi, nous pouvons naviguer plus rapidement et nous atteignons plus facilement le site officiel de cette compagnie de broche à foin.  Rapidement, nous constatons qu’il y a suffisamment de places pour nous et nous confirmons aussitôt, mais avec des frais inhérents, bien entendu et sans vraiment d’attente quant au choix des sièges.  Pour plus d’assurance, je fais immédiatement l’enregistrement que je fais imprimer avec l’aide du « Front Desk ».  Il est huit heures trente, nous n’avons pas déjeuner et nous devons quitter le navire pour dix heures.  Je vous laisse imaginer le branlebas de combat mais, nous étions contents car nous avions un vol qui nous ramenait au Canada.  C’est le cas de le dire qu’il nous ramenait et sans plus.  Un accueil distant avec une hôtesse de l’air qui nous offre des bouteilles d’eau dans un panier et qui disparaîtra du décollage à l’atterrissage.  La suite est moins dramatique parce que le soir même à Toronto nous avions un vol direct, pour le lendemain, avec West Jet et ce dernier sans complication.

Si vous avez lu jusqu’ici c’est que vous êtes vraiment intéressés à ce que nous vous racontons et vous méritez de rester sur la liste…

À l’année prochaine….