Et bien oui, c’est reparti!
Ce matin, nous sommes partis de Québec à dix heures (heure locale) pour
nous retrouver à Vancouver vers douze heures quinze minutes (toujours heure
locale… mais pas le même « locale »). Nous nous considérons, quand même chanceux
car nous avons retrouvé nos bagages à notre arrivée. Il a fallu, tout de même, regarder le
carrousel tourner comme un manège à l’Expo pendant presqu’une heure avant de
voir apparaître la première valise. Nous
ne comprenons toujours pas pourquoi nos valises qui partent côte-à-côte au
départ n’en ressortent qu’éparpillées dans le temps, à l’arrivée. Nous récupérons donc toutes nos valises avant
de nous diriger vers l’extérieur afin de prendre un taxi qui nous amènera au
« Blue Horizon Hotel ». Nous
insistons pour avoir une mini van car, nous sommes quatre amis qui voyagent
ensemble avec des valises pour plus de 50 jours. On a beau dire que nous n’avons pas besoin
d’autant de vêtements puisque nous serons le plus souvent à la plage, il reste
que la petite différence nécessaire dans la forme, la couleur et les tissus augmentent
significativement le poids observé après l’emballage.
Revenons au taxi qui, espérons-le, pourra combler nos attentes. Sans problème, le préposé se met à la recherche du véhicule nécessaire et, le trouve. Tous les bagages prennent place dans le véhicule et ne compromettent en rien l’espace nécessaire pour leurs propriétaires. Nous nous efforçons de parler dans la langue de Shakespeare pour indiquer le point de chute à notre chauffeur. Ah! vous allez à l’hôtel « l’Horizon bleu » réplique-t-il, avec un petit sourire complice. Un peu désarçonnés, nous engageons donc la conversation. Nous apprenons que notre interlocuteur est d’origine algérienne et qu’il vit à Vancouver depuis 25 ans (minimum). Fier de ses origines berbères, il se lance dans un cours d’histoire sur les invasions romaines, chrétiennes et musulmanes qui ont apporté à son peuple richesse et transformation. Il louvoie de gauche à droite pour gagner quelques secondes sur le parcours, tout en nous tenant captifs sur le récit du passé. Il est tellement intéressant que nous avons le regard tourné vers lui. Nous sommes attentifs et totalement admiratifs devant ses propos. Comme pour faire une pause et reprendre son souffle, il nous demande d’où nous venons.
Nous : De Québec qui a été fondé en 1608 (comme pour ne pas
entacher la richesse de son histoire).
Chauffeur : Fondé par Champlain, je crois!
- C’est très juste et je dois dire que vous m’épatez.
- Merci, mais j’aime l’histoire… tout en continuant à se
diriger, à sa manière, vers l’hôtel.
Amine, c’est son prénom, continue sur son envolée en
identifiant des mots de la langue française provenant de l’arabe, de l’origine
des « chiffres arabes » et de son histoire familiale. Nous avions l’impression que nous faisions
partie de la famille. Peu importe ce qui
se passait à l’extérieur nous, nous étions dans une bulle très agréable. Tout à coup, il ralentit, se met sur le
bas-côté et nous annonce que nous sommes arrivés. Il y a des moments où le temps passe si vite
qu’on a comme un sentiment de déception.