vendredi 2 décembre 2022

Trop c’est trop.  En plus d’avoir un service internet déficient ne permettant, que très irrégulièrement, des échanges textuels limités, voilà que la carte réseau de mon ordi est défectueuse.  J’en suis à mon quatrième texte non publié ce qui affecte grandement mon intérêt à en écrire de nouveaux.  Le retour que certaines personnes me font suite à une publication, me donne le coup de pouce nécessaire pour m’attabler et écrire la suite des choses.  Le plus choquant, dans tout ça, c’est que depuis que nous sommes partis des « Marquises », le soleil daigne être de plus en plus présent.  On dirait que Dame nature aime tourner le fer dans la plaie avec un certain plaisir.  Bon, maintenant que mon moment de défoulement s’atténue à la suite de cette confession, laissez-moi vous parler un peu de notre dernière escale aux « Marquises ».  Les Marquises, un endroit de prédilection qu’avait choisi Jacques Brel pour passer les dernières années de sa vie.  Les Marquises, sont une des parties du monde que nous avions déjà visitées et dont le mode de vie des insulaires nous avait charmés. 

 

Mon ami me fait remarquer, par la fenêtre de la salle à manger, que la plage n’est qu’à quelques mètres du débarcadère.  Heureux comme deux enfants dans un carré de sable, on pouvait voir à notre physionomie le déroulement du reste de la journée.  Nous prenons rapidement notre petit déjeuner et nous nous disons que le café viendrait plus tard, pour le moment, il y avait mieux à faire.  Nous enfilons nos costumes de bain, attrapons au passage le sac à dos avec le strict nécessaire, un t’shirt, des sandales, nos chapeaux, le masque et tuba pour la découverte du nouveau monde.  Nous nous rendons sur l’île avec un « tender » et ce n’est que sur place, que nous nous rendons compte que les structures portuaires sont surtout adaptées pour les pêcheurs de la place.  Il me semble revoir une scène où le célèbre reporter
« Tintin » débarque sur une île spéciale à la poursuite d’un mystère à résoudre.  Nous avons vite laissé notre ami imaginaire pour poursuivre notre chemin vers notre propre destination.  Arrivés sur le bord de la mer, nous constatons que la plage d’un doré si invitant, était parsemé de petites roches noirs polis par la mer et le temps, rendant le confort plus aléatoire.  Peu importe car, pour nous ce n’est pas la plage qui nous intéressait mais l’environnement aqueux nécessaire pour notre activité.  Nous nous lançons dans l’eau en exécutant quelques pas de danse incontrôlée car, une barrière semblable à celle aperçue sur la plage se cachait sous les ondes salines.  Nous nous disons que ça ne pouvait être qu’un bon pressentiment à un fond propice à la vie marine abondante.  Nous enfilons notre masque et nous nous lançons « tête première » à la découverte de ces fonds si durement atteints.  Du sable que du sable, sans les roches et sans la faune marine, des lieues à la ronde.  Nous sortons la tête de l’eau et à ce moment vous auriez pu voir des points d’interrogations et tous les signes typographiques exprimant une certaine déception.  Nous optons donc pour une simple baignade à la mer avec un soleil à faire rougir tous et chacun. 

Nous quittons les lieux, après une bonne heure de baignade forcée, pour nous balader dans les environs et nous rendre dans le cimetière du village qui est haut en couleurs et bordé par plusieurs arbres en fleurs.  Chemin faisant, nous rencontrons un jeune couple à vélo allant, eux aussi, faire une visite au cimetière.  Comme dans notre habitude nous saluons tout le monde au passage lorsque tout-à-coup, les deux cyclistes opèrent un demi-tour et entreprennent une conversation avec nous.  Entre autres dans les échanges nous apprenons que le jeune homme était « représentant de commerce » et que la jeune fille, représentante d’une compagnie de location de vélos comme par hasard, leur moyen de transport.  Nous finissons par parler de la pluie et du beau temps.

- Lui « Ici on dit : il pleut des cordes ».

- Nous « nous disons qu’il pleut à sieau (seau) ».

- Vous dites aussi : « il mouille, je crois? ».

Nous sommes restés bouche bée en le félicitant de faire un rapprochement si juste avec la langue parlé au Québec.  Nous avons échangé sur quelques autres banalités sans percevoir, un seul instant, un moment d’impatience pouvant mettre fin à la conversation.  C’est avec un large sourire de part et d’autre que nous avons repris le cours de notre visite.  Plus loin, nous grimpons une petite colline pour rendre hommage à une légende guerrière représentée par le monument.  De plus,  nous avions un intérêt supplémentaire avec le point de vue nous permettant ainsi de voir les variations des couleurs offertes par la mer.  Demain nous repartons pour « San Diego » et nous serons donc pour sept jours en mer et toujours avec la plus pauvre version d’internet.

 

Depuis quelques temps, l’internet prend du mieux mais, pas suffisamment pour permettre de reprendre toutes les activités.  Nous ne savons pas encore combien de temps durera sa convalescence.  Dans son allocution quotidienne, le capitaine nous annonce qu’il augmentera la cadence car, il y a une personne qui a besoin d’être hospitalisée le plus rapidement possible.  Nous sommes partis depuis trois jours des « Marquises » et souvenez-vous qu’à partir de notre dernière escale nous devions faire les frais de sept jours de mer.  Encore une journée ensoleillée et nous nous rapprochons de plus en plus de San Diego.  La voix du capitaine retentit, fidèle à ses habitudes, pour nous annoncer qu’il a dû prendre d’autres arrangements, compte tenu de l’état du malade.  L’armée américaine sera mise à contribution pour exécuter une évacuation par hélicoptère à partir d’un navire de croisière.  Nous ne sommes pas certains de ce que nous avions entendu car, ça ressemblait plus à un scénario de film hollywoodien.  Il précise que demain, la piscine arrière sera fermée à toutes activités pour permettre l’évacuation à cet endroit.  Il précise que la force de déplacement d’air provoqué par les palles de l’hélico pourrait occasionner des dégâts.   Par contre nous, nous croyons que c’est une demande de l’armée américaine pour s’assurer d’avoir les meilleures conditions dans l’exécution de leur manœuvre.  La nuit passe et nous nous rapprochons de plus en plus de notre point de chute.  Nous prenions notre repas du midi à la piscine,

celle situé à l’avant du navire, lorsque nous sommes attirés par deux hélicoptères accompagnés par deux avions citernes de l’armée américaine.  Le navire ralentit sa course et les hélicos tournent autour, leurs permettant ainsi de faire le plein de carburant avant d’entreprendre l’approche finale.  C’est avec précaution que deux militaires descendent en rappel de l’hélico pour finaliser les derniers préparatifs à l’évacuation du patient.  Dans l’endroit alloué à cet effet, s’entassent plein de curieux pour voir et capter ces moments importants.  Nous pouvons voir des personnes de toutes formes, de couleurs et de grandeurs avec les bras en extensions vers le haut cherchant à immortaliser la réalité historique du moment.  Il a fallu quinze minutes d’attente pour revoir l’hélico se replacer près du navire et attendre « stationnaire » le moment opportun.  La nacelle monte lentement vers l’hélico stabilisé pour la circonstance.  La manœuvre est délicate mais exécutée avec précision et constance.  Le patient est dans l’hélico et c’est au tour des militaires de remonter à bord et de permettre le retour à la base.  Maintenant, lorsque nous verrons des scènes de ce genre dans un film de fiction, nous saurons que la réalité est bien plus magnifique et satisfaisante.