Départ
de Québec pour Toronto presque à l’heure.
Un vol sans problème, si ce n’est qu’un léger manque d’espace qui,
forcément, empiète sur celui de ma blonde.
Tout est petit dans tous les sens du terme. Même le compartiment à bagages où il faut se
battre pour y faire pénétrer une mallette de cabine et dont on n’ose penser à
l’acharnement qu’il faudra déployer pour l’en extirper. Après une heure et demie de vol, nous
entendons l’annonce de l’agent de bord qui donne le signal des cliquetis
empressés d’en finir afin de sortir de cet habitacle. Quelques instants plus tard, comme pour
récupérer de la contraction subie dans le vol précédent, nous devrons attendre
trois heures dans un espace démesurément grand avant l’embarquement pour la
destination ultime : Santiago au Chili.
Une voix nasillarde nous annonce le début de l’embarquement tant
attendu. Les VIP d’abord puis les
parents avec de jeunes enfants et enfin les autres qui se dirigent sans se
soucier de rien, si ce n’est de l’effet d’entonnoir qui ralentit le flot d’impatients
qui veut retrouver la place qui lui a été assigné par l’agent à la billetterie.
Le 777 décolle et nous gardera prisonnier pendant les dix prochaines
heures. Heureusement la turbulence
assidue tout au long du voyage, n’a pas affecté notre humeur, surtout lorsque
le capitaine nous fait part de la température extérieure au Chili (je vous
laisse deviner…).
Après
les formalités douanières nécessaires, nous nous dirigeons vers notre hôtel
pour les deux prochaines nuits. Nous
n’en revenons pas de la facilité et de la rapidité d’exécution de ces
différentes tâches administratives obligées.
Le bla bla terminé, nous nous enfonçons dans les entrailles de la ville
afin de faire un tour d’orientation nécessaire pour une visite plus approfondie
le lendemain. Santiago, une ville de six
millions d’habitants, propre, patiente et invitante. Pas de coup de klaxon, pas d’impatience de
conducteur envers les piétons, car les piétons sont rois et maîtres aux
intersections. Une ville animée et non
agressante, une ville où on se sent à
l’aise, une ville qui nous invite à manger dans la rue, sur une de ses
nombreuses terrasses sans fla fla, où nous pouvons prendre le temps de prendre
le temps.
Samedi
matin, après un copieux petit déjeuner (pour que mes amis d’outre-mer se
situent par rapport au moment de la journée), nous nous engageons de nouveau
dans les rues de la ville. Nous sommes
ébahis du changement d’activités d’avec la veille. Autant hier, nous pouvions imaginer la
densité de la population, autant aujourd’hui, nous avons l’impression d’être
dans une autre ville. Cette dernière
profite de son samedi (comme on dit chez-nous) en se réveillant lentement. La ville s’est faite discrète, presqu’inanimée
se laissant réchauffer par un soleil bien portant. Nous aussi, nous subissons cette présence et nous
nous ajustons à cet état, en diminuant la cadence de notre démarche. Surtout, que nos recherches sur les
différents points d’intérêts nous démontrent un choix limité. Nous faisons contre mauvaise fortune bon cœur
et nous nous abandonnons pour profiter de ce moment d’oisiveté obligé. Chemin faisant, nous profitons de l’occasion
qui nous est donnée, d’effectuer un « test de goût de soda » chez le
grand « M ». Le résultat est
concluant, pour nous, il n’y a pas de différence, quoiqu’il aurait fallu avoir
un échantillon québécois pour un
exercice plus scientifique…. L’heure
avançant, nous décidons de revenir sur nos pas, tout en cherchant un resto sympa
pour le repas du midi. C’est un
restaurant italien qui remporta la palme.
Bon choix car, l’emplacement, le serveur et la nourriture étaient au
rendez-vous à un tel point, que nous décidons d’y revenir le soir même.
De
retour à l’hôtel, nous nous changeons pour profiter des « à-côtés »
que nous offre le « Sheraton » dont les chaises longues sous
ombrelles, la piscine et les services connexes. Aussitôt dit aussitôt fait, nous nous
approchons de la récompense, soit la piscine et la « vie des gens riches
et célèbres ». Nous sommes bien installés
et je me dirige vers cette masse d’eau qui ne cesse de m’attirer. Ce fut une des plus grandes surprises de ma
vie lorsque mon pied prit contact avec l’élément liquide, une vraie douche
froide. Je crois que la piscine est
directement connectée sur le robinet d’eau froide. Je vous laisse imaginer tous les états d’âme
que mon corps a dû subir avant l’immersion complète. Je bouge le moins possible car, je veux
minimiser au maximum l’effet de la variation de la température. Tout d’un coup un flash hante mon esprit et
je me mets à imaginer les gens dans l’eau lors du naufrage du Titanic…. Par contre, j’ai ressenti à la sortie de la
piscine, comme un effet thérapeutique et je venais de perdre toute trace de fatigue.
Là-dessus
je vous laisse, car il faut déjà se préparer pour demain où nous embarquons
pour le début de notre croisière.