Bon, nous voilà rendus aux derniers balbutiements de notre
voyage. Que deux escales, avant notre
arrivée à Southampton et le transfert à l’aéroport de
« Heathrow ». Nous passerons
d’abord par le rocher de Gibraltar et le lendemain nous nous arrêterons à
Cadix. Quel phénomène que ce pic rocheux
qui, dans notre jeunesse, était le leitmotiv d’une certaine compagnie
d’assurance. Comment pouvions-nous
imaginer, lorsque nous entendions l’animateur dire : «…la force de
Gibraltar », qu’il nous serait possible d’en fouler le sol? C’est lorsque vous êtes rendus au faîte que
vous constatez à quel point sa réputation n’est pas surfaite. Chemin faisant, attiré par tout ce qui m’entourait,
j’ai fait une chute m’étendant de tout mon long, comme on dit et permettant à
tout le monde d’avoir un élément de comparaison sur la largeur du
trottoir. Ce n’est pas le temps de se
plaindre, pour le moment, et je me relève pour attaquer le reste du parcours. Nous nous rendons, avec des amis, au pied du
téléphérique qui nous amènera au sommet et nous permettra de pouvoir avoir la
tête dans les nuages sans pour autant se le faire reprocher. Rendus sur place, nous décidons de prendre un
taxi collectif car, le téléphérique coûte plus cher (34 €) et ne nous permet
pas de visiter quoi que ce soit. De plus,
nous devons redescendre tout le trajet par nos propres moyens et à pied par
surcroît (toute une trotte). Le
chauffeur de taxi nous offre de nous monter jusqu’au sommet en nous permettant
de visiter la caverne militaire du XVIIIe siècle (Great siege
tunnel), la grotte naturelle (St Michael’s cave, un bijou), le sommet (Barbary
apes) avec les singes et tout ça pour 30 €.
De plus notre chauffeur, très volubile, nous expliquait les us et
coutumes entremêlés d’histoires et de détails techniques sur
l’emplacement. Le seul problème c’est,
qu’il était très très très volubile et que nous étions incapables de pouvoir
poser des questions. Ce que nous pouvons
dire avec certitude, c’est que ce chauffeur espagnol ne portait pas dans son
cœur le dénommé « Franco ». Tout
au sommet nous avons pu voir un phénomène plus qu’inhabituel. Une route pour les automobiles et les piétons
traversant une piste d’atterrissage de seulement 2 kilomètres. Lorsqu’un avion doit atterrir ou décoller, la
circulation automobile est immobilisée permettant ainsi à la piste de remplir
sa fonction. Nous terminons la journée
sous un magnifique soleil et assis à une terrasse pour y prendre le repas du
soir. Gibraltar est un territoire
outre-mer de la Grande-Bretagne, nous décidons donc, de prendre la spécialité
de la place le : « fish and chips ». Jamais nous n’avions vu de « fish and
chips » aussi gros. Adrienne était
découragée, mais le poisson était tellement bon que nous avons accepté, avec
sérénité, cette épreuve. Nous revenons
au navire à la brunante vers huit heures, car le capitaine aidé de son équipage
bien entendu, lèvera l’ancre dans quelques heures pour Cadix. Le retour est plus pénible que prévu. La chute du matin refait surface et m’oblige
à clopiner et à évaluer la distance restante.
Des « advils » et de la glace font des merveilles
et me permettent de visiter Cadix. Nous
sommes
vendredi saint et fanfares et fervents nous le rappellent. Dans la vieille partie de la ville, une
procession déambule dans les rues en exhibant un baldaquin portant la Vierge et
transporté par des fidèles, un autre, quelques mètres plus loin, de la
crucifixion. La fanfare scande les
arrêts comme dans un chemin de croix, des fidèles cagoulés et portants le même
costume font le trait d’union entre les baldaquins. Un passant entame un chant, comme une
complainte à la Vierge, sous l’admiration et le plaisir des autres passants, si
nous nous fions aux applaudissements de la foule à la fin de sa prestation. Nous nous déplaçons d’une rue à l’autre
cherchant le meilleur angle pour ramener le meilleur souvenir. Après ces quelques dévotions nous reprenons
notre parcours de visite. La ville a
peint des lignes de couleurs différentes sur le pavé. Ces couleurs représentent des parcours
d’intérêts différents. Une ligne verte
vous amène à découvrir le vieux Cadix, une mauve vous conduit tout au long des
monuments importants, une bleue pour un parcours administratif et enfin une
jaune pour les amants des plages. De
plus, le centre d’information touristique nous a donné une carte identifiant
les parcours et les attractions à ne pas manquer. Nous avons voulu honorer cette journée un peu
spéciale en visitant bon nombre d’églises.
Il faut dire qu’il est un peu difficile de faire autrement, compte tenu
du nombre d’édifices religieux que cette ville possède. Nous pouvions voir dans le même carré une
cathédrale, une église, une place avec ses petites terrasses attendant d’être
envahie et un peu plus loin, une autre église incrustée à travers les
appartements n’étant identifiée que par la circulation citadine. Une ville charmante avec ses petites rues
tortueuses aves ses maisons et ses balcons si rapprochées qu’elles ne peuvent
que jeter de l’ombre sur ses voisins. Lorsque
« Luis Mariano » chantait « La Belle de Cadix », je croyais
qu’il parlait d’une belle fille, maintenant je sais qu’il chantait les louanges
de la ville.
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