dimanche 27 novembre 2022

La misère s'acharne...

 

La misère s’acharne sur nous.  Nous suivons une dépression ou une répression atmosphérique qui fait la pluie et le beau temps.  De plus nous constatons que l’internet est de plus en plus difficile et capricieux.  Impossible de prendre des messages et lorsque nous essayons de faire des recherches avec « google », nous avons l’impression de revenir au début des années 90 où nous pouvions voir les pages se développer tranche par tranche.  Pour la température, il en va de même avec cette dépression qui déverse sa peine sur nous et nous fait regretter les paysages d’automne de chez-nous.  Aussitôt que le soleil paraît, même timide, nous sortons en espérant que sa timidité ne soit pas que passagère.

 


Ce matin nous sommes accostés à « Moorea, Polynésie française » et nous espérons avoir le temps, cette fois-ci, de pouvoir faire l’excursion projetée.  Pour le moment tout s’annonce bien.  Ce n’est pas un soleil de plomb mais, même cette pâleur nous réconforte et nous donne l’élan nécessaire pour les préparatifs de l’après-midi.  Nous devons être sur le « pier », lieu de rencontre pour l’excursion à midi quinze.  Nous décidons donc d’y aller beaucoup plus tôt afin de profiter du soleil, des gens et de ce que les environs auront à nous offrir.  À la sortie du « tender » nous sommes accueillis par quatre Polynésiens interprétant des succès de la « Compagnie Créole » accompagnés de leurs ukulélés et de percussions rudimentaires.  Tout autour, des boutiques de souvenirs avec un sentiment de déjà-vu.  Le seul vrai souvenir que nous voudrions rapporter, c’est de la vanille.  Nous commençons nos recherches sur la vanille car, la Polynésie française est réputée pour sa culture et la qualité de ce parasite si prisé par tous les pâtissiers.  Après quelques investigations nous finissons par trouver des emballages sous vide de huit gousses, dont on ne peut vérifier la fraicheur.  Nous savions que cet aromatisant coûtait de plus en plus cher à cause de la rareté et de maladie.  Nous demandons le montant qu’il faudrait débourser et sans sourciller, elle nous indique le montant avec le doigt sur le paquet.  Nous avons demandé, parce que nous ne pouvions concevoir que ce qui était écrit était le prix à payer; il s’agissait de 50 euros, négocié à 35 soit, pour nous, un équivalent de 50$ US.  Nous nous regardons avec des yeux exorbités d’où nous pouvions lire : « C’est beaucoup trop cher, nous prendrons de l’essence… ».

 

Nous embarquons, finalement, dans l’autocar qui nous permettra de voir les points les plus intéressants de l’île.  Le premier arrêt nous amène dans un village reconstitué où nous avons pu assister à un spectacle de danse traditionnelle.  Cependant, avant de commencer le spectacle nous avons eu droit à une démonstration sur « comment décortiquer une noix de coco? ».  Cette technique utilisée pour sortir une noix de coco de son enveloppe originale est fort simple.  Un petit gourdin de soixante-quinze par trois centimètres est nécessaire pour enlever la première enveloppe.  Par la suite, lorsque la noix est à nue, le cueilleur frappe légèrement le pourtour de celle-ci avec le même instrument, ce qui a pour effet de séparer la noix en deux et de libérer le liquide; simple mais efficace.  Les démonstrations terminées, nous retournons à l’autocar pour poursuivre la visite de l’île.  Malheureusement, c’est à ce moment que la pluie est revenue nous accompagner pour le reste du parcours.  Pluie abondante et fond d’images aux cinquante nuances de gris nous laissent un peu indifférents à ce qui se présente à nous.  Nous revenons au navire pour prendre une douche (celle-ci est légèrement plus chaude) avant le repas du soir et voir Moorea s’éloigner.  Il ne faudra que deux heures et demie au navire pour atteindre « Papeete, Polynésie française ».  Papeete est la plus grande et la plus importante ville de Tahiti.  Pour nous, la question qui se pose est : « Pourrons-nous y mettre les pieds? »  Nous avons pu voir l’accostage de la fenêtre de la salle à manger.  C’est vraiment impressionnant de voir un navire de cette taille s’approcher et s’amarrer avec tant de douceur et de délicatesse.  Nous devrions voir le beau temps réapparaître demain.  Pour le moment il n’y a pas d’avis contraire et nous souhaitons que le soleil nous accompagne pendant les deux jours ici.

 

Le jour se lève et nous en profitons pour regarder à l’extérieur afin d’adapter notre préparation psychologique nécessaire, au goût du jour.  Euréka, un carré bleu se dessine à l’horizon et ça suffit pour nous emballer pour le reste de la journée.  Nous sommes à deux pas du centre-ville et nous en profitons pour aller au marché public, endroit idéal pour un bain de foule.  C’est le genre de marché où nous pouvons y trouver de l’habillement, de l’alimentation, de la quincaillerie, des souvenirs et plein d’autres choses.  Le plus grand plaisir, cependant, reste encore le contact humain.  Lorsque nous engageons la conversation pour un renseignement ou autre, nous voyons des regards s’illuminer avec le point d’interrogation sur notre région d’origine.  Plusieurs n’ont aucune idée sur la localisation du Québec mais, restent attentifs à l’accent et à la demande.  Il n’y a toujours pas de vanille à prix abordable et nous dirions même qu’il y a eu un ajustement des prix en fonction de la popularité de Papeete.  Les étals sont variés et bien garnis, présentant une diversité de pièces artisanales que nous n’achetons que des yeux, étant donné le poids et l’espace permis.  Après avoir bien arpenté de long en large de haut en bas, nous nous dirigeons vers l’extrémité opposé en passant par la section alimentaire qui est presque vide à l’exception des comptoirs de poissons et fruits de mer.  Nous y voyons des espèces méconnues dans nos poissonneries et d’autres recherchées et prisées.  C’est ainsi que nous avons pu admirer de magnifiques pièces de thon frais d’environ deux kilos, qui nous faisait saliver, pour seulement dix dollars américains.  Le marchand, fier de son produit, ne pouvant nous garantir la livraison, nous avons donc décidé de nous abstenir de conclure l’entente possible.  Nous sortons, finalement, de l’enceinte pour retrouver Dame nature avec ses peines et ses débordements.  Nous enfilons nos « ponchos » et continuons notre visite en se disant que bientôt, peut-être, le soleil réapparaîtra et nous pourrons nous débarrasser de cet emballage de plastique.  Finalement, la température et la fermeture des magasins nous obligent à revoir notre planning.  Nous sommes samedi et ici tout ferme à midi pour le début de la fin de semaine.  Demain, les prévisions météorologiques nous annoncent une journée ensoleillée.

 

Le soleil est à l’horizon et les nuages inexistants ce qui nous incitent à compléter rapidement nos obligations matinales pour retourner en ville.  Nous sommes confiants et nous décidons de sortir plus léger avec seulement nos cartes, nos couvre-chefs et une bouteille d’eau pour aller arpenter les rues de la ville même endormie.  Nous ne nous sommes pas concertés mais, je crois que plusieurs passagers ont eu la même idée que nous, ce qui cause un certain bouchon à la sortie.  Je mets sur mon GPS téléphonique notre première destination.  Nous nous dirigeons donc vers l’église protestante « Bethel » et nous suivons scrupuleusement le parcours désigné.  Après un peu plus d’un kilomètre nous découvrons une enceinte remplie de fidèles à l’écoute de la prédicatrice annonçant la bonne Parole.  Un chant interprété par la foule s’élève et résonne dans une harmonie rassurante et apaisante.  Nous

décidons de poursuivre et je cherche donc, sur mon téléphone, le prochain point d’intérêt.  C’est à ce moment que je me rends compte que nous avions fait le double du parcours que nous aurions dû faire si nous n’avions pas suivi l’obligation des « sens uniques » imposés aux voitures.  Je change les paramètres pour un parcours pédestre et nous sommes repartis vers de nouvelles découvertes.  Cette fois-ci, notre itinéraire est plus direct et nous arrivons à la Cathédrale où se terminait une cérémonie de baptême avec des participants vêtus que de blanc.  Tout nous semblait moins austère avec un petit quelque chose de spécial.  Croyez-le ou non, mais le « distributeur de désinfectant » a été remplacé par un « distributeur d’eau bénite » sans préciser s’il permet l’élimination d’autant de particules.  On n’arrête pas le progrès….  Nous complèterons approximativement un peu plus de cinq kilomètres en visitant le monument érigé et dédié aux victimes des essais nucléaires effectués par la France et la Grande-Bretagne.  Sur notre parcours nous y retrouverons un bronze de Bougainville, célèbre explorateur français, côtoyé par deux canons de la première guerre mondiale (un français et un allemand), une réplique du « Tiki » catamaran légendaire qui a permis l’exploration de plusieurs îles et d’une longue promenade de bord de mer qui nous ramènera à notre point de départ.  J’oubliais de vous dire qu’il n’y a eu aucune goutte de pluie nous laissant sous le charme légendaire de Tahiti.

vendredi 25 novembre 2022

La ligne du temps...

 Nous sommes partis du « Royaume du Tonga » le 28 octobre à dix-sept heures trente minutes comme prévu (à Québec il était 23h30 le 27 octobre, oui, oui).  Cependant, c’est sous une forte pluie que nous parcourons les premiers kilomètres comme si tout le Tonga pleurait notre départ parce que nous avions été si populaires et gentils, lors de nos visites.  Demain, nous serons en mer pour les deux prochains jours.  La particularité ici, c’est que les deux prochains jours auront la même date soit le 29 octobre.  Nous traverserons, pendant ces deux jours, la ligne de changement de date.  Adrienne m’explique que, la terre étant ronde, le soleil se lève à certains endroits pendant que chez-nous, nous nous levons pour vivre la dernière journée avant le « Bye, bye ».  Le 30 octobre, nous aurons toujours 6 heures (au lieu de dix-huit) de décalage mais ce sera le même jour.  Vous avez peut-être de la difficulté à comprendre mais, nous, nous l’avons subi.  Rappelez-vous que nous n’avons pas eu de 17 octobre pour les mêmes raisons c’est-à-dire la traversée de la ligne de changement de date.  Nous savons que l’équateur divise notre boule nourricière en nord et sud.  Il fallait en faire de même pour situer l’est et l’ouest en créant un méridien 0o qui traverserait perpendiculairement l’équateur.  Selon Techno-science.net : « Le choix du méridien de Greenwich comme premier méridien est arbitraire.  Le méridien de Greenwich fut adopté comme standard international en octobre 1884 à la conférence internationale du méridien de Washington ».  Dites-vous qu’aujourd’hui nous nous posons plus de questions et que nous vivons au gré du soleil levant….
 
Nous n’avons pas vu de différence entre le 29 et le 29.  C’est normal, c’est la même journée et ça c’est mieux que la semaine des quatre jeudis.  Nous nous dirigeons vers « Avatiu, Rarotonga » qui n’a rien à voir avec le Tonga.  Pour nous, ce sera notre deuxième chance de voir la faune et la flore marines dans leur habitat naturel et ce sera à nous de nous adapter.  La mer, depuis quelques jours, ne cesse de s’agiter pour nous rendre la démarche sur le navire, presqu’à l’ivresse.   Ce n’est pas un bon présage surtout qu’à « météo média » on prévoit de forts vents et de la pluie.  Mais nous nous disons que comme « météo-mensonge » (c’est comme ça que mes amis l’identifient) se trompe souvent il peut le faire aussi, pour cette partie du monde.  Ce soir nous décidons de nous faire plaisir et de réserver au « Pinacle grill » pour notre repas du soir où nous pourrons nous faire servir une bisque de homard, crevettes et pétoncles presque, à volonté.  Nous sommes installés à notre table près à faire plaisir à nos papilles.  Nous avons été bien servis avec l’entrée de crevettes et le plat principal qui alignait cinq magnifiques pétoncles cuits à la perfection.  C’est juste malheureux que le cuisinier, dans un moment d’inattention, nous en sommes certains, ait échappé la salière dans la bisque.  Peu importe, nous avons eu une agréable soirée et nous nous nourrissions d’espoir pour la journée du lendemain.  Le sort s’acharne contre nous et nous le comprenons d’autant plus rapidement, lorsque la voix du capitaine retentit pendant notre petit déjeuner.  Les vagues sont plus importantes que la dernière fois et nous voyons paraître au loin les nuages qui vont donner le ton à la journée.  La pluie est forte et froide, dansant au gré du vent.  Nous en sommes quitte pour un moment de « zenitude » et souhaiter que demain lorsque nous serons à « Airulaki, Cook Island », Dame nature sera plus clémente et pleine de compassion envers nous.
 

Nous avons bien fait d’y croire car, le jour venu, nous avons pu débarquer et mettre à profit nos projets de « plongée en surface » (traduction libre de « snorkeling ».
  Il nous a fallu, quand même, un bon trente-cinq minutes de marche sous un soleil de plomb et une route typique des îles à caractère britannique pour arriver à l’endroit idéal.  Un sable blanc, une mer émeraude si claire que nous pouvions voir où nous mettions les pieds.  Nous pouvions voir les coraux à contourner et les mouvements à contempler.  Je n’ai fait ni un ni deux et j’ai pris ma caméra spécialement achetée pour la photographie sous l’eau.  Je me sentais comme Coustaud qui allait à la recherche d’images à partager avec la terre entière (d’abord avec mes amis) en leur faisant découvrir une tout autre réalité.  J’enfile mon masque, accroche la caméra à mon poignet et je me lance à la poursuite de la perle rare, du prix Nobel de la photo, de l’inédit.  Ne vous inquiétez pas, je suis vite revenu à la réalité dès la première plongée, en découvrant des espèces déjà vues dans plusieurs reportages mais tellement plus magnifiques à proximité pour, presqu’oublier d’immortaliser la scène offerte.  Je me lance et appuie sur le bouton pour capter tout ce qui bouge ou pas.  Je lutte constamment contre les éléments comme la pesanteur et non l’apesanteur, les courants marins et la faune elle-même qui tentent de m’éloigner de mon objectif.  Ce n’est pas grave car, avec la quantité de « clics » effectués j’ai sûrement capté l’essentiel.  Pourvu que la batterie ait assez de charge et la carte assez de mémoire….  Pas de souci pour ces deux conditions mais le réglage de la caméra était surtout fait pour des paysages et non pour des fonds marins.  Mes amis ne verront pas les mêmes images que moi mais je serai là pour faire les corrections verbales nécessaires.  Nous nous reprendrons dans une prochaine escale.

mardi 22 novembre 2022

Nuku’alofa, Tongatapu

 

Nous avons quitté à 17h30 « Lautoka, Fidji » en direction des Îles Cook plus précisément à « Nuku’alofa, Tongatapun » dans le « Royaume du Tonga ».  Nous allons être en mer pour une journée entière plus une nuit.  Nous profiterons de ce nouvel endroit car, c’est pour nous, la première fois que nous y mettrons les pieds.  Le navire sera à quai, donc peu importe le temps qu’il fera nous pourrons débarquer et visiter à notre guise, surtout que nous y serons pour deux jours.  Parlons un peu de l’endroit que nous allons visiter.  C’est une île qui a la forme d’un hameçon et qui dans sa partie la plus grande, abrite une lagune intérieure.  D’après les commentaires reçus, il nous semble que Jacques Brel aurait pu s’inspirer de l’endroit pour écrire sa chanson qui parle du « plat pays » et les mots lui seraient venus aisément.  Ce n’est pas un euphémisme de penser ainsi car, le plus haut point de l’île atteint une altitude maximum de quinze mètres.  Dans ses commentaires matinaux, le capitaine nous annonce que la journée où nous arriverons, sera nuageuse avec des percées de soleil et de la pluie en fin de journée seulement.

 

Arrivés à bon port et avant que les formalités soient terminées, nous assistons à un spectacle de bienvenue offert par une troupe folklorique du Tonga.  Costume et musique traditionnel nous amènent dans un autre état d’esprit et nous préparent à l’intégration et l’acceptation des us et coutumes de la place.  Les yeux fixés sur les danseurs et les oreilles bien à l’écoute d’une musique différente, je me laisse envahir par un scénario qui m’amène à l’époque de la découverte de ces îles où tout était plus simple.  Il a suffi que mon regard se dérobe de la scène pour revenir brutalement à la réalité du béton et de ses structures.  Nous avons la permission de sortir et de visiter les environs.  Nous avions remarqué que pour ce faire, nous devrons longer un long quai bordé par des boutiques présentant plus ou moins les mêmes souvenirs (expérience déjà vécue) avant de traverser le portail qui s’ouvre, finalement, sur la ville.  Nous suivrons un parcours, conseillé par l’office du tourisme du Tonga, qui nous fera voir les principales attractions de l’endroit.  Après avoir franchi les premiers obstacles et tout au long de notre parcours nous bifurquons de temps en temps afin d’enrichir le tracé suggéré.  C’est ainsi que nous avons pu visiter une église de forme circulaire et qui avait la particularité d’avoir les portes ouvertes, « l’église St-Antoine-de-Padoue ».  Nous comprenons mieux la situation, après avoir gravi les marches, lorsque nous remarquons la présence d’un tableau d’où nous pouvions lire deux noms à la calligraphie recherchée et la présence d’un tapis blanc en fausse fourrure dépliée jusqu’à l’autel.  Il y a du mariage dans l’air, comme dirait l’autre….  Ce sont les deux éléments les plus huppés de l’endroit, ce qui contraste avec la simplicité et le dépouillement de l’ensemble.  Après un petit moment de recueillement, nous poursuivons notre visite en reprenant là où nous l’avions laissée.  C’est ainsi que nous avons pu voir le cimetière royal avec ses dômes traditionnels pour démarquer les différentes sépultures, une cathédrale nous laissant croire qu’elle a subi un bombardement, la maison du gouverneur défraichie et un palais royal qui se distingue de tout bâtiment autour.  Le palais royal est un bâtiment en bois

construit en 1867.  Il sert de résidence officielle et de lieu de travail au souverain des Tonga le roi « Tupou VI ».  Nous nous approchons de l’entrée principale pour prendre une photo, toujours hors de l’enceinte clôturée.  Nous côtoyons les limites fixées comme pour en prendre la mesure et en profiter pour photographier le lieu royal sous différents angles.  Nous nous approchons de la grille, une dernière fois, afin d’ajouter un angle différent lorsqu’un militaire sort d’une guérite très bien intégrée.  En sortant de son abri il nous regarde sévèrement arrête le mouvement que nous avions amorcé.

- Nous : « no photo »

- Lui : « no photo » mêlant le signe à la parole.

Nous sommes repartis en omettant de lui dire que nous avions déjà l’image en boîte.  Heureusement le reste de la population est beaucoup plus agréable et conviviale.  Il n’est pas rare de rendre des salutations à des passants comme si nous nous connaissions depuis longtemps.  Nous revenons au navire et nous planifierons la deuxième journée dans le Royaume du Tonga.

 

Nous avions projeté d’aller à la plage ou de voir la lagune intérieure si le temps nous le permettait.  Il n’y a pas de plage près de l’endroit où nous sommes accostés et nous devrons prendre un taxi pour satisfaire notre désir.  Nous nous informons du coût du transport et nous apprenons avec stupéfaction qu’il nous en coûterait soixante-quinze dollars américains pour l’aller seulement.  La décision est facile à prendre, d’autant plus que nous avons encore plusieurs jours de plage qui nous attendent.  Nous retournons au navire pour enfiler de meilleures chaussures et nous partons à la découverte de la lagune intérieure qui se retrouve approximativement à deux kilomètres et demi du navire.  Nous empruntons les mêmes rues qu’hier mais cette fois sans dévier de notre objectif.  Plus nous avançons plus nous découvrons un autre aspect de cette ville.  L’arrière-pays se caractérise par une série de contrastes qui s’imposent à nous.  Une nouvelle construction avec un aménagement paysager hors pair côtoyant des terrains en jachère ou bien une construction rudimentaire qui se perd dans une végétation non


contrôlée.  Des chiens errants indifférents à notre présence qui recherchent le frais et l’ombre et d’autres bien nourris, aboyant pour défendre un territoire prédéterminé par un maître absent.  Finalement nous apercevons la lagune vert émeraude comme une mer intérieure qui abrite, probablement, plus de pollution qu’elle ne veut bien laisser paraitre.  Nous prenons un chemin différent pour le retour.  Si le parcours est différent il en va tout autrement pour l’aspect des lieux qui fait voisiner une usine, une manufacture, une école primaire et secondaire, un entrepôt de quincaillerie démesuré, une épicerie de quartier dans un garage et des habitations de toutes catégories.  Malgré tout ça, les gens restent toujours aussi agréables et nous lancent des « hello » même à pleine vitesse dans la voiture de leurs parents.  Nous garderons un très bon souvenir du « Royaume du Tonga ».