samedi 28 février 2015

Après Bali…




Nous reprenons la mer en direction de « Komodo Island », là où vit un animal préhistorique que l’on ne peut voir que dans cette partie du monde : le dragon de Komodo.  Ce reptilien aux dimensions impressionnantes se retrouve en situation d’existence précaire.  En effet, on dénombre 80% de mâles et donc 20% de femelles.  En plus, ce saurien pratique le cannibalisme, diminuant ainsi grandement ses chances de renverser la proportion des genres pour la survie de l’espèce.  Une seule morsure de cet animal vous assure une place au PARADIS car, la salive contient tellement de bactéries qu’on ne connaît pas encore le moyen de combattre et de guérir lorsqu’il y a attaque de cet animal, d’un temps révolu.  Nous voulons rassurer tout le monde… nous ne sommes pas descendus à terre pour voir ce phénomène.  Nous avions déjà fait cette démarche il y a quelques années lors d’un précédent voyage.  Nous consacrerons donc, cette journée à la fainéantise sur un navire déserté par des gens plus audacieux.  Imaginez-vous, même si c’est plus difficile pour vous en ce moment de l’année, des chaises longues entourant une piscine, un soleil libre de toute embuche responsable d’un 32oC et l’impression d’être l’invité d’un riche armurier grec (non montréalais).   Nous avons vraiment l’impression d’être seuls, voyant  de temps à autre, déambuler des passants regardant droits devant eux de crainte de croiser un regard désapprobateur de notre part.  Nous sommes rapidement ramenés à la réalité lorsque nous entendons le capitaine faire ses commentaires journaliers sur la température, le vent et les conditions maritimes avant la prochaine escale.  On retourne à l’eau, la réalité est devenue trop déprimante.

Bonne nouvelle, le capitaine nous annonce que tout le monde est à bord (les dragons devront continuer leur diète) et que nous pouvons reprendre la route vers « Makassar » (Célèbes) en Sulawesi ville portuaire importante de l’Indonésie.  Cet endroit fut, pendant la guerre du Pacifique, un des grands centres stratégiques japonais.  Nous accostons à 9h00 heure locale (pour vous l’heure locale est différente soit 19h00 la veille) et on peut voir des « containers », des « containers », des mosquées et des « containers ».  Nous débarquons et nous passons à travers une foule de vendeurs et d’Indonésiens prêts à être à notre service moyennant une petite contribution, que nous pouvons toujours revoir à la baisse.  Ça n’en finit plus et au moment que nous croyons que nous avons atteint la fin, un nouveau groupe se lance sur nous comme la misère sur le pauvre monde pour nous offrir le même service avec un autre moyen de transport.  On nous offre minibus, taxi et « becak » : tricycle inversé pouvant asseoir deux personnes à l’avant pendant que quelqu’un pédale à l’arrière.  Mais, si comme nous, vous réussissez à passer au travers de cette barrière humaine, vous pouvez filer à l’anglaise et vous taper, comme nous, 5 km sous un soleil de plomb, pour aller voir la seule attraction historique de la place.  Le « Fort Rotterdam », construit par les Hollandais au XVIIième siècle comme mesure défensive.  En pénétrant à l’intérieur de la forteresse, nous sommes invités à nous inscrire moyennant une contribution volontaire à la fin de la visite.  En règle, nous nous lançons afin d’accomplir notre mission : visiter le fort et son histoire.  Nous sommes vite rattrapés par un homme en tunique et bonnet de circonstance, nous  invitant à nous faire accompagner d’un jeune guide sans aucune obligation de notre part que d’être accompagné par le dit jeune homme.  Nous comprenons, plus tard, que c’était un professeur d’anglais qui voulait tout simplement donner la chance à ses ouailles de pratiquer la langue de Shakespeare.  Le malheur pour nous est que : soit que cet élève n’avait pas suivi tous ses cours ou qu’il était au tout début de son apprentissage qui, de toute manière, donna le même résultat en ce qui  nous concerne.  Nous aurions mieux fait d’être seuls mais contre mauvaise fortune bon cœur, nous avons repris du service.  Jamais nous nous serions imaginés nous transformer en prof d’anglais et surtout pas à la retraite.  Ce changement de situation nous a fait penser que nous pourrions recevoir un pourboire à la fin de la visite, que nous refuserions bien entendu.  L’enseignement en plein air est exténuant et après avoir déambulé dans les rues à la recherche de quelques souvenirs, nous décidons de revenir à notre point de départ en « becak » qui est, selon nous, le meilleur moyen de transport compte-tenue de la circulation.  Demain nous serons en mer pour nous diriger vers la dernière ville avant notre retour à Singapore.

jeudi 26 février 2015

Bali…




Nous venons de passer deux magnifiques journées à Bali.  Nous avions fait, lors d’une précédente croisière, la connaissance de « Badghiarta », un serveur avec qui nous avions eu vraiment plusieurs atomes crochus (voyez-vous des reliquats d’ancien prof. de sciences?).  Denis, l’ami avec qui nous partageons les croisières, a entretenu une correspondance assidue nous méritant ainsi la chance d’avoir un guide particulier pour la visite de Bali.  Il faut dire aussi, qu’il y a vingt ans (quand on voyage on a toujours vingt ans), lors d’un tour du monde, sac à dos, nous avions foulé ce sol indonésien.  Donc, Badghiarta originaire de Bali, nous a amené dans des endroits hors du tourisme commun mais, combien intéressants en ajoutant la petite histoire, complément essentiel à la visite. 

Première journée…

Après les retrouvailles, les accolades, les « happy to meet you », nous embarquons dans un modèle de voiture que nous n’avons pas en Amérique de nord.  Dois-je préciser que la très grande majorité des Balinais ont une taille plus modeste; ce qui fait que tout est en fonction de cette particularité.  Voitures, trottoirs et vêtements pour Lilliputiens sont la norme.  C’est la première fois que le genou rejoint le front au moment de prendre ma place à l’arrière pour en perdre l’équilibre en m’asseyant et provoquer un rire partagé par l’ensemble.  Dans un réflexe de survie, je me replace et je m’assois le plus confortablement possible car les cuisses, pointant les onze heures, ne touchent pas au siège.  Le siège avant se referme, Adrienne prend place et on entend un concert de claquements de portes donnant le signal du départ.

Lentement la climatisation commence à nous atteindre et me fait un peu oublier mon inconfort.  Bien entendu je parle de moi car, les autres ont une position plus enviable.  Faut-il vous rappeler que nous sommes six à partager ce motorisé?  Nous nous déplaçons donc lentement sur des routes qui n’ont jamais été conçues pour rencontrer fardiers, autocars ou autres monstres de ce genre.  Grâce à la patience de tout et chacun, la circulation se régularise par elle-même permettant à de multiples motos de s’infiltrer dans le peu d’espace qu’il reste.  On comprend maintenant pourquoi il faut plus d’une heure pour parcourir à peine quarante à cinquante kilomètres.  Enfin nous nous arrêtons pour une première visite.  Nous avons l’honneur de pénétrer à l’intérieur d’une maison familiale hindouiste traditionnelle.  Une plaque, sur le pan de la porte, indiquant le nom de famille, le nombre d’hommes, le nombre de femmes et finalement le nombre total de personnes occupant les lieux, nous permettent d’en savoir un peu plus.  En franchissant le portail, nous remarquons plusieurs bâtiments distincts les uns des autres.  Notre ami nous explique qu’à gauche, nous avions la maison du grand-père à côté celle des parents, par la suite une cuisine commune plus un autel où on fait ses offrandes et où on retrouve les cendres des ancêtres; de plus on peut y voir des enclos pour quelques animaux tel que volailles, porc et autres.  Nous retournons à l’auto pendant que j’élabore dans ma tête une meilleure technique d’embarquement.  Malheureusement ce n’est pas encore parfait mais, on sent l’amélioration (il n’y a pas eu de rire).  Après quarante-cinq minutes de trajet (on ne sait toujours pas combien de kilomètres), nous nous dirigeons vers Ubud, petit village bordé de rizières et aussi considéré comme la capitale artisanale de Bali et qui nous avait enchantés lors de notre passage en 95.  Malheureusement Labeaume et sa densification ont dû passer par ici car, les rizières ont reculées faisant place au béton, bitume et à l’humain omniprésent.  Ubud est complètement transformé dans sa forme et son essence.  Nous prenons notre repas du midi dans un restaurant pour touristes où tout est aseptisé mais plus cher (touriste oblige…).  Nous revenons au navire quand même satisfaits de notre journée et de ses découvertes.

Deuxième journée…

Après les salutations d’usage, plus courtes que la veille, nous rembarquons dans la Toyota avec plus d’assurance et de technique.  Rapidement nous nous dirigeons, avant que la circulation devienne trop dense, vers « Tanah Lot Temple » qui se retrouve dans l’eau à marée haute.  Un autre magnifique site que nous avions vu.  Compte tenu de l’expérience de la veille nous avions certaines craintes.  Eh bien non, notre magnificence (Labeaume) ne s’est pas rendue jusqu’ici.  Le site est resté intacte avec tout son côté sauvage lors de la marée montante.  Un temple tout noir sans fla fla, planté sur un piton rocheux de cent mètres carrés avec la vague frappant avec fracas, les parois rocheuses, lui faisant une auréole de dentelle passagère.  Un spectacle renouvelé au gré du mouvement des eaux.  Nous passons un bon moment dans cet endroit, admiratifs des forces qui s’y côtoient.  Par la suite nous reprenons la route vers « Pemerintah Kabuta » temple hindou de prestige.  Nous avons dû payer 30 000 roupies (3$) pour avoir le droit de fouler ce sol sacré.  À l’entrée, des représentations grandeurs natures de moments importants de la vie courante tels que : un combat de coq, le labour représenté par deux buffles attelés ainsi qu’une déesse recouverte de grains de riz.  La visite terminée, nous retournons à la voiture à la recherche d’un restaurant pour le repas du midi.  Un premier essai infructueux jugé trop indonésien par nos guides, nous continuons donc notre quête qui s’avère positive après quelques kilomètres.  Nous faisons des folies et nous invitons tout le monde à manger à la même table.  Quatre assiettes de riz aux fruits de mer avec quatre bières, deux assiettes de nouilles au porc et deux breuvages indonésiens pour 202 000 roupies soit un gros $20 et nos guides osent nous demander si tout est correct tout en nous remerciant de les avoir invités.  Après le repas nous nous déplaçons vers le navire mais, avant, Badghiarta nous amène à sa maison afin de nous présenter son épouse et ses deux enfants.  Nous faisons la connaissance de Andra (sa femme), Diasta (son fils) et Cadec (sa fille) le tout dans une maison typiquement hindoue avec autels et ancêtres.  On peut y voir un homme heureux et fier de ce qu’il est et de ce qu’il a accompli.  Après quelques échanges accompagnés d’une bonne bière indonésienne nous repartons, avec un léger pincement au cœur voyant la fin venir.  Les adieux furent moins pénibles sachant que notre ami sera sur le « Maasdam » et fera escale à Québec cet été.

dimanche 22 février 2015

Première sortie…




Nous nous préparons ce matin pour notre première sortie à terre.  Comme de jeunes jouvenceaux, nous sommes fébriles aux découvertes que nous allons faire.  On nous a fait tellement de belles promesses telles que : arbres fruitiers à profusion, excursion à bord d’un train d’une autre époque, transformation de café et dégustation de produits locaux.  Nous prenons un petit déjeuner assez copieux car, entre le moment du départ et le retour prévu pour 16h30, nous n’aurons que la dite dégustation pour subvenir à notre besoin alimentaire du midi.  Nous engloutissons bagels, saumon fumé, céréales et quelques accompagnements afin de combler notre manque à gagner.  Voilà une bonne chose de faite, passons à la suivante.  Nous plaçons donc dans notre sac à dos bouteilles d’eau, caméra, chandails (pour l’altitude…), imperméable, anti moustique (comme s’il n’y en avait pas assez chez-nous il faut venir en chercher ici) et médicaments de base en cas.  Nous nous habillons en fonction du temps qu’il fait soit un beau 26oC et vu que nous sommes plutôt habitués d’agir en fonction d’un -26oC, vous comprendrez notre dilemme.  Nous arrivons quand même à nos fins et nous rejoignons le groupe pour un trajet d’un peu plus d’une heure au travers des camions remorques, des voitures, des motos et des piétons sur des routes à peine plus larges que la « rue du Trésor ».  En plus,  merde,  ils conduisent du mauvais côté de la chaussée.

Au premier arrêt, nous visitons un temple bouddhiste (Sam Poo Kong) avec toutes ses couleurs, ses croyances et son encens accompagnant continuellement le visiteur, croyant ou non, comme pour diminuer le stress de la route ou est-ce le temps de faire une prière pour le reste du parcours?  À peine avons-nous repris nos sens qu’un retentissant « fifteen » (numéro de notre groupe mais, en anglais) se fait entendre comme un signal pour le retour à l’autocar.  Nous retournons lentement comme pour étirer un moment de sécurité passager.  Nous nous laissons aller et faisons confiance au seul conducteur que nous connaissons.  Surprise, ce dernier s’engage sur une autoroute qui, selon nous, serait d’une construction plus large.  Pas de problème, nos prédictions s’avèrent fondées en ce moment, ce qui permet un autre moment de détente.  Encore quelques kilomètres de bitume qui nous amènent à un musée ferroviaire rudimentaire possédant des artéfacts quand même dignes d’intérêts, d’un passé révolu.  Nous flânons, laissant notre imagination au gré de sa fantaisie nous permettant de croire que nous aurions été de grands voyageurs.  Plus loin, de vieilles locomotives à vapeur exposent fièrement leurs carcasses retapées, accompagnées comme pour partager l’ennui, de quelques wagons.  Un train siffle.  Nous nous déplaçons vers la provenance du signal.  Un train à vapeur du début du siècle dernier (1909), dont la chaudière est chauffée au bois, laisse échapper, par sa cheminée, le signal d’un départ éminent.  Une vieille locomotive qui atteignait, dans sa prime jeunesse, une vitesse folle de 45 km/heure ne peut atteindre maintenant que la moitié de sa capacité antérieure.  C’est tant mieux pour nous car, nous pouvons admirer le paysage, les gens travaillant dans les rizières, quelques autres pêchant à bord d’une pirogue un peu instable et des enfants courant pour saluer le cortège.

Après 45 minutes de cheval de fer, comme dans « Tintin en Amérique » nous arrivons au bout du chemin de fer, signal que nous changeons d’époque.  Quelques kilomètres d’autocar nous amènent dans la dernière partie du périple où nous pourrons déguster fruits exotiques et du café local avec ses accompagnements.  Après quelques instants nous arrivons dans un « resort » où nous attend un jus de goyave.  Intrigués, nous demandons à notre guide de nous expliquer.  Dans le forfait, explique-t-il, vous deviez voir des plantations de fruits exotiques et de café ainsi que la transformation du café.  Eh bien oui, ces plantations sont les arbres fruitiers de l’aménagement floral du « Tlogo agro Resort ».  Arbres à pain, muscade, cannelle, durian  et bien d’autres ainsi que du café qui remplissent les espaces non bétonnés.  Une petite déception monte en nous et s’agrandit lorsque nous arrivons à la transformation du café.  Une indonésienne fait torréfié du café dans un plat en grès chauffé au charbon de bois tandis qu’un autre écrase les grains à grands coups de rondin afin d’obtenir un café moulu grossièrement, dirons-nous.  Par contre le café devait être torréfié à la perfection car il était digne des « Second Cup et Tim Horton » de ce monde; le tout accompagné d’un brownie et d’une banane panée enduit de fromage salé.  Quelquefois on obtient des choses au-delà de nos attentes, parfois non.  Nous, nous avons goûté aux deux dans la même aventure.  Tout compte fait nous avons passé une autre magnifique journée sans la pluie annoncée sous un splendide soleil.  Demain nous débarquons à Bali où nous rencontrons quelqu’un que nous avons connu sur un autre voyage.

En passant nous tenons à souhaiter « Bonne Fête » à Madeleine et Nathalie.