Nous
reprenons la mer en direction de « Komodo Island », là où vit un
animal préhistorique que l’on ne peut voir que dans cette partie du
monde : le dragon de Komodo. Ce
reptilien aux dimensions impressionnantes se retrouve en situation d’existence précaire. En effet, on dénombre 80% de mâles et donc
20% de femelles. En plus, ce saurien
pratique le cannibalisme, diminuant ainsi grandement ses chances de renverser
la proportion des genres pour la survie de l’espèce. Une seule morsure de cet animal vous assure
une place au PARADIS car, la salive contient tellement de bactéries qu’on ne
connaît pas encore le moyen de combattre et de guérir lorsqu’il y a attaque de
cet animal, d’un temps révolu. Nous
voulons rassurer tout le monde… nous ne sommes pas descendus à terre pour voir
ce phénomène. Nous avions déjà fait
cette démarche il y a quelques années lors d’un précédent voyage. Nous consacrerons donc, cette journée à la
fainéantise sur un navire déserté par des gens plus audacieux. Imaginez-vous, même si c’est plus difficile
pour vous en ce moment de l’année, des chaises longues entourant une piscine,
un soleil libre de toute embuche responsable d’un 32oC et
l’impression d’être l’invité d’un riche armurier grec (non montréalais). Nous avons vraiment l’impression d’être seuls,
voyant de temps à autre, déambuler des
passants regardant droits devant eux de crainte de croiser un regard
désapprobateur de notre part. Nous
sommes rapidement ramenés à la réalité lorsque nous entendons le capitaine faire
ses commentaires journaliers sur la température, le vent et les conditions
maritimes avant la prochaine escale. On
retourne à l’eau, la réalité est devenue trop déprimante.
Bonne
nouvelle, le capitaine nous annonce que tout le monde est à bord (les dragons
devront continuer leur diète) et que nous pouvons reprendre la route vers
« Makassar » (Célèbes) en Sulawesi ville portuaire importante de
l’Indonésie. Cet endroit fut, pendant la
guerre du Pacifique, un des grands centres stratégiques japonais. Nous accostons à 9h00 heure locale (pour vous
l’heure locale est différente soit 19h00 la veille) et on peut voir des
« containers », des « containers », des mosquées et des
« containers ». Nous débarquons
et nous passons à travers une foule de vendeurs et d’Indonésiens prêts à être à
notre service moyennant une petite contribution, que nous pouvons toujours
revoir à la baisse. Ça n’en finit plus
et au moment que nous croyons que nous avons atteint la fin, un nouveau groupe
se lance sur nous comme la misère sur le pauvre monde pour nous offrir le même
service avec un autre moyen de transport.
On nous offre minibus, taxi et « becak » :
tricycle inversé pouvant asseoir deux personnes à l’avant pendant que quelqu’un
pédale à l’arrière. Mais, si comme nous,
vous réussissez à passer au travers de cette barrière humaine, vous pouvez
filer à l’anglaise et vous taper, comme nous, 5 km sous un soleil de plomb,
pour aller voir la seule attraction historique de la place. Le « Fort Rotterdam », construit
par les Hollandais au XVIIième siècle comme mesure défensive. En pénétrant à l’intérieur de la forteresse,
nous sommes invités à nous inscrire moyennant une contribution volontaire à la
fin de la visite. En règle, nous nous
lançons afin d’accomplir notre mission : visiter le fort et son
histoire. Nous sommes vite rattrapés par
un homme en tunique et bonnet de circonstance, nous invitant à nous faire accompagner d’un jeune
guide sans aucune obligation de notre part que d’être accompagné par le dit
jeune homme. Nous comprenons, plus tard,
que c’était un professeur d’anglais qui voulait tout simplement donner la
chance à ses ouailles de pratiquer la langue de Shakespeare. Le malheur pour nous est que : soit que
cet élève n’avait pas suivi tous ses cours ou qu’il était au tout début de son
apprentissage qui, de toute manière, donna le même résultat en ce qui nous concerne.
Nous aurions mieux fait d’être seuls mais contre mauvaise fortune bon
cœur, nous avons repris du service.
Jamais nous nous serions imaginés nous transformer en prof d’anglais et
surtout pas à la retraite. Ce changement
de situation nous a fait penser que nous pourrions recevoir un pourboire à la fin
de la visite, que nous refuserions bien entendu. L’enseignement en plein air est exténuant et
après avoir déambulé dans les rues à la recherche de quelques souvenirs, nous
décidons de revenir à notre point de départ en « becak » qui est,
selon nous, le meilleur moyen de transport compte-tenue de la circulation. Demain nous serons en mer pour nous diriger
vers la dernière ville avant notre retour à Singapore.