jeudi 26 février 2015

Bali…




Nous venons de passer deux magnifiques journées à Bali.  Nous avions fait, lors d’une précédente croisière, la connaissance de « Badghiarta », un serveur avec qui nous avions eu vraiment plusieurs atomes crochus (voyez-vous des reliquats d’ancien prof. de sciences?).  Denis, l’ami avec qui nous partageons les croisières, a entretenu une correspondance assidue nous méritant ainsi la chance d’avoir un guide particulier pour la visite de Bali.  Il faut dire aussi, qu’il y a vingt ans (quand on voyage on a toujours vingt ans), lors d’un tour du monde, sac à dos, nous avions foulé ce sol indonésien.  Donc, Badghiarta originaire de Bali, nous a amené dans des endroits hors du tourisme commun mais, combien intéressants en ajoutant la petite histoire, complément essentiel à la visite. 

Première journée…

Après les retrouvailles, les accolades, les « happy to meet you », nous embarquons dans un modèle de voiture que nous n’avons pas en Amérique de nord.  Dois-je préciser que la très grande majorité des Balinais ont une taille plus modeste; ce qui fait que tout est en fonction de cette particularité.  Voitures, trottoirs et vêtements pour Lilliputiens sont la norme.  C’est la première fois que le genou rejoint le front au moment de prendre ma place à l’arrière pour en perdre l’équilibre en m’asseyant et provoquer un rire partagé par l’ensemble.  Dans un réflexe de survie, je me replace et je m’assois le plus confortablement possible car les cuisses, pointant les onze heures, ne touchent pas au siège.  Le siège avant se referme, Adrienne prend place et on entend un concert de claquements de portes donnant le signal du départ.

Lentement la climatisation commence à nous atteindre et me fait un peu oublier mon inconfort.  Bien entendu je parle de moi car, les autres ont une position plus enviable.  Faut-il vous rappeler que nous sommes six à partager ce motorisé?  Nous nous déplaçons donc lentement sur des routes qui n’ont jamais été conçues pour rencontrer fardiers, autocars ou autres monstres de ce genre.  Grâce à la patience de tout et chacun, la circulation se régularise par elle-même permettant à de multiples motos de s’infiltrer dans le peu d’espace qu’il reste.  On comprend maintenant pourquoi il faut plus d’une heure pour parcourir à peine quarante à cinquante kilomètres.  Enfin nous nous arrêtons pour une première visite.  Nous avons l’honneur de pénétrer à l’intérieur d’une maison familiale hindouiste traditionnelle.  Une plaque, sur le pan de la porte, indiquant le nom de famille, le nombre d’hommes, le nombre de femmes et finalement le nombre total de personnes occupant les lieux, nous permettent d’en savoir un peu plus.  En franchissant le portail, nous remarquons plusieurs bâtiments distincts les uns des autres.  Notre ami nous explique qu’à gauche, nous avions la maison du grand-père à côté celle des parents, par la suite une cuisine commune plus un autel où on fait ses offrandes et où on retrouve les cendres des ancêtres; de plus on peut y voir des enclos pour quelques animaux tel que volailles, porc et autres.  Nous retournons à l’auto pendant que j’élabore dans ma tête une meilleure technique d’embarquement.  Malheureusement ce n’est pas encore parfait mais, on sent l’amélioration (il n’y a pas eu de rire).  Après quarante-cinq minutes de trajet (on ne sait toujours pas combien de kilomètres), nous nous dirigeons vers Ubud, petit village bordé de rizières et aussi considéré comme la capitale artisanale de Bali et qui nous avait enchantés lors de notre passage en 95.  Malheureusement Labeaume et sa densification ont dû passer par ici car, les rizières ont reculées faisant place au béton, bitume et à l’humain omniprésent.  Ubud est complètement transformé dans sa forme et son essence.  Nous prenons notre repas du midi dans un restaurant pour touristes où tout est aseptisé mais plus cher (touriste oblige…).  Nous revenons au navire quand même satisfaits de notre journée et de ses découvertes.

Deuxième journée…

Après les salutations d’usage, plus courtes que la veille, nous rembarquons dans la Toyota avec plus d’assurance et de technique.  Rapidement nous nous dirigeons, avant que la circulation devienne trop dense, vers « Tanah Lot Temple » qui se retrouve dans l’eau à marée haute.  Un autre magnifique site que nous avions vu.  Compte tenu de l’expérience de la veille nous avions certaines craintes.  Eh bien non, notre magnificence (Labeaume) ne s’est pas rendue jusqu’ici.  Le site est resté intacte avec tout son côté sauvage lors de la marée montante.  Un temple tout noir sans fla fla, planté sur un piton rocheux de cent mètres carrés avec la vague frappant avec fracas, les parois rocheuses, lui faisant une auréole de dentelle passagère.  Un spectacle renouvelé au gré du mouvement des eaux.  Nous passons un bon moment dans cet endroit, admiratifs des forces qui s’y côtoient.  Par la suite nous reprenons la route vers « Pemerintah Kabuta » temple hindou de prestige.  Nous avons dû payer 30 000 roupies (3$) pour avoir le droit de fouler ce sol sacré.  À l’entrée, des représentations grandeurs natures de moments importants de la vie courante tels que : un combat de coq, le labour représenté par deux buffles attelés ainsi qu’une déesse recouverte de grains de riz.  La visite terminée, nous retournons à la voiture à la recherche d’un restaurant pour le repas du midi.  Un premier essai infructueux jugé trop indonésien par nos guides, nous continuons donc notre quête qui s’avère positive après quelques kilomètres.  Nous faisons des folies et nous invitons tout le monde à manger à la même table.  Quatre assiettes de riz aux fruits de mer avec quatre bières, deux assiettes de nouilles au porc et deux breuvages indonésiens pour 202 000 roupies soit un gros $20 et nos guides osent nous demander si tout est correct tout en nous remerciant de les avoir invités.  Après le repas nous nous déplaçons vers le navire mais, avant, Badghiarta nous amène à sa maison afin de nous présenter son épouse et ses deux enfants.  Nous faisons la connaissance de Andra (sa femme), Diasta (son fils) et Cadec (sa fille) le tout dans une maison typiquement hindoue avec autels et ancêtres.  On peut y voir un homme heureux et fier de ce qu’il est et de ce qu’il a accompli.  Après quelques échanges accompagnés d’une bonne bière indonésienne nous repartons, avec un léger pincement au cœur voyant la fin venir.  Les adieux furent moins pénibles sachant que notre ami sera sur le « Maasdam » et fera escale à Québec cet été.

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