Nous
venons de passer deux magnifiques journées à Bali. Nous avions fait, lors d’une précédente
croisière, la connaissance de « Badghiarta », un serveur avec qui
nous avions eu vraiment plusieurs atomes crochus (voyez-vous des reliquats
d’ancien prof. de sciences?). Denis, l’ami
avec qui nous partageons les croisières, a entretenu une correspondance assidue
nous méritant ainsi la chance d’avoir un guide particulier pour la visite de
Bali. Il faut dire aussi, qu’il y a
vingt ans (quand on voyage on a toujours vingt ans), lors d’un tour du monde,
sac à dos, nous avions foulé ce sol indonésien.
Donc, Badghiarta originaire de Bali, nous a amené dans des endroits hors
du tourisme commun mais, combien intéressants en ajoutant la petite histoire,
complément essentiel à la visite.
Première
journée…
Après
les retrouvailles, les accolades, les « happy to meet you », nous
embarquons dans un modèle de voiture que nous n’avons pas en Amérique de
nord. Dois-je préciser que la très
grande majorité des Balinais ont une taille plus modeste; ce qui fait que tout
est en fonction de cette particularité.
Voitures, trottoirs et vêtements pour Lilliputiens sont la norme. C’est la première fois que le genou rejoint
le front au moment de prendre ma place à l’arrière pour en perdre l’équilibre
en m’asseyant et provoquer un rire partagé par l’ensemble. Dans un réflexe de survie, je me replace et
je m’assois le plus confortablement possible car les cuisses, pointant les onze
heures, ne touchent pas au siège. Le
siège avant se referme, Adrienne prend place et on entend un concert de
claquements de portes donnant le signal du départ.
Lentement la climatisation commence à nous atteindre et
me fait un peu oublier mon inconfort. Bien
entendu je parle de moi car, les autres ont une position plus enviable. Faut-il vous rappeler que nous sommes six à
partager ce motorisé? Nous nous
déplaçons donc lentement sur des routes qui n’ont jamais été conçues pour
rencontrer fardiers, autocars ou autres monstres de ce genre. Grâce à la patience de tout et chacun, la
circulation se régularise par elle-même permettant à de multiples motos de
s’infiltrer dans le peu d’espace qu’il reste.
On comprend maintenant pourquoi il faut plus d’une heure pour parcourir
à peine quarante à cinquante kilomètres.
Enfin nous nous arrêtons pour une première visite. Nous avons l’honneur de pénétrer à
l’intérieur d’une maison familiale hindouiste traditionnelle. Une plaque, sur le pan de la porte, indiquant
le nom de famille, le nombre d’hommes, le nombre de femmes et finalement le
nombre total de personnes occupant les lieux, nous permettent d’en savoir un
peu plus. En franchissant le portail,
nous remarquons plusieurs bâtiments distincts les uns des autres. Notre ami nous explique qu’à gauche, nous
avions la maison du grand-père à côté celle des parents, par la suite une
cuisine commune plus un autel où on fait ses offrandes et où on retrouve les
cendres des ancêtres; de plus on peut y voir des enclos pour quelques animaux
tel que volailles, porc et autres. Nous
retournons à l’auto pendant que j’élabore dans ma tête une meilleure technique
d’embarquement. Malheureusement ce n’est
pas encore parfait mais, on sent l’amélioration (il n’y a pas eu de rire). Après quarante-cinq minutes de trajet (on ne
sait toujours pas combien de kilomètres), nous nous dirigeons vers Ubud, petit
village bordé de rizières et aussi considéré comme la capitale artisanale de
Bali et qui nous avait enchantés lors de notre passage en 95. Malheureusement Labeaume et sa densification
ont dû passer par ici car, les rizières ont reculées faisant place au béton,
bitume et à l’humain omniprésent. Ubud
est complètement transformé dans sa forme et son essence. Nous prenons notre repas du midi dans un
restaurant pour touristes où tout est aseptisé mais plus cher (touriste oblige…). Nous revenons au navire quand même satisfaits
de notre journée et de ses découvertes.
Deuxième
journée…
Après les salutations d’usage, plus courtes que la
veille, nous rembarquons dans la Toyota avec plus d’assurance et de
technique. Rapidement nous nous
dirigeons, avant que la circulation devienne trop dense, vers « Tanah Lot
Temple » qui se retrouve dans l’eau à marée haute. Un autre magnifique site que nous avions vu. Compte tenu de l’expérience de la veille nous
avions certaines craintes. Eh bien non,
notre magnificence (Labeaume) ne s’est pas rendue jusqu’ici. Le site est resté intacte avec tout son côté
sauvage lors de la marée montante. Un
temple tout noir sans fla fla, planté sur un piton rocheux de cent mètres
carrés avec la vague frappant avec fracas, les parois rocheuses, lui faisant
une auréole de dentelle passagère. Un
spectacle renouvelé au gré du mouvement des eaux. Nous passons un bon moment dans cet endroit,
admiratifs des forces qui s’y côtoient.
Par la suite nous reprenons la route vers « Pemerintah
Kabuta » temple hindou de prestige.
Nous avons dû payer 30 000 roupies (3$) pour avoir le droit de
fouler ce sol sacré. À l’entrée, des
représentations grandeurs natures de moments importants de la vie courante tels
que : un combat de coq, le labour représenté par deux buffles attelés
ainsi qu’une déesse recouverte de grains de riz. La visite terminée, nous retournons à la
voiture à la recherche d’un restaurant pour le repas du midi. Un premier essai infructueux jugé trop
indonésien par nos guides, nous continuons donc notre quête qui s’avère
positive après quelques kilomètres. Nous
faisons des folies et nous invitons tout le monde à manger à la même
table. Quatre assiettes de riz aux fruits
de mer avec quatre bières, deux assiettes de nouilles au porc et deux breuvages
indonésiens pour 202 000 roupies soit un gros $20 et nos guides osent nous
demander si tout est correct tout en nous remerciant de les avoir invités. Après le repas nous nous déplaçons vers le
navire mais, avant, Badghiarta nous amène à sa maison afin de nous présenter
son épouse et ses deux enfants. Nous
faisons la connaissance de Andra (sa femme), Diasta (son fils) et Cadec (sa
fille) le tout dans une maison typiquement hindoue avec autels et
ancêtres. On peut y voir un homme
heureux et fier de ce qu’il est et de ce qu’il a accompli. Après quelques échanges accompagnés d’une
bonne bière indonésienne nous repartons, avec un léger pincement au cœur voyant
la fin venir. Les adieux furent moins
pénibles sachant que notre ami sera sur le « Maasdam » et fera escale
à Québec cet été.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire