jeudi 19 mars 2020

Toute une saga…



Depuis Rarotonga, nous n’avons pas quitté le navire.  Quelle aventure qu’ont vécus nos ancêtres lors de la colonisation.  J’imagine nos premiers colons qui partaient d’Europe pour un voyage qui pouvait durer presque trois mois sur des coquilles de noix, afin d’évangéliser les autochtones et trouver une vie meilleure.  Nous sommes cantonnés depuis le 11 mars (sur un navire beaucoup plus confortable, je l’avoue) et nous commençons à trouver le temps long.  S’il ne s’agissait que de moi, il n’y aurait pas eu de colonisation et nos premières nations seraient libres comme l’air mais sans réclamation officielle.  Ils n’auraient pas pu bloquer le chemin de fer car il n’y aurait pas eu de chemin de fer.  C’est vrai que je divague mais il y a des circonstances à ces bulles au cerveau.
 
D’abord, on nous annonce que nous pourrons probablement voir la Polynésie française suite à l’interdiction de débarquer au Tonga, pour apprendre en route, que le scénario se répètera et que nous devrons continuer, inlassablement notre route.  Qu’a cela ne tienne, nous gardons espoir de pouvoir satisfaire notre préemption à la terre ferme dans les îles hawaïennes.  La journée se passe sans pépin jusqu’au moment où le capitaine nous annonce que les autorités n’acceptaient qu’un débarquement à Hilo, Hawaï.  Près de trois cents passagers ont quitté le navire à Rarotonga.  Non, non, non ils n’ont pas été jetés par-dessus bord mais, ils ont obtenu la permission de débarquer en présentant un billet d’avion pouvant les sortir de l’île, la journée même.  Quant à nous, nous avions bon espoir, quand même, de pouvoir atteindre la fin de l’itinéraire et de débarquer à San Diego.  Donc pour continuer mon histoire courte, nous nous mettons à chercher une alternative à partir de Hilo (si nos espoirs sont mis de côté) et de trouver un billet d’avion pour nous ramener à Québec.  Finalement, nous finissons par dissimuler nos inquiétudes avec Hawaiien Air Lines et Air Canada.  Tout est parfait et nous pouvons à nouveau dormir sur nos deux oreilles (chose pas facile à faire, d’ailleurs) ». 

Mais voilà que tout ne s’arrête pas là.  Une nuit vient de passer sans retrouver de forme particulière à nos oreillers mais, que voulez-vous, nous ne pouvons pas tout réussir dans la vie  Nous n’étions pas au bout de nos surprises et nous ne perdions pas de temps pour l’apprendre.  En plein milieu de notre souper, que nous trouvions satisfaisant, compte-tenues des circonstances, le capitaine qui, ne dérange jamais personne à cette heure-là, nous annonce de nouveaux changements.  Croyez-le ou non, les autorités de Hilo reviennent sur leur parole sous prétexte qu’ils n’ont pas encore de cas de corona virus sur l’île et décident, par la même occasion de fermer la frontière à tous les nouveaux arrivants.  Nous ne sommes pas nouveaux, cependant nous sommes bel et bien des « arrivants » (je vous le rappelle, il n’y a aucun cas de corona à bord).  La dernière coupe de vin à peine avalé, nous nous dirigeons vers le « Front Desk » afin de savoir à quoi nous attendre avec nos derniers arrangements aériens.  Tous et chacun nous exhortent à ne rien changer parce que la maison mère de « Holland America » doit s’entretenir avec les autorités de Hilo qui avaient, données auparavant, leur consentement à un futur accostage.  Nous nous en tenons aux directives (ils ont plus d’expérience que nous…) et nous reprenons le cours de la journée en nous disant que nous l’avions échappé belle et que nous pouvions retrouver nos deux oreillers.  Ah oui, le décalage horaire reste un petit détail à ne pas négliger.  Tout va bien mais, nous commençons à avoir des doutes pour des suites en douceur..

Soudainement les haut-parleurs reproduisent une voix qu’on ne veut pas entendre, du moins à cette heure-là, (vous avez compris que c’était le « fameux capitaine ») qui nous annonce que nous ne pourrons définitivement pas débarquer à Hilo et que nous poursuivrons la croisière jusqu’à Honolulu.  Toutefois nous arriverons à la date prévue pour Hilo.  Nous nous disons, presqu’avec le sourire du vainqueur : « Pas de problème nos billets comportent une escale à Honolulu et l’embarquement pour Toronto est en après-midi ».  Nous confirmons, quand même avec le Front Desk, à savoir si notre résonnement était plausible.  Après vérification, nous pensions tous que nous vous reverrions le 21 mars comme annoncé.  Nous nous laissons aller dans les bras de Morphée avec la certitude que nous avions enfin la solution finale.  Au petit matin, après notre petit déjeuner, nous retournons à la cabine et le téléphone retentit.  Je réponds, pensant que c’est mon ami qui m’appelle : « captain speaking… » et d’une voix grave mon interlocuteur me dit : « Le Front Desk nous réclame à propos de nos billets ».  Nous grimpons les escaliers à grande vitesse, pour apprendre qu’il est possible que nous ne puissions prendre le vol à Honolulu car, toujours d’après eux, n’ayant pas utilisé le vol de Hilo, la compagnie aérienne communique avec Air Canada et annule le vol.  Merde plus nous nous rapprochons et plus les disponibilités disparaissent.  Et c’est reparti à la recherche de nouveaux billets salvateurs.  Malheureusement nous n’avons plus les mêmes horaires proposés et, encore plus dérangeant, nous serions obligés de passer par les États-Unis.  Étant donné les mesures prises dans ce pays, nous préférions faire les escales au Canada.  Ce n’est pas drôle d’être chauvin comme ça mais, ça vaut le coup.  Nous regardons pour un départ de Honolulu partant plutôt le lendemain, soit le 21 mars.  Il n’y a que trois vols qui partent de Honolulu passant par Vancouver, Toronto ou Montréal pour se terminer à Québec.  Le trajet choisi est celui où l’escale à Vancouver sera le plus long car, dans notre chance, nous craignons de subir un contrôle plus important en entrant au pays.  Après quelques temps d’attente (la ligne satellite n’est vraiment pas rapide) et des frais supplémentaires, nous avons la confirmation des vols jusqu’à Québec.  Nous « devrions » être de retour à Québec le 22 mars à 21h30.  Toute cette saga nous oblige cependant à rester sur le navire, même à quai, car encore une fois, je le répète : « il n’y a pas de corona virus sur le navire ».

Bonne fête à Laval le 19 et à Léo le 20 mars.

jeudi 12 mars 2020

Toujours en mer…



Déjà trois jours que nous voguons sans trop savoir où nous allons.  Vous vous rappelez que nous avions un programme préétabli qui a subi des modifications dues à des mesures préventives des autorités des « Îles Tonga ».  C’est la principale raison pour laquelle nous avancions à pas de tortue (quoiqu’une tortue dans son élément va beaucoup plus vite que nous…), car nous devions remplacer les escales par du mouvement.  Par chance, la mer est calme et le vin est bon….  Certains demanderont : « Que faites-vous de vos grandes journées?  Ça doit être ennuyant à mourir de rester à rien faire pendant toutes ces journées! ».  Sachez que nous ne prenons pas ces croisières pour le plaisir mais pour nous instruire !....  Nous en profitons donc pour assister à plusieurs conférences sur plein de sujets d’actualités.  Je ne veux pas parler du « coronavirus » mais des différentes espèces de poissons reliées à notre journée de masque et tuba, de la longitude et de la latitude terrestre car nous nous retrouvons avec deux fois « un 10 mars »( puisque nous passons la ligne de changement de date) et des baleines parce que c’est leur territoire.  De plus, nous venons de recevoir une invitation du capitaine (c’est son nom qui est écrit en bas de la lettre) parce que nous avons trois cents jours de navigation à notre effectif.  C’est demain que la cérémonie aura lieu (c’est-à-dire le deuxième 10 mars) et que nous recevrons une médaille d’argent.  Nous vous raconterons tout, dans les moindres détails.


Bonne nouvelle, nous avons eu nos médailles.  Imaginez, plus de 300 jours en mer, ce n’est quand
même pas rien, comme dirait l’autre (que je ne connais pas d’ailleurs).  Voilà que l’animateur prononce nos noms avec un fort accent, sans trop les transformer.  Le capitaine, en personne, nous met la médaille au cou (comme aux olympiques) et nous félicite pour la circonstance.  Toute l’assistance nous applaudit, vous vous imaginez, des gens que nous ne connaissons même pas nous applaudissent, ça doit être important 300 jours en mer.  Nous revenons vite sur terre, lorsque l’animateur, comme pour nous faire un pied-de-nez, nous présente un couple qui ont mille six cent cinq jours en mer.  Pour nous consoler, nous serons reçus au « Rotterdan Dining Room », pour le repas du midi.  Nous apprécions ce repas que nous prenons avec nos comparses des 300 jours, lorsque nous sommes interrompus par une voix que nous connaissons bien.  C’est le capitaine qui, après avoir parlé de l’emplacement du navire, de la température et de la prochaine escale, c’est-à-dire « Rarotonga dans les Îles Cook », nous annonce que nous aurons des vagues de 1,5 à 2 mètres et que c’est limite pour l’embarquement dans les « tender ».  Nous nous regardons avec les yeux en interrogation et un peu pantois.  Serait-ce une quatrième escale esquivée par obligation?  Même si nous sommes déjà venus sur cette île, nous aimerions bien remettre les pieds sur terre pour le plaisir et renouer avec certaines sensations.  Tout ça dans « la semaine des deux mardis » (ce n’est pas les 4 jeudis mais, qui dit mieux?).  En fait, nous venons de réaliser que nous aurons  une croisière de 35 jours et non de 34 jours…. (nature à changement selon M. Corona!)

Quelle journée extraordinaire car nous avons pu débarquer et fouler la terre ferme.  Nous avons pu visiter « Rarotonga ».  Un beau 38o C nous accompagne tout au long de notre parcours.  Ce n’est pas que nous ne l’aimons pas mais, nous le trouvons un peu collant et nous en profitons pour nous évader dans une église (la cathédrale Saint-Joseph) comme pour mettre un peu de distance entre nous.  Nous ne sommes pas chanceux car le 38 nous attendait patiemment sur le parvis.  Nous continuons notre périple tout en faisant un peu de lèche vitrine car c’est ici que nous pouvons acheter des perles noires.  Lorsque je dis « nous », c’est que la partie féminine entraine la masculine.  C’est drôle car lorsque j’étais plus jeune, nous apprenions que : « le masculin l’emportait sur le féminin ».  Nous reviendrons plus tard pour faire notre choix.  Nous nous dirigeons vers l’intérieur des terres afin de nous éloigner un peu de la circulation et nous prenons le chemin qu’emprunteraient les insulaires lors d’un tsunami.  Ne vous inquiétez pas nous n’irons pas dans les hauteurs, c’est juste une coïncidence si nous nous retrouvons sur la même route.  De part et d’autre d’immenses arbres nous protègent suffisamment pour nous sentir plus à l’aise de continuer.  À gauche, une école primaire en pleine action, à droite, une bibliothèque qui fut, jadis, le premier musée national de l’île et, tout au fond la « London Missionery Society ».  La chaleur nous accable et nous décidons de revenir au navire, sans oublier l’après-midi de magasinage…. 

Au retour de notre magasinage, nous décidons de prendre un rafraichissement adéquat, tout en argumentant sur la vie, la chaleur, nos achats et tous sujets que nous jugions nécessaires de débattre.  Bla, bla, bla, et bla, bla, bla jusqu’au moment de nous rendre à la salle à diner pour notre repas du soir.  C’était trop beau pour être vrai.  Étant données toutes les nouvelles dispositions que prennent certains pays face à la menace du corona virus, la voix du capitaine se fait entendre, à un moment où nous ne l’entendons jamais, pour nous annoncer que la Polynésie française refusait tout croisiériste pour une période d’un mois.  Gros problème pour notre capitaine, car des gens devaient débarquer à Papeete (dont ceux qui rentraient à la maison), des personnes qui embarquaient pour débuter leur voyage et le ravitaillement.  Le capitaine est en communication avec la maison-mère pour trouver un dénouement heureux.  Nous ne nous plaignons pas car, nous croyons que dans les circonstances nous sommes les mieux protégés.  Nous attendons les nouvelles et pour le moment nous avançons toujours vers une conclusion qui reste à définir.  Ne vous inquiétez pas, nous sommes très bien traités et en parfaite santé.  Le corona est peut-être sur terre mais pas sur notre navire.




samedi 7 mars 2020

Fidji intemporel…



La peur incontrôlable du « corona virus » nous rattrape.  En effet, ce matin notre bon capitaine, dans son annonce quotidienne, nous informe que les autorités des « Îles Tonga » refusent que nous visitions leur territoire, de peur d’être le début d’une infection possible.  D’ailleurs, nous nous attendions à ce que les autorités des différents pays où nous pourrions débarquer, soient beaucoup plus enclin à une prudence hors du commun.  C’est en substance, la compréhension que nous faisions des paroles de notre capitaine lorsqu'il disait: « La permission des autorités douanières nous permettant de libérer le navire devrait être en conséquence, c’est-à-dire des procédures plus longues et plus importantes ».  De toute façon, nous n’avons plus le choix et nous nous laisserons emporter par le gré des vagues et des préjugés.

Notre périple nous amène sur l’île de « Viti Levu », plus précisément à « Suva », la capitale des  C’est par une rude journée de 28o C et presque cent pourcent d’humidité que nous déambulons dans les rues de la ville.  Ne cherchez pas de gratte-ciel, d’édifices miroitant les avoirs de certains ou d’architecture un peu particulière.  Tout semble gris et sans vigueur, un peu triste même, à l’exception de la résidence de la présidence du pays qui tranche par sa blancheur et son inaccessibilité.  Ne vous méprenez pas, la couleur qu’apporte les gens d’ici fait toute la différence.  De magnifiques souvenirs d’une île déjà vue et d’un peuple chaleureux me reviennent doucement en mémoire.  À tout moment un retentissant « BULA » (bonjour en fidjien) résonne de toute part : que ce soit à travers les fenêtres sans vitre d’un autobus scolaire où des bras s’agitent pour vous saluer, ou de simples passants heureux de vous gratifiez d’une salutation spontanée.  Tout contribue à faire oublier la lourdeur atmosphérique.  Mon souvenir restait fidèle au passé déjà vécu.  Un autre attrait intéressant de cette ville est son marché public couvert.  À une extrémité, il y a des étals de poissons (thon, dorade, red snapper, barracuda) qui sont en retrait à l’extérieur comme si on ne voulait pas affecter l’air ambiant.  Ce marché de la grandeur d’un terrain de football, présente une grande variété de fruits et de légumes locaux bien présentés et alignés pour plaire à l’œil.  La superficie de l’endroit oblige cependant à la répétition.  Dites-vous que vous ne pourriez retrouver ces fruits dans nos « Métro et IGA » de ce monde car la majorité présentait beaucoup d’imperfections.  Faut croire que les Fidjiens préfèrent les fruits mûrs à la beauté….
Fidji.

Après Suva nous nous dirigeons vers une autre des trois cent vingt îles de l’archipel dont seulement cent cinquante sont habitées.  Notre prochaine destination, « Savusavu » sur l’île de « Vanua Levu ».  Cette ville, moins importante que la première, conserve la même chaleur humaine.  Nous négocions avec un chauffeur de taxi un possible parcours qui nous fera voir les particularités d’ici.  On apprend que chaque village a son chef et que ce dernier possède ce titre par le sang, qu’une femme peut être chef s’il n’y a pas de descendant mâle et qu’une simple route forme deux villages distincts de part et d’autre.  Nous apprenons aussi que l’éducation, le système de santé et les médicaments sont gratuits pour les insulaires.  Quand même bien pour un pays où le salaire moyen est 14 000$ Fidjien (approximativement 9 000$ canadien) et que l’imposition débute à partir d’un revenu de 15 000$.

L’île Dravuni est la dernière escale dans les « Îles Fidji ».  Une petite île de trois kilomètres carrés avec son village de 150 habitants, abrite, quand même, l’école primaire des environs.  En effet, plusieurs îlots autour ont accès à ce service mais, comme nous étions un samedi, nous n’avons pas pu voir s’il y avait un transport scolaire maritime organisé.  Nous avons vu une chaloupe jaune mais il n’y avait aucune identification de « chaloupe scolaire ».  Cependant, nous en avons profité pour nous promener sur une magnifique plage, nous laissant caresser par des eaux cristallines comme dans les contes de fées.  C’est, avec masque et tuba que nous nous laissons bercer avec les yeux fixés sur la faune marine qui se déplace avec grâce à travers un fond de corail.  Toutes les couleurs se présentent à nous comme pour nous démontrer l’étendue d’une palette inédite.  Des poissons arborant des parures orange et blanche comme un prisonnier, d’autres habillés d’un bleu qu’aucun peintre n’a encore utilisé, d’autres affichant des rainures horizontales d’un noir et d’un blanc augmentant l’élégance et certains, presque translucides pour apporter un équilibre de couleurs.  C’est avec la tête pleine d’images hors du commun que nous retournons sur le Maasdam.  Demain nous voguerons vers une destination inconnue compte-tenu des changements dans le programme.

lundi 2 mars 2020

Toute une envolé...



Voilà mon ami Dany qui arrive comme promis, pour nous amener à l’aéroport.  On aurait dit qu’il était caché pas très loin afin de respecter la ponctualité de l’instant demandé.  Nous plaçons les valises dans le coffre et j’aide Adrienne à monter au deuxième étage du camion pour nous diriger vers l’aéroport.  Arrivés sur place, nous nous dirigeons vers « l’horaire des départs » pour nous faire confirmer que notre vol partira à l’heure convenue.  Nous passerons un peu plus de vingt-et-une heures en l’air.  Tout va bien.  On annonce le début de l’embarquement et tout se déroule normalement.  Attachés, prêts pour le décollage, nous attendons que le commandant annonce le départ, dans une langue que lui seul connaît.  Cinq, dix, quinze minutes s’écoulent sur cette inactivité irritante.  Tout-à-coup, nous voyons poindre, dans l’allée, une agente de bord avançant d’un pas résolu à dénouer l’énigme.  Elle s’arrête précisément au siège où se trouvait un Mexicain bien arrosé.  Elle demande poliment mais, fermement, à la personne de le suivre.  Elle a dû l’inviter chez-elle car, nous avons dû attendre qu’il récupère ses valises…..  Enfin, 16h25 nous partons comme presque prévu.  Outre quelques heures de repos en attente du prochain vol, nous serons assignés à un siège servant de couchette pour les quelques heures à venir.

Nous voulons bien essayer de nous conformer à l’habitacle mais, le corps ne comprend rien.  Il est vrai que nous pouvons entrer dans un profond sommeil.  Il est profond mais pas nécessairement réparateur.  Je me réveille à toutes les fois avec des courbatures et des douleurs qui me font regretter de m’être laisser aller à la fatigue.  Je regarde autour de moi pour me rendre compte qu’il fait noir comme chez le loup, rien ne bouge.  Merde il reste encore 11 heures de vol.  Je cherche, tout en tenant compte des expériences passées, une nouvelle position qui me permettra d’avoir un meilleur résultat au réveil.  C’est peine perdue….  Mange, dort, boit, mange, dort, boit c’est tout l’exercice que nous pouvons faire en attendant de remettre les pieds sur terre.  Onze heures trente le 27 février, nous atterrissons comme prévu (mince consolation, direz-vous, mais pour nous ça fait toute la différence).
 
Les formalités passées, nous prenons la navette qui nous amènera à notre hôtel le « City Life ».  En plein centre-ville, tout près de la « Sky Tower », de la Cathédrale St-Patrick et de différentes autres attractions que nous nous promettons de voir le lendemain.  Pour le moment, douche et vêtements plus appropriés s’imposent.  Pour donner suite à des rafraîchissements mérités, nous explorons les alentours.  Une grande artère pleine de magasins de toutes sortes où se greffent de part et d’autre de petites rues piétonnes parsemées de terrasses et de brasseries à l’Irlandaise.  Après avoir fait le tour pour évaluer et se mettre l’eau à la bouche (ou une bière), nous nous arrêtons à un petit bar qui n’offre que des bières néo-zélandaises.  « À Rome, on fait comme les Romains » et nous nous installons à une table un peu bancale, sur le trottoir face à l’édifice pour déguster ce champagne des pauvres.  Nous ne savons où donner de la tête tellement le choix est impressionnant.  Qu’à cela ne tienne, le garçon nous apporte quelques échantillons afin de nous permettre de faire un meilleur choix.  Il y a des beaux moments dans la vie comme par exemple : « prendre une bière sur une terrasse à l’autre bout du monde tout en essayant de résoudre le problème du corona virus ».  Après cette dégustation, nous retournons sur nos pas car, nous avions remarqué un petit bistro qui se vantait d’avoir le meilleur « Fish & Chips » de la ville.  Nous ne pouvons vous dire si c’est le meilleur mais, nous avons déguster un plat succulent et au-delà de nos attentes.  Il était à ce point à la hauteur que nous avons récidiver le lendemain.

Nous n’avons pas seulement ingurgité bière et nourriture.  Entre chaque repas nous nous déplacions au gré des côtes, des rues et des ruelles pour visiter certains points d’intérêt préétablis comme le « Sky Tower » haut de 328 mètres ce qui en fait la plus haute structure dans l’hémisphère sud.  Par temps clair, elle permet de voir à plus de 100 km.  Outre la tour, il y a la cathédrale anglicane « St-Matthew » avec une architecture riche dans sa sobriété, des parcs de verdures et des jardins de roses arborant un certain déclin, étant sur la fin de leur saison chaude.  Mais le plus intéressant à voir ici c’est la diversité culturelle qui semble s’amalgamer dans un même moule et tous et chacun vit à la néo-zélandaise.  Un autre phénomène un peu spécial, c’est la présence de plusieurs petits bistros, restos cachés dans l’arrière-cour d’édifices impersonnels et n’ayant comme annonce qu’un simple menu sur un mur ou un chevalet.  Je vous assure que la curiosité d’aller au fond des choses a bien meilleur goût.  Je suis persuadé que l’on peut rester plusieurs semaines sans connaître tous les fonds de cour….  Demain nous embarquons sur le Maasdam pour le début de la croisière.  Ah oui, puisque nous sommes demain je peux vous assurer que la fin du monde n’était pas pour hier.