Déjà trois jours que nous voguons
sans trop savoir où nous
allons. Vous vous rappelez que nous
avions un programme préétabli qui a subi des modifications dues à des mesures
préventives des autorités des « Îles Tonga ». C’est la principale raison pour laquelle nous
avancions à pas de tortue (quoiqu’une tortue dans son élément va beaucoup plus
vite que nous…), car nous devions remplacer les escales par du mouvement. Par chance, la mer est calme et le vin est
bon…. Certains
demanderont : « Que faites-vous de vos grandes journées? Ça doit être ennuyant à mourir de rester à
rien faire pendant toutes ces journées! ».
Sachez que nous ne prenons pas ces croisières pour le plaisir mais pour nous
instruire !.... Nous en profitons donc
pour assister à plusieurs conférences sur plein de sujets d’actualités. Je ne veux pas parler du
« coronavirus » mais des différentes espèces de poissons reliées à
notre journée de masque et tuba, de la longitude et de la latitude terrestre
car nous nous retrouvons avec deux fois « un 10 mars »( puisque nous
passons la ligne de changement de date) et des baleines parce que c’est leur
territoire. De plus, nous venons de
recevoir une invitation du capitaine (c’est son nom qui est écrit en bas de la
lettre) parce que nous avons trois cents jours de navigation à notre
effectif. C’est demain que la cérémonie
aura lieu (c’est-à-dire le deuxième 10 mars) et que nous recevrons une médaille
d’argent. Nous vous raconterons tout,
dans les moindres détails.
Bonne nouvelle, nous avons eu nos
médailles. Imaginez, plus de 300 jours
en mer, ce n’est quand
même pas rien, comme dirait l’autre (que je ne connais
pas d’ailleurs). Voilà que l’animateur prononce
nos noms avec un fort accent, sans trop les transformer. Le capitaine, en personne, nous met la
médaille au cou (comme aux olympiques) et nous félicite pour la
circonstance. Toute l’assistance nous
applaudit, vous vous imaginez, des gens que nous ne connaissons même pas nous
applaudissent, ça doit être important 300 jours en mer. Nous revenons vite sur terre, lorsque
l’animateur, comme pour nous faire un pied-de-nez, nous présente un couple qui
ont mille six cent cinq jours en mer.
Pour nous consoler, nous serons reçus au « Rotterdan Dining
Room », pour le repas du midi. Nous
apprécions ce repas que nous prenons avec nos comparses des 300 jours, lorsque
nous sommes interrompus par une voix que nous connaissons bien. C’est le capitaine qui, après avoir parlé de
l’emplacement du navire, de la température et de la prochaine escale,
c’est-à-dire « Rarotonga dans les Îles Cook », nous annonce que nous
aurons des vagues de 1,5 à 2 mètres et que c’est limite pour l’embarquement
dans les « tender ». Nous nous
regardons avec les yeux en interrogation et un peu pantois. Serait-ce une quatrième escale esquivée par
obligation? Même si nous sommes déjà
venus sur cette île, nous aimerions bien remettre les pieds sur terre pour le
plaisir et renouer avec certaines sensations.
Tout ça dans « la semaine des deux mardis » (ce n’est pas les
4 jeudis mais, qui dit mieux?). En fait,
nous venons de réaliser que nous aurons une croisière de 35 jours et non de 34 jours….
(nature à changement selon M. Corona!)
Quelle journée extraordinaire car
nous avons pu débarquer et fouler la terre ferme. Nous avons pu visiter
« Rarotonga ». Un beau 38o
C nous accompagne tout au long de notre parcours. Ce n’est pas que nous ne l’aimons pas mais,
nous le trouvons un peu collant et nous en profitons pour nous évader dans une
église (la cathédrale Saint-Joseph) comme pour mettre un peu de distance entre
nous. Nous ne sommes pas chanceux car le
38 nous attendait patiemment sur le parvis.
Nous continuons notre périple tout en faisant un peu de lèche vitrine
car c’est ici que nous pouvons acheter des perles noires. Lorsque je dis « nous », c’est que
la partie féminine entraine la masculine.
C’est drôle car lorsque j’étais plus jeune, nous apprenions que :
« le masculin l’emportait sur le féminin ». Nous reviendrons plus tard pour faire notre
choix. Nous nous dirigeons vers
l’intérieur des terres afin de nous éloigner un peu de la circulation et nous
prenons le chemin qu’emprunteraient les insulaires lors d’un tsunami. Ne vous inquiétez pas nous n’irons pas dans
les hauteurs, c’est juste une coïncidence si nous nous retrouvons sur la même
route. De part et d’autre d’immenses
arbres nous protègent suffisamment pour nous sentir plus à l’aise de
continuer. À gauche, une école primaire
en pleine action, à droite, une bibliothèque qui fut, jadis, le premier musée
national de l’île et, tout au fond la « London Missionery
Society ». La chaleur nous accable
et nous décidons de revenir au navire, sans oublier l’après-midi de
magasinage….
Au retour de notre magasinage,
nous décidons de prendre un rafraichissement adéquat, tout en argumentant sur
la vie, la chaleur, nos achats et tous sujets que nous jugions nécessaires de
débattre. Bla, bla, bla, et bla, bla,
bla jusqu’au moment de nous rendre à la salle à diner pour notre repas du
soir. C’était trop beau pour être vrai. Étant données toutes les nouvelles
dispositions que prennent certains pays face à la menace du corona virus, la
voix du capitaine se fait entendre, à un moment où nous ne l’entendons jamais, pour nous annoncer que la Polynésie
française refusait tout croisiériste pour une période d’un mois. Gros problème pour notre capitaine, car des
gens devaient débarquer à Papeete (dont ceux qui rentraient à la maison),
des personnes qui embarquaient pour débuter leur voyage et le
ravitaillement. Le capitaine est en
communication avec la maison-mère pour trouver un dénouement heureux. Nous ne nous plaignons pas car, nous croyons
que dans les circonstances nous sommes les mieux protégés. Nous attendons les nouvelles et pour le
moment nous avançons toujours vers une conclusion qui reste à définir. Ne vous inquiétez pas, nous sommes très bien
traités et en parfaite santé. Le corona
est peut-être sur terre mais pas sur notre navire.
Merci de donner de vos nouvelles...dans le contexte international actuel, c'est fort apprécié. Félicitations pour vos médailles, à mes yeux, vous êtes champions, je ne connais personne qui en ont fait autant. Bon retour au bercail....Je vous ai écrit un message en réponse à votre courriel.. À plus...
RépondreSupprimerLouise xxx