jeudi 12 mars 2020

Toujours en mer…



Déjà trois jours que nous voguons sans trop savoir où nous allons.  Vous vous rappelez que nous avions un programme préétabli qui a subi des modifications dues à des mesures préventives des autorités des « Îles Tonga ».  C’est la principale raison pour laquelle nous avancions à pas de tortue (quoiqu’une tortue dans son élément va beaucoup plus vite que nous…), car nous devions remplacer les escales par du mouvement.  Par chance, la mer est calme et le vin est bon….  Certains demanderont : « Que faites-vous de vos grandes journées?  Ça doit être ennuyant à mourir de rester à rien faire pendant toutes ces journées! ».  Sachez que nous ne prenons pas ces croisières pour le plaisir mais pour nous instruire !....  Nous en profitons donc pour assister à plusieurs conférences sur plein de sujets d’actualités.  Je ne veux pas parler du « coronavirus » mais des différentes espèces de poissons reliées à notre journée de masque et tuba, de la longitude et de la latitude terrestre car nous nous retrouvons avec deux fois « un 10 mars »( puisque nous passons la ligne de changement de date) et des baleines parce que c’est leur territoire.  De plus, nous venons de recevoir une invitation du capitaine (c’est son nom qui est écrit en bas de la lettre) parce que nous avons trois cents jours de navigation à notre effectif.  C’est demain que la cérémonie aura lieu (c’est-à-dire le deuxième 10 mars) et que nous recevrons une médaille d’argent.  Nous vous raconterons tout, dans les moindres détails.


Bonne nouvelle, nous avons eu nos médailles.  Imaginez, plus de 300 jours en mer, ce n’est quand
même pas rien, comme dirait l’autre (que je ne connais pas d’ailleurs).  Voilà que l’animateur prononce nos noms avec un fort accent, sans trop les transformer.  Le capitaine, en personne, nous met la médaille au cou (comme aux olympiques) et nous félicite pour la circonstance.  Toute l’assistance nous applaudit, vous vous imaginez, des gens que nous ne connaissons même pas nous applaudissent, ça doit être important 300 jours en mer.  Nous revenons vite sur terre, lorsque l’animateur, comme pour nous faire un pied-de-nez, nous présente un couple qui ont mille six cent cinq jours en mer.  Pour nous consoler, nous serons reçus au « Rotterdan Dining Room », pour le repas du midi.  Nous apprécions ce repas que nous prenons avec nos comparses des 300 jours, lorsque nous sommes interrompus par une voix que nous connaissons bien.  C’est le capitaine qui, après avoir parlé de l’emplacement du navire, de la température et de la prochaine escale, c’est-à-dire « Rarotonga dans les Îles Cook », nous annonce que nous aurons des vagues de 1,5 à 2 mètres et que c’est limite pour l’embarquement dans les « tender ».  Nous nous regardons avec les yeux en interrogation et un peu pantois.  Serait-ce une quatrième escale esquivée par obligation?  Même si nous sommes déjà venus sur cette île, nous aimerions bien remettre les pieds sur terre pour le plaisir et renouer avec certaines sensations.  Tout ça dans « la semaine des deux mardis » (ce n’est pas les 4 jeudis mais, qui dit mieux?).  En fait, nous venons de réaliser que nous aurons  une croisière de 35 jours et non de 34 jours…. (nature à changement selon M. Corona!)

Quelle journée extraordinaire car nous avons pu débarquer et fouler la terre ferme.  Nous avons pu visiter « Rarotonga ».  Un beau 38o C nous accompagne tout au long de notre parcours.  Ce n’est pas que nous ne l’aimons pas mais, nous le trouvons un peu collant et nous en profitons pour nous évader dans une église (la cathédrale Saint-Joseph) comme pour mettre un peu de distance entre nous.  Nous ne sommes pas chanceux car le 38 nous attendait patiemment sur le parvis.  Nous continuons notre périple tout en faisant un peu de lèche vitrine car c’est ici que nous pouvons acheter des perles noires.  Lorsque je dis « nous », c’est que la partie féminine entraine la masculine.  C’est drôle car lorsque j’étais plus jeune, nous apprenions que : « le masculin l’emportait sur le féminin ».  Nous reviendrons plus tard pour faire notre choix.  Nous nous dirigeons vers l’intérieur des terres afin de nous éloigner un peu de la circulation et nous prenons le chemin qu’emprunteraient les insulaires lors d’un tsunami.  Ne vous inquiétez pas nous n’irons pas dans les hauteurs, c’est juste une coïncidence si nous nous retrouvons sur la même route.  De part et d’autre d’immenses arbres nous protègent suffisamment pour nous sentir plus à l’aise de continuer.  À gauche, une école primaire en pleine action, à droite, une bibliothèque qui fut, jadis, le premier musée national de l’île et, tout au fond la « London Missionery Society ».  La chaleur nous accable et nous décidons de revenir au navire, sans oublier l’après-midi de magasinage…. 

Au retour de notre magasinage, nous décidons de prendre un rafraichissement adéquat, tout en argumentant sur la vie, la chaleur, nos achats et tous sujets que nous jugions nécessaires de débattre.  Bla, bla, bla, et bla, bla, bla jusqu’au moment de nous rendre à la salle à diner pour notre repas du soir.  C’était trop beau pour être vrai.  Étant données toutes les nouvelles dispositions que prennent certains pays face à la menace du corona virus, la voix du capitaine se fait entendre, à un moment où nous ne l’entendons jamais, pour nous annoncer que la Polynésie française refusait tout croisiériste pour une période d’un mois.  Gros problème pour notre capitaine, car des gens devaient débarquer à Papeete (dont ceux qui rentraient à la maison), des personnes qui embarquaient pour débuter leur voyage et le ravitaillement.  Le capitaine est en communication avec la maison-mère pour trouver un dénouement heureux.  Nous ne nous plaignons pas car, nous croyons que dans les circonstances nous sommes les mieux protégés.  Nous attendons les nouvelles et pour le moment nous avançons toujours vers une conclusion qui reste à définir.  Ne vous inquiétez pas, nous sommes très bien traités et en parfaite santé.  Le corona est peut-être sur terre mais pas sur notre navire.




1 commentaire:

  1. Merci de donner de vos nouvelles...dans le contexte international actuel, c'est fort apprécié. Félicitations pour vos médailles, à mes yeux, vous êtes champions, je ne connais personne qui en ont fait autant. Bon retour au bercail....Je vous ai écrit un message en réponse à votre courriel.. À plus...
    Louise xxx

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