samedi 29 avril 2023

C’est presque fini…

Notre dernière escale, avant de quitter la chaleur, a été « Cabo San Lucas » au Mexique.  Nous avons décidé, ce matin, d’embarquer à bord d’un bateau pirate qui nous a d’abord

amenés voir les rochers de la place, nous nous sentions comme à un Percé mexicanisé.  Par la suite, le capitaine nous a amené dans un coin où nous pouvions faire de la baignade et du « snorkeling ».  Le début de la saison touristique à Cabo San Lucas se situe entre le début avril et la fin septembre.  La raison de cette restriction est que l’eau est trop froide en dehors de cette période.  Après une tentative, je peux vous affirmer que la connexion pour le chauffe-eau n’était pas encore réparée.  Je suis un peu chochotte sur ce point et je me suis donc contenté de regarder les ours polaires se débattre autour du navire.  Après dix minutes de torture (c’est ce que je crois) mon ami revient à la raison et m’annonce que je n’ai pas raté grand-chose, comme on dit.  Lorsque le cuisto a constaté que tous les clients étaient revenus à bord, alors il s’est afféré à déballer ce que sera notre repas.  Tortillas de poulet, pasta à la ??, salsa, guacamole et croustilles accompagnés de boissons à volonté, le tout sera notre lot pour le
moment.  Nous ne le dirons jamais assez, les Mexicains savent comment faire la salsa et le guacamole.  Le repas terminé, les pirates se sont transformés en danseurs de rue et en athlètes accomplis pour nous divertir.  Tout à coup le bateau pirate se met en mouvement et se dirige directement sur d’autres embarcations qui se sont agglomérées au large.  Le capitaine revient-il à des amours d’un lointain passé?  Se lance-t-il à l’abordage pour une récolte d’or et de bijoux?  Tous les gens sont debout, un peu inquiets, jusqu’au moment où nous apercevons un doigt pointé dans une direction et un balbutiement qui attire l’attention.  Il parait qu’il y aurait des baleines dans le coin ce qui expliquerait le regroupement inhabituel en plein milieu de nulle part.  Après un certain temps, le capitaine rebrousse chemin car il n’y avait plus d’action.  Peut-être sommes-nous en présence d’un « cache-à-l’eau »?...  Nous revenons vers notre port d’attache après plusieurs bons moments passés en mer.  Nous retournons sur le Niew Amsterdam pour continuer notre route vers San Diego d’abord, et, par la suite vers Victoria et finalement Vancouver qui sera la fin de notre parcours pour cette année.


Dès que nous avons quitté la côte mexicaine, nous avons pu constater la fraicheur qui nous envahissait.  Les températures sont passées d’une moyenne de trente degrés Celsius à une moyenne plus près de seize degrés.  Nous ne nous plaignons pas mais, nous trouvons la transition un peu brusque.  Espérons que lorsque nous serons à San Diego nous aurons un petit moment de répit pour nous permettre, pour une Xième fois, de marcher dans les rues et de découvrir d’autres petits coins intéressants.  Auparavant nous devrons passer par la douane américaine car nous sommes considérés comme étant en transition provenant d’un autre pays et passant par les USA.  Autrement dit, tous les nouveaux, ceux qui débarquent et ceux qui sont en « transit » doivent impérativement passer par la vérification douanière.  Imaginez la scène.  Plus de deux milles passagers en plus des membres d’équipage doivent se présenter en personne devant le douanier.  Cinq cents passagers terminaient leur périple ici et ils ont pu passer devant les autorités selon les heures de sortie qui leur étaient attribuées.  Par la suite, malheureusement, la responsable de l’organisation a annoncé que tous les autres passagers pouvaient se présenter.  Je n’ai pas besoin de vous dire que, ce manque de planification a provoqué une file d’attente de près d’un demi-kilomètre, sachant que la file faisait les deux côtés du navire et qu’il faut faire trois tours pour obtenir 1,6 kilomètre.  Nous avons fini par voir l’officiel américain qui a réglé la situation en trente secondes après avoir fait le parcours du combattant de plus de quarante minutes.  Nous sentions une tension plus évidente chez certains « suivants qui suivaient un suivant », comme dirait Jacques Brel.  Aussitôt ces règles respectées nous avons pu retourner en ville et nous rappeler de bons moments.  Demain, nous commençons un périple de deux jours en mer avant d’atteindre l’Île de Vancouver.  Je crois bien, à moins d’événements cocasses à raconter, que mon placotage se terminerait ici pour cette année.


lundi 24 avril 2023

Nous remontons vers…

Au départ de « Punta Arenas », le navire se dirige vers le nord pour atteindre notre destination finale.  Auparavant, nous allons faire une escale à « Puerto Vallarta » au Mexique.  Nous avons pris une activité organisée où nous conduirons un Jeep à travers la « Sierra Madre », cours d’eau et villages mexicains pour finalement faire un premier arrêt à « Hacienda Dona Engracia tequila factory ».  Nous attendrons un peu avant de nous enthousiasmer et de nous retrouver avec plus de déceptions que de plaisirs.

Nous pouvons vous dire maintenant que nous n’avons pas été déçus.  Après les confirmations d’usages par les officiels afin de s’assurer que nous sommes dans le bon groupe, nous partons à la rencontre de notre bolide.  Une série de « Jeep » nous attendent patiemment dans le stationnement du Walmart de la place.  Tous de couleurs rouges sauf un qui se distingue par sa couleur et qui nous sera assigné.  Oublions l’air climatisé et tous les gadgets modernes qui peuvent vous distraire.  La garde au sol de

notre tout-terrain demande, pour l’embarquement des passagers, plus d’agilité que d’élégance.  Après cinq minutes de fou rire et de recherche sur la technique, nos passagères s’installent à l’intérieur de ce véhicule sans fenêtre, au toit de toile et construit pour le hors-piste.  Nous prenons place à l’avant et nous attendons le signal de départ de la caravane.  Notre guide nous met en garde contre la tentation de ne pas respecter le code de la route en particulier « les feux rouges ».  Le montant payé en dessus ou en dessous de la table est le même.  Pour sortir du centre-ville, nous avons dû parcourir plusieurs kilomètres, respecter les feux de circulation, subir l’insertion sans-préavis de véhicules, rattraper le groupe et ralentir sur les nombreux « dos d’âne » installés à cet effet.  Finalement, le cortège quitte la route principale et s’enfonce dans l’arrière-pays sur un chemin qui me rappelle les ruelles de ma jeunesse.  Bien vite nous nous rendons compte que nous roulons sur une rue principale qui nous amène à un premier village.

À partir de ce moment nous roulerons à travers sécheresse, simplicité volontaire et un décor sans verdure.  Les paysages arides, les abris ainsi que les véhicules stationnés de façons éparses, ont tous un point en commun, ils sont recouverts de cette poussière soulevée par le simple passage d’un moustique.  Nous ne suivons plus de jeep rouge mais des essaims de poussière.  Nous arrêtons au premier village rencontré pour une courte description des lieux par notre guide et pour l’occasion, pour plusieurs d’entre-nous, d’éliminer un excédant moyennant une légère contribution américaine.  Une voix s’élève, c’est notre guide qui nous invite à prendre place à bord de nos véhicules et de reprendre la poursuite des nuages jusqu’à l’Hacienda où nous aurons des explications sur la fabrication de la « tequila ».  C’est là que nous apprenons que la tequila provient d’une plante appelée « agave bleu » et qu’il faudra de sept à dix ans avant la récolte du cœur pour obtenir une première extraction que l’on appelle « l’aquamiel ».  Après un processus précis de fermentation, ils obtiendront un liquide impropre à la consommation.  Il faudra faire une première cuisson pour obtenir une première distillation mais, qui contiendra trop

d’alcool donc encore impropre à la consommation.  Une deuxième distillation permettra d’obtenir la « tequila blanco ».  Par des processus de vieillissement en fût de chêne ils obtiendront d’autres qualités de tequila différentes dans le goût pour le plaisir des différents palais.  La présentation, la dégustation et le repas terminés nous reprenons la route vers une oasis « La dolce vita ».  Cette fois nous empruntons une route de terre battue demandant le retour « du port du masque ».  Nous nous concentrons sur le parcours, lorsqu’à un tournant à presque 180o, nous apercevons très bas et très loin l’espace où nous nous dirigeons.  Une oasis en plein milieu du désert c’est l’image qui nous vient en tête.  Sans attendre nous commençons, sur la compression, la descente de pentes de plus en plus abruptes.  Le problème n’est pas la descente mais, nos montures seront-elles capables de remonter sans peine.  Nous nous disons que notre guide doit savoir ce qu’il fait.  Arrivés à bon port nous en profitons pour faire une saucette, afin d’éliminer une première couche.  Une baignade, un séchage et un moment de repos précèdent la remontée.  C’est alors que notre guide prend la parole et dit :

- Lorsque vous commencerez votre ascension il ne faut surtout pas que vous ralentissiez et même si la machine gronde, continuez…

Facile à dire.  Nous devons gravir sur le même flanc de montagne, ce qui implique des virages à cent quatre-vingts degrés que nous devons effectuer sans ralentir.  Je peux vous assurer que j’ai maintenu le grondement jusqu’à la fin.  Nous nous sommes tous retrouvés sur le plateau sauf un qui a dû se faire remorquer par la meilleure voiture du groupe.  Je dois dire qu’arrivés à destination nous sentions une certaine chaleur provenant de l’essoufflement du moteur.  Le retour se fera dans la poussière et dans une circulation assez intense.  Revenus à notre point de départ nous avons eu un sentiment de fierté et de travail accompli.


jeudi 20 avril 2023

Nous poursuivons...

Le « Niew Amsterdam » est d’une stabilité incroyable.  Vous vous rappelez que nous avions une journée en mer avant la traversée du « Canal de Panama ».  Eh bien, cette dernière fut agrémentée de vagues d’un à deux mètres.  En revanche nous, nous avions la sensation d’être sur la terre ferme.  Pour pouvoir utiliser cette voie de navigation géniale, le Niew Amsterdam doit respecter un horaire digne des chemins de fer nippons. 

D’abord, un peu d’histoire sur ce passage aujourd’hui si apprécié.  Les premiers explorateurs connaissaient ce passage entre les deux océans.  Cependant, la traversée devait se faire par voie terrestre avec tous les désagréments, les dénivelés, les moustiques et  les   caprices de « Dame Nature ».  C’est à la fin du XIXe siècle que la France passe une commande à celui même qui avait effectué les travaux du « Canal de Suez ».  Il y a, quand même, une différence entre creuser dans le sable ou percer à travers un terrain montagneux.  Après un début misérable et le décès de plus de 20 000 personnes dû au paludisme, à la fièvre jaune et aux nombreux glissements de terrain, la France abandonne le projet après quelques kilomètres d’excavation.


Les Américains, voyant une opportunité d’établir leur supériorité maritime sur le transport commercial et militaire, reprennent la construction le 4 mai 1904, pour terminer le parcours de 77km en 1914.  C’est l’ingénieur George Washington Goethais qui aura la charge de mener à bien la construction du canal.  De plus, par chance, la science avait évolué et elle a pu démontrer la relation entre les moustiques et la malaria.  Les Américains ont donc aspergé des tonnes de produits chimiques pour irradier les moustiques responsables des maladies, renforcer certaines structures contre les éboulements potentiels et protéger les rivières environnantes qui seront la source du remplissage ultérieur.  Les rivières et les cours d’eau intérieurs (c’est-à-dire entre les deux océans) ne sont pas au même niveau que les deux objectifs.  Nous parcourons d’abord 13 km dans le canal avant de rencontrer les premières écluses.  Vous comprenez que la construction du canal s’étant terminée en 1914, les écluses ont été construites pour les navires du temps.  Aujourd’hui, les pilotes doivent utiliser toute l’habileté qu’ils possèdent pour diriger les navires dans les écluses qui laissent à peine soixante centimètres de jeu de chaque côté.  D’ailleurs, pour faciliter le passage sans incident, les navires sont tractés par des locomotives adaptées, de chaque côté du canal.  Le passage aux trois écluses de « Miraflores » nous permettra de franchir un dénivelé de quarante-trois mètres.  Nous naviguerons, après le passage des écluses, sur lacs et rivières alimentés par les cours d’eau naturels de chaque côté.  Pour diminuer l’impact de l’érosion sur les berges, les navires doivent ralentir leur vitesse de croisière.  De plus, une bande riveraine de dix kilomètres de chaque côté est un atout de plus dans la préservation des acquis.  Nous reprendrons d’autres écluses qui nous permettront, cette fois-ci, de descendre de plusieurs mètres et nous ramener au niveau du Pacifique.  Même si nous avons déjà assisté au passage d’une écluse, les gens s’agglutinent à nouveau, à l’approche d’une nouvelle fascination mécanique.  À chaque fois, c’est l’admiration pour le génie humain.  Une masse considérable est soulevée ou abaissée mécaniquement pour pouvoir passer des accidents naturels qui, sinon seraient propices à des torrents impressionnants.  Il nous aura fallu sept à huit heures pour parcourir la distance entre les deux océans.  Plus de trente-cinq navires franchissent cette distance dans les deux sens et ce, à tous les jours.  Le canal qui a été longtemps sous la domination des États-Unis, a été cédé avec droit de priorité de passage pour les navires américains en 1999.  C’est une magnifique œuvre d’ingénierie qui a fait dire par certains que c’était la septième merveille du monde moderne.

Après la traversée, nous sommes remontés vers le nord pour nous rendre au Costa Rica, plus

précisément à « Punta Arenas ».  Nous avons décidé de prendre une activité proposée par Holland America.  Dans le descriptif nous pouvions lire que nous débuterions par la visite d’un jardin tropical où nous pourrions déguster des fruits frais de la place, voir des cascades et faire un arrêt au pont des crocodiles.  Ce que nous ne savions pas c’est que nous devions rouler pendant une heure quarante-cinq minutes avant le premier arrêt.  Le temps prévu pour l’activité étant de cinq heures et trente minutes, nous constatons que les différentes activités devront se réaliser en moins d’une heure trente. Notre premier arrêt fut au jardin « Pura vida » et la première action des passagers, compte-tenu de l’état des routes et de la longueur du parcours, fut de visiter la « salle de porcelaine ».  Nos ablutions terminées, nous suivîmes notre guide (professeur de biologie à l’université) dans une envolée descriptive des différentes plantes qui l’entouraient.  Pas de soupirs, pas de pauses mais, des explications à profusion qui s’entremêlaient à un tel point qu’à un moment donné le groupe commença à s’étioler.  De temps en temps il se reformait à l’annonce d’un « toucan » qui saute d’une branche à l’autre ou d’un couple de haras nous permettant de les voir qu’en vol ou pour le temps de la collation ou pour le départ.  Prochain arrêt, le pont des crocodiles.  C’est un pont où nous pouvons voir des crocodiles exposés au soleil dans une rivière presqu’à sec.  Nous les avons vus….  Nous apprenons que nous ne pourrons pas voir de cascades car ce n’est pas la saison des pluies et que les torrents sont à sec.  Nous arrêterons plutôt dans un magasin de souvenirs pour faire plaisir aux enfants de notre filleule et passer le temps avant le retour.


mardi 18 avril 2023

Juste avant le canal...

Nous voilà accostés au port d'Aruba.  Cette petite île de 32 km de long par 10 km de large faisait partie, avec les îles de Bonaire et Curaçao, d'un ensemble d'anciennes colonies néerlandaises des Antilles situées au nord de la côte du Vénézuela.  Elles ont obtenu leur autonomie en 1954.  La première réflexion qui nous vient en tête lorsque nous déambulons dans les rues, sont les couleurs pastels qui habillent les maisons de style néerlandais.  Tout au long des rues commerciales, nous sommes abordés par des gens qui vous invitent, sans agression, à pénétrer à l'intérieur des commerce qui leur sont attitrés.  Une autre attraction un peu spéciale, ce sont ces chevaux grandeurs natures en porcelaine bleu royal que nous retrouvons par-ci, par-là.  Ces chevaux sont un symbole de fierté et d'indépendance qui représente bien Aruba.  Tout en déambulant dans les rues sous un soleil de plomb, nous remarquons des rails en plein milieu du centre ville.  Sur notre retour nous longeons l'une de celles-ci jusqu'à son point de départ.  C'est là que nous remarquons le garage d'où pouvaient

émerger ces magnifiques tramways à deux étages.  Pour satisfaire notre curiosité nous pénétrons à l'intérieur afin d'immortaliser sur pellicule ce que nous avions devant nous.  C'est alors que l'un des préposés nous indique que cette voiture partira bientôt et que c'est gratuit pour la balade.  Nous nous empressons de rejoindre le quai d'embarquement et nous attendons patiemment l'arrivée de cet engin, faisant tant coulé d'encre à Québec.  Comme dans bien des îles les "bientôt" sont plus ou moins élastiques.  Peu importe, après quelques "bientôt" plus tard, la scène se met en mouvement.  Nous embarquons et nous sommes heureux comme des enfants qui pénètrent dans un manège à "La Ronde".  Bing, bing et nous roulons sur un gros 50 mètres avant un premier arrêt pour nous expliquer pourquoi il y avait tant d'autobus alignés les uns à côté des autres.  C'est la gare d'autobus!....  Après cinq minutes de contemplation, nous reprenons la route à une vitesse vertigineuse de 10 km/h pour atteindre l'ensemble des magasins de souvenirs, c'est-à-dire là où nous étions une heure auparavant.  La guide nous lance : "Arrêt de 15 minutes".  Nous, nous savons que le quinze minutes va prendre de l'extension mais nous ne bougeons pas.  Vingt-cinq minutes plus tard, le tramway se remet en mouvement pour nous amener à notre point de départ en moins de dix minutes.  Je vous le dis sincèrement, ce fut toute une expérience.  Nous revenons au navire et demain nous aurons une autre journée en mer, avant d'arriver à "Carthagène" en Colombie.

Nous avons décidé de prendre le petit déjeuner plus tôt ce matin car le navire quittera le port à treize heures aujourd'hui ce qui nous laisse peu de temps pour visiter.  La raison principale de ce temps écourté est que nous avons rendez-vous demain pour la traversée du "Canal de Panama".  Nous prenons une navette qui nous amène à la sortie du port.  Par contre, pour la transition entre le port et la ville, les Carthagénois se sont montrés ingénieux et brillants.  Nous sommes amenés à passer par un petit jardin zoologique où nous pouvons voir se déplacer librement des flamants roses, des paons très fiers voulant nous impressionner et des haras, en couple, arborants de multiples couleurs et volant au-dessus de nos têtes.  Quelques photos plus loin, nous sortons de ce petit paradis pour nous retrouver dans une jungle humaine avec une chaleur et une humidité écrasante.  Nous négocions avec quelques chauffeurs de taxi pour une courte visite et pour nous assurer qu'il restera avec nous tout au long du parcours et qu'il nous ramènera à bon port pour onze heures et trente.


Nous nous déplaçons lentement à bord d'un véhicule "Renault" à air martyrisé à travers des rues trop étroites pour supporter trois voitures de large et pourtant, ils le font.  À tout moment nous sommes dépassés à gauche, à droite, devant par une moto qui ne veut, sous aucun prétexte, ralentir son allure.  Personne ne cède d'espace et semble dire : "Tu passeras à ton tour et ce n'est pas maintenant".  Chez-nous, un tel comportement hériterait d'un concert de klaxon  accompagné de la liturgie habituelle.  Ici, pas un mot, pas un son, pas de gestes d'impatience juste le respect d'une règle peu orthodoxe.  Avec tout ce désordre et cette lenteur nous commençons à craindre le retour.  Pas de problème, nous rassure notre chauffeur car, ce sera plus rapide dans l'autre sens.  Il faut vraiment faire un acte de foi.  Non

sans peine, nous arrivons à la vieille ville fortifiée du XVI ième siècle où nous pouvons observer l'immense forteresse de "Saint Felipe" qui s'érige comme un mont royal.  À quelques kilomètres de là, cette fois sur un vrai promontoire, se dessine le "Monastère Santa Cruz de la Popa".  Nous revenons à la voiture pour nous diriger vers la Cathédrale de Carthagène où nous pourrons marcher dans les rues animées de touristes et de marchands ambulants offrant sensiblement la même chose.  Nous poursuivons notre visite en passant par de  petites rues étroites arborant de part et d'autre des balcons comme en Espagne.  Un peu plus loin ce sont les "casas", demeures qu'occupaient, autrefois, les esclaves.  Tout ça a travers des rues où grouille une animation humaine abondante.  Nous revenons sur nos pas pour rejoindre notre taxi afin de revenir au bercail.  Notre chauffeur connaît bien sa ville car, en plus de tous les détours qu'il a dû prendre pour éviter la circulation, il disait vrai pour le retour, c'est plus rapide.  Demain nous passerons le "Canal de Panama".

mercredi 12 avril 2023

On se prépare...

 Nous voilà rendus en Floride et nous nous sentons envahis par cette chaleur humide que nous avions presque oubliée.  Nous avons quitté un Québec en noir et blanc pour nous retrouver dans un univers peint de béton et de verdure, recouvert d’un voile bleu ciel.  Après ces quelques constatations inutiles, nous prenons la navette qui nous amènera à notre hôtel « La Quinta ».  Notre chauffeur est d’origine haïtienne mais il est né à New York et est déménagé en Floride dans les années 90.  Chaque fois que nous posions une question en français nous n’avions de réponse que lorsqu’elle était accompagnée par son équivalent anglo-saxon.  Le temps a eu raison de la langue parlée par ses grands-parents.  Donc pour avoir la certitude de nous rendre à notre hôtel nous avons dû utiliser la langue de Shakespeare uniquement.  Bon nous n’en ferons pas un drame, il vit en Floride.  D’un coup, nous comprenons le phénomène montréalais.  Petits restaurants, piscine et relaxation ont occupé le temps d’attente avant l’embarquement officiel sur le « Niew Amsterdam ».


Le lendemain nous reprenons une navette qui nous amène au port d’où partent les différentes croisières.  Normalement, à cette étape, nous prenons notre mal en patience (comme on dit par chez-nous).  Nous devons passer par un long processus pour l’identification officielle avant de nous déplacer librement sur le navire, même si vous avez consciencieusement fait votre préenregistrement.  Nous ne sommes pas aussitôt à l’intérieur du terminal que l’on nous dirige vers un corridor qui nous mène à huit préposés affamés.  Des mains tendues avec des mouvements d’impatiences nous réclament nos passeports.  La préposée nous place devant une tablette pour une reconnaissance faciale, afin d’obtenir une concordance.  Voilà pour les sceptiques, « Big Brother » est vraiment partout.  Par la suite, nous sommes appelés à poursuivre le mouvement de masse.  C’est à ce moment que nous nous rendons compte que nous gravissons la passerelle du navire.   À l’entrée du navire, un préposé à la sécurité nous demande de présenter notre feuille de préenregistrement (une chance que nous l’avions fait).  La seule chose qui l’intéresse c’est le « code barre ».  Aussitôt scanner nous voyons apparaître notre photo qui sera notre permission d’embarquement.  Nous nous sentons comme des fruits et légumes passant à la caisse avant de continuer.  En moins de 15 minutes, le tout est terminé et nous nous dirigeons vers nos cabines pour attendre nos valises.  Afin de conserver l’harmonie de notre couple, ces dernières seront gérées par Adrienne.  C’est, quand même fantastique et on n’arrête pas le progrès.


Demain nous aurons une journée en mer avant d’atteindre « Grand Turk ».  Une petite île que nous


pouvons visiter en « car de golf » sur un parcours de deux heures, arrêts et visites inclus.  Mais nous, nous choisirons probablement, la baignade avec masque et tuba.  Après une bonne nuit de sommeil et un bon petit déjeuner nous nous préparons pour une journée dans la mer des Caraïbes.  Juste au moment de partir, je constate que je dois avoir des lentilles cornéennes et non mes verres lorsque je veux porter mon masque de plongée et avoir une parfaite étanchéité.  Je reviens donc sur mes pas et je me dis que j’aurai rapidement corrigé le tir.  C’est la première fois que je vais utiliser ces toutes nouvelles lentilles qui sont aussi minces qu’une feuille de papier.  Chaque fois que j’approche la lentille de mon œil elle plie, résiste, tombe, colle au doigt bref elle ne collabore pas.  Après dix minutes, ma première lentille est en place.  Je m’installe pour mon deuxième combat.  Et plan et rataplan, ça recommence mais moi j’avais déjà emprunté du temps d’impatience sur la première pose….  Trop, c’est trop.  Je jette la dernière récalcitrante, enlève celle si bien installée et reprends mes lunettes.  Merde je ne ferai pas de masque et tuba aujourd’hui mais, il nous reste la plage et la mer limpide et turquoise qui nous consolerons tout de même.  La limpidité de l’onde nous a permis de constater l’absence de faune et flore.  Dans le fond nous n’avons rien perdu.  Ma blonde dirait sûrement : « le hasard n’existe pas… »  Il faut quand même que je règle mon problème de lentilles.  De retour au navire je vais reprendre l’expérience ou l’espérance….