jeudi 20 avril 2023

Nous poursuivons...

Le « Niew Amsterdam » est d’une stabilité incroyable.  Vous vous rappelez que nous avions une journée en mer avant la traversée du « Canal de Panama ».  Eh bien, cette dernière fut agrémentée de vagues d’un à deux mètres.  En revanche nous, nous avions la sensation d’être sur la terre ferme.  Pour pouvoir utiliser cette voie de navigation géniale, le Niew Amsterdam doit respecter un horaire digne des chemins de fer nippons. 

D’abord, un peu d’histoire sur ce passage aujourd’hui si apprécié.  Les premiers explorateurs connaissaient ce passage entre les deux océans.  Cependant, la traversée devait se faire par voie terrestre avec tous les désagréments, les dénivelés, les moustiques et  les   caprices de « Dame Nature ».  C’est à la fin du XIXe siècle que la France passe une commande à celui même qui avait effectué les travaux du « Canal de Suez ».  Il y a, quand même, une différence entre creuser dans le sable ou percer à travers un terrain montagneux.  Après un début misérable et le décès de plus de 20 000 personnes dû au paludisme, à la fièvre jaune et aux nombreux glissements de terrain, la France abandonne le projet après quelques kilomètres d’excavation.


Les Américains, voyant une opportunité d’établir leur supériorité maritime sur le transport commercial et militaire, reprennent la construction le 4 mai 1904, pour terminer le parcours de 77km en 1914.  C’est l’ingénieur George Washington Goethais qui aura la charge de mener à bien la construction du canal.  De plus, par chance, la science avait évolué et elle a pu démontrer la relation entre les moustiques et la malaria.  Les Américains ont donc aspergé des tonnes de produits chimiques pour irradier les moustiques responsables des maladies, renforcer certaines structures contre les éboulements potentiels et protéger les rivières environnantes qui seront la source du remplissage ultérieur.  Les rivières et les cours d’eau intérieurs (c’est-à-dire entre les deux océans) ne sont pas au même niveau que les deux objectifs.  Nous parcourons d’abord 13 km dans le canal avant de rencontrer les premières écluses.  Vous comprenez que la construction du canal s’étant terminée en 1914, les écluses ont été construites pour les navires du temps.  Aujourd’hui, les pilotes doivent utiliser toute l’habileté qu’ils possèdent pour diriger les navires dans les écluses qui laissent à peine soixante centimètres de jeu de chaque côté.  D’ailleurs, pour faciliter le passage sans incident, les navires sont tractés par des locomotives adaptées, de chaque côté du canal.  Le passage aux trois écluses de « Miraflores » nous permettra de franchir un dénivelé de quarante-trois mètres.  Nous naviguerons, après le passage des écluses, sur lacs et rivières alimentés par les cours d’eau naturels de chaque côté.  Pour diminuer l’impact de l’érosion sur les berges, les navires doivent ralentir leur vitesse de croisière.  De plus, une bande riveraine de dix kilomètres de chaque côté est un atout de plus dans la préservation des acquis.  Nous reprendrons d’autres écluses qui nous permettront, cette fois-ci, de descendre de plusieurs mètres et nous ramener au niveau du Pacifique.  Même si nous avons déjà assisté au passage d’une écluse, les gens s’agglutinent à nouveau, à l’approche d’une nouvelle fascination mécanique.  À chaque fois, c’est l’admiration pour le génie humain.  Une masse considérable est soulevée ou abaissée mécaniquement pour pouvoir passer des accidents naturels qui, sinon seraient propices à des torrents impressionnants.  Il nous aura fallu sept à huit heures pour parcourir la distance entre les deux océans.  Plus de trente-cinq navires franchissent cette distance dans les deux sens et ce, à tous les jours.  Le canal qui a été longtemps sous la domination des États-Unis, a été cédé avec droit de priorité de passage pour les navires américains en 1999.  C’est une magnifique œuvre d’ingénierie qui a fait dire par certains que c’était la septième merveille du monde moderne.

Après la traversée, nous sommes remontés vers le nord pour nous rendre au Costa Rica, plus

précisément à « Punta Arenas ».  Nous avons décidé de prendre une activité proposée par Holland America.  Dans le descriptif nous pouvions lire que nous débuterions par la visite d’un jardin tropical où nous pourrions déguster des fruits frais de la place, voir des cascades et faire un arrêt au pont des crocodiles.  Ce que nous ne savions pas c’est que nous devions rouler pendant une heure quarante-cinq minutes avant le premier arrêt.  Le temps prévu pour l’activité étant de cinq heures et trente minutes, nous constatons que les différentes activités devront se réaliser en moins d’une heure trente. Notre premier arrêt fut au jardin « Pura vida » et la première action des passagers, compte-tenu de l’état des routes et de la longueur du parcours, fut de visiter la « salle de porcelaine ».  Nos ablutions terminées, nous suivîmes notre guide (professeur de biologie à l’université) dans une envolée descriptive des différentes plantes qui l’entouraient.  Pas de soupirs, pas de pauses mais, des explications à profusion qui s’entremêlaient à un tel point qu’à un moment donné le groupe commença à s’étioler.  De temps en temps il se reformait à l’annonce d’un « toucan » qui saute d’une branche à l’autre ou d’un couple de haras nous permettant de les voir qu’en vol ou pour le temps de la collation ou pour le départ.  Prochain arrêt, le pont des crocodiles.  C’est un pont où nous pouvons voir des crocodiles exposés au soleil dans une rivière presqu’à sec.  Nous les avons vus….  Nous apprenons que nous ne pourrons pas voir de cascades car ce n’est pas la saison des pluies et que les torrents sont à sec.  Nous arrêterons plutôt dans un magasin de souvenirs pour faire plaisir aux enfants de notre filleule et passer le temps avant le retour.


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