mardi 21 mars 2017

Un dernier p’tit coup…

Depuis deux jours, nous sommes au Mexique et nous nous sentons un peu amorphes.  Nous ne savons pas si c’est parce que nous nous rapprochons de la maison ou c’est l’état de notre santé un peu transformé mais, nous avons de moins en moins d’intérêt à parcourir des kilomètres et des kilomètres pour visiter les alentours.  Pour nous, le Mexique est plutôt synonyme de danger.  C’est dans ce pays que j’ai appris, pour la première fois toutes les significations du mot « tourista » et les conséquences qui l’accompagnent.  D’ailleurs « Puerto Vallarta » a subi une énorme transformation depuis notre dernier séjour en 1980.  Ce n’est pas croyable comme le temps passe vite.  Dans le temps, il y avait des plages et des plages, des petits villages, un moulin à scie à côté de l’hôtel et pas de « tout inclus » dans les forfaits vacances.  Maintenant, vous y retrouvez une ville avec des condos de luxe, un « Walmart », un Costco, des rues très achalandées et le soleil toujours omniprésent.  Ce soir, nous partons en direction de San Diego et nous serons donc, deux jours en mer. 

Nous savons qu’à notre retour, nous aurons un tableau tout-à-fait différent de celui qui fut notre toile de fond des dernières semaines.  Si on en croit nos journaux locaux et les commentaires reçus, il n’a pas seulement « neigé à Port-au- Prince » mais, partout au Québec.  Nous vous remercions de nous avoir accompagnés tout au long de notre parcours et nous vous donnons rendez-vous l’an prochain pour notre périple en Asie.


P.S. Nous tenons à offrir nos sincères condoléances à la famille de Luc Beauregard pour la perte de son père.

samedi 18 mars 2017

Des hauts et des bas…

Vous saviez que nous voulions aller voir une ferme où ils produisent le meilleur café au monde, paraît-il, et en connaître tous les secrets.  Ce que nous ne savions pas, c’est que pour y parvenir nous devions nous retrouver dans des montagnes russes naturelles.  Notre guide nous annonce que 63% de la superficie du Costa Rica est en montagnes et nous n’avons eu aucune difficulté à le croire.  Plus nous avancions, plus nous constations que ce phénomène allait devenir un élément important dans le déroulement de la journée.  En plus de ralentir à cause du manque de puissance de notre autocar, il fallait que des poids lourds transportant des charges souvent trop importantes, se retrouvent devant nous, se déplaçant aux pas d’une tortue.  Notre chauffeur, sentant l’impatience grandissante qui s’installait peu à peu, dépasse par la droite et nous nous retrouvons en première ligne à nouveau.  Le proverbe : « Un de perdu, dix de retrouvés » a pris tout son sens en quelques minutes lorsque nous nous sommes retrouvés « le suivant de celui qui suivait ».  Il nous a fallu deux heures et demie pour parcourir un maigre 80 km et découvrir la plus grosse et la plus vieille ferme de production de café du Costa Rica.  Je dois vous dire que tout au long du parcours, notre guide nous a entretenu sur la biodiversité de son pays, en nous dénombrant maints fruits aux noms imprononçables pour nous et d’autres mieux connus…que le Costa Rica est un pays pauvre mais que grâce à un programme gouvernemental, qui consiste à aider les petits producteurs de café, l’économie se porte un peu mieux…que l’éducation au niveau primaire, secondaire et universitaire est gratuite…que le système de santé est aussi gratuit et qu’il n’y a perception des impôts qu’à partir d’un équivalent de 16 000 USD (sachant que le salaire moyen est d’à peine 500 USD par mois).  Certains auraient intérêt à regarder ce qui se fait ailleurs.  Il se lance par la suite sur la formation de l’Amérique Centrale avec la Pangée, les collisions des plaques tectoniques et tout ce qui va avec… mais notre cerveau n’est plus capable, il nous faut un temps de répit. 

Après un bon repas, typiquement costaricain, nous sommes prêts à recevoir de nouvelles informations.  Notre guide nous apprend que le processus pour atteindre une bonne production de grains de café, doit se faire en plusieurs étapes.  D’abord il laisse croître deux plants de café ensemble pendant trois ans et par la suite ils seront transplantés dans le champs où ils devront croître davantage pendant encore deux ans avant de pouvoir permettre une cueillette.  Par contre, on ramassera pendant quinze ans les précieuses fèves qui seront triées et séchées au soleil.  Au terme de ces quinze ans, on taillera les arbustes à 50 cm du sol, ce qui provoquera chez l’arbuste une nouvelle formation de tiges qui donneront du café pour les vingt-cinq prochaines années.  Après ce temps, les plants seront arrachés et remplacés par deux autres jeunes plants de trois ans, et le cycle recommence.  Quatre-vingt pourcent de la production de café est exporté et torréfié dans les pays importateurs.  

Après cette visite à 1 400 mètres d’altitude, nous reprenons l’autocar pour nous rendre dans une ferme d’orchidées où nous pourrons voir de magnifiques perroquets rouges et bleus.  Malheureusement, à notre arrivée, nous avons eu une petite déception.  Il est vrai qu’il y avait des perroquets mais, ils n’étaient pas en liberté et ça nous avons la même chose à la maison, il s’agit d’aller chez certains animaliers.  Par contre les orchidées valaient le déplacement.  Toutes plus belles les unes que les autres avec leurs couleurs unies, bi et même tricolores.  Des fleurs de velours tantôt blanches, tantôt mauves tendre ou plus intense, ou encore une fleur blanche avec une bordure de couleur tendre.  Elles se ressemblent et pourtant elles sont différentes et nous ne cessons de les admirer.  Demain, la croisière nous amène au Nicaragua.


Nous pourrions vous parler de notre arrêt au Nicaragua mais, vu que nous avions décidé de rester dans la région du port et que ce n’est pas nécessairement la réalité de la vie au Nicaragua, nous préférons nous abstenir d’en parler.  Après une nuit en mer, une surprise, un cadeau nous attendait : le « Guatemala ».  Des gens humbles et simples qui vivent dans un petit pays divisé en 22 départements et où 23 dialectes de la langue des Mayas sont encore parlés.  Ne vous méprenez pas car, la très grande majorité parle trois langues : le dialecte, l’espagnole et l’anglais appris à l’école.  À propos de cet apprentissage, j’ai un fait cocasse à vous raconter.  Nous nous promenions à « Antigua », une magnifique petite ville, perchée à 1400 mètres d’altitude et fondée au XVe siècle qui vit à l’ombre de deux volcans dont, un encore très actif qui d’ailleurs, nous a fait l’honneur de deux explosions pendant notre parcours vers Antigua.  Je disais donc, que nous nous promenions sur des pavés inégaux, donnant un cachet tout spécial, lorsque nous nous sommes fait interpeler par trois jeunes ados.  Les trois portaient comme des « hommes sandwich », des cartons sur lesquels nous pouvions lire, très bien écrit d’ailleurs, des questions que les passants pouvaient leurs poser afin de leur faire pratiquer leur anglais appris à l’école.  Après avoir rempli nos obligations, nous sommes vite sorti du cadre établi pour nous rendre compte que la méthode était très efficace et nous comprenions pourquoi, peu importe l’endroit dans la ville, nous pouvions nous faire comprendre dans la langue de Shakespeare.  De magnifiques bâtiments, trahissant l’âge de la cité, nous racontent une histoire à découvrir.  Quelques paysannes, descendues des montagnes vêtues du costume traditionnel, nous offrent, avec un peu d’insistance, des objets artisanaux de qualité ou des pacotilles selon l’état de votre bourse.  Ces gens sont fiers de ce qu’ils ont et de ce qu’ils sont.  Partout dans la ville, les préparatifs pour Pâques s’installent.  Dans les églises, des personnages grandeur nature de la passion du Christ, sont disposés dans les allées et certaines petites chapelles intérieures sont décorées d’un tapis de fleurs et d’herbes dans un modèle très précis.  Chaque paroissien fera devant sa demeure, une réplique similaire qu’il débutera aux petites heures du matin, la journée de Pâques.  Ici deux faits importantes font partis du quotidien : la religion et la tradition.  Antigua a changé à trois reprises son emplacement parce que des phénomènes tels que des ouragans ou des tremblements de terre avaient décimé la ville.  À la troisième tentative, le gouvernement décida de changer le nom de la ville de « San Juan de Antigua » pour « Antigua » et depuis ce temps il n’y a plus eu de catastrophes.  Les habitants du Guatemala sont un peu superstitieux et c’est pour cette même raison que nous ne voyons pas de chats mais beaucoup de chiens.  Partout on s’est senti en sécurité et la seule menace réelle fut le « Volcán de Fuego y Acatenango ».

mardi 14 mars 2017

Bateau sur l’eau

Nous naviguons depuis hier seize heures et la mer est clémente et nous berce tout doucement, comme si elle voulait que nous revenions la caresser dans un avenir prochain.  Si elle savait que nous nous sommes déjà engagés pour l’an prochain, lorsque nous allons prendre le « Volendam », qui nous amènera de Hong Kong à Tokyo, au Japon en passant par la Chine, la Corée du Sud, les Philippines et Taïwan non nécessairement dans cet ordre.  « General San Martin » au Pérou, est l’endroit le plus au sud de notre voyage.  Il est situé dans une zone désertique et n’ayant aucun attrait, si ce n’est d’utiliser un « shuttle » à $20 (américains) qui nous amènerait près des « resorts » ou l’occasion de prendre des excursions en bateaux rapides pour aller voir les « Gallapagos péruviennes ».  Des « resorts », nous pouvons en voir partout et en ce qui concernent les « Gallapagos péruviennes », nous aimerions plutôt voir les vrais.  Nous sommes donc restés sur le bateau à maugréer contre la chaleur et à plaindre ceux qui sont en enfer.  Ce qui nous surprend, c’est qu’au court des années le « royaume mochica », « l’Empire chimu », les « Incas » et les « Espagnols » se sont obstinés à s’établir ici.  On pourrait se demander la même chose par rapport à Cartier ou Champlain mais, nous croyons qu’ils ont eu plus de jugement en la circonstance.  Nous nous dirigeons vers « Puerto Caldera » au Costa Rica.  Nous serons en mer pour les trois prochains jours, nous permettant ainsi de pouvoir revoir dauphins, baleines et faunes ailées nous offrir leurs chorégraphies improvisées.

Lundi le 13 mars, à 03o 06’ au sud de l’équateur, nous voguons allègrement sous un ciel gris et maussade.  Il pleut et le temps est si gris que nous avons l’impression d’être à l’intérieur d’une boule que l’on agite pour faire apparaître la neige.  Pas de ciel bleue, pas de point d’horizon, que du gris qui nous donne l’impression d’avancer à l’aveuglette ou de faire du surplace.  De l’eau en-dessous et au-dessus, oblige le capitaine à fermer le dôme de la piscine, ce qui a pour effet d’augmenter considérablement l’humidité relative.  Un cadeau pour les personnes ayant des problèmes respiratoires mais, qui cause un certain inconfort pour la majorité des occupants.  C’est curieux comme le seul fait d’avoir fermé le toit nous enveloppe d’un sentiment de captivité.  Ce sentiment augmente lorsque nous apercevons les étalages de produits promotionnels du navire à la portée de toutes les bourses….  Si les dauphins, baleines ou autres spécimens veulent nous divertir, ils devront se rapprochés du navire, tellement la visibilité est restreinte. Ma blonde en profite pour tricoter ses foulards de fantaisie.  Quelques personnes s’arrêtent pour s’enquérir de l’objet en devenir.  C’est une bonne chose car, ça permet à ma blonde de pratiquer son anglais, si seulement il pouvait y avoir des mots pour accompagner les gestes.  Le ciel est de plus en plus bas et enveloppe presque complètement notre vaisseau qui avance à tâtons la nuit, non, le jour.   Quelques voyageurs épars s’engagent dans un échange verbal mais, la majorité se laisse emporter par un imaginaire à travers un livre trop souvent feuilleté ou la tablette multiforme.  La piscine est vide mais, toutes les chaises longues qui la délimitent, sont occupées comme pour faire des pieds de nez au soleil qui ne peut les atteindre.

Après une bonne nuit de sommeil, le beau temps est revenu nous envelopper à nouveau.  Le navire conserve son allure, soit une vitesse de dix-neuf nœuds nautiques.  La mer est calme et nous devrions accoster à six heures demain matin à « Puntarenas » au Costa Rica.  Demain, nous projetons d’aller voir une plantation de café située à 1 375 mètres au-dessus du niveau de la mer, ainsi qu’un magnifique jardin botanique où, paraît-il, de splendides perroquets rouges et bleues se déplacent en liberté.  Nous avons longuement hésité entre la plantation de café et le volcan « Poás ».  Par contre, ce dernier se retrouve à 2 700 mètres d’altitude soit presque le double de notre choix.  C’est beau d’avoir la tête dans les nuages mais nous aimons bien avoir les deux pieds sur terre aussi.  J’essayerai, après huit heures de route et de visite, de vous décrire le mieux possible notre journée dans les montagnes du Costa Rica.


P.S.  Ce dernier message est pour Normand.  La réponse est oui pour la question de Nicole….

samedi 11 mars 2017

Enfin au Pérou…



Nous sommes arrivés vers sept heures, ce matin, à « Salaverry » au Pérou.  Pour notre entrée, au Pérou, nous avons choisi de prendre une excursion proposée par le « Maasdam » compte-tenu des distances à parcourir pour visiter les sites historiques et des avertissements répétés au sujet de la sécurité locale.  Nous partons à neuf heures pour visiter « Chan Chan » une cité pré-incas, voir les « caballitos de totora » petits bateaux de roseau et le temple du dragon, qui faisait partie de la cité Chan Chan.  Notre première surprise à la sortie du navire fut le paysage.  On s’imagine le Pérou avec des « alpagas » accompagnés de Péruviens aux chapeaux ronds entourés d’une luxuriante végétation.  Eh bien, j’ai des petites surprises pour vous : la végétation est brune et en devenir car nous sommes dans une zone désertique.  Des montagnes de sable et de gravelas sont les toiles de fond de notre environnement.  Nous dévalons, au deuxième étage d’un autocar, les rues étroites qui nous amènent à notre premier point d’intérêt.  Tout au long, les détritus délimitent la route de chaque côté de la chaussée.  C’est comme s’il y avait une grève des éboueurs et que le conflit perdure depuis des mois.  Des bâtiments habités mais, inachevés pour réduire le montant des taxes, se dressent de part et d’autre.    Ici comme à bien des endroits, c’est la loi du plus gros qui prédomine.  Nous sommes dans un gros autocar donc, nous avons priorité partout.  J’entends déjà des mauvaises langues discourir sur les raisons qui déterminent quel type d’autocar ils ont été obligé d’utiliser pour la circonstance.  Je ne répondrai pas à ces affirmations gratuites et sans fondement.  Nous croisons de temps en temps des camions qui ont des carrosseries de dentelle n’étant d’aucun secours lors des intempéries et transportant une charge démesurée qui fait vaciller les roues de façon inquiétante.  Dans notre tête, on essaie de comprendre les règles de conduite.  Le plus gros fait la loi mais le petit se faufile, donnant des frissons à ma blonde, accompagnés d’une onomatopée qui intensifie presque le risque pris par le petit.  Ce qui est fascinant c’est que, peu importe où vous vous trouvez à une intersection, ou autre, si vous voulez tourner d’un côté ou de l’autre, vous le faites en ne vous préoccupant de personne et ça fonctionne toujours.  Tantôt, une moto modifiée permettant aux passagers assis côte-à-côte et recouvert contre les intempéries, se faufile sans crier gare.  L’avertisseur sonore n’est pas une option mais une nécessité car, les Péruviens l’utilisent aux feux de signalisation lorsque le départ n’est pas assez rapide, pour dépasser par la gauche ou par la droite et pour signaler aux piétons de presser le pas lorsqu’ils traversent une artère.  Mais pour nous, nous laissons toute la latitude à notre chauffeur qui, croyons-nous, connaît toutes les règles.

Après quarante-cinq minutes et 12 km de route, nous arrivons à « Huanchaco » où se trouve la station balnéaire de « Trujillo ».  C’est à cet endroit que nous pouvons admirer les « caballitos de totoras ».  Ces petites embarcations fragiles faites en roseau et utilisés par les pêcheurs, sont semblables à ceux du lac Titicaca.  C’est avec le même type de roseau que le « Kontiki » fut construit dans la tentative d’explication du déplacement des civilisations pré-incas.  Après un test de flottabilité sur la terre ferme par ma blonde, nous reprenons la route pour nous diriger vers un lieu du patrimoine culturel de l’humanité inscrit par l’UNESCO dans les années 80 : « Chan Chan ».  C’est une cité de terre qui était construite en « adobe » (brique fait d’un mélange d’argile et de paille séchée au soleil).  Cette cité avait une superficie de plus de 14 kilomètres carrés et contenait pas moins de 28 palais.  C’était au temps de « l’Empire Chimu » qui régna du IXe au XVe siècle.  Déjà à cette époque, ils avaient remarqué l’effet des courants « El nino et El nina ».  Ils utilisèrent ces données au niveau de l’agriculture, de la pêche et pour prédire les phénomènes météorologiques.  De grands efforts sont faits, aujourd’hui, pour restaurer le site que la pluie érode de plus en plus.  C’était une civilisation où le sacrifice humain était pratique courante.  Les garçons de neuf et dix ans ainsi que les ados de douze et treize ans, (mais jamais le premier né), étaient retenus pour le sacrifice car on considérait qu’à cet âge ils représentaient la pureté.  À la suite de cette visite, nous nous déplaçons vers « le Temple du Dragon », qui faisait partie du même complexe.  La même technologie de fabrication et avec toujours la même particularité d’une seule ouverture pour y pénétrer.  Le soleil est à son plus haut point et nous percevons l’ombre que sous nos pas.  Demain, nous projetons d’aller voir les fontaines en lumière à « Lima », point d’intérêt important de notre voyage.

Mercredi le 8 mars, nous accostons à « Callao » qui est le port de mer près de Lima.  Le port de mer de Callao est le plus gros de toute l’Amérique centrale et du sud du côté Pacifique.  Nous décidons de prendre le « shuttle » offert par le port, pour nous rendre jusqu’à « San Miguel », qui se trouve à mi-chemin entre le port et Lima.  Il n’y a que 7 km à faire mais, on prendra 45 minutes pour s’y rendre, à cause de la densité de la circulation.  Nous reprenons le service de retour plus rapidement que prévu car il n’y a aucun attrait touristique si ce ne sont des centres d’achat.  Ce n’est pas grave car, ce soir nous allons voir de fontaines illuminées suivi d’un spectacle avec ces fontaines.  Le crépuscule s’avance et nous donne le signal pour le départ de notre prochaine activité.  Nous parcourons les 13 km en un peu plus d’une heure quinze minutes pour découvrir Lima la nuit.  Une ville complètement différente de San Miguel, avec ses monuments, son architecture très bien conservée et son animation.  Heureusement demain, nous pourrons venir la parcourir et se baigner de ses attraits.  Pour le moment, nous poursuivons notre parcours jusqu’au parc où se situe le spectacle des fontaines.  C’est un ancien terrain militaire abandonné que les autorités municipales ont décidé de transformer.  Il y a treize fontaines différentes.  Certaines ayant un attrait pour le plaisir des yeux et des grands, d’autres pour le plaisir des enfants. Nous déambulons, la nuit, aux caprices des méandres « bituminés » et découvrons l’aspect magique du moment.  La féérie des couleurs nous plonge presque dans un imaginaire de « Walt Disney ».  Nous arrivons juste à temps pour le spectacle, où une brume projetée sert d’écran à la projection digne de « Robert Lepage ».  Une projection qui tantôt, cède la place à des jets de différentes formes, forces, couleurs et accompagnées d’une pièce musicale tout à fait appropriée.  Nous sommes hypnotisés par ce spectacle jusqu’à la fin.  Nous retournons à l’autocar en faisant le parcours inverse comme pour mieux imprimer ces images dans notre mémoire.  Après une bonne nuit de repos, nous sommes d’attaque pour affronter le centre historique de Lima.  La seule constance qui reste immuable est le temps nécessaire pour se rendre dans la grande ville, par la circulation automobile.  On nous annonce un beau 19o C pour la journée.  Nous découvrons une ville différente de la veille, une ville qui s’éveille tranquillement, une ville où les gens se dirigent vers un point précis : le travail.  Rapidement nous nous rendons compte que la température ne sera pas aussi clémente que prévue.  Il fait déjà 25o C et il n’est que neuf heures trente.  Nous dévalons les rues, le nez en l’air, admirant ces balcons de bois comme une excroissance au bâtiment.  L’architecture européenne, autre qu’espagnole (car après la libération il ne voulait rien pouvant provenir de l’Espagne), est très présente et très bien conservée comme pour montrer qu’ils étaient capables de vivre sans le colonisateur.

Ajouter une légende
Après avoir parcouru les rues au gré de l’histoire, nous revenons à la « Plaza de Armas » où se situent la mairie, l’édifice parlementaire et la maison du président.  Nous nous dirigeons vers le parlement, où à chaque jour à la même heure, il y a un changement de garde avec tout le décorum que ça nécessite.  D’abord, un spectacle de qualité offert par la fanfare militaire.  Des cuivres, des clarinettes, des percussions et autres supportés par des militaires arborant une tunique blanche, un pantalon rouge, botte de cuir au genou et un casque en métal où on peut se mirer, le tout sous un soleil de plomb.  C’est sous une température de 30o C que nous constatons ce que veut dire la « vérité alternative américaine ».  Nous supportons la chaleur en signe de respect et comme pour encourager les militaires qui nous divertissent à ne pas lâcher.  Je crois qu’ils n’avaient pas tellement le choix mais nous, nous voulions les encourager.  Après le spectacle, la cérémonie du changement de garde se lance avec tout le protocole exigé.  Tout ce spectacle nous est offert au travers d’un grillage qui nous rappelle que nous sommes chanceux de vivre dans un pays de liberté et d’ouverture.  Nous revenons à notre point de départ et demain nous nous dirigerons vers le point le plus au sud de notre parcours.


Bonne fête à Jean Poulin qui est à l’aube de ses 80 printemps.

lundi 6 mars 2017

Toute une journée…


La journée à la ville de « Panama » a commencé sur les chapeaux de roues.  Quelques jours auparavant, les responsables, pour une raison que nous ignorons toujours, ont changé les heures de rencontre et de départ des différents groupes.  Nous savions que la température pour cette période à Panama avoisinerait les 30o C.  Alors, retarder le départ, ne serait-ce que d’une heure, peut avoir des effets non désirés.  Donc, nous nous présentons à l’heure dite pour le rendez-vous sans nous douter des changements à venir.  Nous sommes surpris de voir tant de gens.  La salle était comble.  Certains passagers qui avaient pris des tours qui, normalement, devaient partir tôt le matin, étaient toujours sur place.  Qu’à cela ne tienne, toute chose étant indépendante l’une de l’autre, nous croyions que notre départ et son heure seraient quand même respectés et imminents.  Et bien non, ce n’était pas le cas et voilà que la valse des excuses commence.  D’abord faut dire, pour vous mettre dans le contexte, que la réglementation du navire n’autorise que l’utilisation de quatre « tenders » pour le transfert vers la terre ferme.  Une première explication s’élance par la bouche d’un responsable des excursions en ces termes : « Toutes nos excuses pour le désagrément mais, il y a eu une urgence médicale qui a causé un retard de trente minutes et vous savez que les urgences médicales sont une priorité pour nous et encore toutes nos excuses ».  Sur ces belles paroles, aucun groupe n’est identifié pour aller prendre ledit tender.  Un malheur n’arrive jamais seul, comme disait ma mère, le même porte-parole se présente à nouveau pour nous annoncer une autre bonne explication.  Il parait que les autorités portuaires sont arrivées trente minutes plus tard que prévu, occasionnant par le fait même, un autre délai.  Bon, espérons que maintenant tout est corrigé et que le débarquement pourra reprendre son élan!  Nous vivions tous d’espoir lorsque le capitaine en personne s’avance, micro en main, ce n’est jamais bon signe lorsque le patron lui-même se déplace : « Mesdames et messieurs, (c’est le capitaine qui parle en anglais mais je vais le traduire pour vous), nous nous excusons mais nous avons un problème.  Un des tenders que nous utilisions s’est brisé, ce qui occasionnera un peu de retard ».  Un peu plus ou un peu moins ainsi va la vie.  J’espère que vous avez un peu de compassion pour nous qui nous retrouvons malgré nous, dans la misère totale (tout dépendant de l’endroit où nous nous trouvons, le jugement peut varier).

Nous partons donc deux heures plus tard que prévu.  Un petit deux heures qui nous amène au temps le plus chaud de la journée.  Nous avions, dans un précédent voyage, débarqué à Panama du côté atlantique.  Maintenant nous sommes sur le versant pacifique du canal.  Une ville pleine d’histoire qui a su conserver certains vestiges d’une colonisation passée.  Des ruines éparses d’une cathédrale construite en 1671, une école des « frères des écoles chrétiennes » et plusieurs autres bâtiments évoquant un passé révolu.  Tout autour du site, une ville moderne et en pleine évolution.  Levant les yeux vers la mer, nous apercevons une multitude de navires attendant la permission de d’utiliser le canal.  Nous poursuivons notre parcours dans le vieux « Panama » pour nous baigner d’une architecture espagnole omniprésente.  La chaleur est de plus en plus présente et pesante.  Ce n’est vraiment pas une température pour les Nord-américains que nous sommes (je devrais peut-être dire les Nord-canadiens, par les temps qui courent).  Au fil du temps, nous trouvons les explications de la guide, de plus en plus longues, surtout lorsqu’il n’y a pas d’intermédiaire entre nous et l’astre du jour.  Plus le temps avance, plus le pas devient lourd.  Au tournant d’une rue, se dresse une magnifique église dédiée à « St-François d’Assise ».  La guide nous invite à pénétrer et à admirer le magnifique chœur se dressant devant nous.  Heureusement cette fresque était accompagnée de son air climatisé tant désiré.  Pas le temps de s’acclimater, la guide est repartie et s’enfonce à nouveau dans la fournaise panaméenne.  Nous nous déplaçons dans les rues de la ville avec ses trottoirs si étroits qu’ils ne permettent que la file indienne.  Nous avançons au gré de l’ombre qui peu à peu devient presque aussi lourd.  Le Seigneur
est bon car, dans notre marche forcée, nous aboutissons dans un petit marché local qui doit rester dans l’ombre….  Après l’achat d’un « panama » qui me sied à merveille (selon les propos élogieux de mon entourage), nous apercevons au loin, telle une oasis dans le désert, notre autocar qui doit nous ramener au navire.  Nous fabulons un peu : « Est-ce un mirage pour nous torturer davantage…? »  Plus nous nous rapprochons et plus la fatigue fait place à une légèreté insoupçonnée qui nous donne des ailes.  Nous parcourons le chemin de retour sous des airs de « Frère Jacques » et Alouette gentille alouette » que tout le monde entonne en guise de remerciement du moment présent.  Après demain, nous serons en Équateur.


Si un jour vous nous demandez à quels endroits autres que Québec aimerions-nous vivre?  …La réponse ne sera sûrement pas en Équateur.  Il y a ici une chaleur torride et une humidité hors du commun, toute l’année.  On ne peut pas espérer une amélioration avec la saison des pluies car, en plus de l’eau qui vous tombe sur la tête, il fait toujours aussi chaud.  Nous sommes dimanche le 5 mars et, le dimanche à « Manta » tout est fermé.  Nous faisons, quand même, un tour dans la ville tout en cherchant une connexion internet.  Personne ne parle anglais et il devient de plus en plus difficile d’obtenir des renseignements.  C’est comme si personne ne voulait ou ne pouvait accéder à notre demande.  Après quelques tentatives, nous rebroussons chemin sans manquer, toutefois, de faire un tour dans le petit marché d’artisanat de la place.  Qui dit artisanat, dit achat.  Après quelques achats souvenirs nous retournons au bateau.  Vraiment trop chaud!

samedi 4 mars 2017

Vers Panama…

Après « Cabo San Lucas », nous continuons de longer la côte mexicaine pour atteindre une autre station balnéaire : « Huatulco ».  Par contre, cette fois-ci, à quelques kilomètres de la plage, il y a un petit village qui semble contenir un peu plus d’intérêts. En effet, après un parcours de trois longs kilomètres car, les kilomètres sont toujours plus longs lorsqu’il fait chaud, que lorsqu’il fait moins vingt (faites-en l’expérience et vous verrez).   Nous arrivons à la Plaza, destination première que nous nous étions donnée.  Quatre lettres attirent surtout notre attention, quatre lettres qui nous permettront de communiquer avec le reste du monde à la condition de consommer sur place.  Donc, nous nous plions aux exigences et nous commandons deux « pepsi » sans glace, dans la bouteille pour trois dollars américains.  Disons que nous ne voulions pas renouveler l’expérience de l’an passé sur le confinement en cabine pour avoir imiter ce que fait la mer deux fois par jour.  Merde, mon ordi ne capte pas le « WiFi » du resto.  Après quelques tentatives infructueuses, votre humble serviteur en prend son partie et aspire quelques gorgées de pepsi mais non sans quelques tentatives supplémentaires, tout-à-coup que….  Mais non il n’y a rien à faire et je me dis que je vais me réessayer sur le navire et que j’aurai probablement plus de chance.  Nous reprenons la route et chemin faisant, nous apercevons une église qui nous rappelle les films de « Sergio Leone ».  Cette dernière nous attire et nous présente son intérieur sans prétention.  La simplicité est de mise avec une voûte peinte à la main dans un style naïf avec des personnages qui ne ressemblent en rien aux statues traditionnelles environnantes.  Une simplicité qui force à tout laisser tomber pour être dans le moment présent.



Je vous avais dit que je me reprendrais, pour la connexion internet sur le navire, et que, probablement j’aurais plus de chance; et bien voilà c’est fait.  Je me retrouve, par contre, dans l’obligation de répondre à certaines questions ou remarques relativement désobligeantes à l’égard du port altier de ma personne.  Voilà, les sceptiques seront confondus dus dus dus et, si pour vous ce n’est pas suffisant, tant pis car je préfère le jugement de ma blonde aux quelques ragots venant de je ne sais où.  Une autre demande est : « Est-ce qu’il y a, comme sur les « cahiers de la bonne chanson », une hirondelle au côté du papillon? »  Je dois avouer que je n’ai pas souvenance de cette référence mais, devrions-nous exiger un référendum pour réhabiliter ce cahier comme pilier de notre identité culturelle?  Je vous laisse répondre à ça car, je ne veux surtout pas initier un débat qui créera de nouvelles dissensions au sein de la population.  Laissons de côté notre « courrier du lecteur » pour le moment et revenons à l’escale suivante.

Après Huatulco, le capitaine s’est dirigé vers « Puerto Chiapas », toujours en territoire
mexicain.  Puerto Chiapas est un grand producteur de fruits tels que la banane (pour Chiquita), la mangue « atulfo ».  On y retrouve aussi le « chias » d’où le nom de la ville « Chiapas » ainsi qu’une production importante de café et de cacao.  Pour notre part, nous avons choisi d’aller voir des mangroves.  Une grande partie de la côte mexicaine est protégée des ouragans ou autres phénomènes météorologiques par cette beauté de la nature.  En plus de voguer au fil des méandres d’un canal dont les racines aériennes de la mangrove qui vous encadrent, nous avons pu observer, la diversité des êtres vivants.  De temps en temps, on remarque deux petites boules blanches qui avancent à la surface de l’eau.  Lorsqu’on porte attention, nous remarquons que ces petites sphères sont en réalité les globes oculaires d’un petit poisson qui semble surveiller ce qui se passe à l’extérieur.  Voilà un phénomène un peu inusité que notre guide ne tarde pas à nous expliquer.  Ce petit poisson est la proie favorite de l’aigrette bleue, de l’aigrette blanche et d’un grand héron.  On comprend plus facilement le comportement qui n’est en réalité qu’un moyen de prévoir d’où peut venir l’attaque.  Notre guide, tout en nous donnant les spécificités de la mangrove, scrute les environs pour nous faire remarquer, à travers l’enchevêtrement de racines, la présence d’un « martin pêcheur » d’à peine dix centimètres de haut ou d’un aigle noir au travers les feuilles au faîte d’un arbre.  Tout en faisant ces observations, il nous apprend qu’il y a trois types de mangrove : la mangrove rouge, noire et blanche sont les trois espèces qui peuplent le littoral mexicain.  Saviez-vous que la mangrove transforme l’eau de mer en eau douce et que dépendant de l’espèce, la proportion d’oxygène produite peut varier.  Deux heures et trente minutes de recherche, d’observation, de chaleur et d’humidité écrasantes se termineront bientôt car nous retournons à notre point de départ.
 
À partir de demain nous serons deux jours en mer mais, lorsque vous lirez ceci les deux jours seront dans la catégorie de l’histoire du passé.


P.S.  Avez-vous remarqué que j’ai fait attention de ne pas écrire les degrés de chaleur afin d’éviter certaines frustrations.  J’aime mieux parler de température différente de Québec.