samedi 11 mars 2017

Enfin au Pérou…



Nous sommes arrivés vers sept heures, ce matin, à « Salaverry » au Pérou.  Pour notre entrée, au Pérou, nous avons choisi de prendre une excursion proposée par le « Maasdam » compte-tenu des distances à parcourir pour visiter les sites historiques et des avertissements répétés au sujet de la sécurité locale.  Nous partons à neuf heures pour visiter « Chan Chan » une cité pré-incas, voir les « caballitos de totora » petits bateaux de roseau et le temple du dragon, qui faisait partie de la cité Chan Chan.  Notre première surprise à la sortie du navire fut le paysage.  On s’imagine le Pérou avec des « alpagas » accompagnés de Péruviens aux chapeaux ronds entourés d’une luxuriante végétation.  Eh bien, j’ai des petites surprises pour vous : la végétation est brune et en devenir car nous sommes dans une zone désertique.  Des montagnes de sable et de gravelas sont les toiles de fond de notre environnement.  Nous dévalons, au deuxième étage d’un autocar, les rues étroites qui nous amènent à notre premier point d’intérêt.  Tout au long, les détritus délimitent la route de chaque côté de la chaussée.  C’est comme s’il y avait une grève des éboueurs et que le conflit perdure depuis des mois.  Des bâtiments habités mais, inachevés pour réduire le montant des taxes, se dressent de part et d’autre.    Ici comme à bien des endroits, c’est la loi du plus gros qui prédomine.  Nous sommes dans un gros autocar donc, nous avons priorité partout.  J’entends déjà des mauvaises langues discourir sur les raisons qui déterminent quel type d’autocar ils ont été obligé d’utiliser pour la circonstance.  Je ne répondrai pas à ces affirmations gratuites et sans fondement.  Nous croisons de temps en temps des camions qui ont des carrosseries de dentelle n’étant d’aucun secours lors des intempéries et transportant une charge démesurée qui fait vaciller les roues de façon inquiétante.  Dans notre tête, on essaie de comprendre les règles de conduite.  Le plus gros fait la loi mais le petit se faufile, donnant des frissons à ma blonde, accompagnés d’une onomatopée qui intensifie presque le risque pris par le petit.  Ce qui est fascinant c’est que, peu importe où vous vous trouvez à une intersection, ou autre, si vous voulez tourner d’un côté ou de l’autre, vous le faites en ne vous préoccupant de personne et ça fonctionne toujours.  Tantôt, une moto modifiée permettant aux passagers assis côte-à-côte et recouvert contre les intempéries, se faufile sans crier gare.  L’avertisseur sonore n’est pas une option mais une nécessité car, les Péruviens l’utilisent aux feux de signalisation lorsque le départ n’est pas assez rapide, pour dépasser par la gauche ou par la droite et pour signaler aux piétons de presser le pas lorsqu’ils traversent une artère.  Mais pour nous, nous laissons toute la latitude à notre chauffeur qui, croyons-nous, connaît toutes les règles.

Après quarante-cinq minutes et 12 km de route, nous arrivons à « Huanchaco » où se trouve la station balnéaire de « Trujillo ».  C’est à cet endroit que nous pouvons admirer les « caballitos de totoras ».  Ces petites embarcations fragiles faites en roseau et utilisés par les pêcheurs, sont semblables à ceux du lac Titicaca.  C’est avec le même type de roseau que le « Kontiki » fut construit dans la tentative d’explication du déplacement des civilisations pré-incas.  Après un test de flottabilité sur la terre ferme par ma blonde, nous reprenons la route pour nous diriger vers un lieu du patrimoine culturel de l’humanité inscrit par l’UNESCO dans les années 80 : « Chan Chan ».  C’est une cité de terre qui était construite en « adobe » (brique fait d’un mélange d’argile et de paille séchée au soleil).  Cette cité avait une superficie de plus de 14 kilomètres carrés et contenait pas moins de 28 palais.  C’était au temps de « l’Empire Chimu » qui régna du IXe au XVe siècle.  Déjà à cette époque, ils avaient remarqué l’effet des courants « El nino et El nina ».  Ils utilisèrent ces données au niveau de l’agriculture, de la pêche et pour prédire les phénomènes météorologiques.  De grands efforts sont faits, aujourd’hui, pour restaurer le site que la pluie érode de plus en plus.  C’était une civilisation où le sacrifice humain était pratique courante.  Les garçons de neuf et dix ans ainsi que les ados de douze et treize ans, (mais jamais le premier né), étaient retenus pour le sacrifice car on considérait qu’à cet âge ils représentaient la pureté.  À la suite de cette visite, nous nous déplaçons vers « le Temple du Dragon », qui faisait partie du même complexe.  La même technologie de fabrication et avec toujours la même particularité d’une seule ouverture pour y pénétrer.  Le soleil est à son plus haut point et nous percevons l’ombre que sous nos pas.  Demain, nous projetons d’aller voir les fontaines en lumière à « Lima », point d’intérêt important de notre voyage.

Mercredi le 8 mars, nous accostons à « Callao » qui est le port de mer près de Lima.  Le port de mer de Callao est le plus gros de toute l’Amérique centrale et du sud du côté Pacifique.  Nous décidons de prendre le « shuttle » offert par le port, pour nous rendre jusqu’à « San Miguel », qui se trouve à mi-chemin entre le port et Lima.  Il n’y a que 7 km à faire mais, on prendra 45 minutes pour s’y rendre, à cause de la densité de la circulation.  Nous reprenons le service de retour plus rapidement que prévu car il n’y a aucun attrait touristique si ce ne sont des centres d’achat.  Ce n’est pas grave car, ce soir nous allons voir de fontaines illuminées suivi d’un spectacle avec ces fontaines.  Le crépuscule s’avance et nous donne le signal pour le départ de notre prochaine activité.  Nous parcourons les 13 km en un peu plus d’une heure quinze minutes pour découvrir Lima la nuit.  Une ville complètement différente de San Miguel, avec ses monuments, son architecture très bien conservée et son animation.  Heureusement demain, nous pourrons venir la parcourir et se baigner de ses attraits.  Pour le moment, nous poursuivons notre parcours jusqu’au parc où se situe le spectacle des fontaines.  C’est un ancien terrain militaire abandonné que les autorités municipales ont décidé de transformer.  Il y a treize fontaines différentes.  Certaines ayant un attrait pour le plaisir des yeux et des grands, d’autres pour le plaisir des enfants. Nous déambulons, la nuit, aux caprices des méandres « bituminés » et découvrons l’aspect magique du moment.  La féérie des couleurs nous plonge presque dans un imaginaire de « Walt Disney ».  Nous arrivons juste à temps pour le spectacle, où une brume projetée sert d’écran à la projection digne de « Robert Lepage ».  Une projection qui tantôt, cède la place à des jets de différentes formes, forces, couleurs et accompagnées d’une pièce musicale tout à fait appropriée.  Nous sommes hypnotisés par ce spectacle jusqu’à la fin.  Nous retournons à l’autocar en faisant le parcours inverse comme pour mieux imprimer ces images dans notre mémoire.  Après une bonne nuit de repos, nous sommes d’attaque pour affronter le centre historique de Lima.  La seule constance qui reste immuable est le temps nécessaire pour se rendre dans la grande ville, par la circulation automobile.  On nous annonce un beau 19o C pour la journée.  Nous découvrons une ville différente de la veille, une ville qui s’éveille tranquillement, une ville où les gens se dirigent vers un point précis : le travail.  Rapidement nous nous rendons compte que la température ne sera pas aussi clémente que prévue.  Il fait déjà 25o C et il n’est que neuf heures trente.  Nous dévalons les rues, le nez en l’air, admirant ces balcons de bois comme une excroissance au bâtiment.  L’architecture européenne, autre qu’espagnole (car après la libération il ne voulait rien pouvant provenir de l’Espagne), est très présente et très bien conservée comme pour montrer qu’ils étaient capables de vivre sans le colonisateur.

Ajouter une légende
Après avoir parcouru les rues au gré de l’histoire, nous revenons à la « Plaza de Armas » où se situent la mairie, l’édifice parlementaire et la maison du président.  Nous nous dirigeons vers le parlement, où à chaque jour à la même heure, il y a un changement de garde avec tout le décorum que ça nécessite.  D’abord, un spectacle de qualité offert par la fanfare militaire.  Des cuivres, des clarinettes, des percussions et autres supportés par des militaires arborant une tunique blanche, un pantalon rouge, botte de cuir au genou et un casque en métal où on peut se mirer, le tout sous un soleil de plomb.  C’est sous une température de 30o C que nous constatons ce que veut dire la « vérité alternative américaine ».  Nous supportons la chaleur en signe de respect et comme pour encourager les militaires qui nous divertissent à ne pas lâcher.  Je crois qu’ils n’avaient pas tellement le choix mais nous, nous voulions les encourager.  Après le spectacle, la cérémonie du changement de garde se lance avec tout le protocole exigé.  Tout ce spectacle nous est offert au travers d’un grillage qui nous rappelle que nous sommes chanceux de vivre dans un pays de liberté et d’ouverture.  Nous revenons à notre point de départ et demain nous nous dirigerons vers le point le plus au sud de notre parcours.


Bonne fête à Jean Poulin qui est à l’aube de ses 80 printemps.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire