Nous
sommes arrivés vers sept heures, ce matin, à « Salaverry » au
Pérou. Pour notre entrée, au Pérou, nous
avons choisi de prendre une excursion proposée par le « Maasdam »
compte-tenu des distances à parcourir pour visiter les sites historiques et des
avertissements répétés au sujet de la sécurité locale. Nous partons à neuf heures pour visiter
« Chan Chan » une cité pré-incas, voir les « caballitos de
totora » petits bateaux de roseau et le temple du dragon, qui faisait
partie de la cité Chan Chan. Notre
première surprise à la sortie du navire fut le paysage. On s’imagine le Pérou avec des
« alpagas » accompagnés de Péruviens aux chapeaux ronds entourés
d’une luxuriante végétation. Eh bien,
j’ai des petites surprises pour vous : la végétation est brune et en
devenir car nous sommes dans une zone désertique. Des montagnes de sable et de gravelas sont
les toiles de fond de notre environnement.
Nous dévalons, au deuxième étage d’un autocar, les rues étroites qui
nous amènent à notre premier point d’intérêt.
Tout au long, les détritus délimitent la route de chaque côté de la
chaussée. C’est comme s’il y avait une
grève des éboueurs et que le conflit perdure depuis des mois. Des bâtiments habités mais, inachevés pour
réduire le montant des taxes, se dressent de part et d’autre. Ici comme à bien des endroits, c’est la loi
du plus gros qui prédomine. Nous sommes dans
un gros autocar donc, nous avons priorité partout. J’entends déjà des mauvaises langues
discourir sur les raisons qui déterminent quel type d’autocar ils ont été
obligé d’utiliser pour la circonstance.
Je ne répondrai pas à ces affirmations gratuites et sans fondement. Nous croisons de temps en temps des camions
qui ont des carrosseries de dentelle n’étant d’aucun secours lors des
intempéries et transportant une charge démesurée qui fait vaciller les roues de
façon inquiétante. Dans notre tête, on
essaie de comprendre les règles de conduite.
Le plus gros fait la loi mais le petit se faufile, donnant des frissons
à ma blonde, accompagnés d’une onomatopée qui intensifie presque le risque pris
par le petit. Ce qui est fascinant c’est
que, peu importe où vous vous trouvez à une intersection, ou autre, si vous
voulez tourner d’un côté ou de l’autre, vous le faites en ne vous préoccupant
de personne et ça fonctionne toujours. Tantôt,
une moto modifiée permettant aux passagers assis côte-à-côte et recouvert
contre les intempéries, se faufile sans crier gare. L’avertisseur sonore n’est pas une option
mais une nécessité car, les Péruviens l’utilisent aux feux de signalisation
lorsque le départ n’est pas assez rapide, pour dépasser par la gauche ou par la
droite et pour signaler aux piétons de presser le pas lorsqu’ils traversent une
artère. Mais pour nous, nous laissons
toute la latitude à notre chauffeur qui, croyons-nous, connaît toutes les
règles.
Après
quarante-cinq minutes et 12 km de route, nous arrivons à
« Huanchaco » où se trouve la station balnéaire de
« Trujillo ». C’est à cet
endroit que nous pouvons admirer les « caballitos de totoras ». Ces petites embarcations fragiles faites en
roseau et utilisés par les pêcheurs, sont semblables à ceux du lac
Titicaca. C’est avec le même type de
roseau que le « Kontiki » fut construit dans la tentative
d’explication du déplacement des civilisations pré-incas. Après un test de flottabilité sur la terre
ferme par ma blonde, nous reprenons la route pour nous diriger vers un lieu du
patrimoine culturel de l’humanité inscrit par l’UNESCO dans les années 80 :
« Chan Chan ». C’est une cité
de terre qui était construite en « adobe » (brique fait d’un mélange
d’argile et de paille séchée au soleil).
Cette cité avait une superficie de plus de 14 kilomètres carrés et
contenait pas moins de 28 palais.
C’était au temps de « l’Empire Chimu » qui régna du IXe au
XVe siècle. Déjà à cette
époque, ils avaient remarqué l’effet des courants « El nino et El
nina ». Ils utilisèrent ces données
au niveau de l’agriculture, de la pêche et pour prédire les phénomènes
météorologiques. De grands efforts sont
faits, aujourd’hui, pour restaurer le site que la pluie érode de plus en
plus. C’était une civilisation où le
sacrifice humain était pratique courante.
Les garçons de neuf et dix ans ainsi que les ados de douze et treize
ans, (mais jamais le premier né), étaient retenus pour le sacrifice car on
considérait qu’à cet âge ils représentaient la pureté. À la suite de cette visite, nous nous
déplaçons vers « le Temple du Dragon », qui faisait partie du même
complexe. La même technologie de
fabrication et avec toujours la même particularité d’une seule ouverture pour y
pénétrer. Le soleil est à son plus haut
point et nous percevons l’ombre que sous nos pas. Demain, nous projetons d’aller voir les
fontaines en lumière à « Lima », point d’intérêt important de notre
voyage.
Mercredi
le 8 mars, nous accostons à « Callao » qui est le port de mer près de
Lima. Le port de mer de Callao est le
plus gros de toute l’Amérique centrale et du sud du côté Pacifique. Nous décidons de prendre le « shuttle »
offert par le port, pour nous rendre jusqu’à « San Miguel », qui se
trouve à mi-chemin entre le port et Lima.
Il n’y a que 7 km à faire mais, on prendra 45 minutes pour s’y rendre, à
cause de la densité de la circulation.
Nous reprenons le service de retour plus rapidement que prévu car il n’y
a aucun attrait touristique si ce ne sont des centres d’achat. Ce n’est pas grave car, ce soir nous allons
voir de fontaines illuminées suivi d’un spectacle avec ces fontaines. Le crépuscule s’avance et nous donne le
signal pour le départ de notre prochaine activité. Nous parcourons les 13 km en un peu plus
d’une heure quinze minutes pour découvrir Lima la nuit. Une ville complètement différente de San
Miguel, avec ses monuments, son architecture très bien conservée et son animation. Heureusement demain, nous pourrons venir la
parcourir et se baigner de ses attraits.
Pour le moment, nous poursuivons notre parcours jusqu’au parc où se
situe le spectacle des fontaines. C’est
un ancien terrain militaire abandonné que les autorités municipales ont décidé
de transformer. Il y a treize fontaines
différentes. Certaines ayant un attrait
pour le plaisir des yeux et des grands, d’autres pour le plaisir des enfants.
Nous déambulons, la nuit, aux caprices des méandres « bituminés » et
découvrons l’aspect magique du moment.
La féérie des couleurs nous plonge presque dans un imaginaire de « Walt
Disney ». Nous arrivons juste à
temps pour le spectacle, où une brume projetée sert d’écran à la projection
digne de « Robert Lepage ».
Une projection qui tantôt, cède la place à des jets de différentes
formes, forces, couleurs et accompagnées d’une pièce musicale tout à fait
appropriée. Nous sommes hypnotisés par
ce spectacle jusqu’à la fin. Nous
retournons à l’autocar en faisant le parcours inverse comme pour mieux imprimer
ces images dans notre mémoire. Après une
bonne nuit de repos, nous sommes d’attaque pour affronter le centre historique
de Lima. La seule constance qui reste
immuable est le temps nécessaire pour se rendre dans la grande ville, par la
circulation automobile. On nous annonce
un beau 19o C pour la journée.
Nous découvrons une ville différente de la veille, une ville qui
s’éveille tranquillement, une ville où les gens se dirigent vers un point
précis : le travail. Rapidement
nous nous rendons compte que la température ne sera pas aussi clémente que
prévue. Il fait déjà 25o C et
il n’est que neuf heures trente. Nous
dévalons les rues, le nez en l’air, admirant ces balcons de bois comme une
excroissance au bâtiment. L’architecture
européenne, autre qu’espagnole (car après la libération il ne voulait rien
pouvant provenir de l’Espagne), est très présente et très bien conservée comme
pour montrer qu’ils étaient capables de vivre sans le colonisateur.
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Après
avoir parcouru les rues au gré de l’histoire, nous revenons à la « Plaza
de Armas » où se situent la mairie, l’édifice parlementaire et la maison
du président. Nous nous dirigeons vers
le parlement, où à chaque jour à la même heure, il y a un changement de garde
avec tout le décorum que ça nécessite.
D’abord, un spectacle de qualité offert par la fanfare militaire. Des cuivres, des clarinettes, des percussions
et autres supportés par des militaires arborant une tunique blanche, un
pantalon rouge, botte de cuir au genou et un casque en métal où on peut se
mirer, le tout sous un soleil de plomb.
C’est sous une température de 30o C que nous constatons ce
que veut dire la « vérité alternative américaine ». Nous supportons la chaleur en signe de
respect et comme pour encourager les militaires qui nous divertissent à ne pas
lâcher. Je crois qu’ils n’avaient pas
tellement le choix mais nous, nous voulions les encourager. Après le spectacle, la cérémonie du
changement de garde se lance avec tout le protocole exigé. Tout ce spectacle nous est offert au travers
d’un grillage qui nous rappelle que nous sommes chanceux de vivre dans un pays
de liberté et d’ouverture. Nous revenons
à notre point de départ et demain nous nous dirigerons vers le point le plus au
sud de notre parcours.
Bonne
fête à Jean Poulin qui est à l’aube de ses 80 printemps.
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