La
journée à la ville de « Panama » a commencé sur les chapeaux de
roues. Quelques jours auparavant, les
responsables, pour une raison que nous ignorons toujours, ont changé les heures
de rencontre et de départ des différents groupes. Nous savions que la température pour cette
période à Panama avoisinerait les 30o C. Alors, retarder le départ, ne serait-ce que
d’une heure, peut avoir des effets non désirés.
Donc, nous nous présentons à l’heure dite pour le rendez-vous sans nous
douter des changements à venir. Nous
sommes surpris de voir tant de gens. La
salle était comble. Certains passagers
qui avaient pris des tours qui, normalement, devaient partir tôt le matin, étaient
toujours sur place. Qu’à cela ne tienne,
toute chose étant indépendante l’une de l’autre, nous croyions que notre départ
et son heure seraient quand même respectés et imminents. Et bien non, ce n’était pas le cas et voilà
que la valse des excuses commence.
D’abord faut dire, pour vous mettre dans le contexte, que la réglementation du navire n’autorise que l’utilisation de quatre
« tenders » pour le transfert vers la terre ferme. Une première explication s’élance par la
bouche d’un responsable des excursions en ces termes : « Toutes
nos excuses pour le désagrément mais, il y a eu une urgence médicale qui a
causé un retard de trente minutes et vous savez que les urgences médicales sont
une priorité pour nous et encore toutes nos excuses ». Sur ces belles paroles, aucun groupe n’est
identifié pour aller prendre ledit tender.
Un malheur n’arrive jamais seul, comme disait ma mère, le même
porte-parole se présente à nouveau pour nous annoncer une autre bonne
explication. Il parait que les autorités
portuaires sont arrivées trente minutes plus tard que prévu, occasionnant par
le fait même, un autre délai. Bon,
espérons que maintenant tout est corrigé et que le débarquement pourra
reprendre son élan! Nous vivions tous
d’espoir lorsque le capitaine en personne s’avance, micro en main, ce n’est
jamais bon signe lorsque le patron lui-même se déplace : « Mesdames
et messieurs, (c’est le capitaine qui parle en anglais mais je vais le traduire
pour vous), nous nous excusons mais nous avons un problème. Un des tenders que nous utilisions s’est
brisé, ce qui occasionnera un peu de retard ». Un peu plus ou un peu moins ainsi va la vie. J’espère que vous avez un peu de compassion
pour nous qui nous retrouvons malgré nous, dans la misère totale (tout
dépendant de l’endroit où nous nous trouvons, le jugement peut varier).
Nous
partons donc deux heures plus tard que prévu.
Un petit deux heures qui nous amène au temps le plus chaud de la
journée. Nous avions, dans un précédent
voyage, débarqué à Panama du côté atlantique.
Maintenant nous sommes sur le versant pacifique du canal. Une ville pleine d’histoire qui a su
conserver certains vestiges d’une colonisation passée. Des ruines éparses d’une cathédrale construite
en 1671, une école des « frères des écoles chrétiennes » et plusieurs
autres bâtiments évoquant un passé révolu.
Tout autour du site, une ville moderne et en pleine évolution. Levant les yeux vers la mer, nous apercevons
une multitude de navires attendant la permission de d’utiliser le canal. Nous poursuivons notre parcours dans le vieux
« Panama » pour nous baigner d’une architecture espagnole
omniprésente. La chaleur est de plus en
plus présente et pesante. Ce n’est
vraiment pas une température pour les Nord-américains que nous sommes (je
devrais peut-être dire les Nord-canadiens, par les temps qui courent). Au fil du temps, nous trouvons les
explications de la guide, de plus en plus longues, surtout lorsqu’il n’y a pas
d’intermédiaire entre nous et l’astre du jour.
Plus le temps avance, plus le pas devient lourd. Au tournant d’une rue, se dresse une
magnifique église dédiée à « St-François d’Assise ». La guide nous invite à pénétrer et à admirer
le magnifique chœur se dressant devant nous.
Heureusement cette fresque était accompagnée de son air climatisé tant
désiré. Pas le temps de s’acclimater, la
guide est repartie et s’enfonce à nouveau dans la fournaise panaméenne. Nous nous déplaçons dans les rues de la ville
avec ses trottoirs si étroits qu’ils ne permettent que la file indienne. Nous avançons au gré de l’ombre qui peu à peu
devient presque aussi lourd. Le Seigneur
est bon car, dans notre marche forcée, nous aboutissons dans un petit marché
local qui doit rester dans l’ombre….
Après l’achat d’un « panama » qui me sied à merveille (selon
les propos élogieux de mon entourage), nous apercevons au loin, telle une oasis
dans le désert, notre autocar qui doit nous ramener au navire. Nous fabulons un peu : « Est-ce un
mirage pour nous torturer davantage…? »
Plus nous nous rapprochons et plus la fatigue fait place à une légèreté
insoupçonnée qui nous donne des ailes. Nous
parcourons le chemin de retour sous des airs de « Frère Jacques » et
Alouette gentille alouette » que tout le monde entonne en guise de
remerciement du moment présent. Après
demain, nous serons en Équateur.
Si
un jour vous nous demandez à quels endroits autres que Québec aimerions-nous
vivre? …La réponse ne sera sûrement pas
en Équateur. Il y a ici une chaleur
torride et une humidité hors du commun, toute l’année. On ne peut pas espérer une amélioration avec
la saison des pluies car, en plus de l’eau qui vous tombe sur la tête, il fait
toujours aussi chaud. Nous sommes
dimanche le 5 mars et, le dimanche à « Manta » tout est fermé. Nous faisons, quand même, un tour dans la
ville tout en cherchant une connexion internet.
Personne ne parle anglais et il devient de plus en plus difficile
d’obtenir des renseignements. C’est
comme si personne ne voulait ou ne pouvait accéder à notre demande. Après quelques tentatives, nous rebroussons
chemin sans manquer, toutefois, de faire un tour dans le petit marché
d’artisanat de la place. Qui dit
artisanat, dit achat. Après quelques
achats souvenirs nous retournons au bateau.
Vraiment trop chaud!
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