Pour arriver jusqu’à Shangaï, le
« Volendam » a dû emprunter le fleuve « Yangtze » jusqu’à
la rivière « Huangpu ». Le
navire emprunte cette rivière qu’il sillonne jusqu’à Shangaï. Nous avons accosté à 23h15 mais, le capitaine
a dû se passer de nos bons services car nous, nous étions dans les bras de Morphée
depuis quelques heures déjà. Au réveil,
nous avons réalisé à quel point nous avions de la chance de nous retrouver sur
ce navire pour cette croisière. L’an
prochain, Holland America fera la même croisière, mais utilisera un autre
navire avec un tirant d’eau plus important ce qui le limitera sur les cours
d’eau qu’il peut emprunter. Donc,
puisque nous sommes à bord du Volendam, nous avons pu accoster presqu’au
centre-ville. Nous sommes face à la
« Perle d’Orient » et aux édifices des différentes institutions
financières qui veulent, tous et chacun, en mettre plein la vue. Étant déjà venu, il y a plusieurs années, je
n’en croyais pas mes yeux, tellement les changements sont importants et
éléphantesques, je doutais même d’être arrivé à bon port. Pour dissiper tout doute, nous nous dirigeons
vers l’extérieur pour prendre la navette, sans oublier auparavant de nous
soumettre aux exigences douanières, en rencontrant en personne les officiers en
devoir. Après avoir satisfait aux
différentes exigences officielles, nous embarquons dans la navette qui nous
amène près de la réputée promenade « The Bund ». Magnifique terrasse qui longe la rivière
Huangpu et qui est élégamment aménagée.
Ce qui nous étonne, c’est le nombre de Chinois qui foulent cette même
terrasse. Il est vrai que la ville
compte vingt-trois millions d’habitants et il est possible qu’ils ne puissent
pas tous travailler en même temps, ce qui expliquerait ce phénomène. Tout en longeant la rivière, je me rends
compte que certains souvenirs refont surface petit à petit car, de vieux
bâtiments coloniaux ont résistés aux changements. Ceci m’a redonné espoir de pouvoir montrer à
ma blonde ce qui m’avait fait aimer cette ville. Après un certain temps, nous décidons de
traverser le boulevard et de suivre une vague intuition qui m’incitait à la
suivre. Et voilà, la vieille
architecture chinoise si chère à mon cœur se redéployait devant moi, avec ses
toits recourbés pour obliger les mauvais esprits à retourner d’où ils venaient,
ses allées étroites avec ses boutiques et restaurants rapides qui aboutissent
sur une grande place d’un autre monde.
Au détour d’un passage étroit, « La Maison de Thé » déploie
tous ses charmes d’antan. Vestige d’une
colonisation antérieure et lieu de rassemblement par la suite, ce bijou est
resté intemporel. Je retrouve enfin le
« Shangaï » que je connaissais.
Nous aurons tout le temps de refaire connaissance car nous restons à
Shangaï pour trois jours.
Le lendemain, nous décidons
d’aller du côté opposé de la vieille ville et pour y arriver, nous
devons
traverser la rivière Huangpu.
Nous
n’irons pas à la nage car, l’eau est un peu trop dense et la circulation est
infernale, peu importe l’heure de la journée.
Nous allons utiliser la voie souterraine.
Dans tout le modernisme de cette ville, les
autorités ont eu l’ingénieuse idée de construire un tunnel dans lequel, de
petits wagons vitrés glissent lentement à travers un spectacle « son et
lumière ».
Cent yuans (20$) plus
loin et le sourire aux lèvres, nous empruntons un impressionnant escalier
roulant qui nous fait voir la lumière au bout du tunnel.
Nous nous retrouvons sur une autre promenade
avec tout autour un aménagement floral qui modifie considérablement l’aspect de
ce que nous avions vu de l’autre rive.
Il
est vrai qu’il y a une harmonie dans la recherche d’esthétique entre
l’environnement et les immeubles.
Ici,
les architectes ont démontré une imagination fertile, lors de l’élaboration des
différentes structures.
Ils ont su jouer
avec les formes, les matériaux et l’originalité qui sont encore plus éclatants
le soir, avec des néons en mouvement.
C’est dans ce même quartier que nous retrouvons un centre commercial
n’abritant que des Gucci, Cartier, Vutton, Céline et j’en passe.
Chaque vitrine n’exposait que quelques
articles très épars dont les prix sont, encore à ce jour, inconnus.
Nous revenons à l’extérieur et nous décidons
de protester, retournant à notre point de départ, en utilisant un autre
traversier pour la modique somme de deux yuans.
Nous essayons de nous perdre dans une foule qui nous ignore, nous
bouscule et nous signale que nous ne sommes pas nécessairement les
bienvenus.
Nous n’y pouvons rien car la
Chine c’est aussi ça.
Nous ne nous laissons pas
intimider pour autant et le lendemain, nous décidons de visiter une autre
partie de la ville. Nous montons dans un
de ces autobus à deux étages qui nous offrent des arrêts fréquents sur un
parcours aux attraits touristiques intéressants. De plus, nous avions, dans le prix du billet,
des écouteurs qui, normalement, nous permettaient d’obtenir des informations
touristiques dans la langue de notre choix.
Nous devons dire que l’expérience n’a pas été concluante sur le premier
« bus » car, un « bug » informatique s’entêtait à nous
émettre inlassablement le même morceau musical.
Nous avertissons le conducteur de cette anomalie et la réponse de ce
dernier fut : « Changer d’autobus! ». Ce que nous fîmes car nous étions rendus à
notre première destination. Le reste de
la journée se déroula comme prévu et nous avons pu voir un autre côté plus
positif de Shangaï. Après avoir arpenté
de long en large : l’édifice des premières rencontres du parti communiste,
la place du peuple, le musée d’art contemporain, le Yuyuan garden et « Nanjing »
la vieille rue piétonne de Shangaï, nous retournons sur le navire et attendant
le départ prévu pour 23h00. Nous
voyagerons donc de nuit pour le retour sur la rivière.
Un réveil surprenant nous
attend. Nous syntonisons le canal
« 40 » sur le téléviseur de la cabine afin de prendre les
informations sur la température extérieure, la vitesse et la direction du
navire. Eh bien, croyez-le ou non, nous
n’avons pas bougé d’un centimètre. Nous
ne comprenons plus rien. Le navire
a-t-il une avarie ou sont-ce (les canons) les autorités locales qui nous
empêchent de partir? Nous avons attendu
que les nouvelles officielles viennent de la personne la plus importante sur le
navire, c’est-à-dire le « Capitaine ». Ce dernier nous annonce que nous sommes
dépendants des marées et qu’une épaisse brume réduit la visibilité. De plus, la circulation sur la rivière étant
très importante, il a donc décidé de retarder le départ pour notre plus grande
sécurité. Disons que nous sommes
d’accord avec lui et attendrons qu’il en décide autrement.