Déjà deux jours que nous
foulons le sol du Japon et nous sommes enchantés. Ici le respect de tout et de tous est de mise. Personne ne traverse les rues ailleurs qu’aux
intersections et de plus, ils attendent tous patiemment d’y être
autorisés. Les automobilistes sont tout
aussi avenant et sans aucune marque d’impatience. Le respect et la discipline sont de rigueur. Nous nous sentons comme chez-nous mais nous
sommes ailleurs…. Les Japonais entament
déjà les préparatifs pour la fête de Pâques.
Les jardiniers municipaux s’affairent à remplir les plates-bandes de
fleurs et de couleurs, tandis que le citadin achète le nécessaire, pour faire
de même à la maison. Les tulipes déjà à
pleine maturité, délimitent les espaces et au détour d’une allée, nous avons
l’impression de pénétrer dans une carte postale. C’est à Fukuoka et à Nagasaki que les
cerisiers s’exhibent le plus en déployant tous leurs pétales au grand
jour. Deux villes semblables dans leur
propreté, leur sécurité, leur gentillesse et tellement différentes dans leur
histoire. Fukuoka, ne nous brusque pas
et nous permet de goûter pleinement l’environnement d’un parc où nous pouvons
nous mêler aux gens qui magasinent fleurs et brocante dans un aménagement de
kiosques temporaires. Nous vivons parmi
les gens de la place et malgré notre apparence, nous passons presque inaperçus
à moins d’échanger un sourire timide avec un enfant qui permet
d’accrocher un
sourire au visage du parent. Plus loin,
nous nous retrouvons à un emplacement mythique de Fukuoka, soit « Canal
City Hakata ». Un large centre
d’achat de près de deux millions de pieds carrés où nous trouvons des centaines
de boutiques de tout genre et plein de petits restaurants dont nous avons dû
tester l’un deux. Encore une fois, nous
avons été chanceux de rencontrer une serveuse qui a acceptée de suivre notre
index sur le menu proposé. La demoiselle
connaissait très bien les signes de la main car nous avons exactement eu ce que
nous avions désiré recevoir. Bell avait
bien raison en disant « faites marcher vos doigts, vous irez
loin… ».
D’autre part, Nagasaki, endroit
de mise en scène de la célèbre opéra « Madame Butterfly » de Puccini,
a été aussi le théâtre d’un événement plus tragique le 9 août 1945 à
11h02. C’est à ce moment qu’explosa la
deuxième bombe atomique larguée par les Américains sur le Japon. Le « Nagasaki Peace Park » a été
érigé en souvenir de ce terrible moment.
Un parc où des artistes, de partout à travers le monde, ont créé des
œuvres pour que nous nous souvenions des victimes et que nous poursuivions
notre quête vers la paix. Au bout de ces
allées, nous arrivons à l’épicentre de l’explosion représenté par une modeste
colonne de marbre noir. Le plus
saisissant, c’est le musée dévoilant toute l’atrocité et tous les ravages
qu’une telle explosion a pu commettre. Des
bouteilles de verre fondus par la chaleur, des cadavres d’enfants et d’adultes
dans une expression de frayeur, calcinés, le métal tordu et les édifices
anéantis par le souffle de la bombe, sont les acteurs de ce musée. Lorsque nous voyons ces atrocités et les
séquelles d’un tel acte, nous ne comprenons pas comment un être humain pourrait
réutiliser une telle abomination. Je ne
vous laisserai pas sur cette triste note car, nous avons, à l’autre bout de la
ville, visité un magnifique parc. Le
« Glover Garden » construit en flanc de montagne et qui était
l’emplacement de la maison d’un riche marchant écossais « Thomas Blake
Glover ». C’est la plus vieille
maison de « style western » au Japon, datant de 1863. Il nous faut plus d’une heure trente pour
parcourir ce magnifique jardin. Demain
nous nous dirigeons vers Shangai.
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