dimanche 23 octobre 2022

En route pour....

 

Vous vous rappelez de notre dernière visite à Honolulu, où nous nous sommes dit que nous aurions probablement mieux à voir sur la prochaine île.  C’est avec l’esprit plein d’espoir et le cœur ouvert à de nouvelles découvertes que nous débarquons à « Nawiliwili, Kauai ».  Il y a un transport qui est fourni pour sortir du port mais, il nous amène, quelle surprise, près d’un petit centre commercial.  Nous nous dirigeons à l’opposé (ce que n’aurait jamais fait notre amie Louise) pour voir ce que la place a à nous offrir.  Chemin faisant, nous longeons une magnifique plage de sable blanc, une noix de coco qui nous indique le temps qu’il fait, une mer émeraude et juste assez de vague pour y prendre plaisir.  Une plage ne vient jamais seule (comme dit le proverbe) et celle-ci n’y fait pas exception.  Elle arbore à sa tête un complexe hôtelier qui commence à vieillir et pourtant, demande toujours sa part d’héritage.  Nous continuons la recherche de nos « nouvelles découvertes » et nous dépassons par le fait même le fameux complexe.  Nous nous rendons vite compte que c’est la montagne qui s’offre à nous.  Nous sommes ouverts certes mais, pas tant que ça finalement.  Nous retournons au bateau en passant devant les magasins sans fléchir et décidons de revenir par nos propres moyens.  Je ne veux pas me plaindre mais, la chaleur insiste pour prendre toute la place et devenir de plus en plus accablante.  Un peu déçus de notre visite ou plutôt de ce que nous espérions voir.  Rendus à la cabine, nous parcourons la documentation à notre disposition pour trouver ce que peut nous offrir la prochaine île.

 

Après une nuit de navigation tranquille, le Zuiderdam accoste à « Kahului, Maui » tôt le matin.  Le temps que les autorités locales fassent leur inspection de routine nous, nous prenons notre petit déjeuner tout en cherchant du coin de l’œil la ville ou le village.  Peine perdue, nous sommes en plein milieu de nulle part, plus précisément dans un port industriel dans lequel nous ne voyons que du transbordement de « containers par-dessus containers ».  Pas de shuttle mais un couloir de plus de huit cents mètres à parcourir avant la sortie.  Nous nous serions crus dans un couloir de prison.  Un long parcours d’à peine trois mètres de large bordé par une clôture « frost » haute de trois mètres se terminant en fils barbelés afin de s’assurer de n’avoir aucun débordement.  Huit cents mètres de méandres et de bitume, jonché par-ci par-là de bouteilles vides et de petites conserves de nourriture pour chat (nous avons vu les chats aussi…), nous amène à la sortie officielle du port.  Nous demandons conseil au gardien pour connaître la direction la plus intéressant.  Il nous répond :

 

- À gauche il n’y a rien et à droite aussi.

 

Nous décidons d’aller voir le rien à gauche et nous verrons par la suite.  Juste au bout du « à gauche » il y a une pharmacie.  Nous sommes heureux car depuis des jours et des jours (enfin ceux où nous étions à terre) nous la recherchions pour raison personnelle.  Les achats terminés nous consultons une application sur la tablette qui nous indiquerait les endroits à visiter.  Il y a une église mais, comme toutes les églises elle était fermée la semaine, et un parc près de la mer.  Nous nous dirigeons donc vers le parc qui, sur l’application, nous apparait plus intéressant.  Nous déambulons à travers les stationnements d’automobiles pour prendre un raccourci et accéder à l’emplacement convoité.  Un parc de 7 500 mètres carrés envahi par une école de pirogues hawaïennes occupant plus de la moitié de l’espace.  En fait, je crois qu’ils lui ont donné le nom de parc à un moment donné et que par la suite ils ont oublié son existence.  Nous profitons un court moment, en signe de respect, de la quiétude qu’il veut bien nous offrir avant de retourner dans le fameux couloir.  Adrienne me dit que les gens vont croire que nous ne faisons pas un beau voyage à voir ce que j’écris.  Je veux rassurer tout le monde que tout va bien et que la pandémie est responsable des changements de ports.  Demain nous serons à « Kona, Hawaï » comme la voiture (la mienne est électrique).

 

Nous sommes tout excités car, quelques jours auparavant nous avions fait des réservations pour une sortie en sous-marin spécialement aménagé pour les touristes en quête d’une exploration des fonds marins.  Il descendra à plus de cent pieds (excusé la mesure impériale, c’est le système d’ici).  Nous devons prendre un « tender » pour atteindre la terre ferme et par la suite un autre bateau qui nous amènera au sous-marin.  Autrement dit, nous allons faire le transfert en mer.  Ce vaisseau est plutôt petit et il réussira à ingurgiter plus de 50 personnes à son bord par une ouverture à peine plus grande qu’un hublot et une échelle à la verticale.  C’est lorsque nous sommes à l’intérieur que nous constatons l’étroitesse du cylindre rendant la proximité à son paroxysme.  Une banquette centrale sculptée de part et d’autre de vingt-quatre formes de siège du primaire pour rentabiliser l’occupation.  Nous avions à peine assez d’espace pour avoir les pieds droits devant soi.  Les hublots, à hauteur des yeux, nous donnent un avant-goût de la sensation que nous pourrons ressentir.  Le sous-marin n’arrête pas d’avaler hommes, femmes de tout gabarit et de toute condition.  Trop c’est trop.  Plus le temps avance et plus l’espace s’estompe et j’ai le sentiment d’être de plus en plus privé de ma part d’oxygène.  Tout-à-coup ma poitrine se resserre, mon souffle devient de plus en plus court et la vision de me retrouver dans quelques instants avec une masse impressionnante d’eau au-dessus de la tête ont raison de moi.  Je n’en peux plus, il faut que je sorte absolument et aucun gourou ne pourra me convaincre de rester sur mon banc scolaire.  Le capitaine remonte, ouvre l’écoutille et me libère.  Quelle joie de me retrouver sur la navette et d’attendre que l’opération sous-marinière se complète et me ramène ma blonde.  Je viens de découvrir que j’ai un petit problème de claustrophobie qui s’était déjà manifesté d’ailleurs il y a quelques années dans une grotte au Luxembourg.  Le reste du groupe remonte après quarante minutes et un parcours de vingt mille lieues sous les mers.  Je suis rassuré de voir mon monde de retour m’expliquant leur aventure que je n’envie aucunement.  De retour à terre, nous visitons le petit village qui est commercial, certes, mais de loin le plus intéressant depuis plusieurs jours.  Nous partons pour quatre jours en mer afin d’atteindre « Samoa » et pendant ce parcours, nous traverserons la ligne du temps.  Ce qui veut dire qu’avant de traverser cette ligne, nous sommes dimanche le 16 octobre et de l’autre côté nous serons mardi le 18 octobre.  C’est pété!  Comme dirait un de mes amis géographe.

1 commentaire:

  1. Sachez que j'ai bien accepté votre clin d'oeil sympathique (je vous trouve pas mal comiques malgré que, quand j'y repense....hummm🤔...On pourra en reparler. (😉). À +

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