lundi 3 octobre 2022

La saga

 

Le jour fatidique est arrivé.  J’ai dû m’abstenir de faire les valises afin de conserver mon couple et de retrouver les différents articles emballés au départ de Québec.  J’en profite donc, pour régler la chambre et ainsi faire ma part avant le départ de l’hôtel.  Nous avons dû, pour nous rendre au port de Vancouver, utiliser deux taxis (pas Adrienne et moi mais les deux couples).  C’est ici que la saga commence.  Les bagages sortis, le taxi payé, nous nous dirigeons vers la seule porte grande ouverte.  Tout à coup, apparaît un petit homme enveloppé dans un survêtement fluorescent qui lève les mains en l’air et nous arrête.  Recouvert du précieux masque, il nous demande dans un anglais à l’accent indonésien, où nous allons?  Il est vrai que ce n’était pas évident avec nos deux grosses valises, le sac à dos et la valise de jour. 

- Nous venons pour l’embarquement avec Holland America, lui dis-je.

- Quoi? (il ne comprend pas plus notre accent que nous le sien).

Après quelques échanges, on finit par comprendre que nous devons aller passer le test antigénique à un autre endroit avant de pouvoir continuer car, nous ne pourrons pas faire la croisière si le test est positif.  Alors, je demande :

- Oui, mais où pouvons-nous laisser nos bagages avant d’aller plus loin?

- Non, non, non vous allez avec vos bagages là-bas (en tout cas c’est comme ça qu’il semblait nous parler).

- Ce n’est pas possible, dis-je, en montrant une affiche derrière lui où on pouvait lire : « baggage dop’off ».

Impossible de passer outre sa directive car le « survêtement fluo » lui donnait tellement de pouvoir que nous n’avons pu faire autrement que de trimbaler toutes nos valises jusqu’à l’endroit désigné pour le test soit, à quelques centaines de mètres de là.  Nous passons le test haut la main et nous repartons avec nos bagages en sens inverse pour enfin, laisser d’autres personnes pestiférer contre ces placards ambulants.  Une fois le lestage effectué, nous nous dirigeons vers le navire sans saluer en passant le monsieur fluo.  Maintenant tout va bien aller pensions-nous car, nous avons pris la précaution de faire l’enregistrement préalablement à Québec.  Parfois nous avons beaucoup d’attente et très peu se réalisent.  Nous passons au travers un terreau fertile qui aurait donné matière, pour les complotistes, à chialer et faire la fête.  Nous nous présentons devant la table d’accueil pour déposer les preuves que nous venions d’acquérir, répondre aux questions comme si nous devions avoir une intervention chirurgicale et montrer nos preuves de vaccination les plus récentes.  Par la suite, nous devons nous soumettre à une reconnaissance faciale et remontrer la preuve du test antigénique.  Voilà c’est terminé et nous pouvons monter à bord, croyons-nous.  Mais non, un préposé nous amène dans une grande salle d’attente comme pour faire baisser notre taux d’excitation avant de franchir la porte du nirvana.  La patience porte ses fruits car un préposé de « Holland America » nous fait traverser le portail menant au navire, rangée par rangée, à la file indienne et nous indique que nous devons porter le masque en tout temps (d’ailleurs il est obligatoire sur le navire pour tous les déplacements).  Et dire que certains croient encore qu’il y eu trop de mesure à Québec (LIBARTÉ).

Nous voilà enfin rendus à notre cabine sans nos valises qui n’arriveront que dans quelques heures.  Nous en profitons pour faire le tour du propriétaire (nous ne sommes pas les vrais propriétaires du navire, mais…) et s’acclimater avec les lieux.  Déjà presque deux heures d’écoulées et nous décidons de repartir à la recherche de notre cabine en espérant retrouver nos complices de voyage.  En ouvrant la porte nous les apercevons là, étendues sur le lit inertes attendant que nous nous occupions d’elles, ce que s’empresse de faire ma blonde dans un soupir de soulagement.  Demain, nous serons en mer.

 


Le « Zuiderdam » nous amène, comme prévu, à San Francisco ville mythique avec ses rues étroites, son « Golden Gate », son « Cable car », sa célèbre prison « d’Alcatraz » et ses images de poursuite dans bien des films.  Pour moi il y avait deux incontournables que nous devions faire dans le temps qui nous était départi, soit : la visite du « Fisherman’s wharf » et le Cable car.  Le Fisherman’s wharf est un ensemble de restaurants, de quais où se prélassent des « lions de mer », des prestations de prédicateurs de tout genre, des bars et des touristes.  Nous passons plus rapidement car, la plupart de ces attractions ouvriront plus tard.  Nous continuons plus loin et nous apercevons à travers la brume une structure qui nous rappelle le Golden Gate.  Chemin faisant nous remarquons la station de départ du Cable car.  Vous pensez bien que nous n’avons pas hésité une seule seconde à faire une entorse à l’itinéraire prévu.  Laissez- moi vous décrire l’appareil.  Un wagon comme nous pouvons voir dans les westerns des années trente, sans moteur, des sièges en bois et deux opérateurs capables de contrôler la bête. Il nous en coûtera 32$US pour faire un aller-retour mémorable.  Il faut quatre hommes pour amener l’engin jusqu’au quai d’embarquement car souvenez-vous qu’il n’y a pas de moteur.  Trente individus prennent place avant de permettre la mise en marche.  Tout d’un coup, dans un certain fracas, le tout se met en mouvement.  Le
dénivelé est très impressionnant et nous grimpons, lentement au départ comme pour nous habituer au glissement des passagers vers le bas ce qui demande un effort considérable pour garder sa place.  Un opérateur tire et délaisse de grandes tiges (comme dans les camions des années 60) afin de contrôler le freinage nécessaire aux feux de signalisation.  Mais, inévitablement, nous atteignons le sommet et tout ce qui monte doit redescendre comme disait un grand sage chinois, nous commençons donc une descente tout aussi mémorable et cette fois il faut deux opérateurs pour freiner l’ensemble de l’œuvre.  Rendus à destination nous en avons profité pour visiter un peu et assister à une manifestation en appui à l’Iranienne tuée pour un voile non conforme.  Nous reprenons notre moyen de transport pour revenir sur nos pas.  Cette fois-ci, j’ai dû faire une partie du trajet debout, accroché à deux sangles de cuir qui permettait d’immobiliser les deux bras mais pas le reste du corps et je vous laisse imaginer les déplacements imprévisibles et gênants.  Nous ne regrettons en rien cette expérience particulière.  Un autre rêve réalisé.  Demain nous nous dirigeons vers San Diego.

Bonne fête à mon ami Hugo et notre bonne amie Sandrine.

2 commentaires:

  1. Allô les amis grands voyageurs....C'est encore une fois et toujours un immense plaisir de lire ces anecdotes ...Merci++++ Bonne route! Amusez-vous , soyez heureux! À bientôt! 😘🙋‍♀️🛳🥂

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  2. Vogue vogue..........Vos récits de voyage sont toujours intéressants même quand je lis vos différentes aventures..........

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