Aujourd’hui, le Maasdam
fait un arrêt à « Salvador da Bahia ». Connue pendant plusieurs années sous le
pseudonyme de « Bahia » dont le nom complet est « São Salvador
da Baía de Todos os Santos » cette ville unique est une des plus vieilles
du Brésil. Elle nous offre un regard
historique avec son architecture coloniale assez bien conservée. Le bémol provient du fait que la plupart des
bâtiments, à l’origine, étaient peints à l’extérieur donnant une apparence
unique pour les yeux mais, avec le temps, Dame Nature effectua sur l’ensemble
un travail dévastateur sur l’effet recherché. L’application de nouvelles couleurs pastelles
sur plusieurs édifices a permis d’avoir un nouveau regard donnant à
l’organisation internationale UNESCO le pouvoir de considérer ce site comme
« Joyau du Patrimoine Mondial ».
D’ailleurs l’intérieur s’étant très bien conservé, nous permet de faire
un retour dans le temps et de nous imaginer l’élaboration de ces chefs-d’œuvre
du XVIIe et XVIIIe
siècles. Plus de trois cent
soixante-cinq cathédrales et églises ont vu le jour pendant cette même
période. Deux de ces dernières ont
retenu notre attention soient : la « Cathédrale Basilique des Jésuites »
et « l’Église Notre-Dame-du-Rosaire-des-Noirs »; la première par sa
richesse car elle est pourvue de décoration en or et de tuiles peintes à la
main en plus d’être le plus grand
séminaire en dehors de Rome et la plus vieille structure du Brésil encore
intacte. La seconde, par son histoire
car les Africains, qui étaient des esclaves, n’avaient pas le droit d’entrer dans les
églises du Salvador pendant la période coloniale. Ils ont donc construit sur la place
« Largo da Pelourinho » une église pour eux et à leur image avec la
particularité, comme un pied de nez à l’autorité, que tous les saints avaient
la peau noir sauf Jésus.
« Salvador da
Bahia » possède une certaine similitude avec la ville de Québec pour sa
haute et sa basse ville. Une ville en
deux hauteurs, où la partie historique se situe surtout sur les paliers
surmontant la mer, une ville qui nous oblige à un effort physique assez
appréciable pour nous laisser découvrir ses beautés et ses recoins, une ville
qui se refait une beauté mais sans…« les détours routiers ». Des kilomètres et des kilomètres de route en
pavés d’une inégalité empêchant tous parents avec poussette, de s’y engager. Ces aspérités rendent aussi la marche plus
difficile surtout sous un soleil de plomb auquel il nous est presqu’impossible
de nous dérober. Ces rues au style
ancien côtoient des trottoirs si étroits que seule Adrienne peut y marcher
aisément (pour moi je le pourrais si je marchais comme un crabe). Je suis, quand même, impressionné par le
travail qui a été effectué sur ce pic rocheux pour obtenir des voies
relativement carrossables. Souvent c’est
le génie humain qui est mis de l’avant mais, ici c’est le travail à la sueur de
plus d’un front et de contraintes qu’il faut souligner.
Après plusieurs heures
de déambulation de bas en haut, de marches escaladées et non moins difficiles
dans la descente due à la hauteur entre chacune souvent hors norme, nous
décidons de visiter une autre église. Et
si plutôt nous allions nous recueillir à l’abri du soleil autour d’une bonne
bière. Aussitôt dit, aussitôt fait et
nous voilà assis sur des chaises de métal attendant qu’on vienne prendre notre
commande. Nous attendons suffisamment
longtemps pour nous demander si nous avions toujours besoin d’étancher une soif
disparue étant à l’abri de l’astre solaire accompagnés d’une douce brise qui
vient assécher notre peau y laissant la fleur de sel apparente. Mais non, pris au piège la serveuse est là
agitant le stylo nerveusement attendant notre choix. Pas facile lorsque ce n’est pas votre langue
et quand plus elle se fourvoie dans l’élaboration de sa commande, mais les
jambes et les doigts sont de toutes les langues si on sait s’en servir
correctement. Je me lève et dérobe d’une
main, sous les yeux ahuris du voisin, sa bouteille de bière et annonçant, de l’autre
main, la quantité convoitée. Deux bières
sont attendues et je vois d’ici, certains doutant de ma capacité d’ingurgiter
un tel liquide sachant qu’ici le format régulier est six cents
millilitres. Je rassure tout le monde
car, ces deux bouteilles ne sont pas pour deux personnes mais deux couples
(mauvaises langues). La « Skol »
siroté nous a permis avec sa douce amertume, d’apprécier ce moment de détente
et nous permet un retour en cadence ralentie vers le navire. Ce soir, Salvador da Bahia vient nous voir et
nous offrir une partie de son folklore en chants et en danses nous permettant
une transition plus douce vers notre prochaine destination.
Notre départ est prévu après
le spectacle soit 23h30, pour « Fortaleza ».
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