lundi 18 février 2013

Salvador...


Aujourd’hui, le Maasdam fait un arrêt à « Salvador da Bahia ».  Connue pendant plusieurs années sous le pseudonyme de « Bahia » dont le nom complet est « São Salvador da Baía de Todos os Santos » cette ville unique est une des plus vieilles du Brésil.  Elle nous offre un regard historique avec son architecture coloniale assez bien conservée.  Le bémol provient du fait que la plupart des bâtiments, à l’origine, étaient peints à l’extérieur donnant une apparence unique pour les yeux mais, avec le temps, Dame Nature effectua sur l’ensemble un travail dévastateur sur l’effet recherché.  L’application de nouvelles couleurs pastelles sur plusieurs édifices a permis d’avoir un nouveau regard donnant à l’organisation internationale UNESCO le pouvoir de considérer ce site comme « Joyau du Patrimoine Mondial ».  D’ailleurs l’intérieur s’étant très bien conservé, nous permet de faire un retour dans le temps et de nous imaginer l’élaboration de ces chefs-d’œuvre du XVIIe et  XVIIIe siècles.  Plus de trois cent soixante-cinq cathédrales et églises ont vu le jour pendant cette même période.  Deux de ces dernières ont retenu notre attention soient : la « Cathédrale Basilique des Jésuites » et « l’Église Notre-Dame-du-Rosaire-des-Noirs »; la première par sa richesse car elle est pourvue de décoration en or et de tuiles peintes à la main en plus d’être  le plus grand séminaire en dehors de Rome et la plus vieille structure du Brésil encore intacte.  La seconde, par son histoire car les Africains, qui étaient des esclaves,  n’avaient pas le droit d’entrer dans les églises du Salvador pendant la période coloniale.  Ils ont donc construit sur la place « Largo da Pelourinho » une église pour eux et à leur image avec la particularité, comme un pied de nez à l’autorité, que tous les saints avaient la peau noir sauf Jésus.
 
« Salvador da Bahia » possède une certaine similitude avec la ville de Québec pour sa haute et sa basse ville.  Une ville en deux hauteurs, où la partie historique se situe surtout sur les paliers surmontant la mer, une ville qui nous oblige à un effort physique assez appréciable pour nous laisser découvrir ses beautés et ses recoins, une ville qui se refait une beauté mais sans…« les détours routiers ».  Des kilomètres et des kilomètres de route en pavés d’une inégalité empêchant tous parents avec poussette, de s’y engager.  Ces aspérités rendent aussi la marche plus difficile surtout sous un soleil de plomb auquel il nous est presqu’impossible de nous dérober.  Ces rues au style ancien côtoient des trottoirs si étroits que seule Adrienne peut y marcher aisément (pour moi je le pourrais si je marchais comme un crabe).  Je suis, quand même, impressionné par le travail qui a été effectué sur ce pic rocheux pour obtenir des voies relativement carrossables.  Souvent c’est le génie humain qui est mis de l’avant mais, ici c’est le travail à la sueur de plus d’un front et de contraintes qu’il faut souligner.

Après plusieurs heures de déambulation de bas en haut, de marches escaladées et non moins difficiles dans la descente due à la hauteur entre chacune souvent hors norme, nous décidons de visiter une autre église.  Et si plutôt nous allions nous recueillir à l’abri du soleil autour d’une bonne bière.  Aussitôt dit, aussitôt fait et nous voilà assis sur des chaises de métal attendant qu’on vienne prendre notre commande.  Nous attendons suffisamment longtemps pour nous demander si nous avions toujours besoin d’étancher une soif disparue étant à l’abri de l’astre solaire accompagnés d’une douce brise qui vient assécher notre peau y laissant la fleur de sel apparente.  Mais non, pris au piège la serveuse est là agitant le stylo nerveusement attendant notre choix.  Pas facile lorsque ce n’est pas votre langue et quand plus elle se fourvoie dans l’élaboration de sa commande, mais les jambes et les doigts sont de toutes les langues si on sait s’en servir correctement.  Je me lève et dérobe d’une main, sous les yeux ahuris du voisin, sa bouteille de bière et annonçant, de l’autre main, la quantité convoitée.  Deux bières sont attendues et je vois d’ici, certains doutant de ma capacité d’ingurgiter un tel liquide sachant qu’ici le format régulier est six cents millilitres.  Je rassure tout le monde car, ces deux bouteilles ne sont pas pour deux personnes mais deux couples (mauvaises langues).  La « Skol » siroté nous a permis avec sa douce amertume, d’apprécier ce moment de détente et nous permet un retour en cadence ralentie vers le navire.  Ce soir, Salvador da Bahia vient nous voir et nous offrir une partie de son folklore en chants et en danses nous permettant une transition plus douce vers notre prochaine destination.

Notre départ est prévu après le spectacle soit 23h30, pour « Fortaleza ».

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