samedi 9 février 2013

Vitoria...



Saviez-vous que le gouvernement brésilien a instauré une façon un peu particulière de responsabiliser ses citoyens face aux élections?  Eh bien oui, tous les Brésiliens ont l’obligation de voter, sinon ils perdent tous leurs droits.  Chez-nous un tel citoyen n’aurait plus droit au passeport et serait privé de tous ses avantages sociaux comme : l’assurance-maladie, l’assurance-médicament etc….  Je ne crois pas que c’est la meilleure façon d’agir mais, il faut avouer que c’est efficace.  Maintenant il est assez difficile pour nous de pouvoir connaître le sentiment profond des Brésiliens sur ce sujet car, la langue parlée étant le portugais et qu’Adrienne et moi avons une connaissance très très très très limitée de cette langue ce qui rend la communication interpersonnelle un tantinet plus difficile.

Quelques fois, nous avons l’impression que les autorités brésiliennes exercent une forme de répression pour tout ce qui n’est pas d’origine brésilienne.  Certains diront : « Robert commence à fabuler…», d’autres diront : « c’est un complot…» mais je vous assure qu’il n’en n’est rien.  À chaque fois que nous nous retrouvons à quai ou à l’ancre il y a toujours un groupe, une panoplie que dis-je une armée de représentants brésiliens vérifiant la disposition des aliments, la température de la nourriture sur les présentoirs, l’hygiène et venant presque vérifier la disposition dans nos assiettes.  Tout ce scénario contraste énormément par rapport à ce que nous pouvons voir des « binneries ambulantes » où la salubrité n’est pas une condition d’existence.  Faut croire qu’ici aussi on connaît le « faites ce que je dis et non ce que je fais ».

Heureusement que le Brésil possède d’autres charmes qui nous font oublier ces petits contretemps.  « Vitória » par exemple, petite ville accueillante qui vit le jour au XVIe siècle, nous offre quelques attraits dignes de mention.  Tout près du port et le dominant, (parce qu’ici les maisons sont construites dans la falaise qui est très escarpée) une ancienne mission jésuite des temps coloniaux attire notre regard.  Datant du XVIIe siècle (je m’excuse Martin…mais) ce bâtiment rose qui est très bien restauré, sert de résidence au gouverneur de l’État.  Derrière nous et à quelques mètres se dressent les clochers de style néo-gothique de la « Catedral Metropolitana ».    Le style chargé de l’extérieur contraste énormément avec l’intérieur sobre et dénudé du sanctuaire.  Tout son charme se retrouve dans cette dualité.

Par la suite nous nous sommes dirigés vers un piton rocheux qui abrite le « Convento da Penha » établit en 1558.  Après une ascension presque verticale de 150 mètres, comportant plusieurs arrêts forcés par l’âge et le poids, nous atteignons le couvent.  Je ne peux m’empêcher de penser à tous ces gens qui ont peiné pour édifier ce lieu aujourd’hui vénéré.  Due à sa situation géographique, il nous offre une vue imprenable sur « Vitória ».  À Pâques, parait-il, il y a des fidèles qui gravissent la colline à genoux pour venir se recueillir devant la statue de « N.S. de Penha » (la Piéta).  Il y a tous les jours et plusieurs fois par jour des offices religieux qui y sont célébrés.  Ce couvent a su conserver son cachet et nous permet un moment de recueillement.
 
Après ce moment de repos, nous prenons la direction de la vieille ville pour visiter une coopérative de fabrication de poterie, de style naïf.  Les rues étant trop étroites pour permettre à l’autocar de nous y déposer, nous devons nous faufiler (plus facile pour Adrienne que pour moi) jusqu’à l’entreprise artisanal.  On utilise une méthode un peu particulière pour fabriquer les différents accessoires de cuisine en terre cuite.  Pas de tour pour façonner le bol, pas de moule, pas d’exemple servant de modèle, seulement la dextérité et l’imagination de l’artisane qui élabore jour après jour le même ustensile qui, sera par contre, unique.  Après un séchage permettant d’éliminer une partie de l’eau ce qui lui donnera suffisamment de tonus lors des manipulations subséquentes, on dépose l’objet directement dans un feu alimenté constamment par une autre membre de l’équipe dont c’est devenu la spécialité.  Aucune couleur, aucune teinture ne sera appliquée si ce n’est que celle que procure la chaleur directe sur l’objet.  Après quelques heures de cuisson, tous les ustensiles, noircis par le feu, seront aspergés d’eau avec un goupillon rudimentaire de brindilles végétales locales.  Cette action fixera cette couleur « noir charbon » et lui donnera son aspect lustré.  Ces objets sont seulement pour de la vente locale et servent à la cuisson quotidienne des repas familiaux.  Cette fabrication de poterie artisanale faite exclusivement par des femmes s’est transmisse de générations en générations depuis plus de 400 ans et fait partie de l’héritage culturel du Brésil.  Ah oui j’oubliais de vous dire, aujourd’hui nous avons connu un 35o C.

Demain nous serons à Rio pour 3 jours pendant le carnaval mais sans Bonhomme….

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