lundi 30 mars 2015

Viva Italia…

Parfois nous voyageons pour visiter ou simplement pour le plaisir et parfois pour connaître d’autres pays et les habitudes des gens qui y habitent.  Souvent, nous voyageons pour prendre des vacances et nous espérons que les conditions météorologiques et autres ne viennent pas mettre un nuage sur cette escapade.  Parfois, l’attente se situe à un autre niveau.  C’est notre cas aujourd’hui.  Je ne sais pas si vous êtes comme moi mais, il y a des moments où j’essaie d’imaginer ce qui a pu se passer à un moment donné, à une époque donnée.  Souvent, lorsque je me retrouve dans des endroits historiques importants, je tente d’imaginer les événements du passé et ça me donne des frissons.  Je dois avouer que lorsque nous avons pénétrer à l’intérieur du site, j’ai ressenti une petite émotion.  Avons-nous besoin de préciser que nous venions de fouler le sol de « Pompéi ».  Vous pouvez imaginez cette ville qui se trouve à plus de 20 kilomètres du « Vésuve » et qui, en l’an 79, a été anéantie par une éruption volcanique produisant une immense coulée de lave et de cendres qui ont emprisonné complètement la ville et ses habitants, les pétrifiant à jamais dans des positions courantes, sous une lave qui a durci très rapidement.  La lave en refroidissant gardera sous elle, une empreinte effroyable de son action.  Soixante-six hectares seront recouverts d’une immense couche de lave qui gardera une empreinte pour l’histoire.  Ce n’est qu’au XXe siècle qu’on excavera quarante-quatre hectares permettant ainsi de retrouver les structures, les théâtres romains, le forum où on assistait jadis aux combats des gladiateurs, les maisons des particuliers et des notables, les rues et leurs traces de roues laissées par l’usure du temps, les restes d’animaux et d’êtres humains figés éternellement dans la même position. Plus de 16 mètres de lave ont recouvert la ville devenant ainsi un extraordinaire phénomène de conservation.  Nous pouvons imaginer le travail d’ingénierie nécessaire pour faire revivre l’histoire. Ce travail d’excavation nous dévoile l’ampleur de cette cité romaine qui devait être à son apogée.  Le Vésuve, après cette éruption spectaculaire, a démontré à plusieurs reprises son autorité.  La dernière éruption a eu lieu en 1944 et a détruit un incroyable funiculaire amenant les touristes au sommet.  Ce funiculaire était tellement long et extraordinaire qu’il inspira une chanson très populaire de notre jeune temps : « Funiculi, Funicula ».  Le Vésuve est un volcan toujours actif mais rassurez-vous car, au moment où j’écris ces quelques lignes, nous sommes plus près de Rome que de Naples.


Après une nuit de navigation nous accostons à « Civitavecchia », qui est considérée comme le port de
Rome.  Nous sommes quand même à une bonne distance de cette magnifique ville.  Nous considérons qu’il faut plus de deux ou trois heures pour visiter cet aboutissement de « chemins » (tous les chemins mènent à Rome, paraît-il).  Nous décidons donc de rester près du port et de marcher dans la ville plus près du port.  Le spectacle qui nous est offert se déplace en soutane noire ou blanche arborant collerette rouge et se dirigeant d’un pas rapide vers un même endroit.  Nous nous déplaçons dans la même direction afin de laisser court à notre curiosité.  Chemin faisant, nous apercevons une église et nous nous rappelons immédiatement que nous sommes le « dimanche des rameaux ».  À la porte de l’église, il y avait une distribution de branche de laurier en guise de rameaux, que tous et chacun s’empressaient de ramener à la maison.  L’église est vide et pourtant….  Il y a là comme un paradoxe.  Nous poursuivons donc notre marche qui nous amène à une croisée de chemins.  C’était le lieu de rassemblement.  Des prêtres en soutanes blanches, des enfants de chœur portant une branche complète de palmier comme rameau, une chorale, des paroissiens avec leurs branches de laurier (avec ou sans leur chien en laisse) et une communauté religieuse formaient un cercle autour d’un évêque qui débutait une cérémonie en plein air.  Les premières lectures terminées, le cortège s’est mis en mouvement et déambula dans les rues de la ville, entonnant chants et prières, pour se rendre à la prochaine église.  Encore une fois, nous étions reportés dans un temps, pour nous, devenu lointain.  Nous sommes heureux de ce que nous venons de voir mais, en même temps, nous nous disons que si nous avions pris une excursion pour visiter Rome, nous aurions eu le même spectacle dans une ville où tout était fermé même les rues.  Nous aurons bien la chance de voir Rome en pleine activité. 

vendredi 27 mars 2015

Jordanie…

Nous sommes arrivés à sept heures ce matin à « Al’ Aqabah » en Jordanie.  Première surprise qui nous frappe lorsque nous sortons à l’extérieur, c’est la température.  Je crois que nous subissons les effets d’un vortex québécois.  J’ai l’impression qu’il y a une coalition de personnes jalouses de notre condition hivernale.  Nous vous prions de croire que nous sommes vraiment désolés et nous nous excusons mais, de grâce, éloignez de nous cette épreuve.  Jamais, nous n’aurions pu croire d’être obligés de porter une petite laine pour visiter la ville mais, ce fut le cas.  Nous prenons donc, le « shuttle » offert par le port pour nous rendre en ville car, comme dans bien des zones portuaires, nous n’avons pas le droit de marcher dans cette enceinte.  Notre transport nous amène en plein centre ville, ce qui est idéal pour nous.  Nous sommes persuadés que tous les chauffeurs de taxis ont reçu un avis la veille, à savoir qu’il y aurait un arrivage éminent de touristes.  Aussitôt que l’autocar pénétra à l’intérieur du stationnement prévu pour le débarquement, une nuée, telle des sauterelles affamées, s’est précipitée vers la porte, nous laissant à peine la place pour en sortir.  C’était tellement intimidant que nous avons presque tiré à la courte paille, pour connaître la personne qui oserait, la première, affronter cet agglomérat.

Après avoir passé à travers cet essaim qui était à la recherche de la bonne affaire, nous nous lançons à la découverte de la ville.  Mais auparavant, nous cherchons un endroit où nous pourrions avoir le « WiFi » gratuit afin de pouvoir vous envoyer le dernier récit.  Nous nous dirigeons vers le Hilton qui, nous fait à peine dévier de notre itinéraire.  Avec toute l’ouverture d’esprit de cette chaine d’hôtels, nous pouvons rendre notre mission à terme. Nous reprenons la route et nous nous dirigeons vers un impressionnant mât de 165 mètres coiffé d’une couronne, arborant un immense drapeau vert, blanc, rouge et noir pouvant être vu de l’Arabie Saoudite, d’Israël et de l’Égypte (péninsule du Sinaï).  Sur l’autre rive, comme pour répondre à cette vantardise, un immense drapeau israélien en mouvement est peint sur un panneau publicitaire qui fait face à la Jordanie.  Le moins que l’on puisse dire, c’est que chacun est fier d’arborer ses couleurs.  Au pied de ce mât, un magnifique parc entouré par un fort du XVIIième siècle, le port et une plage public où les femmes voilées conservent intégralement la preuve de leur pudeur.  Accroché au fort, un musée présentant des artéfacts du même siècle trouvé dans le fort.  Nous flânons, prenons des photos du mât tant il nous impressionne, pour en attraper des torticolis et le syndrome du nez en l’air.  Nous en avons fait le tour et nous reprenons notre visite improvisée.  Adrienne m’indique les endroits qu’elle veut absolument voir comme : le « souk » pour voir si nous ne pourrions pas faire quelques découvertes, un jardin décoratif et une église catholique romane du IVième siècle.  Nous déambulons dans les rues ne sentant aucune agressivité de la part des passants.  Chemin faisant, notre regard se tourne vers une « lettre internationalement » connue.   Attirés par un mouvement de curiosité, nous décidons d’entrer voir si
il y a des similitudes avec chez-nous.  Tout est semblable dans les moindres détails, avec quelques spécialités locales et des serveuses portant toutes le même voile pour nous servir.  Nous décidons de nous gâter et de prendre un trio « Mc’Chicken ».  Dans ce même restaurant, plusieurs membres d’équipage essaient, en vain, d’avoir une communication internet intéressante.  Nous leur filons le tuyau « Hilton » avec tout le nécessaire pour réussir une bonne transmission.  Nous partons par la suite, faire du « lèche vitrine » dans le souk mais, rien n’attire l’attention de ma blonde.  Malgré toute l’affabilité des commerçants qui ont toujours le sourire aux lèvres, nous partons à la recherche de cette église d’un temps révolu.  Le plan ne nous aide pas beaucoup et nous demandons la collaboration de quelques passants afin de pouvoir nous diriger convenablement.  Ce ne fut pas un grand succès, car, soit qu’ils ne connaissent pas du tout l’endroit (un peu normal dans un pays à plus de 95% de musulmans) ou soit qu’ils ne parlent pas l’anglais.  Indiana Jones ne s’est pas décourager, alors nous allons suivre son exemple et poursuivre notre quête.  Après de multiples détours, nous ramenant presque au souk et en passant par des rues plus ou moins étroites nous capitulons devant l’incapacité de parvenir à nos fins.  Un peu débités, nous rebroussons chemin pour aller reprendre le transport qui nous ramènera au navire.  Et bien, croyez-le ou non, chemin faisant nous apercevons des ruines irrégulières affublées d’un panneau d’identification délavé et attaqué par le soleil le rendant presqu’illisible mais, nous authentifiant le site tant recherché.  Devant nous des ruines en ruines, sous le niveau du la rue, ne laissant paraître que des structures murales possibles.   De plus elles étaient à 200 mètres du stationnement de notre autocar.  Nous avons donc fait une bonne marche de santé.


Le matin du 25 mars, nous devions pénétrer dans le « Canal de Suez »  mais, puisque nous ne sommes pas arrêtés à « Sharm el Sheikh » en Égypte, comme nous vous l’avions raconté déjà, nous sommes entrés dans le canal, une journée plus tôt.  Par contre, compte tenus des travaux que les Égyptiens ont entrepris dans le canal, il ne peut y avoir qu’un convoi en direction du sud et un vers le nord par jour.  Le moment du passage est déterminé par les autorités du canal et non par l’ordre d’arrivée.  Le capitaine a fait tout en son pouvoir pour arriver le plus tôt possible, au cas où nous aurions pu faire une portion de la traversée avant le coucher du soleil (17h54).  Malheureusement pour nous, nous devrons attendre que tout le convoi en sens opposé soit passé avant de pouvoir entreprendre la traversée.  Le capitaine nous apprend donc, que le départ de notre convoi débutera à dix-neuf heures quarante et que nous serons au seizième rang.  Contre fortune bon cœur, nous devrons faire avec et nous nous résignerons aux contraintes administratives et physiques.  Vers vingt-et-une heures, nous allons sur le pont promenade pour avoir un aperçu de la situation.  L’entrée est éminente mais le vent froid est bel et bien présent.  Nous revenons à la cabine afin d’avoir un habillement plus approprié.  Adrienne met un survêtement en laine mérinos, une chemise, un polar, un pantalon et un coupe-vent pour affronter les éléments.  Pour ma part, j’attrape un chandail, ma caméra, ma caméra vidéo et nous partons à la découverte d’une page d’histoire.  Nous avions tellement entendu parler de ce canal lorsque nous étions jeunes sur les bancs d’école.  C’était tellement lointain et tellement inaccessible, dans le temps, et maintenant nous allons le franchir.  Je dois dire que je suis un peu ému à cette pensée.  Nous allons à l’extérieur sur la pointe du navire pour avoir la meilleure vue possible.  La présence du vent se fait sentir et nous devons redoubler d’efforts pour atteindre la barrière.  Malgré la noirceur, le spectacle est merveilleux et impressionnant.  Le canal a à peine la largeur de deux navires de front et nous comprenons très bien pourquoi il faut attendre qu’il soit libre avant de s’y engager.  Le chemin est balisé par des feux rouges à gauche et vert à droite.  Les dunes de sable sont tellement près que nous avons l’impression que nous pourrions les atteindre d’un seul bond.  Nous allons prendre dix heures pour parcourir la distance qui sépare les deux mers.  La lumière des ponts inférieurs est suffisante pour voir les bords du canal, définir leurs formes et leur donner un air de mystère.  Entre la berge et le navire, des oiseaux profitant de la lumière, avancent au même rythme et nous donnent une toute autre perspective.  Nous voguons à près de huit nœuds (15 km/h) et les navires se suivent tous à la « queue leu leu » comme les enfants de la maternelle.  Nous retournons à la cabine avec des images que nous venons de voir et d’un passé scolaire s’entremêlant et cherchant une harmonie presque impossible.  Demain nous serons dans la mer Méditerranée en direction de Naples où nous en profiterons pour visiter « Pompéi ».  Nous avons parcouru jusqu’à maintenant 27 500 km.

lundi 23 mars 2015

Oman…

Nous avons assisté à quelques conférences sur Oman.  À chaque fois, les conférenciers nous précisaient, qu’Oman était un pays avec des mœurs très conservatrices.  Des mœurs très conservatrices dans une région essentiellement musulmane, impliquent une tenue vestimentaire un peu particulière et contrairement à ce que vous pouvez penser, ces restrictions s’appliquent à tous les sexes confondus.  Nous nous habillons donc avec des pantalons longs, des chemises à manches longues, des souliers couverts et bien entendu avec un couvre-chef pour ces dames.  Pour la circonstance nous avons un beau ciel bleu accompagné d’un soleil de plomb, faisant monter la température à 34oC et provoquant l’aspect désertique qui nous entoure.  Heureusement, nous aurons un autocar climatisé pour nous rendre aux différents centres d’intérêts d’Oman.

Avec agilité, en tout cas avec plus d’agilité que la majorité des passagers, nous arrivons plus rapidement au contrôle du navire, ce qui nous donne l’avantage du choix des places dans l’autocar.  Comme dit le dicton, d’un temps perdu : « reimerp évirra, reimerp ivres » (et vice et versa), nous choisissons les places du devant.  Nous sommes surpris de la condition des voitures ainsi que l’état des routes qui sont impeccables.  Nous surprenons même notre chauffeur, avoir des pointes de vitesse atteignant les 120 km/h sans que nous nous en rendions compte.  Faut dire qu’il n’y a pas tellement de circulation automobile, ce qui est un avantage certain.  Faut dire aussi que, « Qaboos Bin Saïd » le Sultan d’Oman, a décidé de changer bien des choses, contrairement à son père qui ne faisait qu’accumuler richesses par-dessus richesses. En 1967, le sultanat d’Oman était le plus arriéré au moment de l’exploitation du pétrole.  En 1970, après avoir délogé son père, le présent sultan utilisa les revenus du pétrole pour changer la face de son pays.  Du temps du père il y avait 3 écoles et un seul hôpital.  Dans les années 90, on dénombrait 560 écoles qui procuraient l’éducation gratuitement (mais non obligatoire) et 14 hôpitaux.  Nous constatons que le progrès continue son œuvre et nous pouvons voir aujourd’hui des infrastructures bien en place.


« Salalah » qui possède de magnifiques plages, va voir son aspect se transformer radicalement dans
les prochaines années avec toutes les nouvelles constructions d’hôtel 4 et 5 étoiles.  Les autorités ont commencé à déplacer les gens qui occupaient le bord de la mer vers les terres intérieures afin de permettre les nouvelles constructions.  Oman deviendra la nouvelle destination vacance pour les Européens.  Nous nous intéressons, par contre, plus au moment présent et c’est pour cette raison que nous poursuivons notre route vers le souk de Salalah pour, peut-être, quelques achats.  Je ne sais pas si c’est mon sourire ou mon habillement ou l’ensemble de mon œuvre mais, notre guide m’a pris en adoption me faisant confidences sur confidences.  Comme ce sont des confidences, vous comprenez très bien que je ne peux pas vous en parler mais, consolez-vous car, notre guide ayant un accent très prononcé, je n’ai pas compris la moitié de ce qu’il disait.  Nous poursuivons notre quête qui nous amène d’une boutique à l’autre, cherchant l’occasion rêvé avec le tissu idéal et la coupe parfaite.  Adrienne a les yeux qui pétillent devant une « t’unique » (voyez le jeu de mot) qui sont aussitôt remarqués par le propriétaire.  Comme d’habitude, je fais mon « séraphin » et ne cède pas facilement devant les yeux de ma douce, diminuant substantiellement, par le fait même, la rétribution demandée.  Chaque bonne chose a une fin et nous repartons avec deux tuniques pour le prix d’une.  Pour retourner à l’autocar nous devons passer devant plein de boutiques de tissus, de galabias, d’encens dont les propriétaires se lancent un après l’autre devant nous pour nous offrir l’achat du siècle.  Il est temps maintenant, pour nous, de quitter la ville pour nous diriger vers l’oasis « Ayn Razat », qui reste un phénomène de la nature.  Vous pouvez vous imaginer; vous êtes en plein désert et une source d’eau jaillit de nulle part permettant une végétation luxuriante, un anachronisme dans un paysage désertique.  Après quelques photos, nous retournons à l’autocar qui nous amènera à « Taga » pour y voir son fort qui a jadis servi, transformé maintenant en musée.  Le « Taga Castle » est aménagé de telle sorte que l’on croirait qu’il est encore habité et fonctionnel (seule la toilette des dames ne l’était pas).  La prochaine étape nous conduira à la ville de « Sumhuram ».  Un site archéologique où nous pourrons voir les ruines d’un ancien port pour le commerce de l’encens.  L’encens dont nous parlons ici n’a rien à voir avec ces longs bâtonnets aux parfums variés.  Il s’agit plutôt d’une résine séchée que l’on cueille après un arbre, telle la gomme de sapin et qui dégage une odeur indéfinissable mais pas du tout désagréable.  Dans le souk, certaines boutiques étaient recouvertes  d’un épais brouillard, ne laissant aucun doute sur la marchandise offerte.  Nous quittons ce site archéologique d’un temps révolu, avant que nous soyons considérés comme faisant parti de l’ameublement, pour nous diriger vers « the Palace of His Majesty Sultan Qaboos ».  Rendus sur place, nous nous rendons compte que, même si sa Majesté est près de son peuple, il y a quand même une muraille qui délimite son domaine.  Nous nous contenterons donc de ce qui dépasse et nous est offert.  Ce soir, à six heures, nous larguons les amarres pour nous diriger vers la Jordanie.  Nous continuerons, cette nuit, vers l’ouest sur l’océan Indien pour bifurquer, demain matin, vers le nord et pénétrer dans la mer Rouge.  Lorsque vous lirez ce récit nous aurons été quatre jours en mer avant d’atteindre notre prochaine escale.  

mercredi 18 mars 2015

Entre deux escales…

Comment devrais-je débuter ce récit?  Comment faire pour ne pas créer un mouvement de panique outre-mer et ne pas inquiéter outre mesure, nos fervents lecteurs?  Il est important, par contre, de ne pas prendre la situation à la légère.  Disons d’abord que toutes les précautions ont été prises et que « Holland America » a le souci de bien encadrer ses passagers.  Depuis quelques temps nous voyons, ici et là, de petits changements, des attitudes, des façons de faire que nous n’avions jamais vus auparavant dans les autres croisières.  Nous avons vu apparaître de nouveaux appareils à l’arrière du navire, des boyaux d’arrosage dépliés en permanence, des membres de sécurité en poste sur le pont.  On a même procédé à des manœuvres de virages à 180o et à des changements de vitesse brusques la nuit dernière pendant que nous dormions.  Nous apprenons, parce que nous sommes un peu curieux, que les boîtes noires à l’arrière, sont des appareils émettant des ultra-sons capables de désarmer tous les agresseurs quels qu’ils soient.  Nous remarquons aussi, qu’en dessous de cette boîte noire, nous pouvions y voir des gilets pare-balles et des casques protecteurs semblables à ceux porter par la partie « adverse » lors des manifestations.  Allons-nous trouver « Miss Scarlet dans la bibliothèque avec le révolver »?  Allons-nous connaître enfin la vérité?  Le mystère demeure.  Après le repas du soir et le spectacle, nous décidons de prendre une marche sur le pont promenade.  Aucune lumière ouverte, la noirceur totale et il fait noir lorsque la noirceur est totale, vous savez.  Nous ne nous sentons pas à l’aise et nous décidons de regagner notre cabine.  En ouvrant la porte nous apercevons, étendue sur le lit avec désinvolture, l’explication de tout ce mystère.  Voici comment ça commence :

« As we are about to transit through areas which have been known to be affected by pirate activity, I would like to ask your cooperation and understanding for some of the security measeures we will have in place. »
Voilà, le chat est sorti du sac.  Nous sommes dans une zone où nous pourrions être attaqués par des pirates.  Toutes les lumières extérieures sont fermées afin de permettre une meilleure surveillance de la part des gens de la sécurité, qui seront en poste 24/24.  On nous indique, sur la même missive, qu’il n’y a pas eu d’attaque par les pirates sur des navires voguant à des vitesses supérieures à 16 nœuds.  C’est pour cette raison que notre vitesse de croisière, pour cette partie, est de 20 nœuds (le capitaine précise que nous avons suffisamment de pouvoir pour augmenter jusqu’à 25 nœuds).  Ça nous rassure un tout petit peu.  Le capitaine insiste pour que personne ne reste près des fenêtres, que tous les rideaux soient fermés, que toutes lumières de balcon soient fermées et que si nous entendions le signal convenu de sortir dans le corridor pour attendre les consignes.  Nous nous couchons avec une petite appréhension mais, comme à tous les soirs, Morphée nous enveloppe dans ses bras.

Nous quittons Morphée à la première heure car, nous devons récupérer nos passeports afin de pouvoir les montrer en personne aux douaniers spécialement montés à bord pour la circonstance.  Le fait qu’ils se soient déplacés comme ça pour nous, nous démontre l’attachement qu’ils ont pour les touristes.  Maintenant imaginez, que près de deux milles individus, passagers et membres d’équipage, doivent faire face à l’administration douanière indienne, ce qui n’est pas une mince tâche.  L’organisation de Holland America est bien rodée car, en moins 1 h 30, tout est terminé.  Après les formalités d’usage, nous plaçons dans notre sac à dos : bouteilles d’eau, sarongs, appareil photo et papiers nécessaires pour une escapade à « Mumbai ».  Mais auparavant, nous devons passer à travers trois autres contrôles; c’est comme si, il y avait un manque de confiance en celui qui a été fait précédemment.  Après ces obligations respectées, nous sommes libres d’aller où nous voulons et nous en profitons pour nous diriger, non sans peine, compte tenu du barrage de chauffeurs de taxi, vers « Chatrapati Shivaji Terminus » ou la « Victoria Station » qui laisse échapper de ses entrailles, une marée d’êtres humains tout aussi pressés les uns que les autres.  Nous observons huit voies de large, où des trains se vident et repartent pour faire place aux suivants.  Dans un coin, un sergent fait l’appel de militaires qui parcourront les rues et la gare.  Nous poursuivons notre chemin pour aller au « Jyotiba Phule Market ou Crawford Market », un marché public où vous pouvez vous procurez fruits exotiques (pour nous), légumes variés, animaux de compagnie et plus.  Mais n’y pénètre pas qui veut car, nous devons être accompagnés par une personne ayant cette autorisation demandée.  Est-ce une autre séquelle de l’administration indienne, nous ne pouvons pas vous le dire mais nous faisons le choix d’accepter cette condition.  Bien entendu ces accompagnements organisés sont toujours comme ils disent : « It’s free, if you don’t give money… ».  Nous savons très bien que nous devrons faire des petits détours pour nous retrouver à l’intérieur de petites boutiques satisfaisant les désirs féminins.  Nous jouons le jeu et nous entrons dans un « Holt Renfrew » indien pour permettre à Adrienne de faire quelques essaies qui ne donneront pas les fruits attendus.  Nous nous laissons entraîner vers l’autre désir émis soit le cachemire ou la soie.  Quelques rues arpentées, quelques détours et nous pénétrons dans un cadre étroit laissant entrevoir un escalier tout aussi étroit.  Nous montons cet escalier aux marches démesurément hautes comme pour arriver plus rapidement à la béatitude.  Voilà que les tissus s’étalent, s’étiolent et se déplient pour montrer leurs plus beaux atours et ainsi trouver ce qui attirera notre attention.  Ça y est l’hameçon a fait son travail.  Ce qui nous amène à une autre joute, celle de la négociation nécessaire et qui fait froncer les sourcils de notre guide improvisé qui voit son profil diminué.  Les propositions fusent de par et d’autre et l’entente est éminente.  C’est fait et nos amis rapportent dans leurs bagages deux belles étoles en cachemire pour un bon prix et tout le monde est heureux mis à part, vous savez qui….  Revenus à la rue, nous lui donnons un pourboire, comme pour compenser la perte occasionnée.  Notre guide, voyant notre intérêt diminué, active sa vision latérale afin de pouvoir faire profiter d’autres visages pâles.  Nous revenons donc au navire à travers une foule rendue présente par le déversement de la gare.

Une bonne nuit de sommeil, deux « tylénols arthrite et deux advils », et voilà nous sommes près pour d’autres découvertes.  Après le même scénario que la veille, soient les trois contrôles douaniers et les barrières de chauffeurs de taxi, nous nous dirigeons à l’opposé de la journée d’hier.  Nous voulons voir la « Gateway of India » inauguré en 1924 lors du départ du dernier régiment britannique après l’indépendance de l’Inde.  Juste en face, « l’hôtel Taj Mahal » engouffrant des gens déconnectés de la réalité indienne.  Tous les restaurants à l’intérieur ne sont que pour la clientèle de l’hôtel.  Les boutiques « Cartier », « Louis Vutton », « Mont Blanc » et compagnie dénotent l’aisance nécessaire pour y loger.  Nous voulons quand même faire le tour du propriétaire donc, nous devons passer devant un autre contrôle de sécurité qui nous donne le droit de pénétrer à l’intérieur.  Vous êtes vraiment dans un autre monde comme dans un film « d’Hollywood » ou « Bollywood » où tout est parfait et édulcorer.  Pas moyen d’utiliser le « WiFi » car nous ne sommes pas clients de l’hôtel.  Ne pouvant rien faire d’autre que de regarder l’étalage de richesse, nous décidons de poursuivre notre chemin.  En dehors des limites de l’hôtel, l’Inde reprend sa vie, ses passants, ses détours et ses paradoxes.  Encore quelques pas sur une chaussée inégale, un coin de rue escamoté qui nous amène face à une banderole en français, nous annonçant un petit café français où nous pourrions, peut-être, jouir du moyen de communiquer avec vous.  Nous pénétrons et nous commandons chacun un « cappuccino » à 140 roupies (2.50$), ce qui nous semble raisonnable.  Nous commandons et nous nous mettons à « pitonner » sur nos ordinateurs.  Le désir était là mais pas la vitesse de communication internet.  Pour réussir à tout faire nous aurions dû boire beaucoup plus de café et accepter une nervosité augmentée par la caféine.  Nous avons dû, avec regret abandonner mais, nous nous sommes dit que vous en auriez plus long à lire la prochaine fois.  Il nous reste un endroit à voir selon notre programmation établie.  Nous nous dirigeons donc pour aller voir un autre marché public, qui se trouve sur notre chemin de retour.  Tout en zigzagant d’une rue à l’autre prenant le temps de vivre l’instant présent, notre regard se tourne vers une étrange construction dans ce paysage majoritairement hindouisme.  Une cathédrale délavée par le temps s’élève au milieu de nulle part.  Nous y pénétrons pour constater qu’un ensemble d’hommages à d’ex-militaires de siècles passés morts pour la patrie et l’honneur.  Nous repartons à la recherche de notre marché public avant de retourner au navire.  Nous avançons vers le port et nous n’avons toujours pas d’indication nous amenant à un marché quelconque.  Soudain, je détourne mon regard vers une embrasure de porte qui laisse entrevoir une possibilité d’être arrivé à nos fins.  Un appel à tous et nous voilà prêts à franchir le seuil tant attendu.  Aussitôt dit, aussitôt fait.  Nous n’avons pas fait dix pas que nous rebroussons chemin immédiatement, de crainte d’asphyxie sévère provoquée par l’odeur émanant des animaux en cage sous cette chaleur torride.  Trop c’est trop, nous retournons sur le navire illico pour enlever les vêtements qui semblent s’être imprégnés de ce parfum indésirable.  Nous ne nous décourageons pas car, nous allons sûrement trouver un marché à notre mesure dans un autre endroit dans le monde….

P.S. Bonne Fête à Laval (19 mars), à Léo (20 mars) et Ruth (21 mars)

samedi 14 mars 2015

Sri Lanka ou Ceylan…

C’est lundi le 9 mars, 8 h 30 et il fait déjà un bon 30oC.  Nous sentons l’air humide nous écraser lorsque nous quittons le navire pour nous intégrer à la population locale.  Nous avançons péniblement, comme on peut avancer péniblement quand il fait chaud, pour nous diriger vers la horde de chauffeurs de taxis.  Nous sommes préparés à cette éventuelle rencontre car, nous savons exactement ce que nous voulons, c’est-à-dire : la campagne et ses paysages, des activités locales, un village typique et peut-être, quelques temples, si l’occasion se présente.  L’argumentation débute et va bon train mais, nous hésitons avant de prendre une décision car nous commençons à peine à nous familiariser avec l’accent un peu particulier de nos futurs interlocuteurs.  Plus le temps avance, plus nous prenons de l’assurance et nous nous engageons dans une discussion ferme et déterminée.  Nous voulons voir la campagne avec ses plantations de thé (Ceylon tea) et si possible, voir aussi sa transformation.  Nous entendons un « it’s too fouar (far) », un « if you go you come back at 5 o’clock » et nous comprenons qu’il faudra 2 h 30 pour aller et donc le même temps pour en revenir si, nous ne nous perdons pas en chemin.  Trop compliqué, nous abandonnons cette négociation tout en restant à l’affût d’un autre groupe plus avenant.  Après à peine quelques pas, le souhait nous attendait, agglutiné, les yeux rivés sur nous comme une invitation à reprendre la négociation.  Nous avons toujours les mêmes désirs mais, là encore, nous devons nous résigner à rester plus près, d’autant plus que les voitures de ce groupe ont quelques années de plus que les précédentes.  La chaleur intense agit de plus en plus sur nous et nous capitulons pour un tour de cinq heures vers un village de pêcheurs, le marché aux poissons, la campagne et le plus important temple bouddhiste de la ville.  Nous acceptons le prix et nous sommes prêts pour le tour du propriétaire.  Notre chauffeur se dirige vers sa voiture qui est, vous l’aurez deviné, la plus petite du lot.  Je sens déjà mes courbatures prendre place.

Après avoir réussi à sortir du port, nous passons dans les rues de « Colombo ».  Nous ne pouvons pas faire deux pas sans rencontrer un nid de poule, une crevasse ou une tranchée selon le cas, un « bump » pour ralentir la circulation (comme s’il y avait besoin de ça) et moi qui suis à l’arrière des amortisseurs ressentant toutes les subtilités de la chaussée.  Nous dépassons régulièrement par la droite, à trois de large sur une route, normalement pour deux, obligeant la circulation inverse à suivre le mouvement sans démontrer de quelconques impatiences.  La seule règle à connaître, est l’utilisation du klaxon, pour avertir la personne que l’on dépasse de ne pas dévier de sa route aussi bien à droite qu’à gauche.  Nous ralentissons pour prendre un embranchement et emprunter une petite route qui suit un canal long de 40km, construit du temps de la colonie portugaise par des prisonniers.  Cette petite route, Adrienne parle plutôt d’une piste cyclable, ne permet pas de rencontrer autre chose que des motos.  Le chauffeur nous rassure en nous disant que c’est un « one way ».  Quelle ne fut pas la surprise d’y voir un camion en sens inverse, qui grossissait à vue d’œil au fur et à mesure qu’il avançait vers nous.  Quelqu’un va ralentir, se tasser dans une entrée et permettre la rencontre pour éviter la catastrophe.  Eh bien, non, personne ne cède jusqu’au moment fatidique où chacun, comme dans une chorégraphie digne du cirque du soleil, ralentit et concède une partie de l’espace ne laissant que quelques millimètres entre les miroirs, pour reprendre de plus bel leur course vers leur destination respective.  Un arrêt photos dans un petit village de pêcheurs permet de remettre les choses en perspective.  Nous pouvons y voir un étal de poissons des plus variés, crabes bleus et crevettes sur un comptoir ou sur le sol, sous un soleil de plomb.  À midi, tout ce qui ne sera pas vendu
se retrouvera sur la glace pour augmenter ses chances de conservation….

Nous continuons notre route toujours en longeant le même canal.  Plus loin, nous nous arrêtons près d’une petite ferme familiale pour prendre quelques photos.  Nous quittons la campagne pour aller au bord de la mer.  Enfin, nous arrivons à un endroit propice pour fouler la plage de sable et ses détritus, tout en écoutant les vagues finir leurs courses contre les rochers.  Cachés entre deux bateaux de pêche, deux hommes réparent, à l’ancienne, leur filet.  Un regard, une photo, un sourire complice et nous reprenons notre route.  Revenue à la voiture nous constatons que nous avions presque tout vu ce que nous voulions voir sauf une, le plus gros temple bouddhiste de la ville.  Notre chauffeur nous annonce que c’est notre prochaine destination mais, qu’il empruntera un autre chemin.  Heureusement pour nous car, certains passages ne sont pas souhaités.  Par contre, nous devrons être patients car ce temple convoité se trouve à 1 h 30 de route.  Nous roulons depuis 30 minutes et un panneau indicateur attire notre attention.  Sur ce panneau nous pouvons y voir tout ce qui a droit de circuler sur cette route : voiture, moto, tuk tuk, bicyclette, camion, un homme poussant une charrette, un tracteur et une charrette tirée par un bœuf (que nous avons vu d’ailleurs avec un zébu).  Arrivés au temple, nous montons un long escalier pour voir le seigneur de ces lieux.  Un fidèle nous fait remarquer que nous devons nous déchausser ainsi que de nous départir de nos couvre-chef afin de respecter les lieux, ce que nous nous empressons de faire sur le champ.  La chaleur accumulée au sol a une relation directe, avec la danse que nous exécutons pour nous rendre voir le Bouddha couché.  Interdiction de filmer ou photographier mais, pour nous cette consigne arrive trop tard, ce qui nous amène droit à un dilemme : devons-nous effacer ou garder?  Nous n’avons pas encore de réponse et espérons que la nuit portera conseil, demain nous verrons.

Après une bonne nuit de sommeil, nous sommes prêts à repartir mais cette fois nous visiterons la ville de « Colombo » par nos propres moyens.  Le soleil et l’humidité toujours présents nous obligent à ralentir le pas.  Nous avons réussi à éviter les taxis et leurs tentations.  Une nouvelle menace se pointe à l’horizon.  Nous sommes assaillis par une ribambelle de « tuk tuk » (scooter à trois roues, portant une cabine pour deux à l’arrière et faisant un bruit caractéristique : tuk tuk).  Nous n’avons pas terminé toute négociation avec un qu’il en arrive  vingt autres comme s’ils ne comprenaient pas pourquoi les précédents partaient sans nous.  Nous nous faufilons à travers les rues, nous mêlant à la population pour nous rendre aux différents endroits que nous voulions visiter.  Après 2 h 30 de marche sous une chaleur torride, nous décidons, Adrienne et moi, de prendre l’élément indésirable (le tuk tuk) pour revenir sur nos pas.  Nous convenons du prix et de la distance et nous embarquons pour le retour à la maison.  Nous apprenons que le dit « tuk tuk » était né en 1988 et qu’il avait appartenu jadis, à son père.  Je vous assure que ce fut le meilleur coup de notre journée.

lundi 9 mars 2015

Malaisie où es-tu?…

Nous avons accosté ce matin à « Port Klang » situé à 40 km de Kuala Lumpur en Malaisie.  Nous avions fait le choix, pour cette escale, de ne pas prendre d’excursions proposées par Holland America mais, plutôt de négocier un programme avec un taxi local.  Nous avions fait escale ici l’an dernier et nous avions eu la chance d’aller voir Kuala Lumpur avec ses « Petronas Towers » et toutes ces impressionnantes structures du même genre.  Nous voulions voir autre chose car, la Malaisie est en évolution constante, afin de devenir une plaque tournante pour toute l’Asie.  Nous n’avons pas pu prendre d’entente avec un chauffeur de taxi car, ici, il y a comme un monopole contrôlant cette activité.   Nous avons dü prendre un contrat avec le contrôleur (très contrôlant), qui déterminait quel taxi pouvait faire notre bonheur.  Impossible de faire autrement et nous savions à quoi nous attendre, car les prix  affichés étaient basés sur le nombre de personnes et non sur la distance à parcourir.  Encore une fois, faut-il vous le préciser, la taille des voitures est en fonction des habitants de la place en général.  Nous devons donc partager à cinq passagers (certains diront cinq et demi…), la place normalement attribuée pour quatre dans une Toyota, parce que nous amenons toujours le chauffeur avec nous.  Si nous voulions prendre une plus grande voiture capable d’aménager six adultes nous devions payer le double du prix pour quatre.  Nous avons donc fait consensus d’une distribution de trois sur une banquette arrière pour permettre au chauffeur de nous accompagner.

Nous avions le choix entre une voiture, toujours genre Toyota, plus confortable avec un guide parlant un peu l’anglais, ou un meilleur interprète mais conduisant une plus vieille et moins confortable limousine.  Là, encore, nous avons fait consensus pour le confort sacrifiant la connaissance momentanée que nous pouvions récupérer via les différentes documentations que nous avions nous même (Adrienne) apportées.  Dans le peu de mots shakespeariens que possédait notre guide, il nous apprend que les Indiens font tous partie de la mafia, que les musulmans sont trop strictes, que la police est inutile car elle dort tout le temps et que seuls les Chinois sont parfaits.  Vous aurez compris que notre chauffeur était chinois.  Un conducteur parfait se disputant au cellulaire dans une langue que nous ne comprenions pas, qui s’arrachait les poils du nez avec force et peut-être même autre chose et qui déblatérait sur tout le monde et le gouvernement qui lui prenait tout son argent.  Par contre, il faut être franc, il nous a amené là où nous voulions.  Après cinquante minutes, pour parcourir à peine trente kilomètres car, nous avons fait partie d’un magnifique bouchon malaisien, nous arrivons à la ville de « Putrajaya ». 

Une ville aux édifices modernes, abritant principalement les différents ministères du gouvernement avec un air de vantardise comme pour tromper ou inciter les éventuels investisseurs.  Un peu plus loin sur le même boulevard, une immense mosquée pouvant permettre à 8 000 fidèles masculins et 2 000 fidèles voilées à l’étage supérieur, de pouvoir s’agenouiller devant le prophète.  Cette même mosquée pourrait permettre à 25 000 autres fidèles de pouvoir remplir leurs obligations à l’extérieur, si nécessaire.  On vous permet de visiter, à condition d’être vêtu convenablement selon les règles, ce qui veut dire que vous devez passer par le vestiaire où, selon le cas, on vous couvrira d’une cape rouge opaque.  Cette dernière faite d’un tissu épais et rouge, couvrant les dames de la tête aux pieds ne laissant aucune équivoque sur leur identité.  À quelques mètres de là, les bureaux du premier ministre s’harmonisent avec le voisinage portant coupole et couleurs comme pour ne pas déplaire à l’œil ou à l’environnement.  Notre chauffeur, qui ne portait pas les musulmans dans son cœur, n’avait que des mosquées à nous présenter.  Nous décidons de retourner dans le bouchon et de revenir au navire en nous disant que demain sera un meilleur jour.

Le lendemain, nous avons repris nos vieilles habitudes en cherchant l’aubaine pour visiter « Langkawi ».  Un confort accru dans une « vannette » dont l’air climatisé nous faisait oublier la réalité extérieure, un chauffeur connaissant son île et capable de nous la présenter.  Un tour de l’île, tranquille, combinant attrait touristique, nature, attrape-touristes et bord de mer qui se laissent apprécier moyennant, à certains endroits, l’effort nécessaire pour l’apprécier.  Une de ces journées où vous n’avez rien d’extraordinaire à décrire mais, une journée qui vous fait du bien juste pour vous, avant d’entreprendre trois jours de mer.  Prochaine destination « Colombo » au « Sri Lanka, anciennement le Ceylan ».


P.S.  Notre directeur de la programmation nous a annoncé ce soir que nous ne ferons pas l’escale en Égypte tel que convenu.  La raison est qu’il y a présentement des difficultés pour assurer la sécurité des passagers à cause des derniers événements survenus sur des touristes en Égypte.  Pour pallier à ce changement inattendu nous ferons une escale en « Ajaccio en Corse ».  On n’est vraiment pas chanceux…surtout que le capitaine, pour s’excuser, nous offre bières et vins dans un souper spécial.

jeudi 5 mars 2015

De retour à Singapore…


Nous sommes certains, que la plupart de nos lecteurs croient que nous ne faisons rien pendant que nous voguons entre deux escales.  Eh bien, détrompez-vous.  C’est lorsque nous sommes en mer que nous pensons le plus à vous.  Une preuve de cette initiative, c’est que nous venons de choisir notre prochaine croisière.  Nous avons pris en considération, que vous restez au froid pendant que nous, nous profitons d’endroits plus chaleureux.  La destination de 2016 débutera à « Valparaiso, Chili » vers « Buenos-Aires, Argentine ».  J’en vois déjà qui me traite de tous les noms en passant par « baveux » et autres qualificatifs du même ordre.  Je vous rassure, nous allons remplir notre engagement envers vous, en faisant un détour par « l’Antarctique » pour voir pingouins, icebergs et autres paysages semblables pouvant donner froid dans le dos (ou ailleurs, si on n’a pas de petite laine…).

Le « Rotterdam » revient à Singapore, point de fin de parcours pour certains et de départ pour d’autres.  Nous entreprendrons par la suite la grande traversée qui nous amènera en  Malaisie, Sri Lanka, Inde, Oman, Jordanie, Égypte, Canal de Suez et d’autres destinations pour finalement se terminer à Southampton en Angleterre.  Soyez assurés que nous serons des plus fidèles et assidus pour vous faire part, des plus récents développements humains et paysagés.  Mais auparavant, nous allons profiter pour une dernière fois de cette ville presque parfaite.  Une ville propre avec tous les services et toute la diversité pouvant être réunis dans un même endroit.  Singapore n’a pas de ressources naturelles exploitables et pourtant sa santé économique est excellente et le niveau de vie ferait pâlir beaucoup de Nord Américains.  Une architecture éclatée et en pleine évolution mais, respectueuse de l’environnement, nous la rend encore plus attachante.  Vous pouvez manger partout mais, vous devez vous méfier de l’assaisonnement parce qu’ici, on est plutôt porté sur le piment et ses surprises.  Nous sommes arrivés hier à 16 h 00 et nous repartons ce soir vers 17 h 30, ce qui est suffisant pour permettre à certains de partir et faire de la place à de nouveaux passagers.  Nous allons faire ce matin un peu de magasinage pour le plaisir d’aider l’économie locale.  Un peu de colle instantanée pour des réparations d’urgence, quelques bricoles et idées pour mon artisane de blonde, une petite gâterie salée et un dernier repas hors du navire, nous délestent des quelques dollars singapouriens que nous avions.  Il est temps de retourner à bord car, à 16 h 00 nous avons un exercice d’évacuation d’urgence et c’est une obligation pour tous les passagers (Costa oblige…).

N’ayant pas vraiment eu de naufrage, nous avons pu retourner à nos cabines et nous avons pu nous préparer pour le repas du soir, qui est, tout dépendant des soirs, plus ou moins protocolaire.  Ce soir, ça va, la simplicité sera à l’honneur.  Nous nous préparons et nous nous dirigeons vers la salle à manger, sachant que pendant le repas, le capitaine mettra le cap vers une nouvelle destination.  Pour ce faire, par contre, les autorités douanières s’assurent qu’il y ait concordance entre les noms des passagers inscrits et les passeports.  Les douaniers vérifient chaque passeport qui doit être remis à la réception du navire.  Le capitaine fait une annonce importante pour aviser les passagers qu’il manque encore quelques passeports et demande aux récalcitrants de régulariser la situation en se conformant à la consigne.  Plus d’une heure se passe et nous sommes toujours à quai.  Après quelques annonces, une dernière, plus insistante, est faite.  On précise le numéro de la cabine ainsi que le nom de la personne fautive.  Le capitaine nous annonce après quelques minutes, que les autorités libèrent le navire afin de nous permettre de reprendre la route.  Nous quittons Singapore une heure et trente minutes plus tard que l’horaire prévu mais, le capitaine fera tout en son pouvoir pour respecter l’horaire annoncé.  Il paraît que l’occupant de la cabine en question restera dans sa cabine pour une période indéterminée… (souhait d’ancien prof).

lundi 2 mars 2015

Deux jours en mer…


Nous quittons « Surabaya » à 18 h 00 pile, comme prévu.  Nous serons deux jours en mer.  Cela veut dire que je vais m’installer devant mon ordinateur, tentant de vous satisfaire à nouveau.  Pour moi, la parole est plus facile que l’écriture, ce qui me demande un effort de tous les instants mais, que ne ferais-je pas pour combler ceux que j’aime?….  Quand je pense à tout ça, les mots s’alignent plus facilement et j’espère plaire à tous ceux et celles qui nous attendent si patiemment à la maison.  Pour cette raison, je dois dire que l’effort devient plus un plaisir qu’un travail.  Merci de garder notre place au chaud, comme on dit.


La ville de « Surabaya » tire son nom de la formation de deux mots : « Sura » pour requin et « Baya » pour crocodile.  Le requin, maître des mers et le crocodile, maître de la terre, se disputaient pour un possible royaume. Chacun avait accepté une entente permettant d’être maître chez-soi.  Un jour, le requin voulant augmenter son pouvoir, s’aventura à l’intérieur des terres en empruntant la « Kalimas river ».  La kalimas river est un fleuve pénétrant sur plus de 10 km à l’intérieur de l’île et terminant sa course dans l’Océan Indien.  Baya ne voulant pas concéder ce terrain, engagea le combat avec Sura afin d’établir sa suprématie.  Malheureusement, la légende se termine par la mort des deux protagonistes.  Pour souligner cette bataille épique sans vainqueur on formera le nom de la ville, en gardant les deux noms : « Surabaya ».  Cette ville est une zone portuaire des plus importantes de l’Indonésie.  Surabaya nous offre aussi son côté historique lors de la formation de l’Indonésie.  C’est ici que l’Indonésie passera de colonie hollandaise à pays indépendant, qu’elle trouvera les couleurs de son drapeau en enlevant la bande bleu au centre du drapeau Hollandais entre autre et que nous pouvons retrouver la plus vieille mosquée : « Ampel Mosque ».  Cette mosquée fut un ancien temple hindou transformé et renommé en commémoration de « Sunam Ampel » et des prophètes qui ont introduit l’Islam à Java. 


À la sortie du navire, nous entreprenons des discussions avec un chauffeur de taxi, pour une éventuelle visite de la ville.  Il nous propose un parcours de trois heures moyennant rémunération de 51US$ pour la voiture pouvant contenir 4 personnes.  Après entente, nous partons à la recherche des éléments à découvrir.  Nous longeons le fleuve qui nous présente ses « bugis », anciens bateaux en bois construits à Sulawesi et qui assurent le trafic de l’archipel.  Par la suite nous nous dirigeons vers le quartier arabe pour aller voir la plus vieille mosquée tout en passant à travers un marché public où les « salamat pagi » (bonjour) et les « aba kabar » (comment ça va?) fusent de toutes parts entremêlés de tissus, gâteries sucrées, bricoles et voiles pour la gente féminine.  Nous poursuivons notre route vers le ministère de l’agriculture situé à l’intérieur d’un ancien bâtiment, ayant comme particularité d’être construit en trois sections réunis par un joint d’étanchéité en caoutchouc (probablement contre les séismes).  Ce bâtiment possède peu d’intérêt si ce n’est que sa construction est différente de celle de son entourage et provient de la période coloniale.

Après une visite sommaire car, étant samedi, tout est fermé même les toilettes, ce qui présente un intérêt plus pressant pour moi et je sens comme un empressement d’aller visiter d’autres lieux plus propices.  Notre guide nous amène donc à l’hôtel « Majapahit », un hôtel cinq étoiles, où le 10 novembre 1945, les Indonésiens attaquent les troupes hollandaises et enlèvent le drapeau blanc, bleu, rouge et moi en 2015 j’ai pu y laisser ma trace.  Suite à cette page d’histoire, nous nous déplaçons vers un parc où est exposé un sous-marin russe des années 50 appartenant à la marine Indonésienne.  C’est lors de cette visite que je me suis rendu compte que je n’aurais jamais été sous-marinier, à moins de travailler pour l’ennemi et ayant comme mission de retarder l’exécution de toute manœuvre.  Les passages étroits d’un compartiment à l’autre m’obligeaient à des contorsions qui demandaient de l’aide supplémentaire de la part des autres visiteurs.  Imaginez un cercle d’un mètre de diamètre dont on avait eu l’intelligence d’y ajouter une marche assez longue de chaque côté, que nous devions monter avant de nous accroupir.    Un espace limité, occupé par 63 marins qui devaient se partager une seule toilette, une cuisine avec un seul rond pour faire cuire les aliments, des couchettes escamotables dans la chambre des torpilles et une seule pièce fermée de la grandeur d’une garde-robe pour le capitaine.  Après cet exercice pour moi et une période d’amusement à mes dépens pour d’autres, nous retournons au navire.