lundi 2 mars 2015

Deux jours en mer…


Nous quittons « Surabaya » à 18 h 00 pile, comme prévu.  Nous serons deux jours en mer.  Cela veut dire que je vais m’installer devant mon ordinateur, tentant de vous satisfaire à nouveau.  Pour moi, la parole est plus facile que l’écriture, ce qui me demande un effort de tous les instants mais, que ne ferais-je pas pour combler ceux que j’aime?….  Quand je pense à tout ça, les mots s’alignent plus facilement et j’espère plaire à tous ceux et celles qui nous attendent si patiemment à la maison.  Pour cette raison, je dois dire que l’effort devient plus un plaisir qu’un travail.  Merci de garder notre place au chaud, comme on dit.


La ville de « Surabaya » tire son nom de la formation de deux mots : « Sura » pour requin et « Baya » pour crocodile.  Le requin, maître des mers et le crocodile, maître de la terre, se disputaient pour un possible royaume. Chacun avait accepté une entente permettant d’être maître chez-soi.  Un jour, le requin voulant augmenter son pouvoir, s’aventura à l’intérieur des terres en empruntant la « Kalimas river ».  La kalimas river est un fleuve pénétrant sur plus de 10 km à l’intérieur de l’île et terminant sa course dans l’Océan Indien.  Baya ne voulant pas concéder ce terrain, engagea le combat avec Sura afin d’établir sa suprématie.  Malheureusement, la légende se termine par la mort des deux protagonistes.  Pour souligner cette bataille épique sans vainqueur on formera le nom de la ville, en gardant les deux noms : « Surabaya ».  Cette ville est une zone portuaire des plus importantes de l’Indonésie.  Surabaya nous offre aussi son côté historique lors de la formation de l’Indonésie.  C’est ici que l’Indonésie passera de colonie hollandaise à pays indépendant, qu’elle trouvera les couleurs de son drapeau en enlevant la bande bleu au centre du drapeau Hollandais entre autre et que nous pouvons retrouver la plus vieille mosquée : « Ampel Mosque ».  Cette mosquée fut un ancien temple hindou transformé et renommé en commémoration de « Sunam Ampel » et des prophètes qui ont introduit l’Islam à Java. 


À la sortie du navire, nous entreprenons des discussions avec un chauffeur de taxi, pour une éventuelle visite de la ville.  Il nous propose un parcours de trois heures moyennant rémunération de 51US$ pour la voiture pouvant contenir 4 personnes.  Après entente, nous partons à la recherche des éléments à découvrir.  Nous longeons le fleuve qui nous présente ses « bugis », anciens bateaux en bois construits à Sulawesi et qui assurent le trafic de l’archipel.  Par la suite nous nous dirigeons vers le quartier arabe pour aller voir la plus vieille mosquée tout en passant à travers un marché public où les « salamat pagi » (bonjour) et les « aba kabar » (comment ça va?) fusent de toutes parts entremêlés de tissus, gâteries sucrées, bricoles et voiles pour la gente féminine.  Nous poursuivons notre route vers le ministère de l’agriculture situé à l’intérieur d’un ancien bâtiment, ayant comme particularité d’être construit en trois sections réunis par un joint d’étanchéité en caoutchouc (probablement contre les séismes).  Ce bâtiment possède peu d’intérêt si ce n’est que sa construction est différente de celle de son entourage et provient de la période coloniale.

Après une visite sommaire car, étant samedi, tout est fermé même les toilettes, ce qui présente un intérêt plus pressant pour moi et je sens comme un empressement d’aller visiter d’autres lieux plus propices.  Notre guide nous amène donc à l’hôtel « Majapahit », un hôtel cinq étoiles, où le 10 novembre 1945, les Indonésiens attaquent les troupes hollandaises et enlèvent le drapeau blanc, bleu, rouge et moi en 2015 j’ai pu y laisser ma trace.  Suite à cette page d’histoire, nous nous déplaçons vers un parc où est exposé un sous-marin russe des années 50 appartenant à la marine Indonésienne.  C’est lors de cette visite que je me suis rendu compte que je n’aurais jamais été sous-marinier, à moins de travailler pour l’ennemi et ayant comme mission de retarder l’exécution de toute manœuvre.  Les passages étroits d’un compartiment à l’autre m’obligeaient à des contorsions qui demandaient de l’aide supplémentaire de la part des autres visiteurs.  Imaginez un cercle d’un mètre de diamètre dont on avait eu l’intelligence d’y ajouter une marche assez longue de chaque côté, que nous devions monter avant de nous accroupir.    Un espace limité, occupé par 63 marins qui devaient se partager une seule toilette, une cuisine avec un seul rond pour faire cuire les aliments, des couchettes escamotables dans la chambre des torpilles et une seule pièce fermée de la grandeur d’une garde-robe pour le capitaine.  Après cet exercice pour moi et une période d’amusement à mes dépens pour d’autres, nous retournons au navire.

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