Nous
quittons « Surabaya » à 18 h 00 pile, comme prévu. Nous serons deux jours en mer. Cela veut dire que je vais m’installer devant
mon ordinateur, tentant de vous satisfaire à nouveau. Pour moi, la parole est plus facile que l’écriture,
ce qui me demande un effort de tous les instants mais, que ne ferais-je pas pour
combler ceux que j’aime?…. Quand je
pense à tout ça, les mots s’alignent plus facilement et j’espère plaire à tous
ceux et celles qui nous attendent si patiemment à la maison. Pour cette raison, je dois dire que l’effort
devient plus un plaisir qu’un travail.
Merci de garder notre place au chaud, comme on dit.
La ville de « Surabaya » tire son nom de la
formation de deux mots : « Sura » pour requin et
« Baya » pour crocodile. Le
requin, maître des mers et le crocodile, maître de la terre, se disputaient
pour un possible royaume. Chacun avait accepté une entente permettant d’être
maître chez-soi. Un jour, le requin
voulant augmenter son pouvoir, s’aventura à l’intérieur des terres en
empruntant la « Kalimas river ».
La kalimas river est un fleuve pénétrant sur plus de 10 km à l’intérieur
de l’île et terminant sa course dans l’Océan Indien. Baya ne voulant pas concéder ce terrain,
engagea le combat avec Sura afin d’établir sa suprématie. Malheureusement, la légende se termine par la
mort des deux protagonistes. Pour
souligner cette bataille épique sans vainqueur on formera le nom de la ville,
en gardant les deux noms : « Surabaya ». Cette ville est une zone portuaire des plus
importantes de l’Indonésie. Surabaya
nous offre aussi son côté historique lors de la formation de l’Indonésie. C’est ici que l’Indonésie passera de colonie
hollandaise à pays indépendant, qu’elle trouvera les couleurs de son drapeau en
enlevant la bande bleu au centre du drapeau Hollandais entre autre et que nous
pouvons retrouver la plus vieille mosquée : « Ampel Mosque ». Cette mosquée fut un ancien temple hindou
transformé et renommé en commémoration de « Sunam Ampel » et des
prophètes qui ont introduit l’Islam à Java.
À
la sortie du navire, nous entreprenons des discussions avec un chauffeur de
taxi, pour une éventuelle visite de la ville.
Il nous propose un parcours de trois heures moyennant rémunération de
51US$ pour la voiture pouvant contenir 4 personnes. Après entente, nous partons à la recherche
des éléments à découvrir. Nous longeons
le fleuve qui nous présente ses « bugis », anciens bateaux en bois
construits à Sulawesi et qui assurent le trafic de l’archipel. Par la suite nous nous dirigeons vers le
quartier arabe pour aller voir la plus vieille mosquée tout en passant à
travers un marché public où les « salamat pagi » (bonjour) et les
« aba kabar » (comment ça va?) fusent de toutes parts entremêlés de
tissus, gâteries sucrées, bricoles et voiles pour la gente féminine. Nous poursuivons notre route vers le
ministère de l’agriculture situé à l’intérieur d’un ancien bâtiment, ayant
comme particularité d’être construit en trois sections réunis par un joint
d’étanchéité en caoutchouc (probablement contre les séismes). Ce bâtiment possède peu d’intérêt si ce n’est
que sa construction est différente de celle de son entourage et provient de la
période coloniale.
Après une visite
sommaire car, étant samedi, tout est fermé même les toilettes, ce qui présente
un intérêt plus pressant pour moi et je sens comme un empressement d’aller
visiter d’autres lieux plus propices.
Notre guide nous amène donc à l’hôtel « Majapahit », un hôtel
cinq étoiles, où le 10 novembre 1945, les Indonésiens attaquent les troupes hollandaises
et enlèvent le drapeau blanc, bleu, rouge et moi en 2015 j’ai pu y laisser ma
trace. Suite à cette page d’histoire,
nous nous déplaçons vers un parc où est exposé un sous-marin russe des années
50 appartenant à la marine Indonésienne.
C’est lors de cette visite que je me suis rendu compte que je n’aurais
jamais été sous-marinier, à moins de travailler pour l’ennemi et ayant comme
mission de retarder l’exécution de toute manœuvre. Les passages étroits d’un compartiment à l’autre
m’obligeaient à des contorsions qui demandaient de l’aide supplémentaire de la
part des autres visiteurs. Imaginez un
cercle d’un mètre de diamètre dont on avait eu l’intelligence d’y ajouter une
marche assez longue de chaque côté, que nous devions monter avant de nous accroupir. Un espace limité, occupé par 63 marins qui
devaient se partager une seule toilette, une cuisine avec un seul rond pour
faire cuire les aliments, des couchettes escamotables dans la chambre des
torpilles et une seule pièce fermée de la grandeur d’une garde-robe pour
le capitaine. Après cet exercice pour
moi et une période d’amusement à mes dépens pour d’autres, nous retournons au
navire.
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