Nous avons assisté à quelques
conférences sur Oman. À chaque fois, les
conférenciers nous précisaient, qu’Oman était un pays avec des mœurs très
conservatrices. Des mœurs très conservatrices
dans une région essentiellement musulmane, impliquent une tenue vestimentaire
un peu particulière et contrairement à ce que vous pouvez penser, ces
restrictions s’appliquent à tous les sexes confondus. Nous nous habillons donc avec des pantalons
longs, des chemises à manches longues, des souliers couverts et bien entendu
avec un couvre-chef pour ces dames. Pour
la circonstance nous avons un beau ciel bleu accompagné d’un soleil de plomb,
faisant monter la température à 34oC et provoquant l’aspect
désertique qui nous entoure.
Heureusement, nous aurons un autocar climatisé pour nous rendre aux
différents centres d’intérêts d’Oman.
Avec agilité, en tout cas avec
plus d’agilité que la majorité des passagers, nous arrivons plus rapidement au
contrôle du navire, ce qui nous donne l’avantage du choix des places dans l’autocar. Comme dit le dicton, d’un temps perdu :
« reimerp évirra, reimerp ivres » (et vice et versa), nous
choisissons les places du devant. Nous
sommes surpris de la condition des voitures ainsi que l’état des routes qui
sont impeccables. Nous surprenons même
notre chauffeur, avoir des pointes de vitesse atteignant les 120 km/h sans que
nous nous en rendions compte. Faut dire
qu’il n’y a pas tellement de circulation automobile, ce qui est un avantage
certain. Faut dire aussi que, « Qaboos
Bin Saïd » le Sultan d’Oman, a décidé de changer bien des choses,
contrairement à son père qui ne faisait qu’accumuler richesses par-dessus
richesses. En 1967, le sultanat d’Oman était le plus arriéré au moment de
l’exploitation du pétrole. En 1970,
après avoir délogé son père, le présent sultan utilisa les revenus du pétrole
pour changer la face de son pays. Du
temps du père il y avait 3 écoles et un seul hôpital. Dans les années 90, on dénombrait 560 écoles
qui procuraient l’éducation gratuitement (mais non obligatoire) et 14
hôpitaux. Nous constatons que le progrès
continue son œuvre et nous pouvons voir aujourd’hui des infrastructures bien en
place.
les
prochaines années avec toutes les nouvelles constructions d’hôtel 4 et 5
étoiles. Les autorités ont commencé à
déplacer les gens qui occupaient le bord de la mer vers les terres intérieures
afin de permettre les nouvelles constructions.
Oman deviendra la nouvelle destination vacance pour les Européens. Nous nous intéressons, par contre, plus au
moment présent et c’est pour cette raison que nous poursuivons notre route vers
le souk de Salalah pour, peut-être, quelques achats. Je ne sais pas si c’est mon sourire ou mon
habillement ou l’ensemble de mon œuvre mais, notre guide m’a pris en adoption
me faisant confidences sur confidences.
Comme ce sont des confidences, vous comprenez très bien que je ne peux
pas vous en parler mais, consolez-vous car, notre guide ayant un accent très
prononcé, je n’ai pas compris la moitié de ce qu’il disait. Nous poursuivons notre quête qui nous amène
d’une boutique à l’autre, cherchant l’occasion rêvé avec le tissu idéal et la
coupe parfaite. Adrienne a les yeux qui
pétillent devant une « t’unique » (voyez le jeu de mot) qui sont
aussitôt remarqués par le propriétaire. Comme
d’habitude, je fais mon « séraphin » et ne cède pas facilement devant
les yeux de ma douce, diminuant substantiellement, par le fait même, la
rétribution demandée. Chaque bonne chose
a une fin et nous repartons avec deux tuniques pour le prix d’une. Pour retourner à l’autocar nous devons passer
devant plein de boutiques de tissus, de galabias, d’encens dont les
propriétaires se lancent un après l’autre devant nous pour nous offrir l’achat
du siècle. Il est temps maintenant, pour
nous, de quitter la ville pour nous diriger vers l’oasis « Ayn
Razat », qui reste un phénomène de la nature. Vous pouvez vous imaginer; vous êtes en plein
désert et une source d’eau jaillit de nulle part permettant une végétation luxuriante,
un anachronisme dans un paysage désertique.
Après quelques photos, nous retournons à l’autocar qui nous amènera
à « Taga » pour y voir son fort qui a jadis servi, transformé
maintenant en musée. Le « Taga
Castle » est aménagé de telle sorte que l’on croirait qu’il est encore
habité et fonctionnel (seule la toilette des dames ne l’était pas). La prochaine étape nous conduira à la ville
de « Sumhuram ». Un site
archéologique où nous pourrons voir les ruines d’un ancien port pour le commerce
de l’encens. L’encens dont nous parlons
ici n’a rien à voir avec ces longs bâtonnets aux parfums variés. Il s’agit plutôt d’une résine séchée que l’on
cueille après un arbre, telle la gomme de sapin et qui dégage une odeur
indéfinissable mais pas du tout désagréable.
Dans le souk, certaines boutiques étaient recouvertes d’un épais brouillard, ne laissant aucun doute
sur la marchandise offerte. Nous
quittons ce site archéologique d’un temps révolu, avant que nous soyons considérés
comme faisant parti de l’ameublement, pour nous diriger vers « the Palace
of His Majesty Sultan Qaboos ».
Rendus sur place, nous nous rendons compte que, même si sa Majesté est
près de son peuple, il y a quand même une muraille qui délimite son
domaine. Nous nous contenterons donc de
ce qui dépasse et nous est offert. Ce
soir, à six heures, nous larguons les amarres pour nous diriger vers la
Jordanie. Nous continuerons, cette nuit,
vers l’ouest sur l’océan Indien pour bifurquer, demain matin, vers le nord et
pénétrer dans la mer Rouge. Lorsque vous
lirez ce récit nous aurons été quatre jours en mer avant d’atteindre notre
prochaine escale.
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