samedi 14 mars 2015

Sri Lanka ou Ceylan…

C’est lundi le 9 mars, 8 h 30 et il fait déjà un bon 30oC.  Nous sentons l’air humide nous écraser lorsque nous quittons le navire pour nous intégrer à la population locale.  Nous avançons péniblement, comme on peut avancer péniblement quand il fait chaud, pour nous diriger vers la horde de chauffeurs de taxis.  Nous sommes préparés à cette éventuelle rencontre car, nous savons exactement ce que nous voulons, c’est-à-dire : la campagne et ses paysages, des activités locales, un village typique et peut-être, quelques temples, si l’occasion se présente.  L’argumentation débute et va bon train mais, nous hésitons avant de prendre une décision car nous commençons à peine à nous familiariser avec l’accent un peu particulier de nos futurs interlocuteurs.  Plus le temps avance, plus nous prenons de l’assurance et nous nous engageons dans une discussion ferme et déterminée.  Nous voulons voir la campagne avec ses plantations de thé (Ceylon tea) et si possible, voir aussi sa transformation.  Nous entendons un « it’s too fouar (far) », un « if you go you come back at 5 o’clock » et nous comprenons qu’il faudra 2 h 30 pour aller et donc le même temps pour en revenir si, nous ne nous perdons pas en chemin.  Trop compliqué, nous abandonnons cette négociation tout en restant à l’affût d’un autre groupe plus avenant.  Après à peine quelques pas, le souhait nous attendait, agglutiné, les yeux rivés sur nous comme une invitation à reprendre la négociation.  Nous avons toujours les mêmes désirs mais, là encore, nous devons nous résigner à rester plus près, d’autant plus que les voitures de ce groupe ont quelques années de plus que les précédentes.  La chaleur intense agit de plus en plus sur nous et nous capitulons pour un tour de cinq heures vers un village de pêcheurs, le marché aux poissons, la campagne et le plus important temple bouddhiste de la ville.  Nous acceptons le prix et nous sommes prêts pour le tour du propriétaire.  Notre chauffeur se dirige vers sa voiture qui est, vous l’aurez deviné, la plus petite du lot.  Je sens déjà mes courbatures prendre place.

Après avoir réussi à sortir du port, nous passons dans les rues de « Colombo ».  Nous ne pouvons pas faire deux pas sans rencontrer un nid de poule, une crevasse ou une tranchée selon le cas, un « bump » pour ralentir la circulation (comme s’il y avait besoin de ça) et moi qui suis à l’arrière des amortisseurs ressentant toutes les subtilités de la chaussée.  Nous dépassons régulièrement par la droite, à trois de large sur une route, normalement pour deux, obligeant la circulation inverse à suivre le mouvement sans démontrer de quelconques impatiences.  La seule règle à connaître, est l’utilisation du klaxon, pour avertir la personne que l’on dépasse de ne pas dévier de sa route aussi bien à droite qu’à gauche.  Nous ralentissons pour prendre un embranchement et emprunter une petite route qui suit un canal long de 40km, construit du temps de la colonie portugaise par des prisonniers.  Cette petite route, Adrienne parle plutôt d’une piste cyclable, ne permet pas de rencontrer autre chose que des motos.  Le chauffeur nous rassure en nous disant que c’est un « one way ».  Quelle ne fut pas la surprise d’y voir un camion en sens inverse, qui grossissait à vue d’œil au fur et à mesure qu’il avançait vers nous.  Quelqu’un va ralentir, se tasser dans une entrée et permettre la rencontre pour éviter la catastrophe.  Eh bien, non, personne ne cède jusqu’au moment fatidique où chacun, comme dans une chorégraphie digne du cirque du soleil, ralentit et concède une partie de l’espace ne laissant que quelques millimètres entre les miroirs, pour reprendre de plus bel leur course vers leur destination respective.  Un arrêt photos dans un petit village de pêcheurs permet de remettre les choses en perspective.  Nous pouvons y voir un étal de poissons des plus variés, crabes bleus et crevettes sur un comptoir ou sur le sol, sous un soleil de plomb.  À midi, tout ce qui ne sera pas vendu
se retrouvera sur la glace pour augmenter ses chances de conservation….

Nous continuons notre route toujours en longeant le même canal.  Plus loin, nous nous arrêtons près d’une petite ferme familiale pour prendre quelques photos.  Nous quittons la campagne pour aller au bord de la mer.  Enfin, nous arrivons à un endroit propice pour fouler la plage de sable et ses détritus, tout en écoutant les vagues finir leurs courses contre les rochers.  Cachés entre deux bateaux de pêche, deux hommes réparent, à l’ancienne, leur filet.  Un regard, une photo, un sourire complice et nous reprenons notre route.  Revenue à la voiture nous constatons que nous avions presque tout vu ce que nous voulions voir sauf une, le plus gros temple bouddhiste de la ville.  Notre chauffeur nous annonce que c’est notre prochaine destination mais, qu’il empruntera un autre chemin.  Heureusement pour nous car, certains passages ne sont pas souhaités.  Par contre, nous devrons être patients car ce temple convoité se trouve à 1 h 30 de route.  Nous roulons depuis 30 minutes et un panneau indicateur attire notre attention.  Sur ce panneau nous pouvons y voir tout ce qui a droit de circuler sur cette route : voiture, moto, tuk tuk, bicyclette, camion, un homme poussant une charrette, un tracteur et une charrette tirée par un bœuf (que nous avons vu d’ailleurs avec un zébu).  Arrivés au temple, nous montons un long escalier pour voir le seigneur de ces lieux.  Un fidèle nous fait remarquer que nous devons nous déchausser ainsi que de nous départir de nos couvre-chef afin de respecter les lieux, ce que nous nous empressons de faire sur le champ.  La chaleur accumulée au sol a une relation directe, avec la danse que nous exécutons pour nous rendre voir le Bouddha couché.  Interdiction de filmer ou photographier mais, pour nous cette consigne arrive trop tard, ce qui nous amène droit à un dilemme : devons-nous effacer ou garder?  Nous n’avons pas encore de réponse et espérons que la nuit portera conseil, demain nous verrons.

Après une bonne nuit de sommeil, nous sommes prêts à repartir mais cette fois nous visiterons la ville de « Colombo » par nos propres moyens.  Le soleil et l’humidité toujours présents nous obligent à ralentir le pas.  Nous avons réussi à éviter les taxis et leurs tentations.  Une nouvelle menace se pointe à l’horizon.  Nous sommes assaillis par une ribambelle de « tuk tuk » (scooter à trois roues, portant une cabine pour deux à l’arrière et faisant un bruit caractéristique : tuk tuk).  Nous n’avons pas terminé toute négociation avec un qu’il en arrive  vingt autres comme s’ils ne comprenaient pas pourquoi les précédents partaient sans nous.  Nous nous faufilons à travers les rues, nous mêlant à la population pour nous rendre aux différents endroits que nous voulions visiter.  Après 2 h 30 de marche sous une chaleur torride, nous décidons, Adrienne et moi, de prendre l’élément indésirable (le tuk tuk) pour revenir sur nos pas.  Nous convenons du prix et de la distance et nous embarquons pour le retour à la maison.  Nous apprenons que le dit « tuk tuk » était né en 1988 et qu’il avait appartenu jadis, à son père.  Je vous assure que ce fut le meilleur coup de notre journée.

1 commentaire:

  1. Simplement pour vous dire que je vous lis et que je suis votre parcours avec intérêt. ...au plaisir de vous revoir. ...Bonne continuation. ....xxx

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