Nous sommes arrivés à sept heures
ce matin à « Al’ Aqabah » en Jordanie. Première surprise qui nous frappe lorsque
nous sortons à l’extérieur, c’est la température. Je crois que nous subissons les effets d’un
vortex québécois. J’ai l’impression
qu’il y a une coalition de personnes jalouses de notre condition
hivernale. Nous vous prions de croire
que nous sommes vraiment désolés et nous nous excusons mais, de grâce, éloignez
de nous cette épreuve. Jamais, nous n’aurions
pu croire d’être obligés de porter une petite laine pour visiter la ville mais,
ce fut le cas. Nous prenons donc, le
« shuttle » offert par le port pour nous rendre en ville car, comme
dans bien des zones portuaires, nous n’avons pas le droit de marcher dans cette
enceinte. Notre transport nous amène en
plein centre ville, ce qui est idéal pour nous.
Nous sommes persuadés que tous les chauffeurs de taxis ont reçu un avis
la veille, à savoir qu’il y aurait un arrivage éminent de touristes. Aussitôt que l’autocar pénétra à l’intérieur
du stationnement prévu pour le débarquement, une nuée, telle des sauterelles
affamées, s’est précipitée vers la porte, nous laissant à peine la place pour
en sortir. C’était tellement intimidant
que nous avons presque tiré à la courte paille, pour connaître la personne qui
oserait, la première, affronter cet agglomérat.
Après avoir passé à travers cet
essaim qui était à la recherche de la bonne affaire, nous nous lançons à la
découverte de la ville. Mais auparavant,
nous cherchons un endroit où nous pourrions avoir le « WiFi » gratuit
afin de pouvoir vous envoyer le dernier récit.
Nous nous dirigeons vers le Hilton qui, nous fait à peine dévier de
notre itinéraire. Avec toute l’ouverture
d’esprit de cette chaine d’hôtels, nous pouvons rendre notre mission à terme.
Nous reprenons la route et nous nous dirigeons vers un impressionnant mât de
165 mètres coiffé d’une couronne, arborant un immense drapeau vert, blanc,
rouge et noir pouvant être vu de l’Arabie Saoudite, d’Israël et de l’Égypte
(péninsule du Sinaï). Sur l’autre rive,
comme pour répondre à cette vantardise, un immense drapeau israélien en
mouvement est peint sur un panneau publicitaire qui fait face à la Jordanie. Le moins que l’on puisse dire, c’est que
chacun est fier d’arborer ses couleurs.
Au pied de ce mât, un magnifique parc entouré par un fort du XVIIième
siècle, le port et une plage public où les femmes voilées conservent
intégralement la preuve de leur pudeur.
Accroché au fort, un musée présentant des artéfacts du même siècle trouvé
dans le fort. Nous flânons, prenons des
photos du mât tant il nous impressionne, pour en attraper des torticolis et le
syndrome du nez en l’air. Nous en avons
fait le tour et nous reprenons notre visite improvisée. Adrienne m’indique les endroits qu’elle veut
absolument voir comme : le « souk » pour voir si nous ne pourrions
pas faire quelques découvertes, un jardin décoratif et une église catholique
romane du IVième siècle. Nous
déambulons dans les rues ne sentant aucune agressivité de la part des
passants. Chemin faisant, notre regard
se tourne vers une « lettre internationalement » connue. Attirés par un mouvement de curiosité, nous
décidons d’entrer voir si
il y a des similitudes avec chez-nous. Tout est semblable dans les moindres détails,
avec quelques spécialités locales et des serveuses portant toutes le même voile
pour nous servir. Nous décidons de nous
gâter et de prendre un trio « Mc’Chicken ». Dans ce même restaurant, plusieurs membres
d’équipage essaient, en vain, d’avoir une communication internet
intéressante. Nous leur filons le tuyau
« Hilton » avec tout le nécessaire pour réussir une bonne
transmission. Nous partons par la suite,
faire du « lèche vitrine » dans le souk mais, rien n’attire
l’attention de ma blonde. Malgré toute
l’affabilité des commerçants qui ont toujours le sourire aux lèvres, nous
partons à la recherche de cette église d’un temps révolu. Le plan ne nous aide pas beaucoup et nous
demandons la collaboration de quelques passants afin de pouvoir nous diriger convenablement. Ce ne fut pas un grand succès, car, soit
qu’ils ne connaissent pas du tout l’endroit (un peu normal dans un pays à plus
de 95% de musulmans) ou soit qu’ils ne parlent pas l’anglais. Indiana Jones ne s’est pas décourager, alors
nous allons suivre son exemple et poursuivre notre quête. Après de multiples détours, nous ramenant
presque au souk et en passant par des rues plus ou moins étroites nous
capitulons devant l’incapacité de parvenir à nos fins. Un peu débités, nous rebroussons chemin pour
aller reprendre le transport qui nous ramènera au navire. Et bien, croyez-le ou non, chemin faisant
nous apercevons des ruines irrégulières affublées d’un panneau d’identification
délavé et attaqué par le soleil le rendant presqu’illisible mais, nous
authentifiant le site tant recherché.
Devant nous des ruines en ruines, sous le niveau du la rue, ne laissant
paraître que des structures murales possibles.
De plus elles étaient à 200 mètres du stationnement de notre
autocar. Nous avons donc fait une bonne
marche de santé.
Le matin du 25 mars, nous devions
pénétrer dans le « Canal de Suez » mais, puisque nous ne sommes pas arrêtés à
« Sharm el Sheikh » en Égypte, comme nous vous l’avions raconté déjà,
nous sommes entrés dans le canal, une journée plus tôt. Par contre, compte tenus des travaux que les
Égyptiens ont entrepris dans le canal, il ne peut y avoir qu’un convoi en
direction du sud et un vers le nord par jour.
Le moment du passage est déterminé par les autorités du canal et non par
l’ordre d’arrivée. Le capitaine a fait
tout en son pouvoir pour arriver le plus tôt possible, au cas où nous aurions
pu faire une portion de la traversée avant le coucher du soleil (17h54). Malheureusement pour nous, nous devrons
attendre que tout le convoi en sens opposé soit passé avant de pouvoir
entreprendre la traversée. Le capitaine
nous apprend donc, que le départ de notre convoi débutera à dix-neuf heures
quarante et que nous serons au seizième rang.
Contre fortune bon cœur, nous devrons faire avec et nous nous résignerons
aux contraintes administratives et physiques.
Vers vingt-et-une heures, nous allons sur le pont promenade pour avoir
un aperçu de la situation. L’entrée est
éminente mais le vent froid est bel et bien présent. Nous revenons à la cabine afin d’avoir un
habillement plus approprié. Adrienne met
un survêtement en laine mérinos, une chemise, un polar, un pantalon et un
coupe-vent pour affronter les éléments.
Pour ma part, j’attrape un chandail, ma caméra, ma caméra vidéo et nous
partons à la découverte d’une page d’histoire.
Nous avions tellement entendu parler de ce canal lorsque nous étions
jeunes sur les bancs d’école. C’était
tellement lointain et tellement inaccessible, dans le temps, et maintenant nous
allons le franchir. Je dois dire que je
suis un peu ému à cette pensée. Nous
allons à l’extérieur sur la pointe du navire pour avoir la meilleure vue
possible. La présence du vent se fait
sentir et nous devons redoubler d’efforts pour atteindre la barrière. Malgré la noirceur, le spectacle est
merveilleux et impressionnant. Le canal
a à peine la largeur de deux navires de front et nous comprenons très bien
pourquoi il faut attendre qu’il soit libre avant de s’y engager. Le chemin est balisé par des feux rouges à
gauche et vert à droite. Les dunes de
sable sont tellement près que nous avons l’impression que nous pourrions les
atteindre d’un seul bond. Nous allons
prendre dix heures pour parcourir la distance qui sépare les deux mers. La lumière des ponts inférieurs est suffisante
pour voir les bords du canal, définir leurs formes et leur donner un air de
mystère. Entre la berge et le navire,
des oiseaux profitant de la lumière, avancent au même rythme et nous donnent
une toute autre perspective. Nous
voguons à près de huit nœuds (15 km/h) et les navires se suivent tous à la « queue
leu leu » comme les enfants de la maternelle. Nous retournons à la cabine avec des images
que nous venons de voir et d’un passé scolaire s’entremêlant et cherchant une
harmonie presque impossible. Demain nous
serons dans la mer Méditerranée en direction de Naples où nous en profiterons
pour visiter « Pompéi ». Nous
avons parcouru jusqu’à maintenant 27 500 km.
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