mardi 23 février 2016

Dernière étape…

Nous sommes arrivés à Montevideo en Uruguay ce matin comme prévu.  Nous avons dû attendre quarante-cinq minutes le pilote qui était en retard, avant de pouvoir entrer dans le port.  Honnêtement, ce n’est pas un gros dérangement car, nous avons toute la journée et la ville est petite. De plus, ce que nous voulons voir se situe dans un périmètre assez restreint.  Nous savourons donc notre petit déjeuner et reprenons un deuxième café (nous aurons toujours le temps de nous alléger d’une partie avant de partir).  La température, même si nous donnons généreusement de notre personne, est quelque peu maussade et accentue la teinte grisâtre des bâtiments présents.  Par contre, la ville conserve l’empreinte du temps laissé par l’histoire des siècles passés.  Balcons en porte-à-faux, rues étroites en pavés, portes d’entrées énormes en métal se succèdent de rues en rues.  Les pays de l’Amérique du Sud qui sont plutôt de confession chrétienne ont su garder, dans leurs lieux de culte, la richesse et la beauté de leur histoire.  Nous déambulons ici et là en cherchant du regard l’inhabituel, l’incongru qui nous donnera pendant quelques instants, de l’émerveillement.  Nous ne sommes pas désabusés mais, si le décor qui nous entoure a déjà été enregistré dans nos mémoires, celles-ci demandent de nous renouveler.  Après trois bonnes heures de marche, nous décidons de revenir au navire pour prendre notre repas du midi.

Si mes genoux me le permettent, nous retournerons sûrement voir un autre coin.  Ma blonde a compris ma douleur et m’offre d’aller faire un peu d’exploration de boutiques que nous avions vue rapidement, ce matin, au début de notre parcours.  J’en vois déjà rire et qui se disent qu’elle a très bien compris ma douleur car elle veut me faire souffrir au davantage.  Si vous pensez ça, c’est que vous ne connaissez pas ma blonde.  Je crois plutôt que, sachant que normalement dans ces lieux, il y a des endroits pour se reposer, je pourrai m’exécuter pendant que madame cherchera.  Ça c’est de l’altruiste à l’état pur, à mon avis!  C’est parti et nous nous déplaçons d’une table d’artisan à l’autre cherchant ce qui pourra augmenter la charge de nos valises.  Curieusement je ne vois pas beaucoup de bancs pouvant effacer le doute qui s’installe sournoisement en moi.  Encore quelques pas et nous pénétrons à l’intérieur d’un marché public.  L’étincelle revient et la douleur s’atténue par le spectacle qui s’offre à nous.  Une grande chaleur nous enveloppe et nous attire.  Elle provient d’immenses plaques de charbon de bois grillant pièces de viande, légumes, poivrons et… clientèle.  Personne ne se plaint et la satisfaction se constate à la façon dont les victuailles disparaissent des assiettes.  Quelques boutiques éparses diminuent, momentanément, cette proximité avec la chaleur des fours.  Nous en faisons le tour avant de retourner au navire qui nous amènera loin de tout ça.

Nous quittons Montevideo pour nous diriger vers la dernière étape de notre périple : « Buenos Aires ».  Capitale de l’Argentine qui compte plus de trois millions de personnes et avec l’agglomération urbaine elle augmente ce nombre à treize millions.  Fondée le 11 juin 1580 par « Juan De Garay », la ville n’a pas cessé de prendre de l’expansion.  C’est samedi et, comme partout ailleurs, la ville est presque au repos.  L’animation tarde à venir et nous pouvons occuper les parcs, les petites rues et les rues marchandes n’ayant pas encore repris leurs fonctions.  Les rues sont désertes comme le lendemain des Fêtes à moins trente degrés.  Au fur et à mesure que nous avançons dans la ville, l’animation se concrétise.  Est-ce notre présence, notre empathie ou l’heure  qui est responsable de ce changement graduel, je ne saurais vous dire mais, toujours est-il que les rues prennent une toute autre allure.  L’animation montante, donne à la ville une autre perspective.  La lumière est meilleure et les ombres sur les murs se déplaçant à vitesse variable changent la toile de fond et nous font apprécier de plus en plus ce qui nous entoure.  Chemin faisant, nous arrivons au premier monument que nous voulions voir absolument la: « Catedral Metropolitana » avec ses colonnes imposantes en façade.  Elle nous invite à y faire un tour.  L’intérieur est magnifique avec son autel baroque de la fin du XVIIIe siècle, ses fresques, sa chapelle de marbre et de bronze et le mausolée du général « San Martin », recouvert du drapeau argentin et veillé par deux grenadiers.  Le général San Martin est le libérateur du Chili, du Pérou et de l’Argentine.  En face de la cathédrale nous avons la « Plaza de Mayo ».  La Place de Mai est entourée, outre la cathédrale, par les principaux centres du pouvoir de la ville et du pays (Casa Rosada siège de la présidence du pays).  C’est dans cette enceinte que nous retrouvons les principales manifestations dont celles des Mères et des Grands-Mères de la Place de Mai qui, tous les jeudis, tournent dans le parc pour retrouver leurs enfants et petits-enfants disparus durant la junte militaire.  Nous retournons sur nos pas par un autre chemin qui nous amènera dans un autre parc avec de magnifiques figuiers dont les branches, qui s’étendent à l’horizontale, doivent être aidées par d’énormes supports.  Nous empruntons donc la célèbre rue « Florida » la rue commerçante par excellence avec ses boutiques toutes plus alléchantes les unes que les autres et les revendeurs de billets à tous les dix mètres qui vous interpellent avec leurs « cambio, cambio, cambio » pour se substituer aux guichets automatiques plus froids mais combien plus honnêtes.  Demain nous nous déplacerons, en autocar pour visiter d’autres coins de cette immense ville.


C’est en parcourant la ville en autocar que nous nous rendons compte de l’étendue de cette ville.  Une ville où son artère principale à sens unique, « l’avenue de la libération », comporte neuf voies pour les voitures.  Une ville dont le premier cimetière acceptait les gens de toute allégeance mais, qui par une loi, au début du siècle dernier, ne permettait qu’aux mieux nantis de pouvoir y être inhumés et dont les mausolées sont tellement énormes qu’il ne reste plus de place pour personne d’autre.  Ce cimetière abrite, par contre, la dépouille « d’Eva Peron », femme de président, qui a fait tellement pour améliorer les conditions sociales des plus démunis.  Un peu plus loin, un autre parc, célébrant un autre conquérant ou libérateur.  Trop de conquérants pour moi, même Don Quichotte s’en mêle.

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