mercredi 17 février 2016

Falkland nous voici…


Hier, le capitaine nous a amenés à « l’île de la Déception ».  Cette île doit son nom à l’explorateur « Nathaniel Palmer » qui, en novembre 1820, n’a pu trouver d’autre qualificatif pour honorer cet emplacement.  Elle porte vraiment son nom et elle est très décevante par rapport à tout ce que nous avons pu voir précédemment.  D’aspect grisâtre avec ses neiges souillées par la poussière de ses flancs, transportée par les vents omniprésents.  Par contre, cette île de formation volcanique, abrite sur ses plages, une des plus grandes colonies de « manchots Gentoo », plusieurs phoques « crab eater » qui en passant ne mangent pas de crabes mais ne se nourrissent que de « krill » et, enfin, de plusieurs espèces d’oiseaux marins dont les «pétrels » Negro et Antartico.  Aujourd’hui, le capitaine ne pouvait pas placer le navire parallèle à l’île afin de permettre à tout le monde de pouvoir photographier la faune présente; la force des vents nous aurait déportés contre les berges de l’île et comme nous avons encore un petit bout à faire avant la fin du voyage, je crois qu’il a pris une bonne décision.  Aujourd’hui nous avons vogué toute la journée à une vitesse de dix-huit nœuds nautiques sur une mer relativement calme.  Tous les passagers apprécient grandement le calme relatif de la mer.  Demain, nous devrions atteindre les « Île Malouines ou Falkland Islands » vers sept heures du matin.  Ce n’est qu’à ce moment que nous pourrons savoir si nous pouvons aller à terre car, nous avons encore besoin de la collaboration de Dame nature.  Normalement, il y a cinquante pourcents de chance que nous puissions visiter l’île car, souvent les éléments naturels ne collaborent pas.


Oubliez ce que je viens de dire car, au réveil ce matin nous avons constaté que la température était plutôt en notre faveur.  Nous sommes donc chanceux et nous pouvons prendre le tender pour aller sur la terre ferme.  Le temps est gris et un peu maussade comme si la Grande Bretagne voulait reproduire le plus fidèlement possible son environnement.  Malgré le temps froid, pluvieux et humide nous nous estimons heureux de pouvoir aller à terre.  Les Îles Malouines ont été le théâtre de trois conflits importants au cours du siècle et demi dernier.  D’abord vers la fin du 19ième siècle pour en prendre possession contre les Français.  Par la suite, lors de la première guerre mondiale où l’Allemagne, en 1914, avait envahi l’île afin de couper l’approvisionnement en charbon et les communications radio à l’armée britannique.  Enfin, en 1982, lorsque Mme Thatcher n’avait pas cédé à l’invasion de l’Argentine pour en faire un de ses territoires.  Ces faits d’arme sont très bien identifiés par trois monuments mémoriaux ainsi qu’à l’intérieur de la Cathédrale anglicane où on souligne avec fierté ces batailles.  Les vitraux de la cathédrale nous racontent même une partie de cette histoire.  Tout est très « british » ici, comme nous le prouvent l’allure des maisons, les policiers et leurs habillements identiques à ceux de Londres et la conduite à gauche des « Land Rover ».  Je parle surtout de cette voiture car elle forme plus de la moitié du parc automobile de l’île ce qui dénote un peu l’état des routes.  Nous pouvons y voir aussi quelques expositions sur des activités révolues comme les communications radio et téléphoniques qui ont eu court jusqu’en 1985, la forge, l’imprimerie du temps et la chasse à la baleine.  D’ailleurs, c’est le territoire de la baleine bleue.  Cette dernière peut atteindre une longueur de trente-trois mètres de long.  Juste à côté de la Cathédrale anglicane il y a un  monument qui est fait avec les mâchoires inférieures de deux de ces baleines et je dois vous dire que c’est très impressionnant.  Après trois heures de marche sous la pluie accompagnée du vent du nord, nous décidons de rentrer au bercail, sachant que nous avons vingt-cinq minutes de « tender » à faire pour arriver au navire.  En fin de compte c’est le même temps que pour l’aller mais, je ne savais pas comment vous épargner cette dure réalité que nous vivons fréquemment
.

Demain, nous aurons une journée en mer pour nous rendre à « Puerto Madryn » en Argentine.  Déjà nous sentons le fond de l’air se réchauffer de plus en plus.

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