Hier,
le capitaine nous a amenés à « l’île de la Déception ». Cette île doit son nom à l’explorateur
« Nathaniel Palmer » qui, en novembre 1820, n’a pu trouver d’autre
qualificatif pour honorer cet emplacement.
Elle porte vraiment son nom et elle est très décevante par rapport à
tout ce que nous avons pu voir précédemment.
D’aspect grisâtre avec ses neiges souillées par la poussière de ses
flancs, transportée par les vents omniprésents.
Par contre, cette île de formation volcanique, abrite sur ses plages,
une des plus grandes colonies de « manchots Gentoo », plusieurs
phoques « crab eater » qui en passant ne mangent pas de crabes mais
ne se nourrissent que de « krill » et, enfin, de plusieurs espèces
d’oiseaux marins dont les «pétrels » Negro et Antartico. Aujourd’hui, le capitaine ne pouvait pas
placer le navire parallèle à l’île afin de permettre à tout le monde de pouvoir
photographier la faune présente; la force des vents nous aurait déportés contre
les berges de l’île et comme nous avons encore un petit bout à faire avant la
fin du voyage, je crois qu’il a pris une bonne décision. Aujourd’hui nous avons vogué toute la journée
à une vitesse de dix-huit nœuds nautiques sur une mer relativement calme. Tous les passagers apprécient grandement le
calme relatif de la mer. Demain, nous
devrions atteindre les « Île Malouines ou Falkland Islands » vers
sept heures du matin. Ce n’est qu’à ce
moment que nous pourrons savoir si nous pouvons aller à terre car, nous avons
encore besoin de la collaboration de Dame nature. Normalement, il y a cinquante pourcents de
chance que nous puissions visiter l’île car, souvent les éléments naturels ne
collaborent pas.
Oubliez
ce que je viens de dire car, au réveil ce matin nous avons constaté que la
température était plutôt en notre faveur.
Nous sommes donc chanceux et nous pouvons prendre le tender pour aller
sur la terre ferme. Le temps est gris et
un peu maussade comme si la Grande Bretagne voulait reproduire le plus
fidèlement possible son environnement. Malgré
le temps froid, pluvieux et humide nous nous estimons heureux de pouvoir aller
à terre. Les Îles Malouines ont été le
théâtre de trois conflits importants au cours du siècle et demi dernier. D’abord vers la fin du 19ième
siècle pour en prendre possession contre les Français. Par la suite, lors de la première guerre
mondiale où l’Allemagne, en 1914, avait envahi l’île afin de couper
l’approvisionnement en charbon et les communications radio à l’armée
britannique. Enfin, en 1982, lorsque Mme
Thatcher n’avait pas cédé à l’invasion de l’Argentine pour en faire un de ses
territoires. Ces faits d’arme sont très
bien identifiés par trois monuments mémoriaux ainsi qu’à l’intérieur de la
Cathédrale anglicane où on souligne avec fierté ces batailles. Les vitraux de la cathédrale nous racontent
même une partie de cette histoire. Tout
est très « british » ici, comme nous le prouvent l’allure des
maisons, les policiers et leurs habillements identiques à ceux de Londres et la
conduite à gauche des « Land Rover ».
Je parle surtout de cette voiture car elle forme plus de la moitié du
parc automobile de l’île ce qui dénote un peu l’état des routes. Nous pouvons y voir aussi quelques
expositions sur des activités révolues comme les communications radio et
téléphoniques qui ont eu court jusqu’en 1985, la forge, l’imprimerie du temps
et la chasse à la baleine. D’ailleurs,
c’est le territoire de la baleine bleue.
Cette dernière peut atteindre une longueur de trente-trois mètres de
long. Juste à côté de la Cathédrale
anglicane il y a un monument qui est
fait avec les mâchoires inférieures de deux de ces baleines et je dois vous
dire que c’est très impressionnant.
Après trois heures de marche sous la pluie accompagnée du vent du nord,
nous décidons de rentrer au bercail, sachant que nous avons vingt-cinq minutes
de « tender » à faire pour arriver au navire. En fin de compte c’est le même temps que pour
l’aller mais, je ne savais pas comment vous épargner cette dure réalité que
nous vivons fréquemment
.
Demain,
nous aurons une journée en mer pour nous rendre à « Puerto Madryn »
en Argentine. Déjà nous sentons le fond
de l’air se réchauffer de plus en plus.
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