Nous
avons quitté Santiago ce matin avec un peu de retard, ce qui a pour effet de
chambouler tout l’horaire de la journée.
Sur le parcours, on constate maints changements de températures,
d’environnement et de végétation. Nous
côtoyons quelques vignobles qui donnent les lettres de noblesse à la réputation
vinicole du Chili. La température a déjà
chutée de sept degrés depuis notre départ de Valparaiso pour enfin se
stabiliser à 22o C. Par
contre, dans l’autocar nous ne sentons pas cette variation car, comme pour nous
faire une faveur, le chauffeur maintient notre habitacle à 18o C
croyant ainsi nous faire plaisir.
Pourtant, s’il avait un tant soit peu le sens de l’observation, il
aurait remarqué que tous et chacun cherchent un couvre-chef, une petite laine
ou un quelconque morceau de tissu capable de subvenir à la situation.
Arrivés
à Valparaiso, nous nous rendons compte que cette ville est beaucoup plus animée
que la précédente. Malheureusement,
compte-tenu de notre retard, du temps nécessaire pour l’enregistrement, les
différentes formalités à remplir avant l’embarquement et de la distance entre
le port et la ville, nous serons dans l’impossibilité d’y faire un tour. Tout le long du parcours nous amenant au
port, nous longeons un marché aux puces qui s’étend sur plus de cinq
kilomètres, heureusement que nos obligations nous interdisent de succomber à la
tentation. Valparaiso est une ville construite
à flanc de montagne et qui comporte un certain défi pour les petits marcheurs
que nous sommes (par petit, je crois que vous m’avez compris…). Par contre, l’intérêt porté par les touristes
aux premiers funiculaires ont obligé la municipalité à multiplier ce
service. Aujourd’hui, pour la modique
somme de cent pesos chiliens (vingt cents canadien, encore moins en américain),
vous pouvez utiliser la presque totalité de ces remontées mécaniques. Rendus à bord, nous prenons possession des
lieux et espérons que nos valises ne tarderont pas mais, sachant que les mille
deux cents passagers ne peuvent manipuler eux-mêmes leurs valises, nous prenons
donc notre mal en patience, comme on dit.
Lundi,
le premier février, est une journée où nous sommes en mer. Je dois vous dire que ce magnifique
« Pacifique » n’est pas très collaborateur et s’agite quelque peu
comme pour nous donner un avant-goût de ce qui nous attend. Nous constatons que la nature s’impose de
plus en plus avec ses oiseaux marins qui dansent au-dessus de la mer et ce spectacle
donné par une baleine en alimentation qui est sorti presqu’entièrement de son
élément. La mer est en mouvement et nous,
pour ne pas l’irriter, nous nous laissons bercer bien malgré nous. Demain nous serons à « Puerto
Mont » au Chili. Première de trois
escales consécutives.
Puerto
Montt est une petite ville portuaire, fondée par les Allemands en 1852. Un sentiment de déception s’installe
confortablement au fur à mesure que nous arpentons les rues. Aucun attrait particulier ne s’en dégage si ce
n’est la cathédrale « Puerta Santa de la Misericordia ». Construite en 1856 et inspirée du Parthénon d’Athènes,
ce monument, entièrement de bois, est le plus vieux bâtiment de la ville. Les autres bâtiments sont vieux, sans intérêts
et délabrés. Un autre phénomène digne de
mention sont les t’shirts identifiés à l’effigie de chaque collège. Ainsi lorsque vous achetez un t’shirt pour
votre enfant vous devez choisir celui qui arbore la bonne effigie et pas moyen
d’y échapper. D’une boutique à l’autre
c’est toujours le même phénomène. Ce
n’est qu’après avoir visité quelques magasins que nous constatons qu’ici, c’est
le temps de la rentrée scolaire et c’est le temps, pour nous, de retourner au
bercail. Demain, le capitaine nous
amènera à Castro sur « Isla Grande de Chiloe ».
Malheureusement
je ne pourrai y déposer le pied. J’ai dû
voir le médecin, ce matin, pour une
légère indisposition intestinale mais, sur un navire, on ne prend pas cet état
à la légère. Après la prise de médicaments,
je dois rester isolé dans ma cabine pour au moins vingt-quatre heures après les
derniers symptômes. Je dois commander
tous mes repas par téléphone et ce n’est pas toujours facile de comprendre
« l’anglais indonésien ».
Comment faites-vous pour commander un repas sans menu et plein de
restriction? J’y suis allé au plus
simple : un club sandwich, une soupe et un thé. Quinze minutes plus tard on cogne à ma porte avec
le repas demandé sans mauvaise surprise.
Lorsqu’on a terminé il faut rappeler au « room service » afin
que le steward reprenne le cabaret car, je vous le rappelle, je suis confiné à
ma cabine. C’est du sérieux
car voici l’avis que j’ai reçu cet après-midi: « If you do not comply with
our necessary isolation request, it may become necessary for you to disembark
the vessel at next port… ». Et moi comme c’est l’Antarctique que je
veux voir je vais rester sagement dans ma cabine. Je crois que ce navire me prend en otage et
je vais donc demander au maire Labeaume de tout faire en son pouvoir pour
rétablir ma liberté de concitoyen québécois.
Belle photo de vous deux......texte intéressant aussi....Pauvre de petit Roberto....je sais que tu vas mieux alors.....À +
RépondreSupprimer