jeudi 4 février 2016

Nous quittons Valparaiso…

Nous avons quitté Santiago ce matin avec un peu de retard, ce qui a pour effet de chambouler tout l’horaire de la journée.  Sur le parcours, on constate maints changements de températures, d’environnement et de végétation.  Nous côtoyons quelques vignobles qui donnent les lettres de noblesse à la réputation vinicole du Chili.  La température a déjà chutée de sept degrés depuis notre départ de Valparaiso pour enfin se stabiliser à 22o C.  Par contre, dans l’autocar nous ne sentons pas cette variation car, comme pour nous faire une faveur, le chauffeur maintient notre habitacle à 18o C croyant ainsi nous faire plaisir.  Pourtant, s’il avait un tant soit peu le sens de l’observation, il aurait remarqué que tous et chacun cherchent un couvre-chef, une petite laine ou un quelconque morceau de tissu capable de subvenir à la situation.

 

Arrivés à Valparaiso, nous nous rendons compte que cette ville est beaucoup plus animée que la précédente.  Malheureusement, compte-tenu de notre retard, du temps nécessaire pour l’enregistrement, les différentes formalités à remplir avant l’embarquement et de la distance entre le port et la ville, nous serons dans l’impossibilité d’y faire un tour.  Tout le long du parcours nous amenant au port, nous longeons un marché aux puces qui s’étend sur plus de cinq kilomètres, heureusement que nos obligations nous interdisent de succomber à la tentation.   Valparaiso est une ville construite à flanc de montagne et qui comporte un certain défi pour les petits marcheurs que nous sommes (par petit, je crois que vous m’avez compris…).  Par contre, l’intérêt porté par les touristes aux premiers funiculaires ont obligé la municipalité à multiplier ce service.  Aujourd’hui, pour la modique somme de cent pesos chiliens (vingt cents canadien, encore moins en américain), vous pouvez utiliser la presque totalité de ces remontées mécaniques.  Rendus à bord, nous prenons possession des lieux et espérons que nos valises ne tarderont pas mais, sachant que les mille deux cents passagers ne peuvent manipuler eux-mêmes leurs valises, nous prenons donc notre mal en patience, comme on dit.

Lundi, le premier février, est une journée où nous sommes en mer.  Je dois vous dire que ce magnifique « Pacifique » n’est pas très collaborateur et s’agite quelque peu comme pour nous donner un avant-goût de ce qui nous attend.  Nous constatons que la nature s’impose de plus en plus avec ses oiseaux marins qui dansent au-dessus de la mer et ce spectacle donné par une baleine en alimentation qui est sorti presqu’entièrement de son élément.  La mer est en mouvement et nous, pour ne pas l’irriter, nous nous laissons bercer bien malgré nous.  Demain nous serons à « Puerto Mont » au Chili.  Première de trois escales consécutives.

Puerto Montt est une petite ville portuaire, fondée par les Allemands en 1852.  Un sentiment de déception s’installe confortablement au fur à mesure que nous arpentons les rues.  Aucun attrait particulier ne s’en dégage si ce n’est la cathédrale « Puerta Santa de la Misericordia ».  Construite en 1856 et inspirée du Parthénon d’Athènes, ce monument, entièrement de bois, est le plus vieux bâtiment de la ville.  Les autres bâtiments sont vieux, sans intérêts et délabrés.  Un autre phénomène digne de mention sont les t’shirts identifiés à l’effigie de chaque collège.  Ainsi lorsque vous achetez un t’shirt pour votre enfant vous devez choisir celui qui arbore la bonne effigie et pas moyen d’y échapper.  D’une boutique à l’autre c’est toujours le même phénomène.  Ce n’est qu’après avoir visité quelques magasins que nous constatons qu’ici, c’est le temps de la rentrée scolaire et c’est le temps, pour nous, de retourner au bercail.  Demain, le capitaine nous amènera à Castro sur « Isla Grande de Chiloe ».


Malheureusement je ne pourrai y déposer le pied.  J’ai dû voir le médecin, ce matin,  pour une légère indisposition intestinale mais, sur un navire, on ne prend pas cet état à la légère.  Après la prise de médicaments, je dois rester isolé dans ma cabine pour au moins vingt-quatre heures après les derniers symptômes.  Je dois commander tous mes repas par téléphone et ce n’est pas toujours facile de comprendre « l’anglais indonésien ».  Comment faites-vous pour commander un repas sans menu et plein de restriction?  J’y suis allé au plus simple : un club sandwich, une soupe et un thé.  Quinze minutes plus tard on cogne à ma porte avec le repas demandé sans mauvaise surprise.  Lorsqu’on a terminé il faut rappeler au « room service » afin que le steward reprenne le cabaret car, je vous le rappelle, je suis confiné à ma cabine.  C’est du sérieux car voici l’avis que j’ai reçu cet après-midi: « If you do not comply with our necessary isolation request, it may become necessary for you to disembark the vessel at next port… ».  Et moi comme c’est l’Antarctique que je veux voir je vais rester sagement dans ma cabine.  Je crois que ce navire me prend en otage et je vais donc demander au maire Labeaume de tout faire en son pouvoir pour rétablir ma liberté de concitoyen québécois.   

1 commentaire:

  1. Belle photo de vous deux......texte intéressant aussi....Pauvre de petit Roberto....je sais que tu vas mieux alors.....À +

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