Pendant la nuit, le navire a
pénétré à l’intérieur d’un fjord pour atteindre « Puerto Chacabuco ». Rendus à destination nous pourrons prendre un
bus local pour parcourir les quelques quinze kilomètres qui séparent la ville
du port. Comme tous les peuplements de
cette région, la ville est de création assez récente. Elle fut fondée en 1929 pour favoriser le
développement régional. Souvent le
peuplement de ces régions a surtout été créé pour assurer l’emprise
territoriale du Chili, sur la partie australe.
Depuis sa création les autorités ont assuré le développement de
l’agriculture, l’exploitation forestière (le cyprès) et l’exploitation minière.
Après avoir avalé le petit
déjeuner amené à ma cabine car, je suis toujours en isolement et j’attends
impatiemment l’appel du personnel du centre médical afin de leur annoncer la
fin des hostilités. Huit heures vingt,
le téléphone sonne et je me précipite sur l’appareil avec l’espoir d’avoir le
bon interlocuteur ou interlocutrice selon le cas.
-
Hello
I’m Clara to the medical center
-
Yes (j’ai dit tout excité)
-
Do you have another….
-
No (avant même qu’elle ait fini sa phrase)
Il faut croire qu’elle a
compris car, elle m’a dit qu’elle avertirait la direction afin de lever
l’interdiction de sortie. Il ne m’en
fallait pas plus pour m’habiller convenablement car, la température baisse au
fur et à mesure que nous nous approchons de notre destination. Nous devons prendre un « tender »
pour nous rendre sur la terre ferme.
Arrivés à la sécurité, l’agent, après vérification de ma carte, m’arrête
et m’empêche de sortir. Lorsque nous
regardons l’écran d’ordinateur de ce dernier, nous pouvons y voir une
« large bande rouge » avec l’inscription
« isolation ». Pas moyen d’y
échapper. Je ne me décourage pas et je
retourne à l’office afin de faire officialiser la levée d’interdit du centre
médical que j’ai pu obtenir d’ailleurs, sans trop de difficulté, après le
« double check » de la préposée à l’accueil. Nous revenons sur le navire après une courte
escapade afin de récupérer car, une journée d’isolement « ça affaiblit son
homme » si on peut dire. Après
quelques heures d’attente, le navire se remet timidement en marche. C’est alors que le capitaine nous annonce que
nous allons avoir une peu de mouvement pendant la nuit mais, que demain matin
nous aurons probablement la change de voir des dauphins et le « Tempanos
glacier »; après avoir navigué dans plusieurs passages étroits du fjord
« Paso iceberg ». Je dois vous
dire que déjà, au départ, le paysage est a coupé le souffle, alors on ne peut
qu’être rassurés. Tout ce que nous
voyons autour de nous est pics rocheux avec écharpe de nuage dont les aïeux ont
la coiffe blanche.
Après une bonne nuit de repos,
un bon petit déjeuner et une santé revenue nous nous préparons à découvrir ce
fjord et ce qu’il veut bien nous laisser voir.
Pour la circonstance, nous décidons de porter des pantalons longs, gilets
à manche longue, matelassés d’hiver, tuques, caméras avec double lentille et
jumelle d’approche (Arthur l’aventurier n’aurait pas été mieux équipé). Effectivement le passage est étroit les
parois rocheuses impressionnantes laissant voir la sculpture faite par le
glacier. La nature est magnifique. De temps en temps, les dauphins viennent nous
taquiner comme des enfants qui jouent à la cachette. Au tournant d’un cap, nous voyons apparaître
cette masse blanche et imposante. Plus
nous nous approchons, plus nous constatons les rides que le temps a sculpté sur
son visage. Même les variations de la
lumière du jour viennent accentuer les traits du temps. Des plaques sombres, d’autres d’une blancheur
incroyable et une lumière bleutée semblant provenir des profondeurs de la
terre, se côtoient. On ne peut
qu’admirer et constater la force de la nature.
Malheureusement, le glacier n’a pas terminé son travail. Arrivés à son pied, nous devons rebrousser
chemin et refaire six heures de navigation dans le sens inverse. Mais honnêtement, ça valait vraiment le
coup! Demain nous aurons une autre
journée en mer et nous espérons que la nature sera toujours aussi généreuse.
Aujourd’hui il fait un temps
magnifique. C’est exceptionnel, comme
dit le capitaine. Nous avons dû avoir
plusieurs croisières avec du mauvais temps pour mériter une telle journée,
dit-il en blaguant…. Le fait est que, le
vent froid est adouci par les chauds rayons du soleil omniprésent. Nous devions avoir une journée froide sous la
bruine et nous avons plutôt une magnifique journée où le soleil ne peut même
pas se cacher derrière les nuages. Les
paysages sont aussi magnifiques que la veille et nous restons des heures
immobiles à contempler un si gigantesque spectacle. Demain nous remettrons à nouveau les pieds à
terre à « Punta Arenas » qui sera notre dernier arrêt au Chili.
Salut,
RépondreSupprimerC'est très intéressant, merci. Bonne suite de voyage sans problème pour vous deux.
Pierre, dit désagréable bille.
Je partage l'avis de la si Désagr...blle....
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