samedi 23 février 2019

Un petit dernier…



Il ne nous restait que trois îles à faire dont une où nous avions mis les pieds, il y a quelques temps, soit « Half Moon Cay ».  Rappelez-vous que cette île a été achetée par Holland America pour faire de la plage.  Outre cette dernière, nous avons foulé le sol de « Basseterre, St Kitts and Nevis » et le jour suivant nous nous sommes rendus à « St Thomas » qui fait partie des Îles Vierges américaines.


Parlons d’abord de St Kitts, magnifique petite île accueillante sans trop de prétention mais qui a une industrie touristique très bien développée.  Dans le centre-ville, il y a quelques séquelles du passé britannique, tels le clocher victorien, un monument du XIXe siècle et la conduite automobile à gauche.  Ce dernier point mérite une certaine explication, non pas que la conduite à gauche soit un mystère en soi mais, le type de voiture utilisée est un peu bizarre.  Normalement, dans les pays où cette conduite est monnaie courante, les véhicules sont adaptés pour la circonstance.  Eh bien, pas ici, car vous avez autant de voitures dont le volant est à droite qu’à gauche.  On ne s’embarrasse pas de la provenance de la voiture, on s’adapte à la norme routière de mise.  Bien avant de connaître ce phénomène, nous avons acceptés les coûts demandés pour nous rendre à « Brimstone Hill Fort », forteresse construite à 213 mètres du sol entre le dix-septième et le dix-huitième siècle.  Nous attendons sagement que le chauffeur récupère son véhicule.  Une « Chevrolet Traverse » nous ouvre toutes grandes ses portes en guise d’invitation, que nous nous empressons d’accepter.  La réalité nous rattrape rapidement lorsque nous remarquons qu’il y avait une ambigüité entre le volant et le roulement.  Nous comprenons immédiatement pourquoi à tout moment vous entendez un klaxon, c’est tout simplement pour avertir qu’on est présent.  C’est un peu angoissant pour nous, surtout qu’on peut s’arrêter en plein milieu d’une rue pour saluer un ami ou dépasser un plus lent que nous sur une route, somme toute, assez étroite.  Afin de contourner un embouteillage causé par un accident, notre chauffeur décide de l’éviter en passant à travers les petites rues étroites de la ville.  Il faut avouer que nous n’avons pas récupérer autant qu’il espérait.  C’est bien pour nous car, nous avons pu avoir un avant-goût de notre après-midi.  Après quelques kilomètres nous devenons insulaires et trouvons cette conduite très bien adaptée.

Nous sommes aux pieds de la montagne et nous devons gravir plus de deux cents mètres presque à la verticale.  Bon, j’exagère un peu mais, la pente raide et la visibilité réduite entraînent les chauffeurs dans un concert de klaxons.  De plus, la route étroite ne permet le passage que d’un seul véhicule en mouvement lors d’une rencontre.  Arrivés au sommet, nous comprenons l’emplacement stratégique de cette forteresse qui a été reconnue « Patrimoine mondial » par l’UNESCO en 1999.  Un monument très bien reconstitué et entretenu qui, ne l’oublions pas a été construit par des esclaves au péril de leur vie.  Au fur et à mesure que le temps passe, nous nous réjouissons d’être venus sur le site à bonne heure.  Nous nous déplaçons où bon nous semble en imaginant la vie de caserne.  L’aménagement des locaux et des expositions nous fait revivre certaines facettes de la vie militaire du temps.   Pendant presque quarante-cinq minutes, nous avons eu le fort presque pour nous seulement.  Nous avons pu l’examiner sous toutes les coutures, jouissant de prises de vue sans anachronisme.  En effet car, en sortant de la caserne, nous sommes confrontés à une foule envahissante de touristes et d’écoliers venus admirer ce lieu bien particulier.  Le retour au point de départ nous a semblé plus court mais tout aussi bruyant.  Il faut dire que notre chauffeur fut aussi un excellent guide qui n’était pas avare de commentaires et d’explications.  Dans le fond, c’est peut-être pour ça que le parcours nous a paru si court.  En après-midi, nous avons arpenté les rues de la ville.  Elles nous semblaient toujours aussi étroites et les voitures plus présentes et menaçantes qui, à chaque fois, nous surprenaient par leur apparition du mauvais côté, pour un nord-américain.  Outre le clocher victorien, les rues regorgent de cafés, de petites boutiques où vous pouvez acheter des bijoux en coquillages et contempler de très beaux bâtiments coloniaux.

Le lendemain nous nous sommes retrouvés sur l’île de « St Thomas ».  Lieu de la demeure
du terrible pirate « Barbe Noire ».  L’île comptera différentes nationalités au cours de son histoire.  De sa découverte par les Espagnols (Christophe Colomb), l’île sera disputée par les Anglais et les Hollandais, conquise par les Français, cédée aux Chevaliers de Malte, vendue à la Compagnie française des Indes occidentales et le bal continue….  Durant la Première Guerre mondiale, les États-Unis achètent ces cinquante îles et îlots pour la somme de vingt-cinq millions de dollars afin d’empêcher les Allemands d’avoir une base dans les Antilles.  Depuis l’île est un état indépendant des USA.  Malgré son histoire, cette île m’a un peu déçu ou du moins la partie où nous étions car, cette île est relativement grande.  Nous décidons de quitter le bord de mer pour découvrir une toute autre réalité.  Une rue presque aussi grande que la rue St-Jean, n’arborant que des magasins de bijoux (diamants), collés les uns sur les autres et offrant quelques fois des rabais allant jusqu’à 75%.  Il y a peut-être des aubaines à faire mais, si vous avez une réclamation sur l’ensemble de l’œuvre, l’opération devient un peu plus ardue et onéreuse.  Nous nous mettons à la recherche d’autres attractions intéressantes à voir mais, peine perdue.  Nous n’arpentons que des rues étroites alignant logements après logements, regroupés dans des rues accablées par un soleil de plomb.  La nature sauvage est mieux adaptée que nous pour faire face à cette éventualité.  Ah oui, ici aussi ils conduisent du côté gauche de  la rue mais par contre, toutes les voitures ont le volant comme chez-nous pour la conduite à droite (souvenez-vous que nous sommes dans un état indépendant des USA).  Les attractions absentes et le soleil trop présent, nous décidons de revenir à notre quartier général.  Vous venez de lire le dernier texte de cette série.  L’an prochain nous récidivons en partant de Auckland, Nouvelle-Zélande, en passant par les Iles Fidji, la Polynésie française, Hawaï et un retour en Californie.  À la prochaine…

mercredi 20 février 2019

On s’en retourne…



Nous débarquons, ce matin, sur le sol de La Barbade.  Nous y étions venus, il y a quelques années mais, c’était un dimanche et comme vous pouvez vous imaginer, le dimanche tout est fermé.  Aujourd’hui nous sommes lundi le 18 février, donc il devrait y avoir plus d’animation dans les rues de « Bridgetown » la capitale de La Barbade.  Nous devons prendre un « shuttle » qui nous amènera au terminal, lieu où se trouvent tous les taxis ainsi que les départs pour les différentes excursions.  Ce n’est pas le plus grand confort car, ces voitures ont comme rôle principal, de se déplacer d’un point A à un point B avec le plus de gens possibles, à l’intérieur.  Arrivés à destination, nous devons suivre un tracé, au sol, qui nous amènera vers la sortie.  Après avoir suivi toutes les indications demandées, nous nous retrouvons devant une série de taxis, inspirant la confiance par leur apparente jeunesse.  Tout dépendant où vous désirez vous diriger, un « dispatcher » vous indique, un peu machinalement, le véhicule à utiliser.

Pour la modique somme de deux dollars américains, notre chauffeur, aux ongles presqu’aussi longs qu’une phalange, vous emmènera au centre-ville.  De là, nous nous laisserons aller au gré des suggestions touristiques et de notre curiosité.  Après avoir déambulé dans la rue principale, qui essayait de nous mettre en confiance en étalant, de part et d’autre, les mêmes établissements bancaires que chez-nous.  Après quelques mètres, nous arrivons à « Trafalgar Square ».  Le mémorial londonien est plus grand mais, celui de La Barbade lui est antérieur de 30 ans.  On y retrouve une statue de bronze de Lord Neilson qu’on a fait récemment pivoter, pour faire dos à la rue la plus animée et colorée de la ville.  De l’autre côté de la rue, nous apercevons le clocher de « St Michael’s Cathedral » qui fut érigée en 1831 après qu’un ouragan eut détruit le sanctuaire précédent.  Après une brève visite, nous constatons qu’il y a de grandes similitudes avec la « Cathédrale de la Sainte-Trinité à Québec ».  À notre sortie, nous remarquons le parc se faisant refaire une beauté à grands coups de balai, de soufflerie et de biens d’autres techniques.  Le motif étant l’exposition agricole qui occupera l’espace dans les jours qui vont suivre.  Nous nous arrêtons à un panneau indiquant que le parc possède un des deux « baobabs » de l’île.  Un travailleur nous voyant fureter du regard à la recherche de ce phénomène, s’empresse de nous indiquer, avec fierté, où se trouve ce géant végétal.  Nous suivons ses indications pour enfin nous retrouver face à la merveille.  Un arbre de plus de mille ans se présente fièrement devant nous.  Le tronc avec une circonférence de 25 mètres et une hauteur de 28 mètres, impose le respect.  Une merveille et une force de la nature dont la graine originale provenait, paraît-il, de la Guinée.  Pour moi, ce phénomène m’a tellement impressionné que le reste de la visite semblait avoir moins d’intérêt.  Nous nous dirigeons hors du parc, toujours en quête de nouvelles découvertes mais, aucune réalisation humaine pouvait surpasser ce que nous venions de voir.  Nous revenons vers le navire en déambulant sans conviction, dans les rues de la ville, s’immisçant dans quelques boutiques de souvenirs mais, toujours en direction du Koningsdam.  Demain nous serons à la Martinique où nous espérons toujours revoir nos amis Gérard et Anne-Marie.

Nous n’avons toujours pas de nouvelles de nos amis.  Sont-ils encore sur l’île?  Je fais donc une recherche sur le web et j’y retrouve le nom de mon ami (quel heureux hasard) avec une adresse civique.  Je prends mon téléphone pour voir s’il y a une correspondance avec les renseignements que j’ai dans mes contacts.  L’adresse est bien la même et je me risque à nouveau à lui faire parvenir un courriel.  J’écris donc son nom et je me rends compte que l’adresse courriel dans mon ordi n’est pas la même que celle indiquée dans la page consultée.  Voilà pourquoi nous n’avions plus de nouvelles, je n’envoyais tout simplement pas les messages au bon endroit.  Je me dépêche d’écrire à nouveau mais, cette fois avec la bonne adresse.  Par la suite, j’ai fait des retours périodiquement dans ma boîte de courriel afin de voir si, par hasard, la chance pouvait nous sourire maintenant.  Malheureusement le scénario se répétait sans cesse avec la même déception dans l’ordi et nos regards.  Voilà, je commence à imaginer des scénarios probables.  Le petit hamster, dans ma tête, tournait à plein régime.  Et s’il n’ouvrait son ordi que de temps à autre, étant à la retraite?  Est-il en voyage?  Sapristi, je regarde encore une fois, on ne sait jamais.  Pas
de chance, toujours pas de réponse.  C’est comme si j’entendais : « il n’y a pas de service au numéro que vous composez ».  La fatigue nous gagne et nous projetons d’essayer de téléphoner directement à la maison demain dans la matinée.  Après une bonne nuit de sommeil et mes ablutions du matin, je me précipite, à nouveau, sur mon ordi à la recherche d’une bonne nouvelle.  Euréka, hourra, fantastique, merveilleux; Gérard a répondu.  Adrienne s’informe et n’en croit pas ses oreilles (comme on dit chez-nous) de la chance que nous avons.  Maintenant à chaque fois que j’envoyais un message, j’avais une réponse dans les minutes qui suivaient.  Nous convenons de l’endroit et de l’heure de la rencontre.  Maintenant nous pouvons prendre notre petit déjeuner heureux tout en élaborant, dans notre tête, des scénarios beaucoup plus agréables.  Nous sommes, quand même, un peu fébriles car près de vingt ans se sont écoulés depuis notre dernière rencontre.  Des images défilent dans ma tête, me rappelant d’heureux moments avec une petite fille de 4 ans qui était le rayon de soleil d’un groupe d’Antillais venu visiter le Canada, d’une famille avec laquelle j’ai tissé des liens très forts, d’un retour de la famille au Québec pour faire le tour de la Gaspésie par leur propre moyen, dont Gérard qui pêchera la truite dans la profonde Côte Nord, lui permettant ainsi de voir « La Cabane au Canada ».  Je me rappelle un accueil en Martinique et du « Pavillon du Canada » comme il l’appelait.  Nous nous remémorons l’empathie de toute une famille lors de quelques séjours sur l’île.  Dans la vie il y a des âmes qui sont faites pour être ensemble.  Les retrouvailles nous prouvent que nous avions raison car, nous agissons comme si nous nous étions quittés la veille.  Il est vrai que bien des années ont passé depuis mais, pour nous, c’était hier.  Le temps que nous avons passé ensemble reste, impérissable et intemporel.  Nous nous quittons à nouveau mais, avec beaucoup de sérénité de d’espoir de belles retrouvailles.  Merci à Anne-Marie, Gérard, Sophie, Manon et Caroline d’avoir fait partie de nos vies.

dimanche 17 février 2019

Second début…



Vous vous rappelez que la dernière fois que j’ai communiqué avec vous, nous étions à Fort Lauderdale et nous nous sommes conformés aux exigences du moment.  Depuis, il n’y a pas eu beaucoup de choses à raconter.  Ma précieuse production reste au beau fixe, les deux jours en mer ont été relativement calmes (ou c’est le navire qui est plus stable) et le ciel était plutôt couvert.  La vie en mer n’est pas toujours facile.  Vous devez sans cesse faire des choix.  Par exemple, après le petit déjeuner devons-nous prendre une marche sur le pont 3 ou utiliser une chaise longue au neuvième afin d’améliorer l’uniformité de la « grillade » ou encore, assister à une conférence sur l’histoire des Caraïbes? Vous voyez bien dans quel dilemme nous nous trouvons et nous ne voulons pas vous embêter avec ça. 

Demain nous serons à : « St Marteen » partie néerlandaise de l’île.  Cette île qui est à 60% française et 40% néerlandaise, vit sans contrôle douanier et sans mur.  Vous pouvez vous déplacer partout sur l’île sans problème.  Les deux nations vivent en harmonie depuis plus d’un siècle et chacune présente des cachets particuliers.  Vous vous demandez, peut-être, pourquoi le territoire est divisé soixante pour-cents d’une part et quarante pour-cents de l’autre, au lieu de cinquante-cinquante.  C’est, paraît-il, que lors des discussions sur le tracé de la frontière, les représentants français buvaient du vin tandis que les Hollandais récidivaient avec du gin, provoquant, à la longue, une déviation de la plume de celui qui traçait.  L’île nous avait déjà charmés il y quelques années et nous en avions profité pour découvrir les deux facettes offertes.  Donc, c’est pour cette raison que nous avions décidé d’être plus modestes dans la découverte, si je puis dire.  Nous allons donc prendre un taxi pour nous rendre au « Fort Amsterdam », qui offre un magnifique point de vue sur « Little Bay » et ses environs.  De plus, ce fort est un monument important au parcours historique de l’île.  Après cinq kilomètres et un dénivelé de trente-neuf mètres, nous arrivons près de notre but.  Je dis « près », parce que le fort se situe à l’extrémité d’un Resort, qui semble avoir été construit pour protéger ce bijou d’histoire.  Encore quelques efforts pour nous y rendre et nous pourrons laisser cour à notre imagination sur les différentes batailles qu’il a dû repousser et subir.  Malheureusement, le site est très décevant.  Il ne reste que des vestiges.  De plus, l’ouragan Irma a frappé de plein fouet l’étalement des différentes maisons situées en flanc de montagne.  Aucune indication pouvant remettre les événements en perspective.  Même les quelques panneaux couchés par l’ouragan n’ont pas été relevés et remis en place, en signe de respect.  Seul un héron blanc se laisse photographier comme pour excuser l’inaction des humains sur cet emplacement.  Nous revenons, un peu bredouilles, de notre visite et nous décidons de revenir sur nos pas, par nos propres moyens.  C’est sur le retour que nous constatons que les dégâts étaient importants et qu’un grand effort est en œuvre pour faire, des effets secondaires de l’ouragan, un souvenir.  Par chance qu’il n’y a pas seulement le matériel mais aussi l’humain qui donne le charme d’un endroit et ici, la compensation est bien présente.  Demain nous nous dirigeons vers « Sainte- Lucie » qui est situé entre « La Martinique » et « Saint-Vincent ».

Sainte-Lucie est une île volcanique, impressionnante par sa curiosité géologique.  Une
beauté sauvage avec ses montagnes, ses plages éblouissantes, ses pitons jumeaux et son volcan la « Soufrière ».  Ici, on pourrait dire qu’il y a deux langues officielles : l’anglais, reconnue officiellement et le créole parlé par les insulaires.  Nous avions décidé, au départ, de visiter la ville de « Castries » qui est la capitale.  C’est dimanche et, outre la multitude de chauffeurs de taxi voulant tous les uns plus que les autres nous faire visiter les environs, les rues sont désertes.  Nous résistons et l’étalement s’étiole quelques peu mais il faut quand même rester en alerte car, à tout moment, un autre peut vous faire la surprise d’être encore actif.  Au fur et à mesure que nous nous rapprochons de notre destination et la chaleur aidant, nous ralentissons le pas comme pour nous mettre en harmonie avec l’entourage.  Erreur….  La surprise veillait au grain, comme on dit, et nous aborda avec tellement d’empathie que nous n’avons pu refuser.  Nous nous engouffrons à l’intérieur de son bus-taxi pour un tour de deux heures. Il nous fera voir un autre aspect de ce que nous convoitions.  Nous débutons par le premier point d’intérêt que nous avions décidés de voir, la « Basilique de l’Immaculée Conception ».  Toutes les places étaient occupées (c’est dimanche) dans une magnifique enceinte colorée envahi par un chant choral qui vous enveloppait entièrement.   Les différents paysages et points de vue démontrés ne furent pas la meilleure surprise que nous ayons eue, mais, notre chauffeur lui-même.  À tout moment, il s’arrêtait pour saluer des personnes qu’il connaissait et, vice-versa, nous aurions dit que tout le monde faisait partie de sa famille.  Il nous expliquait les différents événements soit en anglais, soit en créole ou soit en vieux français, passant de l’un à l’autre sans sourciller.  Si nous faisions mine de ne pas comprendre, il recommençait, quelques fois, en français mais tellement rapidement qu’on aurait dit du créole.  Il nous a fait l’honneur de nous amener à son village.  C’est dans ces moments que nous rendons grâce à Dieu d’avoir cédé à la tentation et de nous retrouver dans un moment de pur bonheur car, les arrêts sont fréquents autant que les salutations dans un créole enchanteur.  Nous sommes dans un autre monde.  Notre chauffeur était vraiment un gentil monsieur de soixante-dix-sept ans (septante sept pour les amis Belges) qui adore son île et les gens qui y habitent.

mercredi 13 février 2019

Pas de chance…



Des tuiles comme ça, ça n’arrive qu’aux meilleurs, disait ma mère.  Imaginez-vous, qu’après toute la transformation et l’évolution de notre planète, je contribue à ma manière, à la formation de pierres artisanales non moins précieuses, selon mon estimation.  Eh bien oui, c’est reparti!  Malgré toutes les précautions sur le plan de régime alimentaire ou sur la quantité d’eau ingurgitée pour assurer une meilleure dilution, je m’obstine à récidiver, je devrais dire que mon corps s’obstine, malgré moi, à la production d’un « calcul rénal », qui limite mouvement et joie de vivre.  Heureusement, mon médecin m’a prescrit la petite trousse de survie, ce qui me permet de souffrir en silence et en position de fœtus, dans la cabine.  Le plus décevant dans l’histoire, c’est la finalité.  Eh bien oui, lorsque nous comparons les dimensions infinitésimales de la roche, au travail et à la souffrance nécessaires pour l’élaboration de l’objet, c’est d’une déception indescriptible.  Le plus ironique, c’est que cette journée-là, nous faisions escale à « Amber Cove » à quelques kilomètres de Puerto Plata en République Dominicaine.  Les plages sont formées par une multitude d’éléments ayant une très grande similitude avec ma fabrication personnelle.  J’aurais tellement aimé m’entretenir avec « Mme la plage » et lui témoigner toute ma compassion envers un tel don de soi pour le plaisir des vacanciers.  Pour ma part, si c’est possible, j’arrête immédiatement cette production futile et inutile.  Comme je vous l’ai dit plus haut, le navire était ancré à Amber Cove.  D’après ce qui m’a été raconté par mes amis et ma blonde, il n’y avait pas grand-chose à voir.  Quand même, je les trouve plus chanceux car, même peu, c’est déjà plus que moi.  Cette nuit nous nous déplacerons vers les « Iles Turks et Caicos » où le navire ne fera qu’une courte escale.  Nous arriverons à sept heures du matin, pour repartir à treize heures trente.

Comment décrire cet emplacement que nous appelons les « Iles Turks et Caicos ».  D’abord tout se trouve à des kilomètres de l’endroit où le navire est accosté.  Lorsque vous sortez du navire, vous devez vous déplacer sur une longue jetée avant de vous faire littéralement avaler, toutes portes ouvertes, par des boutiques de souvenirs sensiblement semblables à celles vues antérieurement.  Tout près, comme si l’on voulait vous maintenir captifs, une minuscule plage pouvant contenir cinq cents personnes et qui devra en contenir, pour les besoins de la cause, le double (il faut maximiser l’occupation territoriale).  Si vous réussissez à vous glisser hors de ces obstacles, il y a plein de bons samaritains qui, selon une certaine rémunération, vous feront découvrir une autre partie de l’île.  Au 18ième siècle, l’île était le siège social de deux réputés pirates, Jack Rackham (a-t-il un lien de parenté avec Rackham le Rouge?) et sa maîtresse Anne Bonny.  Ces derniers ont connu des heures glorieuses sur cette route importante vers l’Europe.  Ce furent les premiers à utiliser la tête de mort avec les deux os croisés à la base comme drapeau identitaire qui, deviendra par la suite, l’emblème des pirates.  Près de deux cents ans plus tard, Grand Turk (où nous nous trouvons) deviendra le site du retour de John Glenn qui fut le premier Américain, à être allé en orbite autour de la terre.  Il y a donc une réplique, près de l’aéroport, de la capsule spatiale « Friendship 7 ».  Cette dernière mesurait trois mètres de haut par deux mètres à sa base.  Fallait croire en Dieu et à l’homme pour s’embarquer dans une telle aventure.  D’autre part, sur cette île, l’âne sauvage est roi, séquelle d’une exploitation de marais salins.   Lorsque l’exploitation a connu le déclin, les ânes ont été abandonnés sur place.

Demain, nous ferons une dernière escale avant Fort Lauderdale.  Nous passerons une demi-journée sur une île, que le consortium de Holland America a acheté des Bahamas.  « Half Moon Cay » est une escale pour l’exposition épidermique prolongée à volonté et si, par hasard, votre conscience vous signale que vous devriez peut-être vous protéger, vous pourrez le faire moyennant la modique somme de 35$US pour à peine trois heures.

13 février, journée de débarquement pour certains et d’embarquement pour d’autres.  Même si nous poursuivons notre voyage avec le même navire, nous avons l’obligation de repasser devant les douaniers.  Avec toutes les histoires sur le « mur », nous ne ferons pas d’opposition et nous nous conformerons aux exigences, afin de ne pas augmenter l’imagination fertile du Monsieur.  Nous nous apprêtons à une vérification individuelle devant un douanier sans expression.  Ce fût le cas mais, nous passions à la vitesse de l’éclair.  Nous nous serions crus à un camp de vacances pour jeunes.  Nous avions la sensation que nous devions passer devant l’animateur afin qu’il puisse compter tout le monde.  Il a dû faire les choses un peu trop rapidement car, nous avons attendu trente minutes debout dans une grande salle avant de pouvoir retourner sur le navire.  Échaudé par le ridicule de la situation, nous décidons de rester sur le navire.  Adrienne veut que je rajoute qu’il pleut des cordes… mais nous venions d’être éprouvés quand même.

samedi 9 février 2019

Iles Enchanteresses…



Nous sommes déjà venus à « Curaçao » il y a quelques années et nous avions été conquis dès notre arrivée.  Nous avons été à nouveau ravis de revoir toutes ces maisons multicolores qui nous invitent à traverser le pont flottant pour les côtoyer.  Cette île fut découverte par les Espagnols en 1499 et colonisée jusqu’en 1527 mais, sans grand succès.  Les Hollandais s’emparent de l’île en 1634 et en feront leur principal centre de négoce néerlandais de la région.  L’esclavage fut aboli en 1863 et à ce moment l’économie de l’île a décliné énormément.  C’est au XXième siècle que l’île devient un état autonome au sein du Royaume des Pays-Bas.  Curaçao a été choisi comme site de la construction d’une gigantesque raffinerie pour traiter le pétrole du Venezuela.  C’est la stabilité politique et son excellent port qui lui ont permis une nouvelle prospérité.1



Cependant, nous, ce qui nous intéresse, ce sont les gens, les monuments, les rues sans plan d’urbanisme qui nous permettent d’être comme dans un autre monde.  Curaçao vous offre tout ceci simplement par son existence et sa sérénité.  Nous nous laissons aller au gré des courbes sinueuses des rues qui débouchent sur tout ou rien.  Nous arrivons au complexe gouvernemental qui semble vouloir utiliser au maximum l’espace attribué, tant les édifices sont rapprochés les uns aux autres.  Un peu plus loin, au détour d’une ruelle, le marché public couvert nous invite à y pénétrer et y vivre une nouvelle expérience.  Le maire Labeaume serait complètement découragé et s’efforcerait par tous les moyens de tout déplacer loin du milieu touristique.  Cette nuit, le navire fera route vers « Aruba », une autre île néerlandaise.

Aruba va connaître, à quelques années près, le même développement que sa grande sœur « Curaçao ».  Cependant l’économie de l’île est surtout basée sur le tourisme.  Plus d’un million de visiteurs par année mettent les pieds sur ce petit paradis.  Peut-être pour la température de l’eau qui avoisine, en moyenne, les 29oC (ce qui nous fait dire que nous nous rafraîchissons plus hors de l’eau).  L’étalement de couleurs pastelles sur les murs extérieurs des différents édifices, nous apaisent et nous obligent à ralentir le pas pour être dans le moment présent, ou est-ce, tout simplement, un effet secondaire du soleil de plomb?  Une chose est certaine, l’un ne fait pas d’ombre à l’autre.  Le nez en l’air les pieds traînants, j’aperçois l’enseigne d’une pharmacie.  Nous y pénétrons pour y acheter des lunettes de lecture car, j’ai fait fi des avertissements de ma blonde sur le sujet avant de partir.  Vous savez que l’homme ne peut faire deux choses en même temps donc, je devais obligatoirement effectuer une tâche aussi importante, au moment de la demande.  Après un certain moment d’essais, d’erreurs et de discussions nous convenons de l’appareil à acheter.  C’est bien car, maintenant, je peux lire les petits caractères utilisés sur tous les menus.  Par la suite, nous continuons notre visite tout en cherchant un endroit avec le WiFi pour mon ami et pourquoi pas accompagner le tout d’une bière locale.  Aussitôt pensé presqu’aussitôt fait, le temps de repérer la combinaison gagnante, laquelle se trouvant, pour la circonstance, au deuxième étage.  La bière est bien locale, un peu amère, mais elle accompagne très bien la décoration rustique fait par un imminent « designer » du Neandertal.  La bière ingérée et les courriels assimilés, nous rentrons à la maison afin de prendre la partie solide du repas.  Demain nous serons en mer pour nous diriger vers la République Dominicaine.
1  Caraïbes édition JPMGUIDE Curaçao dans l’histoire.

mercredi 6 février 2019

Un gros bateau…



Une première journée en mer.  C’est bien puisque ça nous donne suffisamment de temps pour faire l’exploration de notre maison flottante.  La mer est calme et la nuit a été bénéfique.  Après les ablutions matinales, nous nous dirigeons vers le « Dining room » pour prendre le petit déjeuner.  Heureusement que nous avions fait le parcours la veille pour le repas du soir car, nous aurions été découragés du temps et de la distance à parcourir.  Le navire est réellement plus gros et plus grand.  Ouf!  Enfin nous retrouvons l’endroit recherché et le préposé à l’accueil nous assigne une place.  Quelle ne fut pas notre surprise de retrouver les mêmes menus que sur les autres navires que nous avions déjà pris.  C’est rassurant de revoir nos vieilles habitudes prendre les responsabilités nécessaires à notre survie vers l’inconnu.  Voilà que nos souvenirs remontent à la surface et s’étalent devant nous au fur et à mesure des commandes passées. 

Nous sommes vite rattrapés par la réalité des dimensions de tel bâtiment.  Nous étions habitués à voyager sur des navires ne pouvant contenir que 1200 passagers au maximum.  Le « Koningsdam » peut en contenir plus du double, avec tous les inconvénients qui y sont rattachés.  Plus de personnes à nourrir, plus de personnes à satisfaire pour les spectacles, plus de personnes à écouter les doléances et les caprices et malheureusement avec un service un peu plus impersonnel.  Ce navire est tellement grand que lorsque nous nous dirigeons vers la salle à manger, nous le faisons avant que la faim nous tenaille car, arrivés à destination, le « Momentum » recherché est parfait.  Il y a tellement de monde, que si nous voulons avoir une table pour quatre nous devons choisir soit le « early seating » ou le « late seating ».  Le premier service est à 17h00 et le dernier est à 20h00.  Entre les deux vous pouvez toujours essayer de réserver à partir de huit heures le matin, mais, vous n’aurez ni le moment, ni l’emplacement, ni le nombre de places désirées.  Cependant, lorsque toutes les conditions sont réunies, vous vous retrouvez devant une bénédiction pour les papilles.

Tout n’est pas morose.  Nous occupons, cette année, une cabine avec une balcon.  Woh et re-woh.  C’est comme si vous étiez sur votre balcon par une belle journée d’été et que le paysage se renouvelle sans cesse devant vous, ne vous permettant pas de vous voir sombrer dans l’ennui.  Il est vrai que le soleil frappe avec violence et qu’il nous oblige régulièrement à réviser nos positions ainsi que nos couvertures (un peu comme les compagnies d’assurance…) mais, que voulez-vous, la vie n’est pas toujours parfaite.  Adrienne me dit : « Cesse de chialer, tous les gens vont penser que nous ne faisons pas un beau voyage… ». Au contraire, nous faisons un très beau voyage mais, nous aimerions un plus petit navire.  Nous envions presque Jacques Cartier avec sa « Grande Hermine ».

Nous arrivons à notre première escale en Jamaïque, pays de Bob Marley, plus précisément
à « Falmouth ».  Petit port de mer en bordure d’un tout aussi petit village avec quelques attraits intéressants à parcourir.  Obligés par la chaleur écrasante, nous débutons notre visite à pas de tortue.  De toute façon, compte-tenues des dimensions du village nous aurons vite fait le tour.  Nous nous dirigeons donc vers une ancienne forteresse, réputée pour être une des principales attractions du village.  Arrivés sur place, nous sommes accueillis par un vendeur de souvenirs  qui, pour la cause, se transforme en guide personnalisé.  Le fort n’existe plus et une école a pris sa place.  Nous ne pouvons que convenir qu’il s’agit là d’une très belle transformation.  Le sourire des enfants jouant dans une cour, (laquelle serait mise à l’index par tous les organismes gouvernementaux) nous ramène vers nos souvenirs d’enfance.  Une école n’ayant que le strict minimum, abrite une richesse mouvementée et souriante.  Après quelques échanges, nous nous dirigeons vers le deuxième point d’intérêt de cette partie de l’île.  Nous déambulons dans les rues sans noms, car toutes les indications se sont envolées avec le temps.  Nous passerions presque incognito si nous ne provoquions pas une réponse à une salutation d’usage.  Au passage, nous sommes interpelés par une vieille dame qui nous demande si nous faisons partie de l’équipe médicale ambulante.  Un peu plus loin, au coin de « One way » et « One way » (les seules indications routières que nous ayons aperçues), nous arrivons à « St. Peter’s Anglican Church ».  Cette vieille église construite en 1795, nous laisse entrevoir les ravages du temps qu’a subi l’extérieur, pour protéger ses boiseries intérieures.  Sobre mais apaisante, serait la meilleure définition qui nous enveloppe lorsque nous y pénétrons.  Déambulant de nouveau dans les rues sans nom, on nous offre une bière locale que nous dégustons tout en nous rapprochant inéluctablement de notre point de départ.  Nous entrons donc dans la partie la plus touristique, avec ses boutiques collées les unes aux autres, offrant les mêmes souvenirs impérissables.  Après avoir fait acte de politesse en parcourant certaines d’entre elles, nous retournons sur le navire pour prendre le repas et nous rafraîchir un peu.

samedi 2 février 2019

En attente de la croisière


Nous sommes présentement dans un hôtel sur le bord de la plage, à Fort Lauderdale, en attendant de pouvoir commencer véritablement notre croisière.  Dès les premiers instants en terre de Donald, nous nous rendons compte de la faiblesse du dollar canadien.  Une course de 20 minutes en taxi pour 25 USD (32$) et une collation de 45 USD (59$) pour un club sandwich (d’où Adrienne a dû se faire greffer une mâchoire de python afin de pourvoir prendre la première bouchée) et un fish and chips (n’ayant que le poisson et les chips…)  Bien entendu le coût ne comprenait pas le pourboire mais, une suggestion de 18% pour ce dernier, nous était proposée.  Pour entamer toutes les digestions possibles,  nous décidons d’aller marcher sur le bord de la mer afin de nous réconcilier avec un élément plus positif. Après quelques kilomètres d’étirement du temps, nous nous dirigeons doucement vers notre chambre car, la fatigue nous assaille de plus en plus.  Nous nous endormons avec l’image de la plage et de tous ses attributs qui nous font miroiter des jours meilleurs.  Après une nuit des plus réparatrice et un petit déjeuner (sans commentaire), nous mettons en place nos espoirs de la veille.  La plage est magnifique mais, sapristi qu’il fait froid.  Trump a bien raison, le monde est rempli de « fake news ». 


Nous avons entamé ce voyage avec l’espoir de ne plus entendre : « 40% de probabilité d’averse de… ».  Eh bien non, ce ne sera pas possible car, ils ont adopté le même système « dépressionnaire » pour tout le monde, c’en est décourageant!  Malgré tout, c’est quand même vingt degrés et non moins vingt comme à Québec.  Nous devons dire que nous nous accommodons de cette variation mais, on dirait que c’est vraiment le même système avec ses imperfections car, il n’y a eu que du soleil protégé par les nuages.  Nous longeons et re-longeons le bord de mer à la recherche d’un café ou d’une activité.  Rien à faire, tout reste immuable dans la répétition.  Entre la plage et la piscine, le mouvement des touristes ressemble à celui d’une fourmilière tandis que sur la plage, les immenses tracteurs tirant des « ramasses algues » qui ne ramassent rien.  Dans le ciel des monos moteurs bruyants tirant des banderoles de publicité que nous ne pouvons nous empêcher de relire à chaque fois.  Nous maugréons à peine car, nous sommes en attente pour la croisière et que nous prévoyons des jours meilleurs.  Il faut dire qu’il y a des attentes qui sont moins pénibles que d’autres.

Samedi matin, nous nous engageons dans notre petite routine.  Rapidement nous nous rendons compte que l’espace est plus restreint car l’hôtel s’est rempli.  Il n’est plus aussi facile de se trouver une place à l’ombre ou au soleil, comme pour nous dire qu’il est temps de partir.  Nous montons donc à la chambre pour préparer les valises pour le lendemain… et nous attendons le signal.