mardi 23 février 2016

Dernière étape…

Nous sommes arrivés à Montevideo en Uruguay ce matin comme prévu.  Nous avons dû attendre quarante-cinq minutes le pilote qui était en retard, avant de pouvoir entrer dans le port.  Honnêtement, ce n’est pas un gros dérangement car, nous avons toute la journée et la ville est petite. De plus, ce que nous voulons voir se situe dans un périmètre assez restreint.  Nous savourons donc notre petit déjeuner et reprenons un deuxième café (nous aurons toujours le temps de nous alléger d’une partie avant de partir).  La température, même si nous donnons généreusement de notre personne, est quelque peu maussade et accentue la teinte grisâtre des bâtiments présents.  Par contre, la ville conserve l’empreinte du temps laissé par l’histoire des siècles passés.  Balcons en porte-à-faux, rues étroites en pavés, portes d’entrées énormes en métal se succèdent de rues en rues.  Les pays de l’Amérique du Sud qui sont plutôt de confession chrétienne ont su garder, dans leurs lieux de culte, la richesse et la beauté de leur histoire.  Nous déambulons ici et là en cherchant du regard l’inhabituel, l’incongru qui nous donnera pendant quelques instants, de l’émerveillement.  Nous ne sommes pas désabusés mais, si le décor qui nous entoure a déjà été enregistré dans nos mémoires, celles-ci demandent de nous renouveler.  Après trois bonnes heures de marche, nous décidons de revenir au navire pour prendre notre repas du midi.

Si mes genoux me le permettent, nous retournerons sûrement voir un autre coin.  Ma blonde a compris ma douleur et m’offre d’aller faire un peu d’exploration de boutiques que nous avions vue rapidement, ce matin, au début de notre parcours.  J’en vois déjà rire et qui se disent qu’elle a très bien compris ma douleur car elle veut me faire souffrir au davantage.  Si vous pensez ça, c’est que vous ne connaissez pas ma blonde.  Je crois plutôt que, sachant que normalement dans ces lieux, il y a des endroits pour se reposer, je pourrai m’exécuter pendant que madame cherchera.  Ça c’est de l’altruiste à l’état pur, à mon avis!  C’est parti et nous nous déplaçons d’une table d’artisan à l’autre cherchant ce qui pourra augmenter la charge de nos valises.  Curieusement je ne vois pas beaucoup de bancs pouvant effacer le doute qui s’installe sournoisement en moi.  Encore quelques pas et nous pénétrons à l’intérieur d’un marché public.  L’étincelle revient et la douleur s’atténue par le spectacle qui s’offre à nous.  Une grande chaleur nous enveloppe et nous attire.  Elle provient d’immenses plaques de charbon de bois grillant pièces de viande, légumes, poivrons et… clientèle.  Personne ne se plaint et la satisfaction se constate à la façon dont les victuailles disparaissent des assiettes.  Quelques boutiques éparses diminuent, momentanément, cette proximité avec la chaleur des fours.  Nous en faisons le tour avant de retourner au navire qui nous amènera loin de tout ça.

Nous quittons Montevideo pour nous diriger vers la dernière étape de notre périple : « Buenos Aires ».  Capitale de l’Argentine qui compte plus de trois millions de personnes et avec l’agglomération urbaine elle augmente ce nombre à treize millions.  Fondée le 11 juin 1580 par « Juan De Garay », la ville n’a pas cessé de prendre de l’expansion.  C’est samedi et, comme partout ailleurs, la ville est presque au repos.  L’animation tarde à venir et nous pouvons occuper les parcs, les petites rues et les rues marchandes n’ayant pas encore repris leurs fonctions.  Les rues sont désertes comme le lendemain des Fêtes à moins trente degrés.  Au fur et à mesure que nous avançons dans la ville, l’animation se concrétise.  Est-ce notre présence, notre empathie ou l’heure  qui est responsable de ce changement graduel, je ne saurais vous dire mais, toujours est-il que les rues prennent une toute autre allure.  L’animation montante, donne à la ville une autre perspective.  La lumière est meilleure et les ombres sur les murs se déplaçant à vitesse variable changent la toile de fond et nous font apprécier de plus en plus ce qui nous entoure.  Chemin faisant, nous arrivons au premier monument que nous voulions voir absolument la: « Catedral Metropolitana » avec ses colonnes imposantes en façade.  Elle nous invite à y faire un tour.  L’intérieur est magnifique avec son autel baroque de la fin du XVIIIe siècle, ses fresques, sa chapelle de marbre et de bronze et le mausolée du général « San Martin », recouvert du drapeau argentin et veillé par deux grenadiers.  Le général San Martin est le libérateur du Chili, du Pérou et de l’Argentine.  En face de la cathédrale nous avons la « Plaza de Mayo ».  La Place de Mai est entourée, outre la cathédrale, par les principaux centres du pouvoir de la ville et du pays (Casa Rosada siège de la présidence du pays).  C’est dans cette enceinte que nous retrouvons les principales manifestations dont celles des Mères et des Grands-Mères de la Place de Mai qui, tous les jeudis, tournent dans le parc pour retrouver leurs enfants et petits-enfants disparus durant la junte militaire.  Nous retournons sur nos pas par un autre chemin qui nous amènera dans un autre parc avec de magnifiques figuiers dont les branches, qui s’étendent à l’horizontale, doivent être aidées par d’énormes supports.  Nous empruntons donc la célèbre rue « Florida » la rue commerçante par excellence avec ses boutiques toutes plus alléchantes les unes que les autres et les revendeurs de billets à tous les dix mètres qui vous interpellent avec leurs « cambio, cambio, cambio » pour se substituer aux guichets automatiques plus froids mais combien plus honnêtes.  Demain nous nous déplacerons, en autocar pour visiter d’autres coins de cette immense ville.


C’est en parcourant la ville en autocar que nous nous rendons compte de l’étendue de cette ville.  Une ville où son artère principale à sens unique, « l’avenue de la libération », comporte neuf voies pour les voitures.  Une ville dont le premier cimetière acceptait les gens de toute allégeance mais, qui par une loi, au début du siècle dernier, ne permettait qu’aux mieux nantis de pouvoir y être inhumés et dont les mausolées sont tellement énormes qu’il ne reste plus de place pour personne d’autre.  Ce cimetière abrite, par contre, la dépouille « d’Eva Peron », femme de président, qui a fait tellement pour améliorer les conditions sociales des plus démunis.  Un peu plus loin, un autre parc, célébrant un autre conquérant ou libérateur.  Trop de conquérants pour moi, même Don Quichotte s’en mêle.

jeudi 18 février 2016

Nous remontons doucement…

Nous voilà à « Puerto Madryn » comme promis par JG (c’est le capitaine qui se nomme lui-même comme ça).  Puerto Madryn est une très petite ville située en Patagonie atlantique.  C’est le dernier endroit pour voir des colonies de manchots.  Nous sommes satisfaits de ce que nous avons déjà vu et donc nous en profiterons pour visiter les environs qui nous sont offerts et, bien entendu, faire du « lèche-vitrine » précommandé.  Nous attaquons donc la ville à neuf heures, bien décidés à ne rien manquer.  Après quelques déplacements ici et là, nous nous rendons vite compte que nous ne pouvons pas manquer quoique ce soit car, il n’y a rien à voir à moins, de prendre un taxi et de se taper deux heures et demies de route pour voir des cormorans et des lions de mer.  Désespérés, nous commençons notre magasinage plus tôt que prévu.  Nous les hommes, nous sommes remplis de bonne volonté mais, nous regardons, quand même autour si nous ne pourrions pas faire d’autres activités plus lucratives.  Le Seigneur est de notre côté car, nous apercevons, de l’autre côté de la rue, un autobus déguisé en train farfelu.  Il n’en fallait pas moins pour demander un changement de programme et d’aller s’enquérir de ce qui en était.  Une jeune Espagnole nous explique, que nous pouvons faire un tour de ville guidée pour une durée d’une heure et trente minutes.  Pour quinze dollars américains par personne nous allons tout connaître, enfin, sur cette ville.  Un tour de ville d’une heure et trente pour nous montrer un quartier presqu’en ruines, des maisons délabrées et sans intérêts avec des explications en anglais mais, avec un fort accent espagnol.  Encore un peu, et nous nous retrouvons dans la rue que nous avions déjà arpentée.  Heureusement le tour ne se termine pas ainsi et nous nous dirigeons vers l’autre extrémité de la ville.  Nous passons à travers des rues aux maisons plus cossues et mieux entretenues.  Le temps file et nous avançons toujours sans nous arrêter, jusqu’à un promontoire sur le bord de la mer.  Le point de vue est superbe.  Nous faisons un arrêt de dix minutes.  Merde le seul coin avec un peu d’histoire où il y avait quelque chose à voir, ne nous est pas accessible.  Le fait est, qu’en dessous de la falaise il y a les grottes qu’ont dû occuper les « Gallois », fraichement débarqués du voilier « Mimosa » le 28 juillet 1865.  Ces derniers ont été surpris par l’hiver et ont constatés qu’il n’y avait pas de bois pour se construire les abris nécessaires à leur survie et qu’ils étaient dans l’impossibilité de rebrousser chemin.
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Ça y est, les dix minutes sont passées et nous devons reprendre la route.  Tout le monde revient à l’autobus, en contournant le chien qui, pendant tout le parcours, avait couru devant le bus comme pour montrer le chemin au conducteur.  Mais je crois que notre conducteur connaissait parfaitement le parcours car, il ne se souciait aucunement de ce « canis familiaris ».  Revenus à notre point de départ, nous ne pouvons que constater que notre vision des lieux était des plus réalistes mais, que nous avions sauvé une heure et trente minutes de magasinage ou de « shopping », comme diraient mes amis français.  Sauvé!  Pas plus qu’il faut car, nos dames s’étant mises sur « pause » à l’embarquement de l’autobus, elles ont tout simplement appuyées sur « play » pour le reste de sortie.  Puisqu’il le faut, nous nous acquittons de notre dette et nous arpentons de long en large les quelques magasins dans la rue principale.  Les achats pour « Hugo » (le nouvel amoureux de ma blonde qui est le fils de la filleule) terminés nous pouvons revenir au navire.  De retour au navire nous allons prendre une bouchée et en profiter pour passer en revue les différents achats.


Nous devons repartir de Puerto Madryn vers quatorze heures trente, si tout le monde est revenu à bord.  Il y a souvent des irrésistibles retardataires qui modifient l’horaire prévu.  Nous étant trouvés une place de choix dans le salon supérieur pour ne rien manquer du départ, nous sommes interpelés par le haut-parleur qui se réveille.   L’équipe médicale est demandée d’urgence à la chambre 70….  Je m’abstiendrai de dévoiler les deux derniers chiffres pour des questions de confidentialité et par respect pour la famille.  Ce n’est qu’une heure plus tard que le haut-parleur repris du service mais, cette fois avec la voix du capitaine.  Il nous annonce que la personne est décédée et que nous devons attendre que les autorités soient mises au courant et nous permettent de poursuivre le voyage.  Ce n’est qu’a six heures soit, trois heures et demie plus tard que nous avons repris la route.  À ce moment, le capitaine nous annonce qu’il fera tout en son pouvoir pour rattraper l’écart mais qu’il devra faire le point le lendemain midi.  Il est resté discret sur les événements et c’est pour cette raison que je ne peux vous en dire plus.  Demain, nous serons donc en mer pour nous diriger vers « Montevideo » en Uruguay.

mercredi 17 février 2016

Falkland nous voici…


Hier, le capitaine nous a amenés à « l’île de la Déception ».  Cette île doit son nom à l’explorateur « Nathaniel Palmer » qui, en novembre 1820, n’a pu trouver d’autre qualificatif pour honorer cet emplacement.  Elle porte vraiment son nom et elle est très décevante par rapport à tout ce que nous avons pu voir précédemment.  D’aspect grisâtre avec ses neiges souillées par la poussière de ses flancs, transportée par les vents omniprésents.  Par contre, cette île de formation volcanique, abrite sur ses plages, une des plus grandes colonies de « manchots Gentoo », plusieurs phoques « crab eater » qui en passant ne mangent pas de crabes mais ne se nourrissent que de « krill » et, enfin, de plusieurs espèces d’oiseaux marins dont les «pétrels » Negro et Antartico.  Aujourd’hui, le capitaine ne pouvait pas placer le navire parallèle à l’île afin de permettre à tout le monde de pouvoir photographier la faune présente; la force des vents nous aurait déportés contre les berges de l’île et comme nous avons encore un petit bout à faire avant la fin du voyage, je crois qu’il a pris une bonne décision.  Aujourd’hui nous avons vogué toute la journée à une vitesse de dix-huit nœuds nautiques sur une mer relativement calme.  Tous les passagers apprécient grandement le calme relatif de la mer.  Demain, nous devrions atteindre les « Île Malouines ou Falkland Islands » vers sept heures du matin.  Ce n’est qu’à ce moment que nous pourrons savoir si nous pouvons aller à terre car, nous avons encore besoin de la collaboration de Dame nature.  Normalement, il y a cinquante pourcents de chance que nous puissions visiter l’île car, souvent les éléments naturels ne collaborent pas.


Oubliez ce que je viens de dire car, au réveil ce matin nous avons constaté que la température était plutôt en notre faveur.  Nous sommes donc chanceux et nous pouvons prendre le tender pour aller sur la terre ferme.  Le temps est gris et un peu maussade comme si la Grande Bretagne voulait reproduire le plus fidèlement possible son environnement.  Malgré le temps froid, pluvieux et humide nous nous estimons heureux de pouvoir aller à terre.  Les Îles Malouines ont été le théâtre de trois conflits importants au cours du siècle et demi dernier.  D’abord vers la fin du 19ième siècle pour en prendre possession contre les Français.  Par la suite, lors de la première guerre mondiale où l’Allemagne, en 1914, avait envahi l’île afin de couper l’approvisionnement en charbon et les communications radio à l’armée britannique.  Enfin, en 1982, lorsque Mme Thatcher n’avait pas cédé à l’invasion de l’Argentine pour en faire un de ses territoires.  Ces faits d’arme sont très bien identifiés par trois monuments mémoriaux ainsi qu’à l’intérieur de la Cathédrale anglicane où on souligne avec fierté ces batailles.  Les vitraux de la cathédrale nous racontent même une partie de cette histoire.  Tout est très « british » ici, comme nous le prouvent l’allure des maisons, les policiers et leurs habillements identiques à ceux de Londres et la conduite à gauche des « Land Rover ».  Je parle surtout de cette voiture car elle forme plus de la moitié du parc automobile de l’île ce qui dénote un peu l’état des routes.  Nous pouvons y voir aussi quelques expositions sur des activités révolues comme les communications radio et téléphoniques qui ont eu court jusqu’en 1985, la forge, l’imprimerie du temps et la chasse à la baleine.  D’ailleurs, c’est le territoire de la baleine bleue.  Cette dernière peut atteindre une longueur de trente-trois mètres de long.  Juste à côté de la Cathédrale anglicane il y a un  monument qui est fait avec les mâchoires inférieures de deux de ces baleines et je dois vous dire que c’est très impressionnant.  Après trois heures de marche sous la pluie accompagnée du vent du nord, nous décidons de rentrer au bercail, sachant que nous avons vingt-cinq minutes de « tender » à faire pour arriver au navire.  En fin de compte c’est le même temps que pour l’aller mais, je ne savais pas comment vous épargner cette dure réalité que nous vivons fréquemment
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Demain, nous aurons une journée en mer pour nous rendre à « Puerto Madryn » en Argentine.  Déjà nous sentons le fond de l’air se réchauffer de plus en plus.

dimanche 14 février 2016

À nous le continent….


Il est dix-huit heures et nous avons une impression de déjà-vu lorsque nous regardons le décor par la fenêtre de la salle à manger.  Nous sommes bel et bien revenus à notre point de départ afin d’y laisser madame ou monsieur X avant d’entreprendre la grande traversée.  Le navire fait un demi-tour sur lui-même et nous voilà repartis pour le continent blanc.  Le capitaine nous apprend qu’il ne peut plus attendre car, le retour sur nos pas a augmenté considérablement le retard escompté.  Il s’engage donc en direction du « passage de Drake », passage obligé avant « l’archipel Palmer », notre destination, où se situe la majorité des stations de recherches des différents pays.  Il nous annonce, par la même occasion, que nous pénétrerons dans la zone de turbulence vers minuit et que le temps ne s’améliorera pas avant les treize à quatorze heures, le lendemain.  Il nous demande de ne pas laisser d’objets libres sur les balcons car, la vélocité des vents pourrait les projeter hors du navire.  Il nous demande aussi de bien stabiliser les choses dans notre cabine et de faire attention lors de nos déplacements, car un « vieux » ça se déplace toujours la nuit…(quelques fois plus rapidement qu’il l’aurait souhaiter).

Nous nous couchons de bonne heure, espérant ainsi ne pas avoir connaissance du mouvement exagéré de notre « Zaandam ».  Le tout fonctionne comme nous l’avions pensé jusqu’au moment où, par inadvertance, à quatre heures du matin, j’allume la lampe de chevet (l’interrupteur étant au-dessus de ma tête) et me réveille en me demandant ce qui se passe.  Je ferme la lampe mais, merde je suis réveillé et je me rends compte que le capitaine ne comptait pas de blague.  Ça brasse en titi!  Ça brasse assez qu’il y a même des personnes, au sixième étage qui ont roulées hors de leur lit, en tout cas c’est ce qui nous a été raconté de la bouche même de l’affligé.  Des vents de 80 km/h remplissant les promesses sur la hauteur des vagues et définissant l’amplitude des pas lors de nos déplacements.  C’est au moment de vous déplacer vers la salle de toilette que vous vous rendez compte que vous pouvez l’atteindre dans un temps record.  C’est à cet instant précis que je me suis mis à penser à tous ces explorateurs qui ont fait le même parcours, mais en voilier.  Non je ne veux plus penser à ça, je retourne dans mon lit et je dors ou j’essaie.  Nous aurions bien aimé vous faire partager davantage ce mouvement aqueux par une photo ou vidéo explicite mais, impossible de sortir à l’extérieur le capitaine en interdit l’accès.

Comme nous avait prédit le capitaine, le temps s’est calmé quelque peu, ce qui a permis à la majorité de reprendre leur esprit.  Nous avancions à une vitesse de douze nœuds marins afin de ne pas causer trop de stress à la structure du navire.  Maintenant que la vitesse des vents a considérablement diminué, le capitaine pousse les machines pour atteindre une vitesse de croisière d’un peu plus de 19 nœuds marins (environ 34 km/h).  À cette vitesse nous devrions atteindre le 65ième parallèle sud, « l’Archipel de Palmer », avant quinze heures demain.  Malgré toutes ces améliorations, le navire se garde encore quelques mouvements ayant des effets sur notre équilibre.  Nous commençons à faire du mimétisme par notre démarche de pingouins dans les différents corridors.  C’est quand même mieux que ce matin et je dois vous dire que lorsque vous êtes dans votre lit, vous vous sentez comme dans un ber et vous vous laissez bercer.  La nuit s’est très bien passée et la surprise de ce matin a été de constater le contraste d’avec la veille.  Une température extérieure de moins trois et de la neige sur le balcon promenade.

Après une bonne nuit de repos et un bon petit déjeuner, nous nous habillons correctement, une tuque callée jusqu’aux oreilles et caméra aves les objectifs nécessaires.  Nous ne savons où donner de la tête ou de la caméra mais, tout nous semble essentiel à immortaliser.  Un paysage sauvage pas encore touché par  quelconque compagnie avide de faire que des profits pour le bien de l’humanité et de son portefeuille.  Même si le temps est un peu couvert et que le soleil est absent pour le moment, il n’en reste pas moins que c’est un spectacle féérique.  Nous aurons les trois prochaines journées pour nous reprendre côté photos.  Le taux d’humidité atteint les quatre-vingt-dix-huit pourcents ce qui fait que le petit -3o C nous traverse de part en part.  Ajoutez à ça, l’inévitable facteur vent qui est omniprésent et je peux vous affirmer que les températures du Québec sont plus clémentes (en tout cas il nous semble).  Je dois ajouter que l’environnement qui nous a été offert, a largement compensé cet inconvénient.



 La deuxième journée près du 65ième parallèle restera à jamais gravée dans nos mémoires.  Un ciel radieux avec un soleil qui met en valeur les moindres reliefs géologiques autour de nous.  Un blanc immaculée presqu’aveuglant, des teintes bleutées sortant des abîmes et une eau calme nous offrant le paysage en double.  Nous sommes comblés et émus de ce qui se déploie devant nous.  Lentement le navire se faufile à travers ces icebergs (masses de glace formée d’eau douce qui se détachent des glaciers), ralentit pour prendre une courbe et s’arrête pour nous laisser admirer des colonies de manchots, qui se servent de leurs ailes pour nager, (car il n’y a pas de pingouins ici qui sont d’origine nordique et se servent de leurs ailes pour voler).  Il y a aussi de phoques qui se prélassent sur de mini icebergs.  Ce milieu est protégé par une entente sur l’environnement et le capitaine tient à respecter cette entente.   Il a donc demandé à tous les passagers de ne pas manger ni boire à l’extérieur, de s’abstenir de fumer afin d’éviter tout déchet potentiel pouvant se retrouver dans la mer.  Il a aussi demandé de ne pas chanter, faire de bruit ou de la musique afin de respecter la vie environnementale.  Le silence et le chant de la nature sont rois.  Demain nous nous dirigerons plus vers « l’Ile de la Déception » qui se retrouve plus au nord.  Nous quittons lentement le 65ième parallèle pour revenir vers un autre monde.  L’Antarctique : un bout du monde exceptionnel à voir….

mercredi 10 février 2016

La fin du monde…

Eh bien oui, la fin du monde est à nos pieds.  Hier nous avons quitté Punta Arenas au Chili en direction de « Ushuaia », capitale de la Terre de Feu (Argentine).  Pour atteindre cette partie du monde, nous avons dû passer par le « Détroit de Magellan » et les différends canaux dont le canal « Beagle » ainsi que devant le glacier « Alley ».  Ferdinand Magellan fut le premier navigateur à franchir ces eaux au 16ième siècle.  Vous vous imaginez, une coquille de noix qui vogue sur ces eaux tumultueuses.  Il fallait être un peu dérangé, inconscient du danger ou avoir une soif de l’aventure incroyable.  Pour nous rendre à notre destination, nous devons avoir un pilote argentin à bord.  Cette manœuvre s’est faite à la limite des eaux territoriales du Chili et de l’Argentine.  Pour un court instant, nous avions à l’ouest le Chili et à l’est l’Argentine.  Tout au long du parcours, ces différents canaux longent la « Cordillère des Andes ».  Des pics rocheux quelques fois affublés de taches blanches, nous laissent présager le travail constant du temps sur la nature.

Treize heures trente, nous accostons au quai d’Ushuaia en Argentine.  Ushuaia est le port d’attache des différentes expéditions sur le continent antarctique.  Jadis, cet emplacement était la « Sibérie » du bout du monde pour tout criminel argentin dont on ne voulait plus se préoccuper.  Maintenant cette ville s’est transformée en un point tournant pour l’Antarctique.  Bien sûr, certains musées nous rappellent cette malheureuse époque mais, la ville s’est adaptée à la nouvelle clientèle c’est-à-dire, le tourisme.  Des maisons multicolores entrelacées de restaurants avec grillade, de petits cafés, de boutiques de vêtements de camping et de plein air, s’échelonnent sur le flanc de montagne.  De plus, nous pouvons lire en dessous du nom des rues leurs latitudes et pour les avenues, leurs longitudes.  Comme auraient dit Nabuchodonosor et Jéroboam : « Viande à chien ce n’est pas le coin le plus sophistiqué de la planète mais, il a l’intérêt d’être à la porte du pôle sud ».  Déjà la température a perdu quelques degrés et nous devons portés, comme l’oignon, plusieurs couches superposées.  Après quelques heures de déambulations aléatoires dans les rues de la ville, nous revenons au navire.  En passant, vous vous rappelez lors de la transat « Québec’84 », le magnifique trois mats argentin dont tout l’équipage était debout sur chaque baume projetant une allure de fierté?  Eh bien, ce dernier était notre voisin de palier au port d’Ushuaia.

Avant notre départ d’Ushuaia, le capitaine nous entretient sur les derniers développements, pour la suite du voyage.

Nous serons au Cap Horn demain matin vers huit heures.  Les conditions météorologiques ne seront pas des plus favorables car, les forts vents amèneront des vagues de quatre à cinq mètres et je déciderai, à ce moment de la suite des événements.  Soyez assurés que la sécurité des passagers est notre principal objectif.
Rassurés, nous avons dormis sur nos deux oreilles (quoique je me demande encore comment nous pouvons faire cela) tout en projetant le spectacle qui s’offrira à nous.  Le Cap Horn est le point le plus au sud du continent sud-américain et l’endroit où les eaux de l’Océan Pacifique et de l’Océan Atlantique se rencontrent.  C’est un endroit difficile pour la navigation et le capitaine prendra la décision en conséquence.  Après une bonne nuit de sommeil, nous voilà tout fin prêts à immortaliser sur pellicule numérique ce moment tant désiré.  Les vents bien présents nous ont retardé la permission d’aller sur le pont mais, après les mesures de sécurité nécessaires en place, nous avons pu photographier la chose.  La photo sera toujours meilleure dans notre tête car, elle vient avec le parfum, le vent et les embruns qui sont impossibles de fixer sur une pellicule.  Notre mission accomplie nous nous dirigeons vers la salle à diner pour prendre notre petit déjeuner.
Après avoir terminé notre repas en présence du Cap Horn car, le capitaine refait un demi-tour pour permettre à tout le monde de bien graver dans sa mémoire cet instant magique, nous nous apprêtions à quitter lorsque la voix du capitaine nous interpelle.

Bonjour tout le monde.  J’ai une annonce importante à faire (ce n’est jamais bon signe lorsque ça commence comme ça).  Les conditions météorologiques ont changées et il est prévu des vents de force huit à l’échelle de Beaufort et des vagues pouvant atteindre huit mètres (24 pieds).  (Personne ne parle dans le restaurant.)  Par conséquent nous allons nous mettre à l’abri et attendre pour les prochains vingt heures.   Après cette période, nous pourrons commencer la traversée.  N’ayez aucune crainte car la croisière est faite en conséquence d’événements semblables.
Il y a eu un silence et un soupir de soulagement à notre table.  Nous en profitons donc pour assister à quelques conférences très intéressantes sur l’histoire de la conquête de l’Antarctique et sur certaines expéditions effectuées par les conférenciers.  Dans l’après-midi, le capitaine nous annonce qu’une personne a besoin de soins médicaux plus spécialisés et donc nous retournerons jusqu’à « Puerto Williams » afin de permettre à la personne d’être hospitalisée.  Dans les faits, la personne n’a pu descendre à Puerto Williams et il a donc fallu nous rendre jusqu’à notre point de départ de ce matin, soit Ushuaia. 


Saviez-vous qu’une tempête de neige peut durer jusqu’à trois jours avec des vents équivalents à un ouragan de force 5 en Antarctique?  Que ces tempêtes se produisent sur les côtes et non au centre du continent où il neige à peine?

dimanche 7 février 2016

D’un fjord à l’autre…

Pendant la nuit, le navire a pénétré à l’intérieur d’un fjord pour atteindre « Puerto Chacabuco ».  Rendus à destination nous pourrons prendre un bus local pour parcourir les quelques quinze kilomètres qui séparent la ville du port.  Comme tous les peuplements de cette région, la ville est de création assez récente.  Elle fut fondée en 1929 pour favoriser le développement régional.  Souvent le peuplement de ces régions a surtout été créé pour assurer l’emprise territoriale du Chili, sur la partie australe.  Depuis sa création les autorités ont assuré le développement de l’agriculture, l’exploitation forestière (le cyprès) et l’exploitation minière.

Après avoir avalé le petit déjeuner amené à ma cabine car, je suis toujours en isolement et j’attends impatiemment l’appel du personnel du centre médical afin de leur annoncer la fin des hostilités.  Huit heures vingt, le téléphone sonne et je me précipite sur l’appareil avec l’espoir d’avoir le bon interlocuteur ou interlocutrice selon le cas.

-       Hello I’m Clara to the medical center
-       Yes (j’ai dit tout excité)
-       Do you have another….
-       No (avant même qu’elle ait fini sa phrase)

Il faut croire qu’elle a compris car, elle m’a dit qu’elle avertirait la direction afin de lever l’interdiction de sortie.  Il ne m’en fallait pas plus pour m’habiller convenablement car, la température baisse au fur et à mesure que nous nous approchons de notre destination.  Nous devons prendre un « tender » pour nous rendre sur la terre ferme.  Arrivés à la sécurité, l’agent, après vérification de ma carte, m’arrête et m’empêche de sortir.  Lorsque nous regardons l’écran d’ordinateur de ce dernier, nous pouvons y voir une « large bande rouge » avec l’inscription « isolation ».  Pas moyen d’y échapper.  Je ne me décourage pas et je retourne à l’office afin de faire officialiser la levée d’interdit du centre médical que j’ai pu obtenir d’ailleurs, sans trop de difficulté, après le « double check » de la préposée à l’accueil.  Nous revenons sur le navire après une courte escapade afin de récupérer car, une journée d’isolement « ça affaiblit son homme » si on peut dire.  Après quelques heures d’attente, le navire se remet timidement en marche.  C’est alors que le capitaine nous annonce que nous allons avoir une peu de mouvement pendant la nuit mais, que demain matin nous aurons probablement la change de voir des dauphins et le « Tempanos glacier »; après avoir navigué dans plusieurs passages étroits du fjord « Paso iceberg ».  Je dois vous dire que déjà, au départ, le paysage est a coupé le souffle, alors on ne peut qu’être rassurés.  Tout ce que nous voyons autour de nous est pics rocheux avec écharpe de nuage dont les aïeux ont la coiffe blanche.


Après une bonne nuit de repos, un bon petit déjeuner et une santé revenue nous nous préparons à découvrir ce fjord et ce qu’il veut bien nous laisser voir.  Pour la circonstance, nous décidons de porter des pantalons longs, gilets à manche longue, matelassés d’hiver, tuques, caméras avec double lentille et jumelle d’approche (Arthur l’aventurier n’aurait pas été mieux équipé).  Effectivement le passage est étroit les parois rocheuses impressionnantes laissant voir la sculpture faite par le glacier.  La nature est magnifique.  De temps en temps, les dauphins viennent nous taquiner comme des enfants qui jouent à la cachette.  Au tournant d’un cap, nous voyons apparaître cette masse blanche et imposante.  Plus nous nous approchons, plus nous constatons les rides que le temps a sculpté sur son visage.  Même les variations de la lumière du jour viennent accentuer les traits du temps.  Des plaques sombres, d’autres d’une blancheur incroyable et une lumière bleutée semblant provenir des profondeurs de la terre, se côtoient.  On ne peut qu’admirer et constater la force de la nature.  Malheureusement, le glacier n’a pas terminé son travail.  Arrivés à son pied, nous devons rebrousser chemin et refaire six heures de navigation dans le sens inverse.  Mais honnêtement, ça valait vraiment le coup!  Demain nous aurons une autre journée en mer et nous espérons que la nature sera toujours aussi généreuse.


Aujourd’hui il fait un temps magnifique.  C’est exceptionnel, comme dit le capitaine.  Nous avons dû avoir plusieurs croisières avec du mauvais temps pour mériter une telle journée, dit-il en blaguant….  Le fait est que, le vent froid est adouci par les chauds rayons du soleil omniprésent.  Nous devions avoir une journée froide sous la bruine et nous avons plutôt une magnifique journée où le soleil ne peut même pas se cacher derrière les nuages.  Les paysages sont aussi magnifiques que la veille et nous restons des heures immobiles à contempler un si gigantesque spectacle.  Demain nous remettrons à nouveau les pieds à terre à « Punta Arenas » qui sera notre dernier arrêt au Chili.

jeudi 4 février 2016

Nous quittons Valparaiso…

Nous avons quitté Santiago ce matin avec un peu de retard, ce qui a pour effet de chambouler tout l’horaire de la journée.  Sur le parcours, on constate maints changements de températures, d’environnement et de végétation.  Nous côtoyons quelques vignobles qui donnent les lettres de noblesse à la réputation vinicole du Chili.  La température a déjà chutée de sept degrés depuis notre départ de Valparaiso pour enfin se stabiliser à 22o C.  Par contre, dans l’autocar nous ne sentons pas cette variation car, comme pour nous faire une faveur, le chauffeur maintient notre habitacle à 18o C croyant ainsi nous faire plaisir.  Pourtant, s’il avait un tant soit peu le sens de l’observation, il aurait remarqué que tous et chacun cherchent un couvre-chef, une petite laine ou un quelconque morceau de tissu capable de subvenir à la situation.

 

Arrivés à Valparaiso, nous nous rendons compte que cette ville est beaucoup plus animée que la précédente.  Malheureusement, compte-tenu de notre retard, du temps nécessaire pour l’enregistrement, les différentes formalités à remplir avant l’embarquement et de la distance entre le port et la ville, nous serons dans l’impossibilité d’y faire un tour.  Tout le long du parcours nous amenant au port, nous longeons un marché aux puces qui s’étend sur plus de cinq kilomètres, heureusement que nos obligations nous interdisent de succomber à la tentation.   Valparaiso est une ville construite à flanc de montagne et qui comporte un certain défi pour les petits marcheurs que nous sommes (par petit, je crois que vous m’avez compris…).  Par contre, l’intérêt porté par les touristes aux premiers funiculaires ont obligé la municipalité à multiplier ce service.  Aujourd’hui, pour la modique somme de cent pesos chiliens (vingt cents canadien, encore moins en américain), vous pouvez utiliser la presque totalité de ces remontées mécaniques.  Rendus à bord, nous prenons possession des lieux et espérons que nos valises ne tarderont pas mais, sachant que les mille deux cents passagers ne peuvent manipuler eux-mêmes leurs valises, nous prenons donc notre mal en patience, comme on dit.

Lundi, le premier février, est une journée où nous sommes en mer.  Je dois vous dire que ce magnifique « Pacifique » n’est pas très collaborateur et s’agite quelque peu comme pour nous donner un avant-goût de ce qui nous attend.  Nous constatons que la nature s’impose de plus en plus avec ses oiseaux marins qui dansent au-dessus de la mer et ce spectacle donné par une baleine en alimentation qui est sorti presqu’entièrement de son élément.  La mer est en mouvement et nous, pour ne pas l’irriter, nous nous laissons bercer bien malgré nous.  Demain nous serons à « Puerto Mont » au Chili.  Première de trois escales consécutives.

Puerto Montt est une petite ville portuaire, fondée par les Allemands en 1852.  Un sentiment de déception s’installe confortablement au fur à mesure que nous arpentons les rues.  Aucun attrait particulier ne s’en dégage si ce n’est la cathédrale « Puerta Santa de la Misericordia ».  Construite en 1856 et inspirée du Parthénon d’Athènes, ce monument, entièrement de bois, est le plus vieux bâtiment de la ville.  Les autres bâtiments sont vieux, sans intérêts et délabrés.  Un autre phénomène digne de mention sont les t’shirts identifiés à l’effigie de chaque collège.  Ainsi lorsque vous achetez un t’shirt pour votre enfant vous devez choisir celui qui arbore la bonne effigie et pas moyen d’y échapper.  D’une boutique à l’autre c’est toujours le même phénomène.  Ce n’est qu’après avoir visité quelques magasins que nous constatons qu’ici, c’est le temps de la rentrée scolaire et c’est le temps, pour nous, de retourner au bercail.  Demain, le capitaine nous amènera à Castro sur « Isla Grande de Chiloe ».


Malheureusement je ne pourrai y déposer le pied.  J’ai dû voir le médecin, ce matin,  pour une légère indisposition intestinale mais, sur un navire, on ne prend pas cet état à la légère.  Après la prise de médicaments, je dois rester isolé dans ma cabine pour au moins vingt-quatre heures après les derniers symptômes.  Je dois commander tous mes repas par téléphone et ce n’est pas toujours facile de comprendre « l’anglais indonésien ».  Comment faites-vous pour commander un repas sans menu et plein de restriction?  J’y suis allé au plus simple : un club sandwich, une soupe et un thé.  Quinze minutes plus tard on cogne à ma porte avec le repas demandé sans mauvaise surprise.  Lorsqu’on a terminé il faut rappeler au « room service » afin que le steward reprenne le cabaret car, je vous le rappelle, je suis confiné à ma cabine.  C’est du sérieux car voici l’avis que j’ai reçu cet après-midi: « If you do not comply with our necessary isolation request, it may become necessary for you to disembark the vessel at next port… ».  Et moi comme c’est l’Antarctique que je veux voir je vais rester sagement dans ma cabine.  Je crois que ce navire me prend en otage et je vais donc demander au maire Labeaume de tout faire en son pouvoir pour rétablir ma liberté de concitoyen québécois.   

samedi 30 janvier 2016

C'est un départ...

Départ de Québec pour Toronto presque à l’heure.  Un vol sans problème, si ce n’est qu’un léger manque d’espace qui, forcément, empiète sur celui de ma blonde.  Tout est petit dans tous les sens du terme.  Même le compartiment à bagages où il faut se battre pour y faire pénétrer une mallette de cabine et dont on n’ose penser à l’acharnement qu’il faudra déployer pour l’en extirper.  Après une heure et demie de vol, nous entendons l’annonce de l’agent de bord qui donne le signal des cliquetis empressés d’en finir afin de sortir de cet habitacle.  Quelques instants plus tard, comme pour récupérer de la contraction subie dans le vol précédent, nous devrons attendre trois heures dans un espace démesurément grand avant l’embarquement pour la destination ultime : Santiago au Chili.  Une voix nasillarde nous annonce le début de l’embarquement tant attendu.  Les VIP d’abord puis les parents avec de jeunes enfants et enfin les autres qui se dirigent sans se soucier de rien, si ce n’est de l’effet d’entonnoir qui ralentit le flot d’impatients qui veut retrouver la place qui lui a été assigné par l’agent à la billetterie. Le 777 décolle et nous gardera prisonnier pendant les dix prochaines heures.  Heureusement la turbulence assidue tout au long du voyage, n’a pas affecté notre humeur, surtout lorsque le capitaine nous fait part de la température extérieure au Chili (je vous laisse deviner…).



Après les formalités douanières nécessaires, nous nous dirigeons vers notre hôtel pour les deux prochaines nuits.  Nous n’en revenons pas de la facilité et de la rapidité d’exécution de ces différentes tâches administratives obligées.  Le bla bla terminé, nous nous enfonçons dans les entrailles de la ville afin de faire un tour d’orientation nécessaire pour une visite plus approfondie le lendemain.  Santiago, une ville de six millions d’habitants, propre, patiente et invitante.  Pas de coup de klaxon, pas d’impatience de conducteur envers les piétons, car les piétons sont rois et maîtres aux intersections.  Une ville animée et non agressante, une  ville où on se sent à l’aise, une ville qui nous invite à manger dans la rue, sur une de ses nombreuses terrasses sans fla fla, où nous pouvons prendre le temps de prendre le temps.
 
Samedi matin, après un copieux petit déjeuner (pour que mes amis d’outre-mer se situent par rapport au moment de la journée), nous nous engageons de nouveau dans les rues de la ville.  Nous sommes ébahis du changement d’activités d’avec la veille.  Autant hier, nous pouvions imaginer la densité de la population, autant aujourd’hui, nous avons l’impression d’être dans une autre ville.  Cette dernière profite de son samedi (comme on dit chez-nous) en se réveillant lentement.  La ville s’est faite discrète, presqu’inanimée se laissant réchauffer par un soleil bien portant.  Nous aussi, nous subissons cette présence et nous nous ajustons à cet état, en diminuant  la cadence de notre démarche.  Surtout, que nos recherches sur les différents points d’intérêts nous démontrent un choix limité.  Nous faisons contre mauvaise fortune bon cœur et nous nous abandonnons pour profiter de ce moment d’oisiveté obligé.  Chemin faisant, nous profitons de l’occasion qui nous est donnée, d’effectuer un « test de goût de soda » chez le grand « M ».  Le résultat est concluant, pour nous, il n’y a pas de différence, quoiqu’il aurait fallu avoir un échantillon  québécois pour un exercice plus scientifique….  L’heure avançant, nous décidons de revenir sur nos pas, tout en cherchant un resto sympa pour le repas du midi.  C’est un restaurant italien qui remporta la palme.  Bon choix car, l’emplacement, le serveur et la nourriture étaient au rendez-vous à un tel point, que nous décidons d’y revenir le soir même.

De retour à l’hôtel, nous nous changeons pour profiter des « à-côtés » que nous offre le « Sheraton » dont les chaises longues sous ombrelles, la piscine et les services connexes.  Aussitôt dit aussitôt fait, nous nous approchons de la récompense, soit la piscine et la « vie des gens riches et célèbres ».  Nous sommes bien installés et je me dirige vers cette masse d’eau qui ne cesse de m’attirer.  Ce fut une des plus grandes surprises de ma vie lorsque mon pied prit contact avec l’élément liquide, une vraie douche froide.  Je crois que la piscine est directement connectée sur le robinet d’eau froide.  Je vous laisse imaginer tous les états d’âme que mon corps a dû subir avant l’immersion complète.  Je bouge le moins possible car, je veux minimiser au maximum l’effet de la variation de la température.  Tout d’un coup un flash hante mon esprit et je me mets à imaginer les gens dans l’eau lors du naufrage du Titanic….  Par contre, j’ai ressenti à la sortie de la piscine, comme un effet thérapeutique et je venais de perdre toute trace de fatigue.


Là-dessus je vous laisse, car il faut déjà se préparer pour demain où nous embarquons pour le début de notre croisière.

vendredi 1 janvier 2016

Voyage 2016 "Antarctique"

Nous voilà dans les préparatifs pour notre prochain voyage.  Cette année, nous vous avons compris car, nous nous dirigeons vers une destination qui se rapprochera plus de la réalité que vous vivez à chaque année, soit de subir les affres de l'hiver.  Eh bien oui, nous nous dirigeons vers l'Antarctique pour aller voir, pendant qu'il en est encore temps, les manchots "Empereur" et les "Icebergs".  Notre dilemme sera de passer d'une piscine chauffée à un environnement plus glacial.  Franchement vous feriez ça pour nous?  Non j'en suis certain mais nous, nous vous aimons tellement que nous n'hésiterons pas afin de vous faire voyager avec nous.  Voici le parcours en graphique et en détails.