mercredi 28 mars 2012

Iles Marquises

J’ai peut-être laissé croire par mes écrits que j’étais un peu déçu par les paysages ou les endroits visités.  Il n’en n’est rien.  Le fait est que souvent l’imaginaire et le réel ne sont pas au même niveau.  Mais tous ces endroits sont exotiques et les Polynésiens comblent rapidement la différence.

Nous voilà à « Nuku Hiva » dans les « Îles Marquises ».  Ici tout est au-delà de nos attentes.  Tous les rêves passés ne pouvaient atteindre ce niveau de beauté.  C’est une île enchanteresse peu importe où l’on pose notre regard, on est en admiration.  On ne cesse de s’extasier devant la hauteur des pics et la rudesse des lignes qui s’entremêlent avec une harmonie inégalée.  Même si je me répète je dois dire que c’est un paysage à couper le souffle.  Je dois avouer que je n’ai jamais vu autant de force et de beauté réuneis dans un même lieu.  Nous débarquons avec l’intention de découvrir d’autres facettes de cette île magnifique.  Après quelques instants à argumenter avec la préposée de l’information touristique, nous concluons une entente avec Léontine pour un tour guidé.  Elle nous avoue, un peu gênée, qu’elle est contente de pouvoir faire la tournée en français. 

Je vous ai dit que le paysage était très accidenté et nous n’avons pas tardé à nous en rendre compte.  Immédiatement la camionnette Mazda (4 places mais nous étions 5) s’engage dans une montée à faire pâlir la « côte Salaberry », mais avec la différence qu’elle tourne sans cesse et qu’elle n’en finit plus de s’étendre sur des kilomètres et des kilomètres.  On comprend maintenant pourquoi que tous habitants se déplacent dans l’île en 4x4.  On s’arrête dans un tournant pour prendre des photos d’un point de vue unique.  On s’émerveille encore et encore.  On continue et à un autre tournant c’est encore l’extase.  Si le paradis terrestre existe sur terre et bien il est ici.  Tout ce qui a été montée doit être descendu par des chemins aussi abrupts et torturés nous plongeant dans une vallée où le tsunami, l’an passé, est venu faire ses ravages.  Mais le paysage s’est reconstruit comme pour faire un pied de nez à une autre force naturelle.  On repart tel un lacet sur une chaussure dans une autre montée vertigineuse et un peu plus cahoteuse, car nous quittons le bitume pour la terre battue délavée par un orage survenu quelques heures auparavant.  Au cours de notre parcours nous croisons voitures, chevaux en liberté et cochons (ici l’épandage se fait directement).  Après quelques détours avec leurs vues imprenables, nous débouchons sur le site archéologique « Hikokua » datant de siècles précédant la venue des Espagnols.  Quelques instants plus tard on rencontre la mairesse « Yvonne Katupa » qui garde jalousement, à l’intérieur d’une salle patrimoniale, des artéfacts rappelant une histoire encore bien vivante.

Malheureusement, toute chose ayant une fin, nous devons revenir à notre point de départ, car Léontine a d’autres engagements en après-midi.  Nous reprenons les mêmes chemins, mais un peu plus rapidement ce qui donne un autre aspect à cette route sinueuse.  On terminera notre course à quelques kilomètres de notre point de départ afin d’admirer les sculptures en bois dans la cathédrale et un autre site archéologique.  C’est ici que Léontine nous abandonne et nous laisse revenir par nos propres moyens.  Chemin faisant nous nous arrêtons pour prendre une bière qui aura trois bons effets : pose pipi, échange avec des enseignants marquisiens et passage d’un orage qu’on a pu admirer de l’intérieur.  On se répète sans cesse : que c’est beau, que c’est beau.

Nous partons dans quelques heures pour 6 jours en mer afin de parcourir les 5264 km qui nous séparent de San Diego.  Ce sera mon dernier article avant San Diego.

Nana (au revoir)

mardi 27 mars 2012

Moorea

Il n’en faudra pas beaucoup plus pour que nous nous imaginions que le monde ne se compose que d’atolls, d’îles, de paysages magnifiques, d’eau turquoise et de poissons exotiques aux couleurs flamboyantes.  Sans vouloir écœurer personne, comme dirait ma blonde, les faits sont là et notre lot quotidien est marqué de la sorte.  Comme dirait Manon Talazac : « Que la vie est dure sans confiture »….  L’île de « Moorea », ne fait pas exception et nous offre encore un paysage à couper le souffle.  L’une des plus belles îles de Polynésie avec ses pics sculptés par l’érosion qui s’étirent vers de superbes plages de sable blanc.

À Moorea on compte 11 000 habitants qui vivent à proximité du lagon dans de petits bourgs.  Ils vivent d’agriculture (ananas) ou du tourisme.  Pour nous c’est de leur dernière activité que nous avons profité.  En effet nous sommes allés nager parmi les raies et les requins.  Ma blonde veut que je vous rassure tout de suite en précisant que ces requins sont inoffensifs pour les humains.  Mesurant un peu plus d’un mètre ils n’attaquent pas les grosses personnes (c’est pourquoi Adrienne est restée dans la pirogue).  C’est vraiment impressionnant de voir, grâce à la clarté de l’eau, cette forme si souvent crainte, nagée presque sans mouvement et avec une certaine indifférence, autour de nous.  Leurs compagnons d’eau aux battements d’ailes gracieux, les raies, viennent nous caresser avec douceur et tendresse.  On dirait qu’ils sont recouverts d’un mélange de velours et de soie.  Ils nous caressent la jambe tel un chat qui quémande une quelconque pitance de son maître. J’oubliais de vous dire que la température de l’eau et de l’air sont identiques créant ainsi une sensation de bien-être et éliminant aussi toute hésitation habituelle face à cet élément.

Après une nuit passée en mer, le « Rotterdam » mouille l’ancre au large de « Rangiroa ».  Un collier de 240 « motu » (îlots) au total, forme l’atoll.  Avec ses 225 km de pourtour, Rangiroa est le plus grand atoll des Tuamotu.  On dit que son lagon pourrait contenir la totalité de l’île de Tahiti.  Un atoll étant une accumulation de coraux qui forme la partie émergeante solide, on comprend vite que l’eau potable ne s’obtient que par la transformation de l’eau de mer ou la récolte de l’eau de pluie  Les habitants de ces motu vivent de l’industrie perlière ou de la pêche.  La hauteur maximum émergeante ne dépasse pas les 5 mètres.  Ces motu sont donc à la merci du déchainement de « Dame Pacifique ».  Un tsunami couvrirait complètement sa surface, emportant avec elle ses 3 000 habitants.  Ici il n’y a aucun moyen de se protéger d’un tel phénomène.  Demain sera une journée complète en mer avant d’atteindre notre dernière destination terrestre, avant San Diego : « Les Marquises ».

lundi 26 mars 2012

Papeete

Nous voilà à Papeete et je ne sais pas encore si je dois être déçu ou content.  On rêve pendant des années à des « Vahinés » vous offrant un collier de fleurs et vous accueillant en chantant tout en effectuant un mouvement du bassin, qui pour nous, est de l’histoire ancienne.  Il en est tout autrement et le fait est qu’il y a eu des travaux entre le début de mon rêve et ma venue sur place.  Papeete est une très grosse ville avec toutes ses commodités ainsi que ses inconvénients modernes.    Après ce retour à la réalité d’aujourd’hui, nous nous dirigeons vers le bureau d’informations touristiques pour avoir une idée de notre itinéraire.  Nous nous lançons tête baissée à la recherche des points d’intérêts définis par la préposée.  Une carte plus grande que nature avec des schémas des différents bâtiments (pour que le touriste moyen s’y retrouve plus facilement) et les noms de rues imprimés en gros caractères gras.  Le problème c’est que les gens de la place ne s’orientent pas avec le nom des rues mais avec les magasins.  On comprend vite pourquoi, les noms de rue ne sont inscrits qu’à un coin de rue sur trois et pas nécessairement identifiant les deux sens.  On s’est perdu et ça été le début du plaisir.

Après trois fois le même parcours (de A à B, de B à A et enfin de A à B), l’homme se décide à demander de l’aide.  Les Tahitiens s’empressent, le sourire aux lèvres, à vous aider.  Le nôtre apparaît lorsque nous entendons : vous êtes canadiens? Ou encore mieux vous êtes Québécois?  On passe à travers un marché de fruits et légumes, quelques étals de magnifiques poissons ainsi que des plats locaux qui vous donnent l’eau à la bouche.  On a tout vu ce que l’on devait voir et plus.  C’est aussi ici qu’on apprend que Bougainville est venu sur cette île avant Cook et que le naturaliste qui était du voyage avec lui, donna son nom, quelques années plus tard, à une plante du Brésil soit : le bougainvillier.  On se dirige par la suite vers une cathédrale, car c’est un point d’intérêt à ne pas manquer.  Arrivés sur place nous constatons qu’il y a un office religieux.  On entre, on s’assoit et voilà qu’une chorale nous lance un magnifique chant religieux en tahitien.  Fantastique….

En après-midi, nous réservons les services de « Maman Diana » pour nous faire découvrir une autre partie de l’île.  On y découvre un paysage plus sauvage, une magnifique cascade de plus 200 mètres de haut à travers une forêt de bambous, de caramboles et d’autres fruits exotiques.  Sur le chemin du retour, « Maman Diana » nous amène au « trou du souffleur ».  Imaginez la mer qui s’engouffre dans un tunnel et qu’au bout de sa course l’eau n’a d’autre sortie qu’une très mince fissure provoquant un sifflement grave accompagné d’un jet de vapeur d’eau à faire pâlir tout « canard d’autrefois ».  Une « Maman Diana » très généreuse qui aurait voulu nous accueillir chez-elle, mais il aurait fallu y rester pour la nuit.  Pour nous, c’était impossible car le « Rotterdam » lève l’ancre à 5 heures du matin pour sa prochaine destination.  Nous lui avons promis que la prochaine fois on exigerait du capitaine qu’il reste au moins deux jours complets.  La « Madame » était contente.

vendredi 23 mars 2012

On s'approche de Tahiti...

Enfin après deux ruptures de courant, j’ai pu mettre sur le site les deux derniers articles que j’avais écrits.  Une satisfaction partagée avec ma blonde, elle pourra magasiner à son aise et moi j’aurai le sentiment du devoir accompli.  Nous sommes arrivés à 8h00 sur l’île de « Raiatea » une des îles de la Société en Polynésie française.  Demain nous serons à « « Bora Bora » toujours en Polynésie française mais plus dans les îles de la Société.  Les gens ici sont gentils et surtout parlent le même dialecte que nous.  C’est drôle de voir les Américains regarder tout autour avec un air de « qui peut m’aider?  Qui comprend ce langage? ».  On a, comme dit ma blonde, une petite revanche.  On fonctionne ici avec des « francs du Pacifique » qui valent approximativement le centième de notre dollar. 

En vingt minutes nous avons fait le tour de la ville, mais il fait bon flâner et jaser avec les gens de la place.  Nous rapportons vanille et paréos qui sont significatifs de l’endroit; surtout que la vanille est cultivée ici.  La mer est belle et les couleurs de l’eau nous font rêver.  Elles ressemblent étrangement à celles de nos piscines avec la différence qu’ici : c’est vraiment naturel.  Malgré tout ça, je crois qu’il faut être né ici pour y vivre et ne pas avoir connu la vie nord-américaine.

Après 5 heures de déplacement, nous sommes amarrés (usque ad mare) au large de Bora Bora.  Les tenders seront en service toute la nuit pour permettre à des clients d’aller en ville.  Quelques voyageurs ont décidé de coucher dans des huttes sur pilotis construites dans la lagune, même si ça coûte la peau des fesses.  C’est comme si des gens décidaient, une fin de semaine, de louer un appartement dans le vieux Québec même si leur appartement est à Québec, Ste-Foy ou Val-Bélair.  C’est incroyable. (Clin d’œil à des amies et amis.)  La Perle du Pacifique, comme la surnomma le capitaine Cook, est située à 240 km de Tahiti.  Avec une superficie de 36 km carré l’île est surplombée par trois pics érodés vieux de 7 millions d’années.  Ce qui est agréable sur cette île c’est le sourire et la langue parlée qui devient une musique à nos oreilles.  Étrangement c’est grâce aux militaires américains lors de la deuxième guerre mondiale que l’île a repris un essor.  La construction d’un aérodrome et l’arrivée de l’électricité a grandement aidé au développement et à la connaissance de ce coin de pays.   Ici il n’y a aucune rivière ni autres sources d’eau douce et la désalinisation de l’eau de mer sert au remplissage des piscines ou usage similaire car l’eau n’est pas potable.  Elle est transportée de Tahiti par citerne jusqu’à Bora Bora.

La beauté de ses paysages cache, par contre, une certaine pauvreté.  Certaines chaînes d’hôtel ont acheté des îlots voisins ou les plus beaux endroits dans la lagune pour en faire un paradis artificiel où vous louer une chambre pour 1200 dollars américains la nuit ou même un appartement dans la lagune pour la modique somme de 10 000 dollars la nuit.  Ici, comme ailleurs, l’argent est un maître impersonnel.  Ajoutez à ceci une instabilité politique et vous aurez ce désenchantement.

mercredi 21 mars 2012

cook island

Dans cette croisière, les distances entre les différentes escales sont grandes donc, le temps passé en mer est plus important. La conséquence est que pour les transmissions internet nous devons utiliser le satellite et ce dernier est capricieux surtout si « dame nature » se met de la partie (comme on dit…). Hier encore (on croirait entendre Charles Aznavour), pas d’internet autre que par satellite. Pas de « café internet », pas de McDonald avec « Wi-Fi » gratuit, d’ailleurs pas de McDonald tout court, enfin un endroit qui a su résister. Espérons qu’à la prochaine escale il y ait un café internet.

Donc hier nous étions dans les « Îles Cook » qui sont un pays indépendant associé avec la Nouvelle-Zélande et nommé ainsi en l’honneur du Capitaine James Cook. L’île que nous avons visitée se nomme : « Rarotonga ». Magnifique petite île avec une circonférence de 32 km. Une route en fait le tour et comme la vitesse maximum que vous pouvez rouler est 50 km/h, vous comprendrez qu’on en fait vite le tour. Une conduite à gauche qui démontre son lien encore avec la Nouvelle-Zélande, une route étroite, un magnifique paysage et une attitude d’insulaire vous aide à ne pas dépasser la vitesse permise. Une île où le tourisme est la première source de revenu, la pêche la deuxième et enfin l’agriculture arrive au troisième rang. Des arbres fruitiers tels que papaye, banane, mangue, goyave et carambole longent la route et vous rappelle que vous êtes sur une île de rêve. Un autre fruit est produit sur cette île : le « noni ». Un fruit au goût désagréable, mais concentré en vitamines de toutes sortes et dont les études préliminaires semblent indiquer qu’il pourrait être efficace dans le traitement du cancer. Il est même commercialisé aux États-Unis comme coupe-faim. Un autre fait particulier sur cette île est : le cocotier. On ne fait pas la cueillette et les noix de coco subissent, comme la pomme de Newton, les lois de la gravité. Nous devons donc nous méfier de cette similitude possible (le principe physique serait respecté, mais la conséquence médicale serait différente).

Les « Cookies » ou « Cookislanders » sont des « Maoris ». Les Maoris ont colonisés plusieurs iles du Pacifique. Ce qui peut être considéré comme un exploit, c’est la distance parcourue et le type d’embarcation (de long canot étroit taillé dans un seul arbre) utilisée pour faire de si grandes distances. Je vous laisse le plaisir de voir sur une carte le trajet et la distance parcourus pour atteindre les Iles Cook en provenance de la Nouvelle-Zélande.

Fanning island

Nous quittons « Fanning Island » avec une impression de bout du monde. Imaginez-vous une éruption volcanique dans le Pacifique. Imaginez, maintenant, que cette éruption produit une coulée qui se solidifie au contact de l’eau jusqu’au moment d’atteindre la surface et un peu plus. Imaginez qu’il cesse son activité et qu’avec le temps les coraux viennent s’accrocher à son pourtour pendant des années et des années. Et imaginez, pour finir que le dit volcan s’affaisse ne laissant que la ceinture de coraux comme seul vestige apparent alors vous aurez la formation de l’atoll de « Fanning Island ».

Un atoll où il n’y a ni eau courante, ni toilette, ni électricité et sur lequel vivent des gens qui pratiquent vraiment la simplicité volontaire. Des gens avec le sourire, heureux de nous voir. Un endroit où il n’y a pas de guerre, pas de bouchon de circulation et pas de scandale financier. Deux milles hommes, femmes et enfants habitent cet atoll de 12 kilomètres de diamètre et localisé à 3 degrés au nord de l’Équateur. Deux bâtiments constituent leur habitation familiale : un pour la cuisine et un autre pour toutes les autres activités. C’est le moyen qu’ils ont trouvé pour se protéger de l’invasion de la vermine dans les espaces de la vie quotidienne. Situé à mi-distance entre Hawaii et l’Australie et sans espace suffisant pour y construire une piste d’atterrissage, cet atoll reçoit son ravitaillement par mer en provenance de l’Australie ou de la Chine approximativement aux deux mois. Les deux seules exportations sont : une espèce d’algue et du Copra.

À minuit ce soir nous commencerons nos 48 heures du 17 mars (on repasse bientôt la ligne de changement de date.

« Premier 17 mars 2012 »

Eh bien oui comme on s’en doutait le vert est à la mode. Chapeau haute forme vert (en carton), collier de trèfle vert (en plastique), chandail et short vert (en linge), banderoles et ballons VERTS. On ne peut vraiment pas oublier que c’est la « St-Pat’s ». Même ma blonde porte du vert. Il ne manquerait plus que l’on nous serve, à l’apéro, de la « bière verte ». Et dire qu’il y a deux 17 mars pour nous cette année. Je sais que pour certains, au Québec, il aimerait mieux voir plus de vert que de blanc (ou gris ces temps-ci), mais il y a des insistances qu’on supporte différemment, dépendant du contexte. Au repas du midi, outre la salade, les cuisiniers ont respecté les tons originaux des aliments. Ça fait du bien de voir qu’on se garde une petite gène. Fête-t-on la « St-Jean » sur les croisières les 24 juin? Va falloir faire une croisière à ce moment pour vérifier…. Mais faut croire qu’on s’y habitue car on entre dans le jeu et le reste de la journée se passe bien. On termine la journée avec un concert sous les étoiles avec Andéa Boccelli.

« Deuxième 17 mars 2012 »

Eh bien oui, /$$ »%*&&, ça continue. Le vert persiste, insiste et s’incruste. C’est un autre 17 mars et par conséquent un autre « St-Pat’s ». L’avantage pour nous est un deuxième samedi consécutifs donc une plus longue fin de semaine. Mais on doit avouer que le vert se pastellise et qu’un magnifique ciel bleu nous recouvre d’un horizon à l’autre. Depuis deux jours, la mer est plus calme et nous offre une toute autre palette de couleurs. Par contre ce qui retiendra surtout notre attention aujourd’hui c’est la venue du « Roi Neptune, maître de toutes les mers ». La cérémonie du « Roi Neptune » est la commémoration de la première traversée de l’Équateur pour les marins. On donnait le surnom de « Trusty Shellbacks », faisant référence aux fils de Neptune, à ceux qui avaient déjà traversé l’Équateur et le surnom de « Vile Pollywogs » à ceux qui n’avaient pas encore traversé. Au XIX ième siècle (dix-neuvième pour certains amis), l’initiation consistait à frapper les futurs initiés avec des cordages mouillés ou pire. Heureusement aujourd’hui c’est un peu plus conviviale et sans souffrance pour tous les participants. Le fait est qu’on remémore un fait cocasse de débutant. Par la suite le « Roi Neptune » les condamne à embrasser un poisson (congelé), d’être aspergé d’une mousse et de plonger dans la piscine. Une initiation quoi! Aussi curieux que cela puisse paraître, tous les initiés sont heureux de ce passage car c’est, pour bien des gens le début d’une belle aventure.

Dimanche sera une journée en mer et lundi nous accosterons dans les « Iles Cooks ».

jeudi 15 mars 2012

On quitte Hawaii..


Lundi le 12 mars, (journée spéciale pour notre ami Jean Poulin dont c’est la fête) nous quittons « Kauai » qui est la plus vieille île habitée des 7 plus grosses îles de l’archipel et aussi le dernier endroit d’Hawaii que nous avons visité.  C’est sur cette île qu’Elvis s’est fait aller le bassin dans le film « Blue Hawaii ».  De plus Steven Spielberg tourna sur cette même île, les scènes de son film « Jurassic Park ».  Est-ce qu’Elvis était présent à ce moment?  Nous n’avons pas trouvé de vestiges démontrant cette possibilité.  Le paysage est vraiment très  beau et on peut constater l’action des plaques tectoniques sur le plissement de la croûte terrestre.  Des pentes abruptes recouvertes d’une végétation verdoyante lui donnent toute sa personnalité. 
Nous quittons donc Kauai à 16h30 et le capitaine vient de nous avertir que la traversée vers « Fanning Island » sera un peu plus agitée.  Au moment où j’écris ces quelques lignes tout va bien et ma blonde est confiante.  Je n’insiste pas et je croise les doigts.  Après une bonne nuit de repos, rendue possible par la situation de notre cabine ce qui atténue beaucoup les mouvements indésirables du navire, je m’aventure pour ma marche matinale.  Un peu plus difficile, un peu plus long.  Un vent de 40 à 50 km/h m’oblige à redoubler d’efforts à un point tel qu’au tournant, lorsque je fais face au vent, je suis  presque momentanément aux « arrêts forcés ».  Tout d’un coup j’ai l’impression que le navire me pousse vers le haut et moi, j’exerce une pression vers le bas, comme pour repousser le plancher, mais c’est lui qui gagne avec sa poussée ascendante.  Je reviens donc à la cabine un peu plus épuisé, un peu plus mouillé par la sueur et par les embruns salins, mais le spectacle est quand même fantastique.  Après ma douche, je m’empresse d’ouvrir le téléviseur sur le canal du navire pour connaître les conditions météo officielles.  Direction sud,  avec des vents du sud-ouest de 35 nœuds marins (45 km/h) le Rotterdam avance à une vitesse de 16 nœuds marins (25 km/h) et la profondeur de l’océan est de 18 350 pieds (!!/$%&*% ça change tout le temps et ma blonde me dit d’arrêter de m’énerver avec ça et que vous allez comprendre que je ne puisse être à jour).  Mais le capitaine contrôle très bien la situation et vogue le navire.
Vous vous demandez comment ma blonde prend tous ces mouvements?  Je dirais un peu à droite, un peu à gauche mais toujours avec le sourire et ça en toute connaissance de cause (aucun médicament, ni antidépresseur, elle est tout simplement « ZEN »).  Elle se comporte comme un vrai marin (ou une  marine pour les féministes).
Normalement, d’après le capitaine, les vents auraient dû diminuer d’intensité.  Ce n’est pas ce que j’ai constaté lors de mon exercice quotidien.  J’oserais dire que pour moi c’est plutôt le contraire.  Plus de villosités, plus d’embruns m’obligeant à un nettoyage périodique de mes lunettes.  Pour tous ceux qui connaissent mon penchant pour le « chlorure de sodium » ils comprendront mon acharnement à compléter mon cinq kilomètres, car « Neptune » comme pour m’encourager me dépose un film de ce nectar dont je ne tarde à me délecter.  Encore une journée en mer qui en vaut deux car, pour nous, il n’y a pas de 14 mars 2012, pour nous cette année, vu que nous franchissons la ligne de changement de date.  Pour bien comprendre, au moment où je vous écris, pour tous les Québécois c’est le 14 mars 2012, mais nous, nous sommes  le 15 mars 2012.  Par contre dans quelques jours nous serons deux jours à la même date (deux fois le 17 mars, ah! ces Irlandais…) car nous repasserons la ligne de changement de date mais dans l’autre sens.  C’est compliqué, mais on vous expliquera tout ça au retour (on ne connaîtra la date qu’à notre retour…avec tous ces bouleversements).

lundi 12 mars 2012

Pearl Harbour


Hawaii est un archipel regroupant près de 132 îles.  Leur formation est due au glissement des plaques tectoniques et aux éruptions volcaniques.  Hier, nous étions à Hilo et nous sommes allés marcher sur des champs de lave et on a pu voir le cratère formé lors de l’éruption de 1994.  On peut  encore voir des fumerolles sulfurisées s’y échapper.  Pour rassurer tout le monde, les volcans de Hilo ne sont pas du type explosif mais d’éruptions dites tranquilles.  En ce qui concerne la légende qui voulait que l’on sacrifie une jeune vierge pour apaiser la colère des dieux et arrêter ainsi l’éruption, ce n’est que pure invention de Hollywood, nous affirme notre guide local.

19h30 le « Rotterdam » s’est remis en marche vers « Maui » une autre île de l’archipel.  Dix heures plus tard, rendu à destination, le capitaine jette l’ancre au large (pas assez profond pour accoster).  Cette manœuvre nous oblige à utiliser les « Tenders » pour se rendre à terre.   Un beau petit village, un peu touristique, mais ne sommes-nous pas effectivement des touristes?   Nous sommes toujours aux États-Unis, mais avec l’attitude des gens des  îles : une certaine façon de vivre et une démarche caractéristique des insulaires en général.  Après la visite des lieux et un arrêt à un café internet pour prendre ses messages, nous repartons à la recherche de quelques souvenirs et de cartes postales pour être en accord avec le touriste traditionnel.  La tradition c’est quelque chose qu’il faut conserver, car elle tend à disparaître.  Beaucoup d’hésitation, ce qui provoque un va-et-vient commercial…

Tout ça est beau, mais il reste qu’il faut  subvenir à ses besoins essentiels, c’est-à-dire le repas du midi.  Je ne peux jamais me fier sur ma blonde à ce sujet, car elle n’a jamais faim (tout le contraire de moi).  Nous pénétrons donc dans un restaurant de la place situé au bord de la mer.  C’est un resto populaire servant des mets connus et américains.  Je me risque et je choisis le poisson.  Ma blonde se dirige plus vers une valeur sûre soit un « grill cheese ».  La désillusion pour les deux.  Son « grill cheese » se compose de trois tranches de pain entremêlées de fromage mais le pain est sucré.  Pour moi, ce fut un vulgaire « fish and chips ».  Après le repas nous poursuivons pour quelques instants le magasinage et la flânerie méritée avant de revenir au « bateau mère… » où nous prendrons, encore une fois, un magnifique repas comme des gens riches et célèbres.

Dimanche, 11 mars 2012 nous nous dirigeons vers le mémorial de « Pearl Harbour ».  Pendant le parcours, agrémenté par les commentaires et les descriptions de notre chauffeur, nous cherchons constamment si nous n’apercevrions « Steve Margareth » de Hawaii 5-0.  Il se cache bien ou il est sur une autre enquête, car nous ne l’avons pas trouvé.  Un peu de sérieux et revenons à notre visite d’aujourd’hui.  Un immense complexe pour garder en mémoire cet événement qui coûta la vie à tant de gens.  Trois vagues d’attaques détruisant d’abord les différents aéroports afin de s’assurer de n’avoir aucun obstacle à la poursuite de l’attaque.  Par la suite, d’autres escadrilles attaquèrent la flotte de navire dont on peut encore voir certains vestiges comme une carcasse de « l’Arizona » sur lequel est construit le « USS Arizona Memorial ».  Nous parcourons aussi les différents petits musées nous expliquant un point de vue de l’histoire.

Cette visite terminée, nous nous promenons dans la ville, mais comme c’est dimanche il n’y a rien d’ouvert.  C’est heureux pour notre porte-monnaie.

samedi 10 mars 2012

Vers Hawaii...

Voilà, nous sommes à bord depuis quelques heures et nous attendons que le capitaine largue les amarres.  Auparavant nous prenons du soleil sur le pont tout en nous faisant caresser par une douce brise provenant du large.  Que c’est agréable et doux sous un soleil de 80 degrés Fahrenheit et surtout quand on pense aux amis qui attendent le printemps au Québec.  La vue est superbe et on se croirait dans un autre monde à une autre époque lorsque nous aperçûmes  un deux mats toutes voiles dehors, tirant une salve de deux coups de canon comme pour simuler une éventuelle attaque contre la côte.  Nous nous prélassons toujours, tout en nous laissant aller à des pensées nous projetant vers l’avenir jusqu’à atteindre presque un état de rêve, lorsque la voix du capitaine nous rappelle à l’ordre.  Nous devons nous présenter à l’exercice en cas de naufrage sous peine de ne pas faire la croisière.  Il a l’air très sérieux et compte-tenu des derniers événements nous nous précipitons à l’endroit convenu.  Tout va bien, mais on ne peut imaginer que ces « bateaux de sauvetage » puissent contenir autant de personnes.

Après l’exercice, direction la cabine pour arborer la tenue nécessaire à la salle à manger et prendre notre premier souper à bord.  « Céviche de pétoncles » pour Adrienne « antipastis » pour moi suivies d’un « gaspacho au melon de miel, concombre et jalapeno ».  Nous poursuivons notre menu par un « filet de Basa et dumpling au homard » pour moi et une « côtelette de veau » juteuse à point pour Adrienne, bien entendu avec tous les accompagnements dignes de ce nom.  Après le repas nous nous attardons quelques instants dans le « lounge » pour écouter de la musique de chambre interprétée par un quatuor à cordes qui nous plonge dans un état second (Adrienne cogne des clous).  Après cette pause, nous nous dirigeons vers la salle de spectacle pour avoir un avant-goût des représentations futures.  Nous allons nous régaler…

Après une bonne nuit de repos, la torture matinale recommence.  6h45 sur le pont et me voilà reparti pour un 5 km de marche rapide.  C’est la difficulté de ces croisières, il faut faire un surplus d’exercices si nous voulons continuer le surplus gastronomique.  Ici je parle pour moi, car ma compagne n’a pas les mêmes aptitudes à l’embonpoint.  Il y a des moments où on se demande s’il y a une justice sur cette terre.  Ma blonde me dit que oui.  Aujourd’hui c’était un peu couvert et le thermomètre n’a pas dépassé le 16 degrés, mais nous sommes en mer pour trois jours encore et nous atteindrons assurément des cieux plus cléments.  Adrienne est heureuse et se repose, elle va même jusqu’à s’offrir un petit somme entre deux  sudokus.


Quatre jours en mer et nous avons dû reculer deux fois notre heure.  C’est pour vous dire à quel  point Hawaii est loin de la côte américaine.  Pendant la traversée la mer a été relativement calme, en tout cas suffisamment pour que ma blonde n’en fasse pas mention.  Il faut dire aussi que ces navires sont équipés de stabilisateurs contribuant grandement à notre confort et à notre pied marin.  Nous arriverons demain à Hilo (Hawaii) et ce sera notre première escale.  C’est à cette occasion que je pourrai transmettre ce message par l’entremise du blog, car les transmissions par satellites sur le navire sont très lentes et très coûteuses lorsqu’on est en mer.  C’est pour cette raison qu’il vaut mieux attendre d’être à quai pour transmettre quoi que ce soit par internet.  Par la suite vous aurez des nouvelles plus régulièrement.

samedi 3 mars 2012

C'est un départ...

Nous nous sommes levés à 3h00 du matin afin d’être prêts lorsque nos amis viendront nous chercher pour nous conduire à l’aéroport.  Je regarde par la fenêtre pour voir le temps qu’il fait et je laisse aller un soupir de soulagement en n’apercevant aucun brin de neige tombant du ciel.  Vous me direz peut-être que je suis un peu trop craintif et qu’il faut que je me calme; mais ce que vous ne savez pas c’est que mon ami Jean, celui qui possède un « gros gros tracteur »,  c’est lui qui fait office de taxi et je ne voudrais pas qu’il soit dans un dilemme et choisir….  Mais tout va bien et nous arrivons à l’aéroport,  qui fourmille, un peu trop d’activités à mon goût, pour une heure aussi matinale.  Toute cette activité à quatre heures du matin…je ne comprends pas.  Mais ma blonde me rappelle, d’un air un peu désinvolte,  un mot qui ne faisait plus partie de mon vocabulaire : « RELÂCHE ».  Hi qu’on oublie vite à notre âge.
Tous les vols jusqu’à San Diego furent impeccables et sans turbulence.  Le capitaine nous annonce que la température extérieure est de 14 degrés Celsius et que nous sommes rendus à destination (une chance qu’il nous dit sinon on aurait cru à un détournement vers on ne sait où).  Arrivée à l’hôtel, un écran plat nous annonce une météo de meilleur augure soit 18 degrés pour vendredi et 22 pour samedi.  Par contre, je dois vous dire que les gens d’ici sont moins « frileux » que nous.  Pendant que nous nous étions habillés en pelures d’oignons, eux déambulaient en short et petit t’shirt et semblaient parfaitement à l’aise.  Est-ce la vieillesse ou la fatigue qui nous rend si vulnérables?  A part ses gens qui sont gentils et affables, la ville n’est pas un bijou d’architecture.  Pas facile de s’y perdre par contre, car  les rues ont des numéros comme identification et les avenues des lettres.  Notre hôtel est donc situé au coin de « Seventh Ave » et de la rue « A ».  Pas trop difficile à retenir.
Depuis notre arrivée, nous avons visité un des plus gros jardins zoologiques du monde (selon leur dire).  La structure et l’organisation du zoo de St-Félicien sont de beaucoup supérieures.  Plus d’espace, moins de béton et plus de respect pour les animaux.  Par contre il y a ici des espèces que nous n’avions jamais vues ailleurs encore, tel que le « panda », le « panda rouge » et un « kangourou grimpeur ».  La particularité de ce zoo réside dans sa construction en flanc de montagne.  Dur dur pour les mollets et les articulations.
Aujourd’hui c’est le « Balboa park » que nous avons arpenté de long en large.  L’atmosphère ressemble aux magnifiques « Plaines d’Abraham »  sur lesquelles on aurait construit tous les musées qu’une ville ou une région peut imaginer.  Demain nous embarquons sur le Rotterdam pour le début de notre croisière en direction d’Hawaii d’où le prochain communiqué vous sera émis.