jeudi 15 mars 2012

On quitte Hawaii..


Lundi le 12 mars, (journée spéciale pour notre ami Jean Poulin dont c’est la fête) nous quittons « Kauai » qui est la plus vieille île habitée des 7 plus grosses îles de l’archipel et aussi le dernier endroit d’Hawaii que nous avons visité.  C’est sur cette île qu’Elvis s’est fait aller le bassin dans le film « Blue Hawaii ».  De plus Steven Spielberg tourna sur cette même île, les scènes de son film « Jurassic Park ».  Est-ce qu’Elvis était présent à ce moment?  Nous n’avons pas trouvé de vestiges démontrant cette possibilité.  Le paysage est vraiment très  beau et on peut constater l’action des plaques tectoniques sur le plissement de la croûte terrestre.  Des pentes abruptes recouvertes d’une végétation verdoyante lui donnent toute sa personnalité. 
Nous quittons donc Kauai à 16h30 et le capitaine vient de nous avertir que la traversée vers « Fanning Island » sera un peu plus agitée.  Au moment où j’écris ces quelques lignes tout va bien et ma blonde est confiante.  Je n’insiste pas et je croise les doigts.  Après une bonne nuit de repos, rendue possible par la situation de notre cabine ce qui atténue beaucoup les mouvements indésirables du navire, je m’aventure pour ma marche matinale.  Un peu plus difficile, un peu plus long.  Un vent de 40 à 50 km/h m’oblige à redoubler d’efforts à un point tel qu’au tournant, lorsque je fais face au vent, je suis  presque momentanément aux « arrêts forcés ».  Tout d’un coup j’ai l’impression que le navire me pousse vers le haut et moi, j’exerce une pression vers le bas, comme pour repousser le plancher, mais c’est lui qui gagne avec sa poussée ascendante.  Je reviens donc à la cabine un peu plus épuisé, un peu plus mouillé par la sueur et par les embruns salins, mais le spectacle est quand même fantastique.  Après ma douche, je m’empresse d’ouvrir le téléviseur sur le canal du navire pour connaître les conditions météo officielles.  Direction sud,  avec des vents du sud-ouest de 35 nœuds marins (45 km/h) le Rotterdam avance à une vitesse de 16 nœuds marins (25 km/h) et la profondeur de l’océan est de 18 350 pieds (!!/$%&*% ça change tout le temps et ma blonde me dit d’arrêter de m’énerver avec ça et que vous allez comprendre que je ne puisse être à jour).  Mais le capitaine contrôle très bien la situation et vogue le navire.
Vous vous demandez comment ma blonde prend tous ces mouvements?  Je dirais un peu à droite, un peu à gauche mais toujours avec le sourire et ça en toute connaissance de cause (aucun médicament, ni antidépresseur, elle est tout simplement « ZEN »).  Elle se comporte comme un vrai marin (ou une  marine pour les féministes).
Normalement, d’après le capitaine, les vents auraient dû diminuer d’intensité.  Ce n’est pas ce que j’ai constaté lors de mon exercice quotidien.  J’oserais dire que pour moi c’est plutôt le contraire.  Plus de villosités, plus d’embruns m’obligeant à un nettoyage périodique de mes lunettes.  Pour tous ceux qui connaissent mon penchant pour le « chlorure de sodium » ils comprendront mon acharnement à compléter mon cinq kilomètres, car « Neptune » comme pour m’encourager me dépose un film de ce nectar dont je ne tarde à me délecter.  Encore une journée en mer qui en vaut deux car, pour nous, il n’y a pas de 14 mars 2012, pour nous cette année, vu que nous franchissons la ligne de changement de date.  Pour bien comprendre, au moment où je vous écris, pour tous les Québécois c’est le 14 mars 2012, mais nous, nous sommes  le 15 mars 2012.  Par contre dans quelques jours nous serons deux jours à la même date (deux fois le 17 mars, ah! ces Irlandais…) car nous repasserons la ligne de changement de date mais dans l’autre sens.  C’est compliqué, mais on vous expliquera tout ça au retour (on ne connaîtra la date qu’à notre retour…avec tous ces bouleversements).

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