lundi 12 décembre 2011

Vers la fin (publié le 30 mars 2011)

Les deux dernières journées en Indonésie ont été  plus éprouvantes.  Jamais nous n’avions vu autant d’automobiles, de camions, de motos et de mobylettes en même temps, essayant de se frayer un chemin, peu importe l’espace alloué.  Lorsque je dis : « essayer de se frayer un chemin » je devrais peut-être dire « essayer de s’infiltrer entre deux… ».  On dépasse n’importe comment, par la gauche ou par la droite et peu importe si il y a une voiture qui vient en sens inverse elle n’aura qu’à attendre, ce que tout le monde fait comme une loi non écrite.  J’ai dit à Adrienne : « Je ne sais pas pourquoi le gouvernement s’obstine à refaire les lignes de circulation : les « doubles lignes ou les continues », car personne ne les respecte, on fait n’importe quoi ».  En tout cas, ma blonde en a eu pour son argent et à l’avenir je suis certain qu’elle ne critiquera plus ma façon de conduire.

On a perçu Jakarta comme une ville de contrastes.  La pauvreté côtoie la richesse, la beauté le laid, le neuf  l’usé.  Des quartiers de richesses et des quartiers de désolation.  Des détritus étalés sur plusieurs pâtés de maison au travers desquels on essaie, parfois, de faire pousser quelques nécessités maraichères.  De plus Jakarta est la ville considérée par les Indonésiens comme l’espoir d’une vie meilleure.  Conséquence, elle attire beaucoup mais elle n’a rien à offrir réellement et ainsi augmente les statistiques de la précarité. Toute cette population se retrouve dans les rues, à la recherche d’un emploi ou de je ne sais quoi, ce qui occasionne une congestion permanente.  Maintenant, ajoutez les travailleurs qui reviennent ou tentent de revenir à la maison à cette masse bourdonnante, augmentant ainsi substantiellement la lourdeur d’une congestion indescriptible et vous aurez la  vision apocalyptique de la circulation indonésienne.  Il faut quand même, lorsque c’est possible, voir Jakarta une fois dans sa vie.


Une autre journée en mer demain et nous passerons à 0o de latitude, c’est-à-dire que nous passerons à l’équateur et nous nous dirigerons toujours vers Singapore.  Mais avant, laissez-moi vous raconter une petite anecdote : hier nous traversions un autre fuseau horaire nous obligeant à faire le changement nécessaire.  Donc nous reculons nos montres d’une heure, comme nous l’avions si souvent fait depuis Sydney.  Tout va bien et nous dormons comme des bébés (sans les inconvénients des boires ou de l’apparition des dents).  7h45 le réveil me rappelle le moment de ma marche forcée.  Elvis m’accompagne et cadence mon pas.  Il fait anormalement chaud et il y a plus de personne sur le pont qu’à l’habitude, mais je continue afin d’atteindre mon objectif de cinq kilomètres; j’entre à la chambre, prend une douche bien méritée.   Par la suite, Adrienne et moi nous nous dirigeons vers la salle à manger.  Personne, la salle à manger est vide, d’un vide gênant nous obligeant à rebrousser chemin.  Nous décidons d’aller à un autre restaurant sur le pont 8 pour nous retrouver devant une autre déception.  Il ne restait presque plus de nourriture car il s’apprêtait à fermer.  On a juste le temps de prendre une ou deux choses au vol et de se rendre compte que la salle est presque vide avant de poser la question qui tue.  « What time is it?  It’s ten thirty, Sir.  It’s not eight thirty? ».  Voilà tout s’expliquait, mais nous avions perdu notre déjeuner et une réunion importante pour le départ.  Une chance que des bons samaritains ont pu nous faire un compte-rendu.  Demain c’est le « Front office » qui va nous faire le réveil et nous reviendrons ainsi à l’heure « normale ».

C’est la dernière fois que je vous écris car nous serons à Québec le premier avril vers 21h30.

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