vendredi 8 mars 2013

Mes trois îles...


Mon île de plages…
Voilà que notre voyage tire à sa fin.  Nos prochaines destinations ne seront plus sur le continent mais plutôt vers quelques îles plus connues que je qualifierais d’île de plages, île de nature et île de doublé.  Malheureusement tout ceci nous amène à notre point de départ, Fort Lauderdale, en nous permettant de fermer la boucle.  Nous ferons un premier arrêt sur « l’Île de la Barbade ».  J’entends déjà certains dire que c’est moins exotique et que l’intérêt doit être moindre…pour de tel endroit.  Faux, car une journée sur la plage avec comme perspective de l’eau cristalline d’un vert à faire pâlir l’émeraude n’est pas à dédaigner, surtout que dans l’eau de mer tout flotte même moi.  De toute façon, même si nous avions voulu visiter la ville et ses attraits historiques ou touristiques, « c’eut été difficile » comme dirait l’autre car, tout est fermé le dimanche à la Barbade.  Cet espace transformé momentanément en ville fantôme nous laisse un peu perplexe lorsque nous entendons des harmonies s’échapper, probablement, d’un édifice rassembleur.  Nous cherchons à en savoir un peu plus en pourchassant du regard, tel un radar, l’endroit d’où s’échappent ces vocalises.  Nous nous arrêtons sur une évidence : une « Église Pentecôtiste » animé par un prédicateur, aidé de hauts parleurs, lançant la bonne parole au-delà du gospel des fidèles présents.  Le spectacle  commence vraiment avec ces dames sortant de l’office vêtues de grandes jupes blanches sans un pli et parsemées de dentelles par-ci par-là, d’un haut tout aussi blanc, coiffées dignement et souvent gantées pour compléter l’ensemble.  Les hommes et les enfants compètent comme dans un tableau de Monet, couleur, gaieté, harmonie et chaleur humaine.  C’est fou ce que l’on peut voir lorsqu’on daigne lever les yeux…vers le ciel.  Pour le moment c’est la mer qui nous attire car, ne dit-on pas que l’homme retourne toujours vers sa « mer » un jour ou l’autre.

Mon île de nature…
De la Barbade à « Roseau en Dominique » il y aura une nuit de navigation au instrument parce que la nuit en pleine mer « c’est noir comme chez le loup » (fait-il vraiment plus noir chez le loup qu’ailleurs?).  Par contre l’île « La Dominique » ne se laisse pas découvrir sans effort.  Une petite île de de 47 km de long et de 16 km de large située entre la Guadeloupe et la Martinique et dominée par quelques sommets des plus élevés des Caraïbes.  C’est mon île de nature avec ses mornes, sa luxuriante forêt pluviale et ses 365 rivières qui coulent et cascadent à travers la forêt.  Nous voulons explorer ce trésor naturel et c’est pourquoi nous concluons une entente avec un chauffeur de taxi sur un parcours et son coût.  Tout au long du parcours nous apprenons que cette petite île de 750 km carrés abrite près de soixante-quinze mille habitants, que la première économie de l’île est l’agriculture et que l’industrie touristique est bonne deuxième.  On s’engage dans une route en lacets pour atteindre le sommet du « Morne Bruce » qui nous permet d’avoir une magnifique vue sur la ville et son jardin botanique.  Nous reprenons la route toujours aussi sinueuse qui nous amène à l’entrée du parc national puis nous nous enfonçons dans le sentier à la recherche de deux magnifiques cascades dans un cadre enchanteur.  Nous reprenons la route pour nous diriger vers un autre  parc national celui du « Morne Trois Pitons » où nous pourrons y voir une autre cascade et son  bassin d’eau de couleur émeraude, des sources d’eau sulfureuse bouillonnante, de végétation exceptionnelle ainsi qu’un petit paradis (oups! encore une fois…) pour les ornithologues. 

Mon île de doublé…
Saint-Martin / Sint Maarten (soit en français ou en hollandais) est une île où on y voit tout en double.  Deux pays, deux drapeaux, deux capitales, deux centrales électriques…et tout ça dans 87 km carrés scindée depuis 1648 entre la France et la Hollande.  Cette île est un paradis des achats hors taxe.  C’est vraiment le touriste qui est la seule économie locale pour les deux nationalités.  Aucune culture ou production locale si ce n’est quelques petits jardins particuliers.  Tous les fruits, légumes ou autres denrées de consommation sont importés.  On accoste du côté hollandais où immédiatement on se retrouve face à l’inévitable envie de consommer.  Tout est en fonction d’y laisser notre argent sans pour autant nous apporter quelque chose de nouveau ou d’exotique.  Le côté français est plus rêveur et semble vouloir paresser au soleil avec langueur.  Ici il fait bon de s’attarder à table avec un bon repas de fruits de mer.  Par contre il y a ici un avantage à ne pas négliger; on y parle la langue de Molière.  Chaque insulaire possède, automatiquement, les deux nationalités tout en gardant sa langue d’origine et empruntant l’anglais pour communiquer entre eux.  Une île où on fait rapidement le tour et qui possède quelques 36 plages.

C’était mon dernier texte mais, nous avons parcouru 22 872 km pour écrire ces mots.  Si ça vous a plu, je vous donne rendez-vous l’an prochain pour une autre croisière.  Départ de Hong Kong pour parcourir une partie du Vietnam, du Cambodge, de l’Inde, de la Birmanie et de la Thaïlande….

dimanche 3 mars 2013

Manaus.... à l'Atlantique


Douze kilomètres avant notre arrivée à l’endroit le plus éloigné sur l’Amazone pour nous, soit « Manaus » (1500 km de la mer), les flots noirs et acides du « Rio Negro » rejoignent ceux d’un jaune argileux de la « Solimões pour former l’Amazone.  Nous ne pouvons pas aller plus loin sans changer de navire car le « Maasdam » possède un tirant d’eau trop important pour s’aventurer sur le reste de ce géant.  Nous n’aurons fait que le quart de la distance totale de l’Amazone mais, on aura quand même une bonne idée de la vie sur cette partie du monde.  Manaus, avec ses quelques 200 000 habitants et ses activités commerciales bien développées est l’une des villes les plus importantes de l’Amazone.  Son quai flottant lui permet de poursuivre ses activités commerciales même pendant la crue des eaux lors de la saison des pluies.   À cette période, soit de février à mars, le fleuve se gonflera jusqu’à  sept mètres (10 mètres à certaines années) apportant alluvions et débris de toutes sortes..

Nous resterons à Manaus pendant deux jours afin de nous permettre d’approfondir nos visites car, le dimanche au Brésil, y a pas grand-chose d’ouvert.  Tous les magasins, les musées et autres bâtiments historiques sont fermés ne nous laissant les contempler que de l’extérieur en perdant toujours l’essentiel qui se trouve à l’intérieur, comme autre chose d’ailleurs.  Par contre, lorsque les grands magasins sont fermés, ils permettent aux commerces de rue d’occuper toute la place même celle des voitures qui pour la circonstance font le détour.  Toute la rue est laissée aux mains de ces petits cubicules rouges de deux mètres d’arête dans lesquels s’entasse marchandise de toute sorte ne laissant que très peu d’espace pour leur propriétaire.  On peut y voir du beau et du laid, du pratique et de l’inutile, quelques tables avec leurs chaises, en plastique, sur lesquelles des Brésiliens savourent une cuisine familiale, un cordonnier réparant dans la rue une sandale trop usée pour être jetée et tout ça entremêlé de passants furetant d’un kiosque à l’autre, hésitant, négociant pendant que d’autres ne font que passer.  C’est aussi l’occasion d’y voir une cathédrale remplie de fidèles rappelant un souvenir d’un temps déjà rendu trop loin pour nous.

Lundi, nous retournons en ville pour y retrouver une ville différemment animée.  Les cubicules de service sont en dormance dans une rue transversale permettant aux pétrolières d’écouler leur « stock ».  Nous, on en profite pour nous isoler et visiter un interdit  de la veille et faire quelques courses.  Le théâtre de Manaus, construit à la fin du XIXe siècle, rappelle une période faste d’un temps passé.  Un théâtre en forme de fer à cheval doté de quatre étages de loges devenant de plus en plus inutiles au fur à mesure que l’on s’élève ne permettant pas à ses occupants de voir correctement le spectacle.  Ils pourront contempler les décorations murales et la peinture du plafond qui représente la tour Eiffel vue d’en bas en écoutant une musique de Mozart ou sous la célèbre tirade de Cyrano.  Aussi surprenant que cela puisse paraître ce lieu de culture était, pour ma part, plus intéressant par son architecture extérieure.  À la sortie de notre visite une autre surprise nous attend : la pluie.  Il pleut à boire debout, comme on dit, et nous comprenons la signification des termes, saison des pluies et crue de l’Amazone.  Nous enfilons des « ponchos de pluie » transparents, ne nous laissant point distraire de notre horaire prédéfini et nous partons à la recherche de cartes postales pour quelques privilégiés.  La première étape franchie, nous partons à la découverte du « corrieos » pour les timbres postaux.  Après plusieurs détours, contours et retours, sous une pluie de plus en plus présente, nous nous retrouvons face à la postière.  On étale nos cartes, prononçons avec un accent anglais : « France and Canada », espérant un signe de compréhension de notre vis-à-vis.  Pas un mot, pas un son, pas un regard et tout-à-coup des doigts s’agitent sur un clavier et d’un geste presque nonchalant un écran se tourne pour nous indiquer un « 5,15 ».  On comprend que c’est le coût de notre envoie et nous acquiesçons du bonnet : marché conclu.  Un tiroir s’ouvre et des feuilles de timbres de différentes grandeurs s’étalent devant la préposée qui recherche la combinaison appropriée à nos envois.  Le choix établi, elle découpe, détache et distribue en deux groupes les affranchissements, sort un pot de colle et en applique sur l’un des timbres pour enfin l’apposer sur l’une des cartes en prenant soin d’en ajouter quelques-uns préencollés.  L’opération se répètera une deuxième fois.  Encore heureux que notre envoi n’était pas pour une région plus éloignée, nous n’aurions pas eu suffisamment de place pour y inscrire l’adresse.  La mission terminée, nous retournons à notre point de départ sous le regard amusé de Brésiliens photographiant deux touristes défiant la pluie avec le sourire….

Le système routier sur l’Amazone est déficient et les déplacements se font surtout par bateaux.  Le « bateau à trois étages » est le plus fréquemment utilisé.  Trois étages pour permettre la distribution de hamacs lorsque c’est nécessaire comme pour le parcours entre « Parintins » et Manaus » distant l’un de l’autre de 565 km.  Ce petit bateau fera la distance en 15 heures avec le courant mais, en 27 heures contre le courant.  La nuit venue les passagers s’étalent sur tous les ponts pour rencontrer Morphée.  Pour notre part nous retrouvons nos quartiers en attendant une autre belle journée ensoleillée.

Bonne Fête à Nathalie…

La dernière place que nous avons visitée dans l’Amazone est « Alter do Chão » qui est un endroit de villégiature pour les gens de « Santarém ».  En réalité ce n’est pas le grand fleuve mais plutôt un de ses quinze mille cours d’eau qui alimentent l’Amazone.  Contrairement à ce dernier, la « Rio Tapajós » n’a pas tous ces sédiments qui rendent l’Amazone si opaque.  Cette rivière aux eaux plus claires possède aussi des plages sablonneuses agréables et invitantes qui font que cet endroit est privilégié par les plaisanciers de « Santarém » qui y construisent de somptueuses maisons secondaires.  C’est, malheureusement, le seul intérêt de cet endroit et comme nous y étions un jour de semaine, l’animation y était presqu’inexistante.

Voici quelques données intéressantes à savoir sur ce mystérieux fleuve :

ü  Une longueur de 6750 km à partir de la rivière Ucayali au Pérou
ü  15 000 tributaires et sous-tributaires connus
ü  La superficie de la forêt tropicale Amazonienne est de 7 049 947 kilomètres-carrés soit 40% de la superficie du Brésil
ü  Un débit de 174 128 litres d’eau à la seconde (6 000% plus que le Nil)
ü  Température moyenne de l’eau : 26o C

Dix-sept heures trente jeudi 28 février 2013, nous sortons de ce grandiose fleuve qu’est l’Amazone.  Nous venons de parcourir, aller-retour, près de trois mille kilomètres à l’intérieur d’une parcelle du monde qu’on n’aurait jamais cru pouvoir faire.  Nous devons vous dire que nous aurions aimé être les premiers à franchir certaines limites et voir la nature telle qu’elle était avant les ravages d’une civilisation moderne mais, nous aurions dû naître au XVe siècle et nous n’aurions pas eu, par contre, la joie de vous connaître.  Comme la nature fait bien les choses!  Le retour sur l’Atlantique redonne le droit à une utilisation moins restreinte de l’eau et par conséquent, les salles de lavage vont redevenir opérationnelles.  J’ai comme l’impression que demain mon horaire sera modulé par les disponibilités qui me seront offertes pour me transformer en lavandière du moment….

Malheureusement, aucun génie bienfaisant ou fée généreuse n’est venu pendant la nuit réaliser un souhait silencieusement émis m’obligeant à me précipiter dès les premières heures vers une tache (oups! vers une tâche) inévitable.  Aussitôt dit, aussitôt fait et nous voilà prêts pour affronter, avec fierté  et au grand jour le reste du voyage.  Cet après-midi nous prévoyons aller au « five o’clock tea » qui, curieusement a lieu à quinze heures tous les jours.  On y sert une panoplie de thés ou tisanes, toujours accompagnés de petites pâtisseries toutes plus alléchantes les unes que les autres et de ce qui est encore meilleur, à mon avis, de petits « scones » sur lesquels on y dépose une couche de crème chantilly recouverte de confiture d’abricot. Hum!  Un vrai délice à s’en lécher les babines.  

mardi 26 février 2013

Amazone Amazone...


Nous voilà voguant dans le deuxième plus long fleuve au monde.  L’Amazone qui a fait la renommée de plusieurs explorateurs, nous laisse sur l’impression qu’à notre tour nous allons y découvrir un petit quelque chose.  Une eau chargée de sédiments et d’un parcours de près de six mille kilomètres, nous montre ses couleurs (on devrait plutôt dire « sa couleur »).  Le navire s’y aventure lentement laissant la végétation luxuriante en bordure, défiler sous nos yeux.  Aucune ouverture, ni brèche si ce n’est celle de l’œuvre de quelques Amazoniens voulant  y établir leurs domiciles.  Lorsque l’on rapproche momentanément la rive à soi pour se permettre une meilleure observation des lieux, on est ahuri par la très grande diversité de végétaux composant les abords terrestres.  Toutes ces plantes doivent se faire une lutte sans merci pour avoir leur juste part d’ensoleillement nécessaire et, à voir l’état des choses, je crois qu’ils y réussissent bien.  Demain nous ferons une intrusion dans cette impressionnable muraille végétale.

Nous nous levons de bonne heure pour prendre le petit déjeuner afin d’être à l’heure au départ de l’expédition dans la forêt amazonienne.  Fébriles et vêtus comme si nous allions au travail en novembre (j’exagère à peine avec nos pantalons longs et nos chemises à manches longues ne laissant à découvert que le minimum d’épiderme), nous nous dirigeons vers le véhicule qui nous amènera aux sentiers permis.  Tout au long du parcours nous apprenons que malgré la densité végétale, le sol amazonien est pauvre.  Après trois semences, le sol devient impropre à la culture et les fermiers doivent déménager.  C’est d’autant plus scandaleux lorsque l’on voit des compagnies comme « Cargill » faire de la culture de soya sur des kilomètres et des kilomètres.  On y apprend aussi que le parc où il nous est permis de faire notre randonnée pédestre, est protégé sur plus de 630 kilomètres carrés avec une interdiction totale de chasse et de pêche sur tout le territoire.  Le célèbre constructeur de voiture, « Henry Ford », en 1927, avait construit tout un village dans le style pur américain pour ceux qui travaillaient à l’usine de caoutchouc (parce qu’ici il y a des arbres à caoutchouc).  Pour habiter son village il y avait trois conditions : pas de femmes, pas d’alcool et pas de fumage.  L’électricité fit son apparition à « Fordlandia » avant partout ailleurs au Brésil.  En 1935, il plia bagages en laissant tout derrière lui, le latex n’étant pas de bonne qualité.

 
Après une heure et quart de trajet nous arrivons à la barrière du parc.  Notre guide fait un arrêt obligatoire afin de rencontrer le préposé à l’accueil et pour nous avertir qu’il n’y a pas de toilette sur le parcours.  Tous et chacun ont senti comme une envie soudaine monter en eux et se précipitèrent vers la toilette la plus proche.  Surprise, il n’y a qu’une seule toilette, celle du garde-chasse.  Pas de problème, les femmes à la « file indienne » attendent patiemment l’état de délivrance pendant que les hommes, dos aux dames mais face à la nature se libère en arborant un sourire béant.  Quelques temps après, nous reprenons la route pour un autre dix kilomètres avant d’atteindre le sentier promis.  On ne pouvait sortir du sentier tant la végétation était touffue, dense, entremêlée ne laissant pénétrer que très peu de lumière et formant une couverture presque parfaite.  Malgré toute cette opacité, il s’élève régulièrement des géants  comme « l’arbre à caoutchouc, les ceibas, les noyers du Brésil… » qui atteignent souvent des hauteurs de plus de 60 mètres avec un tronc égal et parfait élaboré pendant quelques siècles.  C’est si magnifique de voir ces géants entourés par « des orchidées, des plantes carnivores, des fougères, des lianes… » comme des enfants autour du « Père Noël ».  Nous marchons d’un pas lent, écrasés par une humidité alimentée par quelques ondées, sur un parcours de près de deux heures sans voir le soleil.

De retour au navire nous attendons le départ afin de nous enfoncer davantage dans ce fleuve laiteux jusqu’à un petit village de 75 habitants.  Allons-nous connaître une tribu aux piercings impressionnants ou une tribu « rapetisseur de têtes » ou toute autre moins agressive voulant négocier avec l’homme au « Latem noeac gib » (grand canoë de métal)?  Ce n’est qu’au prochain réveil que nous pourrons constater les faits.  Nous avons une grande déception de pas voir le rêve devenir réalité mais, quel beau cadeau de voir ce petit village vivant simplement presqu’emmitouflé par la végétation abondante.  Les enfants sont beaux et vous offrent la main pour vous accompagner dans le village en retour d’une récompense, pour notre part, du chocolat (je ne voudrais pas être le parent de ces enfants ce soir car, je crois qu’ils vont être survoltés).  Maisons sur pilotis bravant la crue des eaux à la saison des pluies, école juchée à toute épreuve, église simple appelant le recueillement et douceur de vivre sont le lot de ce petit village.  Pour compléter notre enchantement nous négocions un tour de pirogue sur l’Amazone avec un pêcheur de la place.  Écopant régulièrement son embarcation, notre hôte sans mot dire nous amène  doucement dans quelques méandres sous les « put! put! » d’un moteur monté sur une longue tige conçue pour ces plans d’eau.  Il ne parle pas mais il arbore un sourire de satisfaction nous faisant découvrir un autre aspect de son coin de pays.  Adrienne est aux anges et profite de ce moment de tranquillité et d’évasion pour se rappeler une expérience déjà vécue.  Il nous invite chez-lui mais le temps nous manque et nous devons revenir au navire pour poursuivre notre périple.  Demain nous accosterons à « Manaus » qui sera le point le plus éloigné de notre expédition sur l’Amazone ».  Nous avons parcouru depuis notre départ de « Fort Lauderdale » près de 16 700 kilomètres.

vendredi 22 février 2013

Fortaleza avant Amazone...


Plusieurs nous posent les questions suivantes : « Que faites-vous de vos journées lorsque vous êtes en mer?  Ça doit-être long et ennuyant?  Vous devez trouver ça difficile d’être dans un espace si restreint, surtout pour Robert? »  Je vous rassure tout de suite, l’espace n’est pas si restreint que ça.  Ce qu’il faut savoir c’est qu’un navire c’est comme un « resort dans le sud » mais avec des qualités de flottaison accrues.  Nous y retrouvons également les mêmes activités que dans de tels endroits.  Nous pouvons aller sur le bord de la piscine, prendre du soleil et en plus  nous sommes toujours sur le bord de la mer quoiqu’il faille, par contre, attendre une certaine immobilité du navire si nous voulons faire une saucette.  Il nous est même possible de mettre les pieds sur la terre ferme et faire quelques escapades touristiques comme pour « Fortaleza ».

Fortaleza est considérée comme la ville la plus sèche du Brésil.  Il faut les croire sur parole car, de tout notre voyage c’est le seul endroit où on s’est fait surprendre par des averses à plus d’une reprise.  Une autre particularité intéressante est que la température de l’eau de mer est constamment à 27o C peu importe la saison ou le temps qu’il fait (c’est différent de la Baie des Chaleurs, hein mon Gilbert…).  Par contre pour profiter des bienfaits de la baignade il est conseillé de s’éloigner de la ville et de ses plages environnantes; pollution oblige.  On ne voit pas de grosses usines ou industries pouvant être responsables d’un tel état de fait ce qui nous amène à la conclusion suivante : le traitement des eaux usées c’est pour un futur plus ou moins lointain.  Fortaleza nous offre aussi des attraits touristiques liés à l’histoire du temps de la colonie.  Des monuments, des musées, des églises et cathédrales qui s’élèvent sur notre parcours comme pour nous obliger à un arrêt que nous écourtons de plus en plus.  Un seul bâtiment attire notre attention c’est la « Cathédrale Métropolitaine de Fortaleza ».  Cette dernière est l’œuvre d’un architecte français qui s’est inspiré de la Cathédrale Notre-Dame-de-Paris dans sa forme mais la laissant dénudée de toutes fioritures des temps passés permettant aux magnifiques vitraux de prendre  tout leur espace.  Fortaleza, étant sur le bord de mer, regroupe également des pêcheurs qui utilisent pour se déplacer, une embarcation un peu originale.  Imaginez (parce que je n’ai pas pris de photo) un petit bateau plat avec le devant à peine retroussé pour ne pas être horizontal et mesurant à peu près 4’ X 16’ X 1’ avec un faux plancher ne laissant qu’une bordure de 1 cm empêchant l’eau de s’y accumuler.  Cette embarcation datant de la conception qu’utilisaient les indigènes s’est vu transformer lorsque les portugais y ont ajouté une voile triangulaire ce qui améliora grandement la vitesse des déplacements.  Adaptée et adoptée, elle est devenue la barque du petit pêcheur moderne de Fortaleza.  Les principales prises sont la langouste, le crabe et la crevette.

C’était notre dernier arrêt avant de pénétrer dans l’Amazone.  Nous naviguerons sur le deuxième plus long fleuve (plus de 6 000 km) à partir de 17h00 jeudi le 21 février, pour y parcourir près de 1500 km.  Normalement les navires comme le Maasdam sont équipés pour être capable de transformer l’eau de mer en eau douce potable.  Cette opération ne sera plus possible tant et aussi longtemps que nous serons dans l’Amazone parce que la pollution est trop importante ainsi que la présence accrue de sédiments dans l’eau.  Conséquence : les salles de lavage seront fermées à partir du moment où nous pénétrerons dans l’Amazone en plus d’avoir une rationalisation de l’eau potable pour les huit prochaines journées imposée par la réserve d’eau que le navire peut contenir.  Deux choix s’offrent à nous soient de porter le même linge plus d’une fois (ce qui n’enchante pas ma blonde) ou de faire attention et limiter le plus possible les activités qui pourrait occasionner des désagréments à ma blonde (ce qui n’enchante pas le chum de la blonde ci-dessus).  Je crois que nous allons opter pour un mélange des deux et profiter de ce qui nous est permis de voir, après tous les salles de lavage seront de nouveau opérationnelles après l’Amazone.  Ah oui! J’oubliais de vous dire  qu’Adrienne et moi nous nous sommes baignés pour la première fois dans l’Amazone….

Bonne Fête à Madeleine…

lundi 18 février 2013

Salvador...


Aujourd’hui, le Maasdam fait un arrêt à « Salvador da Bahia ».  Connue pendant plusieurs années sous le pseudonyme de « Bahia » dont le nom complet est « São Salvador da Baía de Todos os Santos » cette ville unique est une des plus vieilles du Brésil.  Elle nous offre un regard historique avec son architecture coloniale assez bien conservée.  Le bémol provient du fait que la plupart des bâtiments, à l’origine, étaient peints à l’extérieur donnant une apparence unique pour les yeux mais, avec le temps, Dame Nature effectua sur l’ensemble un travail dévastateur sur l’effet recherché.  L’application de nouvelles couleurs pastelles sur plusieurs édifices a permis d’avoir un nouveau regard donnant à l’organisation internationale UNESCO le pouvoir de considérer ce site comme « Joyau du Patrimoine Mondial ».  D’ailleurs l’intérieur s’étant très bien conservé, nous permet de faire un retour dans le temps et de nous imaginer l’élaboration de ces chefs-d’œuvre du XVIIe et  XVIIIe siècles.  Plus de trois cent soixante-cinq cathédrales et églises ont vu le jour pendant cette même période.  Deux de ces dernières ont retenu notre attention soient : la « Cathédrale Basilique des Jésuites » et « l’Église Notre-Dame-du-Rosaire-des-Noirs »; la première par sa richesse car elle est pourvue de décoration en or et de tuiles peintes à la main en plus d’être  le plus grand séminaire en dehors de Rome et la plus vieille structure du Brésil encore intacte.  La seconde, par son histoire car les Africains, qui étaient des esclaves,  n’avaient pas le droit d’entrer dans les églises du Salvador pendant la période coloniale.  Ils ont donc construit sur la place « Largo da Pelourinho » une église pour eux et à leur image avec la particularité, comme un pied de nez à l’autorité, que tous les saints avaient la peau noir sauf Jésus.
 
« Salvador da Bahia » possède une certaine similitude avec la ville de Québec pour sa haute et sa basse ville.  Une ville en deux hauteurs, où la partie historique se situe surtout sur les paliers surmontant la mer, une ville qui nous oblige à un effort physique assez appréciable pour nous laisser découvrir ses beautés et ses recoins, une ville qui se refait une beauté mais sans…« les détours routiers ».  Des kilomètres et des kilomètres de route en pavés d’une inégalité empêchant tous parents avec poussette, de s’y engager.  Ces aspérités rendent aussi la marche plus difficile surtout sous un soleil de plomb auquel il nous est presqu’impossible de nous dérober.  Ces rues au style ancien côtoient des trottoirs si étroits que seule Adrienne peut y marcher aisément (pour moi je le pourrais si je marchais comme un crabe).  Je suis, quand même, impressionné par le travail qui a été effectué sur ce pic rocheux pour obtenir des voies relativement carrossables.  Souvent c’est le génie humain qui est mis de l’avant mais, ici c’est le travail à la sueur de plus d’un front et de contraintes qu’il faut souligner.

Après plusieurs heures de déambulation de bas en haut, de marches escaladées et non moins difficiles dans la descente due à la hauteur entre chacune souvent hors norme, nous décidons de visiter une autre église.  Et si plutôt nous allions nous recueillir à l’abri du soleil autour d’une bonne bière.  Aussitôt dit, aussitôt fait et nous voilà assis sur des chaises de métal attendant qu’on vienne prendre notre commande.  Nous attendons suffisamment longtemps pour nous demander si nous avions toujours besoin d’étancher une soif disparue étant à l’abri de l’astre solaire accompagnés d’une douce brise qui vient assécher notre peau y laissant la fleur de sel apparente.  Mais non, pris au piège la serveuse est là agitant le stylo nerveusement attendant notre choix.  Pas facile lorsque ce n’est pas votre langue et quand plus elle se fourvoie dans l’élaboration de sa commande, mais les jambes et les doigts sont de toutes les langues si on sait s’en servir correctement.  Je me lève et dérobe d’une main, sous les yeux ahuris du voisin, sa bouteille de bière et annonçant, de l’autre main, la quantité convoitée.  Deux bières sont attendues et je vois d’ici, certains doutant de ma capacité d’ingurgiter un tel liquide sachant qu’ici le format régulier est six cents millilitres.  Je rassure tout le monde car, ces deux bouteilles ne sont pas pour deux personnes mais deux couples (mauvaises langues).  La « Skol » siroté nous a permis avec sa douce amertume, d’apprécier ce moment de détente et nous permet un retour en cadence ralentie vers le navire.  Ce soir, Salvador da Bahia vient nous voir et nous offrir une partie de son folklore en chants et en danses nous permettant une transition plus douce vers notre prochaine destination.

Notre départ est prévu après le spectacle soit 23h30, pour « Fortaleza ».

vendredi 15 février 2013

Adieu Rio...

Le carnaval va bon train causant, parfois, des désagréments pour les touristes.  Les principales activités se font, pendant quelques semaines, du samedi au mardi inclusivement.  Tout va bien si vous participez aux différentes activités, mais si vous avez besoin de faire des achats quelconques vous devrez attendre un peu.  Attendre parce que, pendant ces jours-là, la ville est dans une certaine dormance.  Congé scolaire, musées mis au repos, magasins fermés et placardés pour la plupart et n’ouvrant timidement qu’à quinze heures pour certains d’entre eux.  Les « cariocas » par contre, s’agglutinent à des points de festivités laissant ainsi des quartiers entiers abandonnés aux touristes inquiets et à la recherche d’animation.  Pourtant on entend des « hauts parleurs » grinchant une musique des plus entrainantes laissée à elle-même.  Nous partons à sa recherche car, dans quelques heures, nous devrons laisser la « Rivière de Janvier » derrière nous.  Plus on avance et plus on y perçoit un certain murmure qui se laisse découvrir au premier tournant offert.  C’est la « Rua do Carnaval » qui a repris ses lettres de noblesse en acceptant les différentes couleurs des groupes de participants.  L’animation progresse avec l’indifférence nécessaire à toute distraction extérieure voulant percer « sa bulle ».  Les derniers instants de pratique des différents groupes de percussion qui s’intègrent aux tintamarres d’avant le départ, nous confirment la réussite de ce défilé.  Malheureusement nous devons rebrousser chemin pour retourner au navire avant son départ (c’est souhaitable…).


Dix-huit heures et le capitaine fait retentir ses trois coups de sirène pour saluer solennellement notre hôte.  Tranquillement, tout doucement comme pour prolonger le temps d’impression d’une photo, nous quittons, non sans un certain regret, Rio de Janeiro et son carnaval.  D’une lenteur exceptionnelle parce que notre prochaine destination n’est qu’à 180 km et que notre arrivée n’est prévue que pour le matin.  A l’origine la presqu’île où nous nous dirigeons, était utilisée par les pirates européens et pour la traite des esclaves mais, la petite péninsule « Armaçao dos Búzios » qui est située dans l’état de Rio de Janerio, a connu son heure de gloire contemporaine grâce à Brigitte Bardot qui était venue, avec son amant Brésilien, à Rio de Janerio  pour des vacances.  Ne pouvant pas sortir de leur appartement sans être poursuivis par les paparazzis, BB organisa une escapade à Búzios à l’insu de la presse mais en prenant soin de choisir un photographe avec des droits de publication sur leurs vacances.  C’est ainsi que « Búzios » fut inscrit sur la carte des endroits à fréquenter.  Aujourd’hui c’est un endroit très touristique où défilent les belles plages, les petits cafés, les restaurants de toutes sortes, les boutiques de souvenirs kitchs et les boutiques de luxe.  On y retrouve aussi la meilleure représentation que pourrait souhaiter un madelinot, c’est-à-dire un bronze, fixant à jamais l’artiste sur place.  C’est également un paradis (je m’excuse encore une fois auprès de mes lecteurs…) pour les « surfers » et les amateurs de planche à voile.  Un peu plus loin, dans les terres, cet endroit présente un intérêt certain pour les ornithologues amateurs par la grande variété des espèces et il en va de même pour les amateurs de papillons.  N’étant pas motorisés pour nous permettre de fixer sur pellicule électronique ces merveilles de la nature et comme l’aspect trop mercantile du bord de plage nous irrite un peu nous décidons de revenir au bateau et de profiter de la tranquillité du navire déserté.  Demain, je prendrai deux heures de mon temps pour faire le lavage, d’abord parce que c’est le temps mais, surtout parce que c’est la St-Valentin et qu’il faut avoir de petites attentions pour l’élue de son cœur. 

lundi 11 février 2013

Rio de Janeiro...


Aujourd’hui, première journée à « Rio de Janeiro ».  Première journée pas exactement comme on l’imaginait.  Comme nous arrivions en plein carnaval et que cette ville comprend plus de 12 millions d’habitants, nous avions décidé de prendre une excursion.  En plus, les gens deviennent dans un état second pour cette occasion, c’est pourquoi nous avions mis toutes les chances de notre côté afin de voir le plus de choses possibles.  Mais nous avions oublié un adversaire de taille en « l’agence touristique brésilienne » qui est totalement dépourvue  d’organisation. 

Donc nous attendons avec patience le départ d’un groupe qui, comme nous, avait choisi de monter aux pieds du « Cristo Redentor », emblème mondialement reconnu.    Normalement, lorsqu’on dit « aux pieds » on s’attend à être au même niveau.   Mais non ce colosse se situe à 710 mètres au-dessus du niveau de la mer.  Pour y arriver deux choix s’offrent à nous soit : le parcours en lacet à bord d’un minibus ou la montée directe par le train électrique à crémaillère.  Nous, nous avions le bonheur de faire le parcours direct et d’y aller à un moment où la température serait plus clémente.  Mais, le sort en avait décidé autrement.  Arrivés sur place à 10h10, nous apprenons que l’embarquement ne se ferait pas avant 13h20.  Nous avons fait du sur place au gros soleil pendant plus de trois heures.  Un mécontentement général s’installa progressivement avec les arguments nous permettant de nous en convaincre, ce qui fut fait (C.Q.F.D.).  La température de fusion intérieure augmentait au même rythme que celle de l’extérieure.  Au moment de l’explosion, notre guide nous annonce que c’est à notre tour.  Un apaisement momentané se fit sentir nous permettant de parcourir le serpentin aboutissant au tourniquet tant attendu.  Mais surprise, le tourniquet ne tourne plus et un autre délai de vingt minutes nous fut imposé.  Le confinement dans un espace de plus en plus restreint et les derniers arrivés qui donnent l’impression de pousser comme pour s’assurer d’être dans le prochain train, réactivent le débat négatif.  Après un autre vingt minutes d’ascension le spectacle qui s’offre à nous est unique.  Un géant de 31 mètres qui a les bras ouverts sur 27 mètres, vous invite à l’admirer.  Ce « Christ » de 1 145 tonnes, protège la ville.  Peu importe l’endroit où nous sommes, il est présent.  Tous et chacun veulent se faire photographier dans la même position, les bras en croix, mais aucun ne résiste aussi longtemps que Lui.  On pourrait croire qu’il ouvre les bras pour vous inciter à admirer Rio qu’on pourrait nommer à ce moment « la magnifique, la splendide ».  Un apaisement se fit soudainement sentir chez certains membres du groupe.

Demain nous avons une autre excursion et nous craignons un peu le même scénario (c’est probablement la manière brésilienne de faire les choses).  Nous irons quand même car, nous ne sommes pas venus jusqu’ici pour faire nos difficiles.  La sagesse venant avec l’âge nous apprend « que l’eau que l’on met dans notre vin nous permet d’en prendre plus » dicton cité pour la première fois par le « grand-père de Boucar Diouf ». 

La nuit portant conseil nous nous retrouvons au « showroom » pour un nouveau départ.  La journée débute sur une bonne note car, forts de l’expérience de la veille, nous partons à l’heure et nous nous dirigeons directement au pied du « Sugar Loaf ».  Une ascension de 395 mètres au-dessus de la baie « Guanabara » qui se fera en deux temps dans des téléphériques.  Le « Christ » de la veille a dû avoir des effets sur ma blonde face au téléphérique et son vide.  Elle se précipite à l’intérieur afin d’avoir une place près du bord ne voulant pas manquer un instant de la vision imprenable qui s’offre à elle d’abord et par la suite, à moi.  L’ascension se fait en deux temps trois mouvements et nous nous retrouvons au sommet du monde cariocain.  De cette hauteur on peut y voir un autre coin de Rio : des pics rocheux entrecoupés de plages magnifiques au sable doré recouvertes de points de couleurs comme si le Seigneur voulait indiquer les emplacements à rechercher.  Les plages « Ipanema », « Copacabana » où les fins de semaine on peut y retrouver jusqu’à 300 000 baigneurs, s’étendent devant nous.  Des chemins de sable mouillé se retrouvent à tous les 100 mètres afin de permettre aux futurs baigneurs de pouvoir se rapprocher de la mer sans brûlure excessive (température au sol : 36o C).  On y découvre un amalgame d’espaces verts, de constructions et de plages aussi loin que notre regard peut se poser.  Une belle journée qui a bien commencé et qui s’est terminée tout aussi bien.  C’est bien pour dire : quand on veut on peut, même les Brésiliens….

Congé d’écriture pour demain….  On se perd dans Rio.

samedi 9 février 2013

Vitoria...



Saviez-vous que le gouvernement brésilien a instauré une façon un peu particulière de responsabiliser ses citoyens face aux élections?  Eh bien oui, tous les Brésiliens ont l’obligation de voter, sinon ils perdent tous leurs droits.  Chez-nous un tel citoyen n’aurait plus droit au passeport et serait privé de tous ses avantages sociaux comme : l’assurance-maladie, l’assurance-médicament etc….  Je ne crois pas que c’est la meilleure façon d’agir mais, il faut avouer que c’est efficace.  Maintenant il est assez difficile pour nous de pouvoir connaître le sentiment profond des Brésiliens sur ce sujet car, la langue parlée étant le portugais et qu’Adrienne et moi avons une connaissance très très très très limitée de cette langue ce qui rend la communication interpersonnelle un tantinet plus difficile.

Quelques fois, nous avons l’impression que les autorités brésiliennes exercent une forme de répression pour tout ce qui n’est pas d’origine brésilienne.  Certains diront : « Robert commence à fabuler…», d’autres diront : « c’est un complot…» mais je vous assure qu’il n’en n’est rien.  À chaque fois que nous nous retrouvons à quai ou à l’ancre il y a toujours un groupe, une panoplie que dis-je une armée de représentants brésiliens vérifiant la disposition des aliments, la température de la nourriture sur les présentoirs, l’hygiène et venant presque vérifier la disposition dans nos assiettes.  Tout ce scénario contraste énormément par rapport à ce que nous pouvons voir des « binneries ambulantes » où la salubrité n’est pas une condition d’existence.  Faut croire qu’ici aussi on connaît le « faites ce que je dis et non ce que je fais ».

Heureusement que le Brésil possède d’autres charmes qui nous font oublier ces petits contretemps.  « Vitória » par exemple, petite ville accueillante qui vit le jour au XVIe siècle, nous offre quelques attraits dignes de mention.  Tout près du port et le dominant, (parce qu’ici les maisons sont construites dans la falaise qui est très escarpée) une ancienne mission jésuite des temps coloniaux attire notre regard.  Datant du XVIIe siècle (je m’excuse Martin…mais) ce bâtiment rose qui est très bien restauré, sert de résidence au gouverneur de l’État.  Derrière nous et à quelques mètres se dressent les clochers de style néo-gothique de la « Catedral Metropolitana ».    Le style chargé de l’extérieur contraste énormément avec l’intérieur sobre et dénudé du sanctuaire.  Tout son charme se retrouve dans cette dualité.

Par la suite nous nous sommes dirigés vers un piton rocheux qui abrite le « Convento da Penha » établit en 1558.  Après une ascension presque verticale de 150 mètres, comportant plusieurs arrêts forcés par l’âge et le poids, nous atteignons le couvent.  Je ne peux m’empêcher de penser à tous ces gens qui ont peiné pour édifier ce lieu aujourd’hui vénéré.  Due à sa situation géographique, il nous offre une vue imprenable sur « Vitória ».  À Pâques, parait-il, il y a des fidèles qui gravissent la colline à genoux pour venir se recueillir devant la statue de « N.S. de Penha » (la Piéta).  Il y a tous les jours et plusieurs fois par jour des offices religieux qui y sont célébrés.  Ce couvent a su conserver son cachet et nous permet un moment de recueillement.
 
Après ce moment de repos, nous prenons la direction de la vieille ville pour visiter une coopérative de fabrication de poterie, de style naïf.  Les rues étant trop étroites pour permettre à l’autocar de nous y déposer, nous devons nous faufiler (plus facile pour Adrienne que pour moi) jusqu’à l’entreprise artisanal.  On utilise une méthode un peu particulière pour fabriquer les différents accessoires de cuisine en terre cuite.  Pas de tour pour façonner le bol, pas de moule, pas d’exemple servant de modèle, seulement la dextérité et l’imagination de l’artisane qui élabore jour après jour le même ustensile qui, sera par contre, unique.  Après un séchage permettant d’éliminer une partie de l’eau ce qui lui donnera suffisamment de tonus lors des manipulations subséquentes, on dépose l’objet directement dans un feu alimenté constamment par une autre membre de l’équipe dont c’est devenu la spécialité.  Aucune couleur, aucune teinture ne sera appliquée si ce n’est que celle que procure la chaleur directe sur l’objet.  Après quelques heures de cuisson, tous les ustensiles, noircis par le feu, seront aspergés d’eau avec un goupillon rudimentaire de brindilles végétales locales.  Cette action fixera cette couleur « noir charbon » et lui donnera son aspect lustré.  Ces objets sont seulement pour de la vente locale et servent à la cuisson quotidienne des repas familiaux.  Cette fabrication de poterie artisanale faite exclusivement par des femmes s’est transmisse de générations en générations depuis plus de 400 ans et fait partie de l’héritage culturel du Brésil.  Ah oui j’oubliais de vous dire, aujourd’hui nous avons connu un 35o C.

Demain nous serons à Rio pour 3 jours pendant le carnaval mais sans Bonhomme….

jeudi 7 février 2013

Recife...


D’abord un gros merci à tous ceux et celles qui nous écrivent pour nous donner des nouvelles de la « Nouvelle-France ».  On se sent tellement seul loin de nos attaches.  On pense souvent à vous qui êtes obligés de subir des changements brusques de températures pendant que nous, nous nous forçons à rester au soleil en voie d’expiation.  Le monde est mal fait parfois.  Qu’entends-je soudain?  Mais je ne rêve pas c’est une magnifique voix d’une femme de couleur accompagnée par un saxophone tout aussi langoureux qui envahit le pont et nous berce doucement.  Mais laissons là ces tracasseries musicales et revenons à des choses plus sérieuses.

« Recife » bâtie sur les presqu’îles des deltas de deux fleuves et abritée derrière la barrière de récifs qui lui donna son nom, aime être considérée comme « la Venise du Brésil » (extrait JPMGuides, Brésil).  Mais soyons honnêtes, mis à part quelques canaux et ponts éparses sous l’œil vigilant d’églises baroques, nous devons arrêter là la comparaison.  Recife demeure une ville accueillante avec des attraits historiques et touristiques intéressants à visiter mais… comme chez-nous, ce n’est jamais le bon moment pour des rénovations et des rafraichissements de toutes sortes.  Le « Theatro Santa Isabel » inauguré en 1850 où a été proclamée la fin de l’esclavage : en réparation; le « Casa da Cultura de Recife » dont l’intérieur était une ancienne prison avec une cour centrale : en réparation; la première « Synagogue » en Amérique : fermée pour réparation.  Finalement nous n’étions pas au bon endroit au bon moment.  Heureusement que la majorité des Brésiliens sont catholiques et pratiquants ce qui nous a permis de contempler quelques chefs d’œuvre à travers ses cathédrales et ses églises.  Un autre fait intéressant à noter est, que nous pouvons déambuler dans les rues librement et ainsi prendre un bain de foule.  Ici et là l’installation des décorations en vue du « Carnaval » vont bon train et nous obligent, parfois, à faire un détour substantiel.  Banderoles de toutes les couleurs, figurines surdimensionnées ornant les rues vous rappellent que « l’heure J » approche.

Après une autre journée en mer nous arrivons à « Maceió » situé à près de 300 km de Recife.  Cette ville doit ses débuts à des plantations de canne à sucre et aux usines de transformation de ce nectar.  Au XIXe siècle, la ville connut un essor lorsque des navires transportant du bois en provenance de la baie « Jaraguá » y accostèrent.  Maceió commença à exporter du sucre, du tabac, de la noix de coco, du cuir et quelques épices.  Grâce à ce développement elle est devenue la capitale de l’état en 1830 et a continué de prospérer.  Le centre culturel et historique est à peine à 3 km du port et nous offre entre autre le « Palacio do Governo » face à la spacieuse « Praça do Martirios » qui est constamment en mouvement.  Pour s’y rendre il faut se faufiler à travers la foule sur des trottoirs étroits en pavés rendus inégaux par le poids du temps.  Au fil de notre course nous sommes interpellés par un enseigne nous rappelant un 34o C et la nécessité de remplacer l’eau évaporée.  Tout au long de notre déambulation nous déposons notre regard tout autour et nous constatons que nous sommes dans la vieille partie de la ville.  Ici se succèdent magasins de toutes sortes encadrant « Igreja Bom Jesus dos Martirios » (Église du Bon Jésus des Martyrs) avec sa façade en tuiles de céramique du Portugal, ces tuiles artisanales bleus et blanches sont typiques de l’architecture ecclésiastique portugaise. 

C’est le moment de faire un arrêt et de contempler le génie et le travail humain (on y trouve aussi un peu d’ombre et de fraicheur).  Mais nous devons quitter ce havre de paix pour revenir au navire.  Nous empruntons un autre chemin plaçant Adrienne dans un état d’inquiétude « orientationnelle ».  Rapidement on se félicite de cette initiative qui nous fait découvrir une autre partie de la ville avec une animation différente.  Ici les magasins ont leurs portes toutes grandes ouvertes comme pour permettre aux marchands ambulants moins fortunés, de pouvoir profiter de la climatisation excédentaire.  Afin de dissiper les inquiétudes d’Adrienne j’emprunte une autre rue qui nous amène près de la mer et nous permet de voir le navire.  Tout va bien et nous revenons à bon port sains et saufs.

Demain, retour en mer en direction de « Vitoria ».

lundi 4 février 2013

L'île du Diable...


L’archipel des « Îles du Salut » situé près des côtes de la Guyane Française est formé de trois îles : l’île du Diable, l’île Royale et l’île St-Joseph.  Ces trois îles ont été le site de déportations de criminels français de 1852 à 1946.  Deux personnages ont fait la triste  popularité de cet endroit : d’abord le capitaine de l’armée française « Alfred Dreyfus » accusé de trahison en 1895 mais réhabilité par la Cour Suprême en 1906 suite à la confession du vrai coupable et ensuite par le célèbre roman d’Henri Charrière où le personnage principal « Papillon » aurait été emprisonné pendant 9 ans sur l’île du Diable.  Papillon aurait existé mais n’aurait jamais purgé sa peine sur l’île du Diable.  Sur les 80 000 prisonniers qui furent déportés ici, seulement 30 000 ont pu raconter leurs histoires.

L’île Royale, possédant un accès pour accoster, est la seule que nous pouvons visiter.  Nous y retrouvons la maison du directeur de bagne, les cellules des prisonniers en général, les cellules plus communément appelé « le trou » qui ne possédaient aucune ouverture ne laissant pénétrer la lumière et plusieurs autres bâtiments et ruines d’un temps révolu.  Il était impossible de s’évader de ces îles car les abords sont escarpés et les eaux infestées de requins.  Les dimensions des cellules éliminaient dès leur première journée les personnes claustrophobes.  Imaginez un cube aux dimensions intérieures de 1,5 mètre de large par 2 mètres de long et de 3 mètres de haut, le tout en béton agrémenté d’une porte de bois massif de 6 cm d’épaisseur ne possédant qu’une ouverture à peine plus grande que le visage et qui était la plupart du temps fermée.

L’île du Diable ne possédant plus d’accès nous devons nous faire une raison de ne pas y mettre les pieds.  Cette île aux abords rocheux et aux forts courants marins était destinée aux prisonniers politiques.  Elle a retrouvé ses caractéristiques d’inaccessibilité et par conséquent nous devons nous contenter de n’y poser qu’un regard distant.  Considérée comme la plus petite des trois, elle comprenait néanmoins le même type de bâtiments et de châtiments.  Dues aux conditions de détentions difficiles on compte près de 70% des détenus qui n’ont jamais connu le retour dans leur pays d’origine.  La cérémonie funéraire était réduite à sa plus simple expression.  Les cloches résonnaient en signe de glas pour le Seigneur mais, comme les corps étaient jetés à la mer, peut-être aussi,  en appel aux requins afin de venir éliminer l’indésirable.  Heureusement que ces pratiques sont maintenant révolues  Méfions-nous quand même de Harper….

Nous nous préparons à fouler ce sol pénitentiel.  Selon les autorités du navire, face à une éventuelle attaque de moustiques, il nous était conseillé de nous habiller avec des pantalons et des chemises nous couvrant le plus possible et, en plus, d’utiliser de la crème solaire et du chasse-moustiques même sous un soleil de plomb et une humidité plus que relativement élevée.  Pour faire court il faisait chaud en bibitte….   Mais la visite en valait la peine et de savoir que nous pouvions y entrer et  en ressortir aussi aisément était pour nous comme une douce vengeance à l’histoire.

Quelques heures plus tard nous avons traversé l’équateur nous transportant dans l’hémisphère sud en direction du Brésil.  Pour nous donner, probablement, une idée de notre parcours sur l’Amazone, le capitaine a fait un détour de 240 km, pour nous amener à « Bélem ».  Un 30oC affublé d’une humidité presque maximale nous attendaient pour nous souhaiter la bienvenue.  On aurait souhaité un accueil « plus froid » pour une fois.  Mis à part ces deux éléments incontrôlables, la ville ne comportait pas un grand intérêt.  Par contre l’administration brésilienne est digne de mention.  Le nombre insuffisant d’embarcations pour amener les passagers sur la rive a causé un retard considérable ne permettant pas à tous ceux et celles qui voulaient visiter, de pouvoir le faire à leur guise.  Par contre pour tous ceux et celles qui ont pu aller jusqu’au bout de l’expérience voilà ce qu’avait à offrir Bélem.  Cette ville a connu son âge d’or au XIXe siècle avec son boom du caoutchouc.  Par la suite elle fut abandonnée à elle-même la laissant aujourd’hui dans un état de délabrement assez remarquable.  Détritus, sacs poubelles laissés à l’abandon, maisons défraichies s’offrent à votre regard peu importe l’endroit où il se dirige.  Ajoutez à ça une mer de bouteilles en plastique sur laquelle reposent barques de pêcheurs et autres, attendant la marée pour ainsi se libérer des odeurs d’un marché aux poissons exigu et exposé à la chaleur.  Pour être honnêtes, nous aussi nous avons considérés ça comme un signe pour en faire autant. 

Nous quittons donc Bélem sans regret pour revenir dans l’Atlantique et poursuivre notre périple vers Rio.  Prochain escale « Récife ».

mercredi 30 janvier 2013

Trinidad et Tobago



Aujourd’hui mon ordinateur a fait des siennes et il ne voulait vraiment pas collaborer.  D’abord le lien internet était tellement faible qu’il rendait la communication d’une lenteur proverbiale.  S’il n’y avait eu que ce problème mais non, voilà que mon traitement de texte se met de la partie et ne fonctionne plus, lui non plus, d’aucune façon.  À chaque fois que je démarrais mon « word », je ne sais pas pourquoi mais il cherchait sans cesse une solution sur internet à un problème quelconque que je n’ai jamais pu identifier.  J’entends d’ici certaines mauvaises langues énoncer l’hypothèse du « 18 pouces » comme étant la source de ce disfonctionnement informatique.  À tous ces gens je dis que c’est impossible car, Adrienne étant à mes côtés et épiant mes moindres gestes, la marge d’erreur était inexistante.  Mais laissons cette quête de coupables et souvenez-vous que la communication « WiFi » était trop, beaucoup trop lente pour permettre à quoi que ce soit de s’enregistrer sur mon ordi.  Problème insoluble solution extrême.  J’ai donc dû réinstaller le logiciel de  traitement de texte qui était devenu inopérant et ainsi récupérer le message que je voulais vous transmettre.  Malgré tout ça, tout s’est bien terminé car vous avez pu me lire.  Quand je dis « me » lire, ce n’est pas vraiment moi, vous l’avez compris mais une extension de moi, un autre moi, un moi typographique.  Adrienne pense à un « moi » expansible….
Le voyage continu et nous sommes rendus à « Trinidad et Tobago », deux îles qui font partie du « Commonwealth ».  Deux îles avec un côté britannique dans l’appareil judiciaire et gouvernemental et dans la conduite automobile (à gauche).  Il faut donc porter une attention un peu plus particulière lorsque nous voulons traverser.  « Pas de bol », diraient les Français, nous sommes arrivés un dimanche et tout était fermé : c’est le jour du Seigneur… rappelé par plusieurs confessions religieuses dans un espace restreint.  Ici le catholique, le pentecôtiste, le témoin de Jéhovah, les adventistes ou tous autres « …tistes » que ce soient, se côtoient sans aucun problème. 
Nous continuons de déambuler péniblement dans les rues par une chaleur accablante accentuée par le béton.  Je me sens comme un petit pain terminant sa cuisson (Adrienne parlerait plus d’une bonne grosse brioche…).  Au tournant d’une rue nous apercevons une lueur de verdure à l’horizon.  Serait-ce notre première destination recherchée soit : le « Queen’s Park Savannah » avec en bordure à l’ouest « The Magnificent Seven », qui sont des constructions datant de 1904?  Au fur et à mesure que la rue ouvre ses bras nous permettant d’en voir un peu plus à chaque pas, nous avons un regain d’énergie qui nous permet de poursuivre notre quête (voyez-vous dans cette phrase toute la difficulté de mettre un pas devant l’autre sous cette chaleur écrasante).  Enfin arrivés à destination c’est la déception qui était au rendez-vous.  Les merveilles qui devaient nous éblouir étaient toutes en rénovation et enrobées de tôles et de toiles de toutes sortes, agrémentées d’échafaudages telles des toiles d’araignées devant un objet d’art.  Nous rebroussons chemin et le retour a été tout aussi pénible car la chaleur n’ayant pas diminué nous avions en plus, l’impression d’avoir marché pour rien.  À chacun sa souffrance direz-vous?
Une nuit de sommeil, à vitesse réduite, nous amène à Tobago, l’île voisine.  Beaucoup plus petite mais tout aussi chaude.  Nous avons prévu une sortie en mer dans une embarcation à fond de verre.  Impressionnant, la couleur de l’eau changeant au gré des profondeurs, la forme et la couleur des coraux et les poissons de toutes les couleurs nageant avec une aisance qui fait envie.  C’est de la « haute définition » lorsque vous vous permettez l’examen de plus près avec « masque et tuba ».  Un peu plus tard, à deux kilomètres de la côte, on s’arrête sur un petit banc de sable, en pleine mer, pour un temps de baignade dans la mer des Caraïbes.  Irréel et fantastique.  Par la suite, notre guide nous invite à faire un détour dans une « mangrove » où eau douce et eau salée se côtoient.  C’est toujours impressionnant de voir ces racines aériennes forcer l’ancrage des palétuviers permettant la stabilité du sol sur la mer.  De retour sur le « Maasdam » on prend un temps de repos avant de retourner en ville pour un bain de foule.
Demain de retour en mer vers « Devil Island » (Ile du Diable) là où « Papillon » a été déporté pour son crime…
P.S. Ces quelques lignes sont pour mes amis de neige (Jean, Jacques, Danny et Martin).  Vous devriez faire vos ententes pour le diésel ici à Tobago car, pour un gallon impérial (qui est plus gros que l’américain) vous paierez à la pompe  25¢.

dimanche 27 janvier 2013

Vite vers Curaçao...


Lorsque vous venez de passer 36 heures en mer, vous vous attendez à obtenir une récompense en conséquence.  On ne demande pas « grand-chose » quoi!  On aurait pu avoir un paysage enchanteur ou un accueil avec des musiques encore inconnues ou des autochtones avec de drôles de costumes ou tout autre événement qui nous démontre que nous avions raison d’attendre.  Eh bien non ça n’a pas été le cas.
Nous avons donc accosté à « Aruba », une île de 320 km carrés insipide et sans intérêt si ce n’est que d’être néerlandaise.  Un point dans l’océan que je vous défie de trouver sur une carte géographique.  Soyez assuré que je ne conseillerais à personne de venir à Aruba pour passer des vacances.  C’est un endroit qui ne mérite même pas d’être vu en transit….

Heureusement les autres îles néerlandaises « Curaçao et Bonaire » furent beaucoup plus intéressantes et agréables à visiter.  En arrivant à Curaçao on se serait cru vraiment en Hollande, avec ses petites maisons étroites au style un peu particulier.  De plus, un ex-gouverneur ayant des problèmes de vision avait demandé aux habitants de l’île de peindre les maisons de couleurs pastelles afin de l’aider dans ses déplacements.  Cette idée originale a eu pour effet de la rendre presqu’unique.  Nous étions dans un autre monde.  Ces couleurs pastelles ont, j’en suis certain, eu un effet sur les habitants de la région.  Un petit paradis (oups! je me suis échappé en utilisant « petit »).  Une des attractions de Curaçao est son pont flottant.  Le plus souvent, pour faire passer un navire de l’autre côté d’un pont on lève celui-ci, mais à Curaçao on a innové en confectionnant un pont flottant.  Attaché à une extrémité et muni d’un moteur à  l’autre extrémité, un opérateur actionne le système et le tout se déplace dans l’eau créant ainsi l’espace nécessaire au passage de l’embarcation. 

Cette ingéniosité fut développée par un Américain en 1888, le même qui introduisit la glace et l’électricité sur l’île.  Au départ on demandait 2¢ pour les gens portant des chaussures et rien pour ceux allant pieds nus.  On s’est vite rendu compte que les pauvres empruntaient des chaussures et les riches le traversaient pieds nus.  Les autorités renoncèrent à cette mesure et aujourd’hui cette traversée est gratuite.  Côté économie, on raffine le pétrole en provenance du Venezuela.  Il y a déjà eu des exploitations de filons d’or, mais aujourd’hui elles ne sont plus rentables.

Bonaire est la dernière des îles néerlandaises visitées.   Cette île longue de 40 km est la plus sèche des Antilles.  Parsemés de cactus et de figuiers de Barbarie, elle présente un terrain sablonneux au sud et montagneux au nord.  Sa principale économie est les marais salants qui produisent un sel d’un blanc et d’une qualité hors du commun.  Autrefois ce sont les esclaves qui cueillaient à mains nues ce précieux élément mais, aujourd’hui on a mécanisé le tout.  Par contre, ce qu’il faut souligner c’est l’ingéniosité pour accentuer le processus d’évaporation d’eau.  On ajoute des bactéries qui colorent l’eau permettant ainsi une plus grande absorption de la chaleur et causant l’évaporation plus rapide.  Ces bactéries disparaissent avec l’évaporation, laissant un sel d’un blanc éclatant.  Par contre, l’île ne possède aucun point d’eau douce il faut donc désaliniser l’eau de mer.

Nous levons l’ancre à16h30 pour « Trinidad et Tobago », (quand je dis « nous » vous comprenez que nous avons céder les droits au capitaine et à son équipage) ce qui veut dire que demain nous serons en mer.  Ah oui! J’oubliais de vous dire que la température se maintient entre 28 et 32oC.  Loin de moi le goût d’être déplaisant, mais comme nous avons un bulletin quotidien « The Canadian » qui nous indique le temps qu’il fait à Montréal, je crois qu’il est de mon devoir d’acquitter une tâche qui n’est pas assumée par vos quotidiens préférés.  Ne voyez là qu’un souci d’équité….

mercredi 23 janvier 2013

Grand Cayman...


Navré d’apprendre qu'à Québec la neige est de plus en plus présente.  Ici c’est la consternation et nous sommes désolés de ne pouvoir participer plus activement à votre bonheur et à vos activités.  Adrienne veut que je m’excuse pour mon « « arrogance » mais, ne connaissant pas ce mot, je me dis que c’est sûrement une observation timide qui me permet de poursuivre.

Lundi, le 21 janvier nous débarquons sur l’île « Grand Cayman ».  Cette île représente les trois quarts de la masse terrestre des îles Cayman, avec une superficie de 460 km carrés.  En fait, c’est la plus importante des îles avec ses 52 000 habitants et sa capitale est « George Town ».  Les îles « Cayman » furent découvertes par Christophe Colomb en 1503.  À ce moment, il vit une grande quantité de tortues autour des différentes îles et nomma cet endroit « Las Tortugas » en cet honneur.  Dans les siècles qui suivirent, les îles étaient surtout visités par les pirates et les chasseurs de tortues mais, pas de résidents permanents jusqu’en 1660 où, quelques déserteurs de l’armée britannique en provenance de la Jamaïque, s’y établirent.  Ces îles sont entourées par de nombreux récifs qui ont été la cause de naufrages donnant naissance, par le fait même, à la principale occupation du temps : le pillage.  Le plus grand désastre eu lieu en 1794 lorsqu’un navire frappa un récif et causant une réaction en chaine de naufrages de 9 autres vaisseaux.  Aujourd’hui, les cartes marines sont de meilleures qualités et rendent ces événements plus rares.

Pour notre visite culturelle nous avions pris une excursion afin de voir un élevage de tortues vertes.  Conscient de la disparition possible de cette espèce marine, une ferme d’élevage vit le jour.  La « Green Turtle Farm », première ferme d’élevage de tortues vertes au monde, assure ainsi le ravitaillement en viande, cuir et écailles.  De cette manière, on contribue à la protection de cette espèce menacée.  Pour ma part je n’avais jamais vu de tortues marines aussi grosses d’aussi prêt.  Malgré tout je dois dire que c’était quand même un peu décevant car, l’élevage n’a pas le cachet du naturel, de l’imprévu.  C’est comme, lorsque par un heureux hasard vous voyez apparaître une forme quelconque et que vous criez pour que votre entourage bénéficie de votre vision mais, que cette dernière disparaît aussitôt, laissant les autres un peu pantois et sceptiques.

Après la visite, sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés pour admirer une plage magnifique.  La « Seven Mile Beach » qui affiche une mer d’un bleu vert invitant et une plage au sable immaculé comme dans les films ou dans nos rêves.  Plus loin un tout autre spectacle s’offre à nos yeux.  « Go to  Hell » comme on dit ici, nous amène dans un endroit recouvert de roches noires  ressemblant à des flammes maudites sortant du sol.  Cette formation rocheuse est le résultat de la combinaison de roches poreuses et de pluies acides.  Nous poursuivons notre route pour revenir à la capitale « George Town ».  Vues les dimensions de l’île on en a vite fait le tour.  Comme c’est un endroit majeur pour des évasions fiscales, on se promène à travers banques de toutes sortes (quand on en a vu une on les a toutes vues) et de nombreux magasins de bijoux (plus spécialement des diamants).  Ce n’est vraiment pas la place pour les magasins à rabais.

Demain journée en mer…