mardi 25 février 2014

Birmanie ou Myanmar...

Nous débarquons aujourd’hui dans un pays qui a été fermé par le « Général Ne Win » en 1962 lorsqu’il a pris le pouvoir.  Cette interdiction dura plus de trente ans et par la suite le régime militaire n’a pas nécessairement fait d’efforts pour remédier à la situation.  Depuis quelques années les portes sont plus ouvertes mais, les vraies structures ne sont pas totalement encore en place.  Dû à ce manque et aussi parce que nous ne pouvons pas circuler à pieds dans le port, nous avons opté pour un transfert offert par Holland America qui nous a amené à « Yangon » autrefois sous le nom « Rangoon ».  Après une heure trente de transport, plus ou moins climatisé et plus ou moins rapide, nous arrivons au centre-ville.  Nous remarquons que la conduite est à droite comme chez-nous, à la différence que certains véhicules ont le volant à gauche et d’autres à droite.  Ceci provient du fait qu’il n’y a pas de règles préétablies et que tout dépendant de l’endroit où ils achètent leurs voitures, le volant peut se trouver d’un côté comme de l’autre.  Ce chaos apparent ne semble pas faire de  différences importantes pour eux, étant donnée la condition des routes relativement lamentables qui fait lieux de dos d’âne, chez-nous.

Le salaire moyen est approximativement de cent dollars US par mois et pour une classe un peu mieux nantie (qu’on pourrait considérer comme la classe moyenne) elle a droit à un salaire équivalent de cent cinquante à deux cents dollars US par mois.  Vous comprendrez qu’avec cet état de fait, les conditions sociales sont inexistantes.  Ici, pas d’assurance en quoi que ce soit et par conséquent, tout est à la charge de l’individu.  Avec ce manque à gagner, certains pourraient penser que la révolution est proche et que nous nous retrouvons devant un peuple fermé, hargneux et essayant sans cesse de nous soutirer quelques surplus monétaires; eh bien, non.  Nous nous retrouvons plutôt devant des gens souriants ne ratant pas une occasion de vous saluer et d’apprécier le retour, empressés pour ceux et celles qui parlent un peu la langue de Shakespeare de vous adresser la parole pour vous dépanner ou vous indiquer le chemin à suivre.  Même dans les marchés publics où l’espace des allées est proportionnelle à la taille des gens d’ici et où la promiscuité est nécessaire, nous ne nous sommes jamais sentis agressés ou harcelés par quiconque pour nous vendre un souvenir non désiré.  Le regard qu’ils portent sur nous, accompagné d’un magnifique sourire, vous incite à faire la pause et à regarder de plus près.  Peu importe si vous concluez, le résultat sera toujours le même.  Si vous achetez on vous offrira en prime un sourire et si, par inadvertance rien ne vous plaît et que  vous déclinez toutes les offres qu’on vous fait, vous obtiendrez quand même, ce splendide sourire comme pour accompagner une fierté du matériel présenté et le plaisir d’avoir eu un moment d’échange avec vous.

La deuxième journée, nous partons à la découverte de « Thanlyin Village » où nous pourrons y retrouver un monastère, des pagodes, un marché public et des habitudes de vie plus près de la réalité.  Après 45 minutes d’autocar (avec le volant du bon côté, je parle toujours pour nous), nous arrivons dans un autre monde mais immédiatement nous nous sentons à l’aise car, c’est comme si nous faisions partie de la communauté.  Un sourire par ci, une levée de bras en guise de salutations par là comme pour vous montrer qu’on vous accepte dans cette société.  Par contre deux différences remarquables démontrent que vous n’êtes pas d’ici : la couleur de la peau (même si nous possédons un certain « tan ») et l’habillement.  En effet tous les gens d’ici, hommes ou femmes portent un « sarong », espèce de grand drap avec plein de motifs, élégamment attaché et couvrant de la taille aux chevilles.  Cette pièce de vêtement est mieux adaptée aux températures d’ici.  Nous allons prendre deux moyens de  transport typiques à ce village soit : le « trishaw » et la « voiturette avec poney » pour nous déplacer d’un point à un autre.  Commençons d’abord avec notre expérience sur le « trishaw » qui est une variante du rickshaw dont je vous ai déjà parlé à la différence que les passagers ne sont pas côte-à-côte mais, dos à dos avec un espace n’acceptant pas nos largeurs excessives.  Je me retrouve avec un bleu sur chaque fesse, découlant des multiples rebondissements routiers retrouvés tout au long de notre parcours.  Mais Adrienne, là-dedans me direz-vous, comment a-t-elle vécu l’expérience?  Ma blonde a le gabarit parfait pour ce véhicule comme si le siège avait été construit directement sur elle, évitant ainsi la nécessité d’être retenue par une ceinture de sécurité.  Je vois maintenant toute la compassion que vous éprouvez pour moi à la suite de ce récit.  Ce transport douloureux nous amène au magnifique marché public du village.  Un plaisir de dépaysement total nous attend, où des odeurs de poissons séchés ou séchant côtoyant des piments de toutes sortes qui ont des effets seulement en les regardant, des montagnes de « bétel » aligné de telle sorte qu’elles deviennent invitantes, des tissus, des restaurants, des montres et bijoux plus ou moins faux et des fruits plus exotiques les uns que les autres. 

Après un temps passé dans ce marché populaire nous prenons un autre moyen de transport. 
Comment pourrais-je vous le décrire?  Disons que nous embarquerons dans une « calèche » version miniature.  Au lieu du cheval c’est un poney et vous comprendrez que la charrette doit être en conséquence et voilà presque tout est dit.  On a l’impression que ces voiturettes peuvent contenir 4 à 5 Birmans mais vraiment pas plus de deux XL ou un XXL.  Lorsque j’ai utilisé le marchepied pour monter dans la charrette, j’avais l’impression que le poney ne toucherait plus à terre.  J’ai dû rapidement me diriger vers le devant pour contre balancer car, Adrienne venait d’embarquer à son tour.  Maintenant ajoutez à tout ça que nous étions dans la même position que pour prendre notre café au Viet Nam.  Aussi surprenant que cela puisse paraître, nous avançons allègrement sous les claquements des sabots rassurants sur le bitume, de notre « poney power ».  Destination choisie : un monastère pour la formation des futurs moines bouddhistes.  Dès l’âge de 10 ans, un jeune (je dis « un » car seule la gente masculine peut espérer devenir moine), peut être accepté afin de suivre l’enseignement des préceptes nécessaires à sa vie future.  Une vie régulée entre méditation, enseignement et mendicité devient pour plusieurs années l’apanage des futurs moines.  Après cette visite très agréable car, nous avions l’impression de respirer un « je ne sais quoi » de différent,  nous nous déplaçons librement dans le village comme pour nous imprégner un peu plus avant notre départ.  Une belle journée qui se termine par des enfants souriants acceptant un autocollant qu’on appose sur leurs T-shirts en guise de remerciement pour le temps passé dans le village.  Les choses les plus simples font souvent les plus beaux souvenirs.

P.S.  Bonne Fête à Nathalie…

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