samedi 22 février 2014

Phuket...

Nous avions un deuxième rendez-vous dans un endroit où nous étions allés en 1995 et c’était « Phuket ».  Phuket, là où nous avions cru avoir trouvé les plus belles plages : un sable magnifique et une mer d’un vert si cristallin que nous ne pouvions espérer voir disparaître, ne serait-ce que l’espace d’un moment, quelques imperfections anatomiques.  Mais, souvenez-vous que le 26 décembre 2004 un tsunami est venu frapper les côtes de ce « paradis » (quel beau mot pour identifier quelque chose d’idyllique).  Par chance, Phuket est situé en terrain montagneux et par conséquent,  tout dépendant des endroits, la vague n’a pénétré que de 2 à 4 kilomètres et présentement on ne voit plus les effets.  On peut dire que les Thaïlandais ne se sont pas laissés abattre et ont relevé le défi de tout reconstruire.

Images en tête, nous sortons du navire avec la ferme intention de trouver le taxi qui aura l’honneur et le bonheur de nous transporter.  Plus nous avancions plus nous avions la sensation d’être comme un ours qui, par l’attrait du miel, se fait agresser par des abeilles revendiquant leur droit de propriété.  C’en est trop, nous accélérons le pas, afin d’échapper à l’essaim qui se fait un peu trop insistant.  Voilà  qu’un doute s’installe après quelques instants car il n’y a  plus d’activité autour de nous.  Serons-nous obligés de rebrousser chemin pour affronter à nouveau ce que nous avions si élégamment évité?  Par bonheur, au tournant du chemin, nous apercevons d’autres abeilles en faible nombre ce qui nous permettait de faire, semble-t-il, un choix plus judicieux.  Un premier interlocuteur nous intéresse.  Les endroits que nous voulions voir sont au rendez-vous, le prix nous convient et en plus notre guide parle un anglais que nous pouvons reconnaître et comprendre.  Nous avançons vers le véhicule, tout contents du résultat lorsqu’un cataclysme tomba sur nous et nous frappa de plein fouet.  Une « Toyota Corolla » bleu marine enchâssée entre deux minibus nous attendait.  Je vous ferai remarquer que nous sommes quatre, qu’à Québec, une Toyota Corolla est une voiture à 4 places et  que nous devons prendre avec nous le chauffeur, donc nous devenions 5 soi,t : trois malheureux et un chanceux (le chauffeur ne faisant pas partie de notre décompte).  Sans autre forme de discussion nous refusons catégoriquement, au grand déplaisir de notre abeille.  Une autre butinant autour de nous comme ayant flairé la bonne affaire, nous lance un « same, same » tout en nous brandissant une photo de sa voiture qui nous semble  plus convenable, c’est-à-dire un de ces minibus.  Photos des endroits à visiter, prix identique, nous nous dirigeons vers la bête.  Les portes s’ouvrent et l’espace nous fait sourire de satisfaction, « c’est trop beau pour être vrai » comme on dit si souvent chez-nous. 

Pas de problème, tout va bien jusqu’à la première question adressée à notre guide sur les effets du tsunami de 2004.  La confusion totale s’installa.  Plus nous insistions pour avoir une réponse en rapport avec notre question, soit en transformant la question ou en la simplifiant ou en la mimant, plus nous nous éloignions du sujet.  À la question « Jusqu’où le tsunami a-t-il fait ses ravages? », nous obtenons comme réponse « twenty minutes » et je ne vous dis pas avec quel accent.  La « Tour de Babel » personnifié.  Tout au long du parcours nous n’avons pu avoir une réponse précise.  Heureusement nous pouvions identifier les endroits que nous voulions voir sur une carte, très bien plastifiée, car si ça n’avait pas été le cas nous aurions sûrement remarqués quelques effacements, preuve d’insistances tactiles plus que verbales.  De plus notre guide, de temps en temps, se lançait dans un anglais avec un fort accent thaïlandais ou en thaïlandais avec un fort accent anglais, (nous ne le saurons jamais) et accompagnait la fin de sa tirade par un éclat de rire toujours grandissant.  Est-ce nous ou autre chose qui provoquait cet éclat communicateur mais, le fait est, que nous devions nous joindre à son rire qui, je crois, l’incitait à recommencer sans cesse comme pour augmenter de plus en plus une situation dans ce qu’elle a de plus cocasse.  Heureusement nous réussissons à voir tout ce que nous voulions, à marcher sur le sable, à mettre les pieds à la mer, à faire plein de visites et de photos mais, pour la documentation ce fut plus personnelle.  On comprend mieux les politiciens qui se parlent sans se comprendre et quand même aboutissent à quelque chose.  Imaginez s’ils s’écoutaient….  Sur le chemin du retour nous passons par la vieille ville et mon ami me demande s’il y avait beaucoup de changements (enfin une question que je peux comprendre)?  Je ne sais pas car, en 1995, nous étions beaucoup plus jeunes et plus frivoles et  n’avions d’yeux que pour les plages.


P.S. Bonne Fête à Madeleine…

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