Nous
avions un deuxième rendez-vous dans un endroit où nous étions allés en 1995 et
c’était « Phuket ». Phuket, là
où nous avions cru avoir trouvé les plus belles plages : un sable
magnifique et une mer d’un vert si cristallin que nous ne pouvions espérer voir
disparaître, ne serait-ce que l’espace d’un moment, quelques imperfections
anatomiques. Mais, souvenez-vous que le
26 décembre 2004 un tsunami est venu frapper les côtes de ce
« paradis » (quel beau mot pour identifier quelque chose d’idyllique). Par chance, Phuket est situé en terrain
montagneux et par conséquent, tout
dépendant des endroits, la vague n’a pénétré que de 2 à 4 kilomètres et
présentement on ne voit plus les effets.
On peut dire que les Thaïlandais ne se sont pas laissés abattre et ont
relevé le défi de tout reconstruire.
Images
en tête, nous sortons du navire avec la ferme intention de trouver le taxi qui
aura l’honneur et le bonheur de nous transporter. Plus nous avancions plus nous avions la
sensation d’être comme un ours qui, par l’attrait du miel, se fait agresser par
des abeilles revendiquant leur droit de propriété. C’en est trop, nous accélérons le pas, afin d’échapper
à l’essaim qui se fait un peu trop insistant.
Voilà qu’un doute s’installe
après quelques instants car il n’y a
plus d’activité autour de nous.
Serons-nous obligés de rebrousser chemin pour affronter à nouveau ce que
nous avions si élégamment évité? Par
bonheur, au tournant du chemin, nous apercevons d’autres abeilles en faible
nombre ce qui nous permettait de faire, semble-t-il, un choix plus
judicieux. Un premier interlocuteur nous
intéresse. Les endroits que nous
voulions voir sont au rendez-vous, le prix nous convient et en plus notre guide
parle un anglais que nous pouvons reconnaître et comprendre. Nous avançons vers le véhicule, tout contents
du résultat lorsqu’un cataclysme tomba sur nous et nous frappa de plein
fouet. Une « Toyota Corolla »
bleu marine enchâssée entre deux minibus nous attendait. Je vous ferai remarquer que nous sommes quatre,
qu’à Québec, une Toyota Corolla est une voiture à 4 places et que nous devons prendre avec nous le chauffeur,
donc nous devenions 5 soi,t : trois malheureux et un chanceux (le
chauffeur ne faisant pas partie de notre décompte). Sans autre forme de discussion nous refusons
catégoriquement, au grand déplaisir de notre abeille. Une autre butinant autour de nous comme ayant
flairé la bonne affaire, nous lance un « same, same » tout en nous
brandissant une photo de sa voiture qui nous semble plus convenable, c’est-à-dire un de ces
minibus. Photos des endroits à visiter,
prix identique, nous nous dirigeons vers la bête. Les portes s’ouvrent et l’espace nous fait
sourire de satisfaction, « c’est trop beau pour être vrai » comme on
dit si souvent chez-nous.
Pas
de problème, tout va bien jusqu’à la première question adressée à notre guide
sur les effets du tsunami de 2004. La
confusion totale s’installa. Plus nous
insistions pour avoir une réponse en rapport avec notre question, soit en
transformant la question ou en la simplifiant ou en la mimant, plus nous nous
éloignions du sujet. À la question
« Jusqu’où le tsunami a-t-il fait ses ravages? », nous obtenons comme
réponse « twenty minutes » et je ne vous dis pas avec quel
accent. La « Tour de Babel »
personnifié. Tout au long du parcours
nous n’avons pu avoir une réponse précise.
Heureusement nous pouvions identifier les endroits que nous voulions
voir sur une carte, très bien plastifiée, car si ça n’avait pas été le cas nous
aurions sûrement remarqués quelques effacements, preuve d’insistances tactiles
plus que verbales. De plus notre guide,
de temps en temps, se lançait dans un anglais avec un fort accent thaïlandais
ou en thaïlandais avec un fort accent anglais, (nous ne le saurons jamais) et accompagnait
la fin de sa tirade par un éclat de rire toujours grandissant. Est-ce nous ou autre chose qui provoquait cet
éclat communicateur mais, le fait est, que nous devions nous joindre à son rire
qui, je crois, l’incitait à recommencer sans cesse comme pour augmenter de plus
en plus une situation dans ce qu’elle a de plus cocasse. Heureusement nous réussissons à voir tout ce
que nous voulions, à marcher sur le sable, à mettre les pieds à la mer, à faire
plein de visites et de photos mais, pour la documentation ce fut plus personnelle. On comprend mieux les politiciens qui se
parlent sans se comprendre et quand même aboutissent à quelque chose. Imaginez s’ils s’écoutaient…. Sur le chemin du retour nous passons par la
vieille ville et mon ami me demande s’il y avait beaucoup de changements (enfin
une question que je peux comprendre)? Je
ne sais pas car, en 1995, nous étions beaucoup plus jeunes et plus frivoles et n’avions d’yeux que pour les plages.
P.S.
Bonne Fête à Madeleine…
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