Le
point le plus éloigné de notre port d’attache (Singapore) était Yangon dont je
vous ai parlé la dernière fois. Depuis,
nous naviguons vers notre point de départ, tout en faisant quelques escales dont
une en Inde (Port Blair) et deux autres en Malaisie.
L’archipel
« d’Andaman », qui est un regroupement d’îles appartenant à l’Inde,
sera notre prochaine destination portuaire.
En effet, nous accosterons à « Port Blair », capitale de la
principale île de l’archipel d’Andaman.
Ce n’est pas l’accostage qui fut le plus difficile et long mais, la pose
du pied sur le sol Indien. Nous avions eu
des consignes provenant des autorités portuaires compétentes et transmises par notre
bon capitaine. Voici en quoi
consistaient les directives gouvernementales.
Nous devions rencontrer en personne l’officier de l’immigration et avoir
avec nous notre passeport et un visa pour l’Inde en règle, notre carte du navire ainsi qu’un papier
identifiant le montant d’argent que nous amenions à terre. Le hic dans tout ça, c’est que le passeport
et son contenu sont recueillis à l’embarquement par « Holland America »
(procédure normale) et qu’il nous est redonné qu’à notre départ du navire. Donc, pour nous présenter devant l’officier d’immigration,
nous devions récupérer nos passeports d’abord, selon une cédule préétablie et
souvenez-vous que nous sommes quand même au-dessus de mille deux cents à avoir
la même idée. Connaissant la rapidité
proverbiale des autorités indiennes, nous entrevoyons un cafouillis
monumental. Deux heures avant le dit débarquement,
de nouvelles consignes provenant du plafond de notre cabine, sont
annoncées. Plus besoin de voir les
officiers avec notre passeport mais, nous devons avoir en main une photocopie
de ce dernier et du visa indien pour obtenir notre laissez-passer. Le problème est que les photocopies sont avec
les passeports que nous avions confiés à la capitainerie et que nous comptions
bien les récupérer à ce moment. Nous ne
faisons ni un ni deux et nous nous précipitons vers le « Front Office »
pour prendre possession de ces fameux documents. Mais voilà, c’est que les fameux passeports
sont avec les autorités portuaires donc, impossible de récupérer quoique ce
soit. Heureusement, ma blonde toujours
aussi prévoyante, avait exigé que je fasse une photocopie de tous ces documents
avant notre départ de Québec. Ouf, on
pourra sortir et voir si nous avions raison d’entreprendre toutes ces
démarches.
Nous
devons vous dire que ce fut une des plus belles rencontres que nous avons eue
dans tout le voyage. « Port Blair »
n’est pas nécessairement représentatif de ce qui peut se passer sur le
continent mais nous aurons, quand même, un avant-goût de ce que nous
découvrirons un peu plus l’an prochain.
Bon ça y est, j’ai trop parlé. (Aussi
bien vous le dire tout de suite nous repartons l’an prochain pour une autre
croisière de 48 jours). Notre journée
commence avec un embarquement dans un autobus à « air martyrisé » qui
ne possède pas plus d’espace qu’un autobus scolaire. Notre guide qui est très intéressant, possède
un fort accent indien qui parait un peu dans sa phraséologie anglophone. Je suis un peu mauvaise langue car, nous nous
habituons facilement à cette musique qui ne cesse d’augmenter car, notre interprète
ne ménage pas ses efforts pour nous faire apprécier son coin de pays. Nous nous dirigeons vers une plantation d’arbres
à caoutchouc mais, un passage obligé dans un petit village avec ses rues
étroites et ses voitures trop larges obligent tous et chacun à céder un peu de
place. Arrivés à destination, nous
apprenons la méthode utilisée pour en extraire la blanche sève qui, un coup
transformée, changera de couleur et de texture.
On enlève une bande d’écorce en diagonale pour, par la suite, faire une
incision verticale afin de diriger le liquide vers le gobelet récepteur qui
sera transvidé à son tour dans un plus grand contenant. Un peu comme autrefois avec le sirop d’érable
mais, sans la neige et sans le cheval….
On fera, par la suite, une transformation primaire qui donnera un
produit solide imparfait qu’on expédiera pour une transformation complète. La visite terminé et après quelques kilomètres de soubresauts, nous
nous arrêtons pour voir une école locale.
Le directeur sort, pour nous accueillir et nous parler de son école, d’un
très modeste bureau. L’enseignement fait
ici s’adresse à quatre cents jeunes de 6 à 17 ans qui ont des cours du lundi au
samedi inclusivement. Nous avons été très
étonnés lorsqu’en pénétrant dans la classe tous les élèves se sont levés comme
dans le temps, pas des colonies mais, des inspecteurs d’école. Même si les classes sont mixtes il reste que
les filles sont d’un côté et les garçons de l’autre tout en affichant la même
gêne. Nous avons vu des classes dans
leurs plus simples expressions; bureaux doubles, des murs presque nus mais
ayant besoin d’un bon coup de pinceau, d’un tableau noir et d’une table en
guise de bureau pour le prof. Nous
étions accueillis avec tellement de simplicité que ça remplissait tous les
manques à gagner. De plus l’enseignement
est totalement à la charge du gouvernement que ce soit pour les volumes ou pour
l’enseignement proprement dit. Après
cette belle rencontre nous nous sommes dirigés vers un institut de recherche en
agriculture pour y voir des plantes ornementales et médicinales ainsi que des
épices tel que la cardamone, cannelle, clous de girofle, muscade et bien d’autres. Un peu plus et nous ne pouvions pas faire la
visite car, ici on ferme les portes entre 11h et 12h et nous étions à l’entrée
à 11h30. Notre guide usa de toute son
influence et probablement de la nôtre pour réussir à obtenir cette exception à
la règle. La visite terminée, nous
retournons à l’autobus pour prendre le chemin du retour. Les routes n’ont pas changées et nous avons
même l’impression qu’elles sont moins larges avec l’accumulation de « tuk
tuk » étalés de part et d’autre de la route. Une belle journée comme on aime avec son lot
d’exotisme.
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